Papers presented at a conference within the scope of Ecole doctorale de philosophie de l'Universite de Paris-Sorbonne (Paris IV) on Nov. 18-19, 1994.

Jean-François Marquet est Professeur de philosophie émérite à l'université de Paris-Sorbonne. Eminent historien de la métaphysique, de Parménide à Heidegger, il a aussi consacré ses recherches à la relation de la philosophie avec l'art et la littérature, la mystique et la gnose chrétienne. Il invite ici le lecteur à jouer le jeu de la parole, en considérant certaines questions décisives d'un cheminement dont le sens le plus profond est sans doute celui d'une méditation de la singularité, où se noue (...) le dialogue des voix ou des personnes (Je-Tu-Il), triade constitutive de toute vie singulière. Si la pensée s'origine dans une parole en énigme et si l'achèvement de la philosophie la conduit à se déployer dans un espace où oeuvres et visions du monde se correspondent en étant contemporaines, comme en un vitrail, c'est à la récapitulation de cette histoire que l'interprète convie enfin son lecteur. (shrink)

Schelling est le moins connu des " grands " philosophes : c'est que, sans doute, dans l'œuvre qu'il nous propose, il n'y a rien justement à connaître, aucun sens ultime et autonome qui puisse désormais se représenter, se résumer pour lui-même, se diffuser dans une quelconque postérité - rien d'autre que l'œuvre elle-même et le travail toujours recommencé de son impossible perfection. Pendant soixante années, de 1794 à 1854, qui sont les plus riches peut-être (parce que les dernières) de l'histoire (...) de la philosophie, une pensée a cherché à se clore, à se comprendre, à s'arrêter, sans cesser de se voir rouverte par l'effondrement (le retournement) des structures où elle avait cru s'équilibrer. Il a semblé à l'auteur de cette étude que ces ruines successives finissaient par présenter un tracé signifiant, comme si le véritable " système " de Schelling s'écrivait peu à peu, hors de la vue du philosophe, dans un autre espace qui est celui de l'histoire même de son œuvre, jusqu'au moment où, dans sa " dernière philosophie ", tout le passé contradictoire se récapitule et redevient contemporain au sein d'une construction qui se présente elle-même comme dédoublée et interminable. On trouvera ici l'histoire de cette formation, de ce destin que Schelling a patiemment enduré sans jamais chercher à l'interrompre de manière prématurée, et qui fait de lui une figure proprement exemplaire. Grâce à cette œuvre en effet, où la pensée apparaît perpétuellement replongée dans la profondeur parfois désespérante de son travail, il devient possible d'approcher d'un peu plus près " l'acte et le lieu " de la philosophie, partout ailleurs masqués par la perfection superficielle de son résultat ; par là même, au-delà de l'individu Schelling, c'est une question plus vaste qui se trouve posée - la question : Qu'est-ce qu'une œuvre philosophique? (shrink)

Cet article étudie la question du fanatisme dans la philosophie de Hegel en examinant successivement : 1 / la genèse du concept de « fanatisme » de Luther à l’époque des Lumières ; 2 / la place initiale du fanatisme dans la dialectique hégélienne de la volonté libre ; 3 / ses figures religieuses et politiques ; 4 / les solutions hégéliennes au problème du fanatisme. Contrairement aux Lumières qui voyaient dans le fanatisme une pathologie de la raison et un (...) phénomène exclusivement religieux, Hegel le conçoit comme une forme possible de la liberté humaine ayant une signification autant politique que religieuse : la liberté du vide, la négativité abstraite qui ne s’affirme que par la destruction de l’ordre éthique.This paper address the issue of the fanaticism in Hegel’s philosophy, by examining successively : 1 / the genesis of the concept of « fanaticism » from Luther to the Age of Enlightenment ; 2 / the initial situation of the fanaticism in the Hegelian dialectic of free will ; 3 / its religious and political forms ; 4 /Hegel solution to the problem of fanaticism. Unlike the Enlightenment philosophers, who conceived fanaticism as a pathology of reason that could only arise in religion, Hegel considers it as a possible form of human freedom, loaded with a religious and political meaning : the fanaticism is the empty freedom, the abstract negativity that may only be assessed through the destruction of the ethical world. (shrink)

Dans cet article, fondé principalement sur des textes appartenant à la période 1936-1945, l'auteur tente d'analyser le statut de l'Être comme intervalle entre le divin et l'homme, le Ciel et la Terre. Il souligne la parenté entre ce statut et celui du langage, plus particulièrement le langage poétique. In this article, mainly based on texts from the 1936-1945 period, the author tries to analyse the status of Being as an interval between divine and man, Heaven and Earth. He underlines the (...) relationship between this status and the one of the language, particularly the poetic langage. (shrink)

On sait que pour Cuvier la totalite d'un organisme vivant peut etre reconnue par chaque fragment de chacune de ses parties, ce qui permet, a partir d'un seul element, de restituer un exemplaire d'une espece aujourd'hui disparue. Les etudes reunies dans ce volume ont une intention analogue: partir a chaque fois d'une question determinee et restituer dans son ensemble la secrete architecture d'une oeuvre philosophique (ici a l'interieur du domaine allemand, de Kant a Heidegger). Travail, si l'on veut, de paleontologie (...) philosophique, mais au terme duquel les differentes pensees abordees peuvent sembler se restituer les unes aux autres, comme si elles procedaient toutes d'un unique philosophe tentant, par differentes voies, de resoudre une unique question: celle, precisement, de l'Unique. C'est a nous, interprete ou lecteur, qu'incombe aujourd'hui la responsabilite de sa fragile survie. (shrink)

Schelling est le moins connu des " grands " philosophes : c'est que, sans doute, dans l'œuvre qu'il nous propose, il n'y a rien justement à connaître, aucun sens ultime et autonome qui puisse désormais se représenter, se résumer pour lui-même, se diffuser dans une quelconque postérité - rien d'autre que l'œuvre elle-même et le travail toujours recommencé de son impossible perfection. Pendant soixante années, de 1794 à 1854, qui sont les plus riches peut-être (parce que les dernières) de l'histoire (...) de la philosophie, une pensée a cherché à se clore, à se comprendre, à s'arrêter, sans cesser de se voir rouverte par l'effondrement (le retournement) des structures où elle avait cru s'équilibrer. Il a semblé à l'auteur de cette étude que ces ruines successives finissaient par présenter un tracé signifiant, comme si le véritable " système " de Schelling s'écrivait peu à peu, hors de la vue du philosophe, dans un autre espace qui est celui de l'histoire même de son œuvre, jusqu'au moment où, dans sa " dernière philosophie ", tout le passé contradictoire se récapitule et redevient contemporain au sein d'une construction qui se présente elle-même comme dédoublée et interminable. On trouvera ici l'histoire de cette formation, de ce destin que Schelling a patiemment enduré sans jamais chercher à l'interrompre de manière prématurée, et qui fait de lui une figure proprement exemplaire. Grâce à cette œuvre en effet, où la pensée apparaît perpétuellement replongée dans la profondeur parfois désespérante de son travail, il devient possible d'approcher d'un peu plus près " l'acte et le lieu " de la philosophie, partout ailleurs masqués par la perfection superficielle de son résultat ; par là même, au-delà de l'individu Schelling, c'est une question plus vaste qui se trouve posée - la question : Qu'est-ce qu'une œuvre philosophique? (shrink)

Afin de déterminer la place philosophique de la gnose, des spécialistes, philosophes et historiens intéressés par le champ de la théologie ou par une approche spirituelle précise, venant d'horizons fort différents (tradition platonicienne, idéalisme allemand et phénoménologie, christianisme, soufisme, bouddhisme tibétain) se sont réunis à Paris.

Gilbert Romeyer Dherbey, qui avait succédé à Pierre Aubenque à la chaire de philosophie antique de Paris IV, et qui a su maintenir très haut le rayonnement international du Centre de recherches sur la pensée antique, plus familièrement appelé Centre Léon Robin, n'est pas seulement un aristotélisant subtil et exigeant. Il a toujours refusé une pure érudition qui oublierait de se relier à une pensée philosophique. Et par là même, peut-être, il déborde le cadre strictement universitaire de la spécialisation, d'abord, (...) non seulement à l'intérieur du domaine grec, avec notamment son approche des présocratiques, mais surtout comme éditeur et interprète reconnu de Maine de Biran, et aussi par son goût de la littérature, que trahit une élégance stylistique heureusement toujours féconde. C'est pour rendre hommage au professeur et à l'homme, que nous nous sommes réunis à Lyon, au printemps 2008, autour de lui, son propre professeur de khâgne, M Gourinat, son camarade de toujours, J-F Marquet, ex-collègue de Paris IV, le maître des études hégéliennes qu'est B Bourgeois, les collègues, les amis, les anciens élèves, que sont B Saint Girons, M Protopapas, A-G Wersinger, A Devarieux, J-J Duhot, J-F Mattéi, J Frère, M Rashed, A Villani, F Baghdassarian. (shrink)

Le débat qui partage les partisans et les détracteurs de l'humanisme n'est pas seulement dicté par l'ampleur des événements planétaires. La question de l'humanisme est d'abord l'héritière de toute l'histoire de la pensée. Qu'il ait cependant appartenu à Martin Heidegger, à peine arraché à un temps d'inhumanité radicale, de transformer, dans sa fameuse Lettre sur l'humanisme de 1947, le simple recours aux " valeurs ", de l'humanisme en l'affaire par excellence de la pensée, constitue une énigme sur laquelle il valait (...) la peine de s'arrêter. Depuis lors, le débat sur l'humanisme a occupé la pensée française à travers les contributions majeures de Sartre, Lévi-Strauss, Lacan, Althusser, Foucault ou, récemment encore, hors de France, de Sloterdijk. Des philosophes appartenant à plusieurs générations ont voulu proposer une nouvelle lecture de la lettre fondatrice de Heidegger. On trouvera dans cet ouvrage toutes les facettes du dossier, les circonstances de la publication de la lettre, sa réception européenne jusqu'à nos jours, le débat avec la pensée de la Renaissance qu'elle implique, ainsi que les différentes voies pour dialoguer avec un texte aussi ambigu que les événements auxquels il se mesure. Bruno Pinchard est professeur à l'Université jean Moulin-Lyon 3 Ont également contribué à ce volume Pierre Aubenque, Alain Boutot, Pierre Coye, Pascal David, Emmanuel Faye, Marc Foglio, Thierry Gontier, Dominique Janicoud, jeanFrançois Marquet, Jean-François Mottéi, Rita Messori, Henri Mongis, Roger Munier, Alexis Pinchard, Alexandra Roux, Luco Salzo, Alain Séguy-Dtrclot, Jean-Marie Voysse et Jean-Louis Vieillard-Baron. Themis la Titanide, née de Ciel et de Terre, incarnait chez Hésiode la figure de la Justice qui réunissait les dieux sur l'Olympe et les hommes au caeur de la cité. En un temps de dispersion du sens, "Thémis" s'ouvre à la philosophie pour recueillir ses interrogations sur notre partage commun. Au carrefour de l'éthique, de la politique, de l'art et des sciences, cette collection présente des essais originaux qui explorent les voies obscures de notre avenir à la lumiere de notre plus ancienne tradition. Repenser la philosophie à partir de ce commencement qui était, pour Hésiode, l'exigence éternelle de la justice, c'est découvrir, en un autre mode que l'éclaircie grecque, ce que donne à voir la naissance de Thémis, pF. M. (shrink)

Buhr, M. La position de Schelling dans l'histoire de la philosophie classique bourgeoise allemande.--Verra, V. La "construction" dans la philosophie de Schelling.--Fleischmann, M. E. Science et intuition dans la Naturphilosophie de Schelling.--Marquet, J. F. Schelling et le destin de l'art.--Tilliette, P. X. Deux philosophies en une.

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:“Nos faysoms contre Nature...”: Fourteenth-Century Sophismata and the Musical Avant GardeDorit TanayThe secular musical repertory of the late fourteenth century has been described in terms of unparalleled rhythmic intricacies, reflecting a conscious tendency to exhaust the scope of free play within the parameter of time in music. 1 Historians of music see in such musical complexity a case of a musical system in disarray, to be explained by patterns (...) that seem always adequate to account for phases of aberration from stylistic norm, such as the notions of mannerism or fin de siècle phenomenon, understood literally as well as figuratively. 2Current views seem to echo contemporaneous observations. The late fourteenth-century poet-musician Guido cast his critique on what he interprets as a shift towards chaotic musical expression, in a form of an introspective ballade:Or voit tout en aventure Puis qu’ainsi me convient fayre A la novelle figure Qui doyt a chascun desplayre; Que c’est trestout en contraire De bon art qui est parfayt: Certes, ce n’est pas bien fayt. [End Page 29]Nos faysoms contre Nature De ce qu’est bien fayt deffayre; Que Philipe qui mais ne dure Nos dona boin exemplaire. Nos laisons tous ses afayres Por Marquet le contrefayt: Certes, ce n’est pas bien fayt. L’art de Marquet n’a mesureN’onques rien ne sait parfyre; D’ansuir et de portrayre C’est trop grant outrecuidure Ces figures, et tout traire Ou il n’a riens de bon trayt: Certes, ce n’est pas bien fayt. 3Curiously enough, Guido set his ballade to a melody that evokes some of the obscenities deplored in the poem. The musical text displays needless complication, being notated by deceitful figures that are willful, misleading, and difficult to decipher and follow. 4 The literary text, similarly, diversifies words in a vein of irony and ambiguity, clouding any indication as to whether the speaker is for or against the new style. In other words Guido’s esthetic position is sophistic, self-amused, and self-conscious.Since artistic expressions are generally conceived as reflecting their consumers, late-medieval chansons have been interpreted as a manifestation of the incredibly decadent yet sophisticated social milieu in which and for which the music was created. To ground further the argument for the correspondence between the countenance of the music and that of its audience, historians invoke the proximity in time and space between the evolution of the manneristic musical style, significantly in Avignon, and the Great Schism (1378–1417) that [End Page 30] followed the Babylonian Captivity. This famous crisis in the papal reign has been associated with a strong tendency to secularization in the papal Court, by which life styles became luxurious if not licentious. 5This socio-historical account is based on suggestive conjectures, comprising in part explanatory commonplaces. No direct relation can be established between the “Great Schism” or the specific social condition, of Avignon and the most refined music of the late fourteenth century. Furthermore, the claim of the above social account for a contextual approach is misleading. In fact no solid immanent relations are shown to exist between a complex, quasi-degenerate society on the one hand, and the intricate rhythms of the music on the other. The attribution of complexity in the broadest sense of the term does not satisfy our curiosity as to the possible interdependence between style and society. Interestingly enough, as far as late fourteenth-century chansons style is concerned, such an association can even be countered, considering the coincidental cultivation of the new simple style in the complex and decadent Burgundian courts of the waning Middle Ages. 6Here I propose to examine the late fourteenth-century musical style not on the background of social procedures but in the context of fourteenth century scientific thought, and to demonstrate immanent and structural cohesion between a compositional trend that features manipulations within the dimension of musical time and the sciences which investigate the properties of time qua continuum. This affinity concerns a parallel, yet not a completely overlapping, development directed towards the ultimate refinement of the notion of mensura. In other words we are dealing here... (shrink)

Let us look first at poetry. It is well known that by the fifteenth century, lyric poetry had undergone a radical transformation; the early lyric fluidity and formal variability had hardened into the nonlyric and even, some maintain, antilyric forms fixes which characterize the poetic formalism of late medieval France. Dispensing with the details of how and why this occurred, the essential point is that by the end of the Middle Ages, the poet in France and Burgundy saw himself as (...) an artisan of words, not as a singer.6 He refers to himself as a craftsman , and it is plain, sometimes painfully so, to anyone who reads the works that the rhétoriqueur is, indeed, an artisan of forms—or, if you will, an architecte de la parole, a specialist in verbal matter. He works words, sounds, metric and strophic forms into intricate patterns and arranges his elaborate designs in blocks of exact and harmonious symmetry. He is, in fact, from Machaut on, a virtuoso of the verbal equivalent of the architectural art of carrelage which adorned the princely château in which he worked and lived. No one familiar with the period will avoid noticing the strikingly similar types of patters in the poet’s works and in his surroundings.I have gathered elsewhere the visual documentation which bears out Zumthor’s suggestions quoted above with respect to the meticulously constructivist mentality of the Franco-Burgundian artisan. But the analogies I found are much more than perceptual. It is true that the elaborate designs on the walls, floors, ceilings, windows, woodwork, and so forth of the early Renaissance château are, indeed, composed of intricate blocks of material; but their function is not merely decorative , it is also narrative, with emblematic motifs and allegorical figures arrayed in linear patterns of “visual” discourse—the invariable “discours de la gloire” which silently proclaims the magnificence of the patron prince and proprietor of the château .7 6. A summary of internal and external factors in the transformation of lyric to Rhetoric is provided in my review of Die musikalische Erscheinungsform der Trouvèrepoesie by Hans-Herbert S. Räkel , in Romance Philology 34 : 250-58.7. This following collage of fragments from ML was constructed ôto serve as commentary on photographs of tile designs compared with verbal texts, in an earlier version of this paper , from which the examples in figs. 1-4 are taken.Culte de l’objet subtilement travaillé, au-delà de toute fonctionnalité primaire *** primat du labeur ardu, patient, du difficile, de l’inattendu *** les mots mêmes semblent travaillés d’un besoin de scientificité fictive, d’anoblissement par le savoir *** les … mots ne sont plus que les particules d’une parole dont la seule signification est globale *** matériau émancipé des contraintes de la phrase, transposé sur un plan où le signe devient le nom vide de ce signe *** goût du bricolage plutôt que de l’industrie; … du bariolage plus que du fondu et de la nuance; de l’équilibre numéral des parties plus que de la synthèse; du multiple plus que de l’un. Outil forgé martelé d’ “aornures” sans fonction utilitaire; enchâssements cubiques, coniques, pyramidaux, cruciformes du bâtiment … meubles marquetés, forrés de tiroirs minuscules et secrets [and so forth].For the iconography of these examples , see Emile Amé, Less Carrelages émaillés du Moyen Age et de la Renaissance , pp. 61-108. Jonathan Beck is associate professor of French at the University of Arizona. He is the author of Théâtre et propaganda aux débuts de la Réforme , a sequel to his edition and study, Le Concil de Basle: Le Origines du theater réformiste et partisan en France. (shrink)

Schelling est sans doute, parmi les auteurs de l'idéalisme allemand, celui dont la renommée précoce aura été la plus éclatante : en 1798, avec l'appui de Goethe, il est nommé, à 23 ans, professeur à l'université de Iéna. Mais c'est aussi celui dont l'oeuvre sera progressivement éclipsée par celle du rival de toujours, Hegel, avant de sombrer dans un quasi-oubli dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le jubilé de 1954 marque le début d'une véritable " renaissance " schellingienne, grâce (...) notamment aux travaux de W. Schulz qui s'attache, dans une perspective heideggérienne, à fixer le " lieu philosophique " de l'auteur des Recherches sur l'essence de la liberté humaine. La France, grâce aux contributions de X. Tilliette et de J.-F. Marquet et à un immense effort de traduction, n'est pas en reste dans cette nouvelle " réception ". En dépit de son inachèvement, voire de ses échecs retentissants, la portée, la puissance révolutionnaire de l'oeuvre apparaissent sous un jour nouveau : qu'il s'agisse d'appréhender la liberté humaine dans sa finitude, de statuer sur la réalité du mal, les dimensions de la temporalité, ou d'engager une vaste méditation sur l'histoire, sur son double versant : mythologie et révélation. Les dix-sept contributions rassemblées dans ce volume entendent faire droit à cette histoire de la réception puisqu'elles comprennent des études " classiques ", comme celles de W. Schulz, L. Pareyson ou J.-F. Marquet, une synthèse originale due à X. Tilliette, et une série d'enquêtes, plus ponctuelles et déterminées, qui portent sur les principaux thèmes schellingiens au centre de la discussion contemporaine. (shrink)

Our paper contributes to the rapidly expanding body of experimental research on transformative decision making, and in the process, marks out a novel empirical interpretation for assessments of subjective value in transformative contexts. We start with a discussion of the role of subjective value in transformative decisions, and then critique extant experimental work that explores this role, with special attention to Reuter and Messerli (2018). We argue that current empirical treatments miss a crucial feature of practical deliberation manifesting across a (...) variety of everyday decisions: often, people attach more weight to decision criteria that they can know—a phenomenon known as the “evaluability bias.” In transformative contexts, if people cannot know the subjective value of an option, they are unlikely to attach it much weight. Despite this, people may care very much about such value. We then use this point to develop and present new empirical results that, in addition to supporting our concerns about evaluability bias, support the hypothesis that people care about subjective value. Our work enriches the current philosophical understanding of transformative decisions and helps to frame the emerging experimental paradigm for the empirical dimensions of the debate. (shrink)

Conceptions of autonomy in western philosophy and ethics have often centred on self-governance and self-determination. However, a growing bulk of literature also questions such conceptions, including the understanding of the autonomous self as a self-governing independent individual that chooses, acts, and lives in accordance with her or his own values, norms, or sense of self. This article contributes to the critical interrogation of selfhood, autonomy, and autonomous decision making by combining a feminist focus on relational dimensions of selfhood and autonomy (...) with phenomenological philosophy of the embodied self as being-in-the-world. It offers a philosophical investigation of different dimensions of bodily relational autonomy by turning to phenomenological accounts of the lived body as self-reflexive. When so doing, we hope to contribute to bridging the gap that sometimes exists between discussions of autonomy in analytic moral philosophy and of freedom and facticity in phenomenological philosophy. We see this gap as unfortunate, and hold that a nuanced understanding of autonomy and autonomous decision making can be reached if these strands of philosophy are brought into dialogue. (shrink)

I explore some of the ways that assumptions about the nature of substance shape metaphysical debates about the structure of Reality. Assumptions about the priority of substance play a role in an argument for monism, are embedded in certain pluralist metaphysical treatments of laws of nature, and are central to discussions of substantivalism and relationalism. I will then argue that we should reject such assumptions and collapse the categorical distinction between substance and property.

ABSTRACTEmotional distractors can impair perception of subsequently presented targets, a phenomenon called emotion-induced blindness. Do emotional distractors lose their power to disrupt perception when appearing with increased frequency, perhaps due to desensitisation or enhanced recruitment of proactive control? Non-emotional tasks, such as the Stroop, have revealed that high frequency distractors or conflict lead to reduced interference, and distractor frequency appears to modulate attentional capture by emotional distractors in spatial attention tasks. But emotion-induced blindness is thought to reflect perceptual competition between (...) targets and emotional distractors, and it is unclear whether high frequency emotional stimuli cause less disruption at this relatively early stage of processing. In four experiments, participants searched streams of images for a rotated target image. A negative or neutral distractor appeared before the target, and their relative frequency was manipulated. Across all exper... (shrink)

Jean Philiponus s'est toujours opposé à la notion nestorienne des anges servant les hommes à la place de Dieu. Jean Philiponus s'inscrit dans le courant égyptien critique de la fin du VIe siècle de certains récits apocryphes des anges dans l'univers primitif. L'argumentation de Philoponus est anti-dyophysite. Il s'attache à démontrer que l'univers que nous percevons est peuplé d'entités non corporelles puissantes, au service de Dieu et dont le rôle est de faire passer des messages aux êtres humains. Ces entités (...) ont été créées par le Dieu trinitaire avant l'acte divin de création. (shrink)

Entry of new organizations, including multinational enterprises from emerging markets, raises the ethical question of will they benefit society. The concept of legitimacy answers this question because it is the overall assessment of the appropriateness of organizational ends and means. Moreover, gaining legitimacy enables EMNEs to succeed in new host countries. Past work examined collective level indicators of the legitimacy of MNEs, but recent research recognizes the importance of individuals’ perceptions as the micro-foundation of legitimacy. This study first uses new (...) pragmatism, deontology, and utilitarianism to demonstrate that legitimacy is fundamentally an ethical concept—a perspective that has been overlooked in management research. Second, this study uses a seven-step procedure to develop and validate a measure of individuals’ perceptions of the legitimacy of Chinese EMNEs operating in The Netherlands, a developed country. Six dimensions of legitimacy were identified. The study also finds support for this legitimacy judgment process linking the dimensions: validating knowledge → propriety judgments → generalized judgment. This work provides additional micro-foundations to research on legitimacy and contributes to the ongoing process of construct validation. Future research could use the validated measure in other settings and use specific ethical theories in depth to refine the concept of legitimacy. (shrink)

Montesquieu's Persian Letters has long been thought to conceal a secret chain uniting the various letters which comprise the work. An examination of the historical context of the Persian Letters, the characters' remarks on justice and self- interest, and the important literary techniques that Montesquieu employs, helps to bring the secret chain to light. The work's letters are written and sequenced to show how self-interest can overawe justice, emphasizing the need for fair and reasonable third party involvement in order to (...) achieve justice in human affairs. Montesquieu calls upon readers to serve as the final link in this chain, prompting the reader ultimately to consolidate the Persian Letters' treatment of politics, philosophy and morality. (shrink)