Les sciences sociales chinoises sont largement ignorées du monde occidental dans un moment où les savoirs scientifiques circulent le long de nouveaux axes épistémologiques en contexte globalisé. La pensée occidentale s’ouvre à la pensée chinoise, de nouveaux horizons apparaissent dans un contexte de globalisation culturelle où il est impossible d’ignorer la Chine continentale. Les sciences sociales en Chine ont été reconstruites depuis 1979 en rendant compte de vraies spécificités liées à une...

La société chinoise aujourd’hui peut être définie comme produisant différentes formes de compressed modernities où se contractent et s’entrelacent des temporalités historiques, sociales, politiques, économiques, mais aussi individuelles et collectives. Nous introduisons ici la notion de temporalité « contractée » qui favorise la superposition, l’intensification et la multiplication de risques sociaux, économiques, écologiques et sanitaires. Temporalités et espaces s’agencent en Chine de manière flagrante dans la production de mobilités, migrations et circulations très intenses aujourd’hui. La conquête de soi apparaît comme (...) une question d’intensité liée à l’accélération des temporalités sociales et économiques objectives et subjectives ; se construit alors la figure d’un Individu compressé dans la société chinoise. Les temporalités collectives favorisent des micromobilisations où s’ouvrent des micro-arènes publiques et où se construit, en contexte autoritaire, de la démocratie « par le bas ». (shrink)

Face à la question des modes de distribution inégalitaire de l’honneur social et de la lutte pour la reconnaissance chez des populations objets de mépris social, le « savoir-être avec » l’Autre est devenu pour le sociologue un enjeu scientifique, méthodologique et épistémologique important. Est proposée ici une ethnographie de la reconnaissance où l’Autre est regardé et reconnu avec son expérience, sa compétence, et son identité plurielle, fluctuante, réversible, inscrit dans une diversité de mondes sociaux organisée par des processus culturels (...) producteurs de hiérarchies et d’inégalités.When faced with unequal forms of distribution of social honour and with the struggle for recognition among populations subject to social contempt, knowing how to be with the Other has become a major methodological and epistemological scientific issue. Here, we are proposing an ethnography of recognition, in which the Other is regarded and recognized with his experience, his competence, and his fluctuating, reversible and varied identity, anchored in a diversity of social worlds organized on the basis of structural processes which produce hierarchy and inequalities. (shrink)

Un spectre hante l'Université française : celui de la déconstruction. Créé par Jacques Derrida à la fin des années 1960, ce concept est devenu, dans l'esprit des réactionnaires de tout poil, le mot-valise désignant tout ce qu'ils haïssent dans la pensée, lorsque celle-ci cherche à émanciper davantage qu'à ordonner. Dégénérescence de la culture, mépris pour les grandes œuvres, délire interprétatif, amphigouri linguistique, danger politique, confusion sexuelle, licence morale : à en croire les ennemis de la déconstruction, tout ce qui va' (...) mal dans le monde lui est imputable. Que signifie la fixation frénétique d'une frange d'intellectuels sur tout ce qui peut ressembler à une pensée différente, inventive et fondamentalement démocratique? Que cela signifie-t-il, si ce n'est la volonté de policer la pensée et ses institutions, pour mieux, ensuite, policer les corps? Telle est l'interrogation qui a présidé au colloque "Qui a peur de la déconstruction?", qui s'est tenu à l'École normale supérieure et à la Sorbonne en janvier 2023. En voici les actes."--Cover page 4. (shrink)

Chez Ruyer, il y a une rupture flagrante entre le « panmécanisme » des débuts, élaboré dans l’Esquisse d’une philosophie de la structure, et le panpsychisme de la maturité. Nous verrons que son inscription dans le premier lui donna l’occasion d’entrer dans ce qu’il repère comme étant la « grande voie naturelle de la philosophie ». Celle-ci consiste à chercher, en l’homme, la trace du mode d’être commun à l’ensemble des individualités psycho-biologiques. L’appartenance de Ruyer à cette « grande voie (...) » ne s’est jamais démentie, de sorte que l’on peut dire du « panmécanisme » de départ, que Ruyer a rapidement abandonné, qu’il fut fécond au moins d’un point de vue méthodologique. (shrink)

Amy Sonnie and James Tracy’sHillbilly Nationalists, Urban Race Rebels, and Black Power, Dan Berger’s anthologyThe Hidden 1970sand Jefferson Cowie’sStayin’ Alive, in different ways, articulate an understanding of the political ferment that gripped the United States in the late 1960s and 1970s and its complex legacy for those struggling to change the world today. While Cowie provides a broad-brush if ultimately flawed overview of labour’s declining influence during the 1970s, Sonnie and Tracy focus their attention on five radical organisations that (...) challenged deep divisions of race to condemn inequality and oppression, and Berger similarly encompasses contributions evaluating the impact of a variety of left organisations including the Puerto Rican nationalist movement, indigenous and Black nationalist quests to establish self-determination, and the extraordinary Sojourner Truth Organization. This review critically evaluates the strengths and weaknesses of the arguments made by Sonnie and Tracy, Berger and Cowie and suggests how they may be helpful for future struggle. (shrink)

Dans cet article, nous nous proposons de souligner la proximité des philosophies de Raymond Ruyer (1902-1987) et de Charles-Augustus Strong (1862-1940). Ruyer est resté discret quant à ce qu’il retenait de sa lecture de Strong ; s’il est clair que la thèse défendue par le philosophe américain sur les rapports de la conscience et du corps a déterminé sa propre position sur le sujet, il n’est pas moins certain que d’autres thèses de Strong ont également retenu son attention. Il ne (...) s’agit pas ici de relativiser l’originalité de la philosophie ruyérienne mais bien de prendre acte de la richesse de l’une de ses sources les plus importantes et méconnues du public français. (shrink)

Ce travail a pour but de fournir des repères permettant d’évaluer dans quelles circonstances une séparation judiciaire parents-enfant doit être décidée. L’auteur, chef de service en psychiatrie de l’enfant au CHU de Saint-Étienne (hôpital Bellevue), décrit quatre profils à haut risque, qui montrent bien comment, quand une séparation est mise en place trop tardivement, ou alors quand elle est mal gérée, avec notamment des contacts parents-enfant insuffisamment protégés, on aboutit à des résultats dont le coût humain, financier, et social est (...) catastrophique : déficience intellectuelle (77 % des enfants adressés au service), échec scolaire, troubles graves du comportement avec violence, etc. Pour aider à y voir plus clair, il propose avec son équipe trois sortes de jalons : les premiers concernent la structuration psychique des parents, les deuxièmes la manière dont la pathologie parentale se manifeste dans l’interaction parents-enfant, et les troisièmes la manière dont l’enfant réagit face à la pathologie parentale. Enfin, il décrit les facteurs qui empêchent l’utilisation de ces jalons, principalement l’ancienneté de la loi de 1970 sur « l’assistance éducative », l’idéologie du lien familial, l’absence d’évaluation des actions menées, et la peur face à certains parents très violents. (shrink)

Pour un pédopsychiatre, le concept de médiation est indissociable de celui d’intérêt de l’enfant, ce terme étant défini comme la protection de la sécurité et du développement affectif et intellectuel de l’enfant. Dans les situations de divorce concernant des enfants petits, il est donc indispensable que les professionnels impliqués aient des connaissances précises concernant les besoins d’un nourrisson, et en particulier qu’ils soient familiers avec la théorie et la clinique de l’attachement. Quant aux visites médiatisées qui sont nécessaires dans certaines (...) situations complexes en protection de l’enfance, elles sont clairement hors du champ de la médiation familiale. (shrink)

Appuyé sur les textes normatifs, relatifs au mariage et à la réglementation de la vie privée des gendarmes, cet article témoigne du contrôle matrimonial mais aussi social imposé aux femmes de gendarmes en raison du statut professionnel de leur mari. En effet, la dimension totale de la fonction gendarmique tend souvent à effacer ou gommer la séparation entre vie et espace professionnels et privés. Chemin faisant, les épouses sont, bon gré mal gré, partie intégrante de la communauté professionnelle de leur (...) mari. Pendant une grande partie du siècle, ce mode d’organisation a été profondément enraciné dans la culture du corps, participant de son identité. Nul doute cependant, que les contestations internes de 1989 et 2001, mais aussi la féminisation récente de la gendarmerie, conduisent aujourd’hui à des évolutions dans la façon d’appréhender les rapports de genre au sein de l’institution. (shrink)

Sylvie Clément, capitaine de gendarmerie, est sociologue et chargée d’études au Centre de prospective de la gendarmerie nationale. C’est à ce titre qu’en 2000 elle a été chargée d’une enquête sur les conditions de vie en caserne de gendarmerie. Il s’agit ici de la version publiée du rapport final remis à sa hiérarchie à l’été 2001, sous le titre initial La vie en bleu. Commande institutionnelle, le projet était d’emblée utile. D’une part il contribue à combler un vide dans une (...) bibliographie,... (shrink)

: The shepherd embodies a strange and disturbing society. Isolated, marginal, it forms a world apart and evolves in a wild space where mountains, valleys, meadows or forests make up the framework of its activity. In this non-domesticated nature the human presence is suspect. This confusing being is very often represented with an animalized, almost monstrous or deformed body which becomes a metaphor for social order. This grotesque body translates the prejudices of urbanites and elites. It fuels sexual fantasies and (...) symbolizes the disturbances of the natural and social order: freed from the laws of the city, it can try to seduce the young ladies and be insolent in front of the knights. It is a threat to the established order. But the shepherd also carries virtues. It is a model of Christian life: humility and holiness. It belongs to an original humanity, the form closest to divine creation. Two styles of representation of the shepherd therefore oppose the extremes. From texts from the end of the Middle Ages, we will see how the shepherd is an imaginary in opposition to an organized society but that his image has evolved positively until becoming the guardian of traditions and a being who lives in harmony with nature. Key words: stereotypes, shepherd, savagery, holiness, littérature, Middle Ages. Résumé: Le berger incarne une société étrange et inquiétante. Isolé, marginal, il forme un monde à part et évolue dans un espace sauvage où les montagnes, vallées, prés ou forêts composent le cadre de son activité. Dans cette nature non domestiquée la présence humaine est suspecte. Cet être déroutant est bien souvent représenté avec un corps animalisé, quasi monstrueux ou déformé qui devient une métaphore de l’ordre social. Ce corps grotesque traduit les préjugés des urbains et des élites. Il alimente les fantasmes sexuels et symbolise les dérèglements de l’ordre naturel et social : affranchi des lois de la cité, il peut tenter de séduire les demoiselles et se montrer insolent face aux chevaliers. C’est une menace contre l’ordre établi. Mais le berger est également porteur de vertus. C’est un modèle de vie chrétienne : humilité et sainteté. Il appartient à une humanité originelle, forme la plus proche de la création divine. Deux styles de représentation du berger opposent donc les extrêmes. A partir de textes de la fin du Moyen Age, nous verrons comment le berger est un imaginaire en opposition avec une société organisée mais que son image a évolué positivement jusqu’à devenir le gardien des traditions et un être qui vit en harmonie avec la nature. Mots clés : stéréotypes, berger, sauvagerie, sainteté, littérature, Moyen Age. Resumen. El pastor encarna una sociedad extraña y perturbadora. Aislado, marginal, forma un mundo aparte y evoluciona en un espacio salvaje donde montañas, valles, praderas o bosques conforman el marco de su actividad. En esta naturaleza no domesticada, la presencia humana es sospechosa. Este ser confuso a menudo se representa con un cuerpo animalizado, casi monstruoso o deformado que se convierte en una metáfora del orden social. Este cuerpo grotesco traduce los prejuicios de los urbanitas y las élites. Alimenta las fantasías sexuales y simboliza las perturbaciones del orden natural y social: liberado de las leyes de la ciudad, puede tratar de seducir a las jóvenes y ser insolente frente a los caballeros. Es una amenaza para el orden establecido. Pero el pastor también posee virtudes. Es un modelo de vida cristiana, de humildad y santidad. Pertenece a una humanidad original, la forma más cercana a la creación divina. Dos estilos de representación del pastor, por lo tanto, se oponen. A partir de los textos del final de la Edad Media, analizamos la imagen del pastor en oposición a toda sociedad organizada y la evolución positiva de su figura hasta convertirse en guardián de las tradiciones y en un ser que vive en armonía con la naturaleza. Palabras clave: estereotipos, pastor, salvajismo, santitad, literatura, Edad Media. (shrink)

Autodidacte, résistant, entrepreneur, reconnu depuis 60 ans comme l'inventeur de la prospective et introducteur de Husserl en France mais aussi créateur des INSA, Gaston Berger incarne parfaitement la figure du philosophe en action. Mais à côté de cette vie d'une richesse exceptionnelle, son oeuvre philosophique paraît en retrait. Le cheminement intellectuel et vital hors norme de cet érudit sportif, de ce métis universaliste, de cet Africain devenu directeur de l'enseignement supérieur semble s'arrêter aux disciplines qu'il a travaillées : la (...) caractérologie, la prospective, la phénoménologie n'ont pas été l'occasion d'ouvrir vers les concepts de négritude, métissage, multiple, identité ou exil, qui seront in fine incarnés par son fils Maurice Béjart. Finalement, l'approche traditionnelle livresque se révèle étroite pour un philosophe de cette envergure, contraint à la discrétion par son statut de métis, devant utiliser dans la France coloniale du premier XXe siècle toutes les ressources de cette mètis que symbolise Ulysse, entre ruse, adresse et courage. (shrink)

Cet ouvrage s’inscrit dans la dynamique de recherche ouverte par un précédent, Le Genre face aux mutations. Masculin/féminin du Moyen Âge à nos jours, publié en 2003 chez le même éditeur, à l’initiative de l’équipe de recherche « Genre, violence, crises » (crhisco/Université Rennes 2). La notion d’événement s’avère ici propice à un élargissement spatio-temporel d’un tel champ d’études sur le genre, en termes de trans-période (de l’Antiquité à mai 1968) et de comparaison (Europe/Afrique/Amériq...

Deux nouveaux acteurs collectifs de la vie politique émergent dans les débuts de la Troisième République : les syndicats, légalisés en 1884, et les associations féministes, dont la visibilité s’accroît en 1891 avec la fondation de la Fédération française des sociétés féministes. François Chaignaud s’intéresse à la première véritable confrontation qui se produit entre ces deux groupes, au moment de la grève déclenchée en novembre 1901 dans l’imprimerie Berger-Levrault de Nancy. Son livre, issu...

Cet essai dénonce l'obstination des intellectuels heideggeriens à présenter le philosophe allemand comme un résistant au national-socialisme. Derrière les images champêtres et bucoliques utilisées par M. Heidegger se dissimule en fait un "berger du néant" qui légitime l'introduction du nazisme dans la philosophie.

Traiano Boccalini (1556-1613) auteur des Ragguagli di Parnaso (1612 et 1613) prend position dans le débat sur l’interprétation républicaine de Machiavel : l’auteur du Prince a-t-il écrit pour aider la monarchie ou bien contre elle ? Boccalini semble prendre une position nuancée, affirmant que si l’on condamne Machiavel c’est justement parce qu’il pourrait trop bien servir aux républicains. Lui-même utilise la métaphore du berger, traditionnellement liée à l’idée religieuse, pour montrer que le monarque n’est pas le berger désintéressé (...) du troupeau humain comme il voudrait le faire croire, mais un berger tout attaché au profit qu’il peut tirer de ses brebis. L’ironie dénonce une image pastorale (idyllique) de la monarchie mais Boccalini n’en n'appelle pas pour autant au soulèvement, source des plus grandes souffrances. (shrink)

Gaston Berger, le fondateur des Études philosophiques , a joué un rôle décisif dans l’introduction intellectuelle, mais aussi matérielle et institutionnelle, de la phénoménologie de Husserl en France. À partir de documents inédits et d’une lecture, dès lors renouvelée, de la thèse sur Le cogito dans la philosophie de Husserl, cette étude montre l’originalité de l’interprétation que donne Berger de la phénoménologie husserlienne, ainsi que les réserves qu’il formule à l’égard de certains thèmes : le moi absolu, la (...) tension entre l’intention et l’intuition, sans oublier la réappropriation de la réduction phénoménologique sous le mode d’un détachement. En ce sens, il apparaît, d’une part, que Berger est un représentant typique de la première génération française des « disciples » de Husserl et que, d’autre part, la réception qu’il en fait est déjà révélatrice de problématiques propres à certains phénoménologues contemporains.Gaston Berger, the founder of Études philosophiques , played a decisive role in the intellectual and also material and institutional introduction of Husserl’s phenomenology into France. Based on unpublished documents permitting a new reading of his thesis Le cogito dans la philosophie de Husserl, this study shows the originality of Berger’s interpretation of Husserlian phenomenology, as well as the reservations he developed with regard to certain themes : the absolute ego, the tension between intention and intuition, not to mention the reappropriation of the phenomenological reduction by means of a detachment. In this sense, it appears, on the one hand, that Berger is a typical representative of the first French generation of « disciples » of Husserl and, on the other hand, that the reception he offered is itself revealing as to the problematics of certain contemporary phenomenologists. (shrink)

Dan Zahavi engages with classical phenomenology, philosophy of mind, and a range of empirical disciplines to explore the nature of selfhood. He argues that the most fundamental level of selfhood is not socially constructed or dependent upon others, but accepts that certain dimensions of the self and types of self-experience are other-mediated.

What can be understood of other cultures? And what can we learn about people in general from the study of other cultures? In the three closely related essays that constitute this book and which have already created considerable controversy in their original French versions, and been rewritten and expanded for this edition, Dan Sperber discusses these fundamental issues of anthropology. In the first essay he analyses the way in which anthropology is written and read. In the second, he offers a (...) novel rationalist alternative to cultural relativism, based on both anthropological and psychological arguments, and illustrated by his own fieldwork in Ethiopia. The third essay provides an assessment of the work of Lévi-Strauss, in which the arguments of the previous two essays are linked with an incisive critique of Lévi-Strauss' contribution to the study of cultural variation. (shrink)

This article is a study of the Later Mohists' 'Lesser Selection (Xiaoqu)', which, more than any other early Chinese text, seems to engage in the study of logic. I focus on a procedure that the Mohists called mou . Arguments by mou are grounded in linguistic parallelism, implying perhaps that the Mohists were on the way to a formal analysis of argumentation. However, their main aim was to head off arguments by mou that targeted their own doctrines, and if their (...) argument succeeds then it entails that linguistic parallelism can never ground a cogent argument. In a way, this committed them to the view that formal logic cannot work, but the fact that they did not pursue this line of investigation was by no means inevitable. One consequence of this study is that the Later Mohists conducted their logical work by studying the behaviour of terms and verb phrases, and did not identify the sentence as a significant linguistic unit. This tends to confirm Chad Hansen's generalisation that early Chinese philosophers did not posit sentences or other sentence-like entities such as propositions, beliefs, or laws. Focusing on subsentential expressions did not stop the Mohists from addressing genuinely logical issues, but it may help explain the fact that they never developed a conception of logical structure. This study includes the complete Chinese text of the 'Lesser Selection' and a translation in English. (shrink)

This article discusses the aesthetic concept of boringness, of which there has been relatively little philosophical discussion, especially along its objective, nonpsychological dimensions. I begin by confronting skepticism about the validity of judgments about boringness and rebut suggestions to the effect that these judgments are inevitably compromised by mistakes or vices of the audience. The article then develops an account focused on certain kinds of reasonable expectations we form in a given aesthetic context. I go on to confront the question (...) of whether boringness is inevitable given the internal imperatives of works of art and illustrate the discussion with Richard Wagner's Ring cycle. Although I focus on art, I conclude by drawing some connections with the boring in everyday life. (shrink)

Most research on student plagiarism defines the concept very narrowly or with much ambiguity. Many studies focus on plagiarism involving large swaths of text copied and pasted from unattributed sources, a type of plagiarism that the overwhelming majority of students seem to have little trouble identifying. Other studies rely on ambiguous definitions, assuming students understand what the term means and requesting that they self-report how well they understand the concept. This study attempts to avoid these problems by examining student perceptions (...) of more complex citation issues. We presented 240 students with a series of examples, asked them to indicate whether or not each should be considered plagiarism, and followed up with a series of demographic and attitudinal questions. The examples fell within the spectrum of inadequate citation, patchwriting, and the reuse of other people’s ideas. Half were excerpted from publicized cases of academic plagiarism, and half were modified from other sources. Our findings indicated that students shared a very strong agreement that near verbatim copy and paste and patchwriting should be considered plagiarism, but that they were much more conflicted regarding the reuse of ideas. Additionally, this study found significant correlation between self-reported confidence in their understanding and the identification of more complex cases as plagiarism, but this study found little correlation between academic class status or exposure to plagiarism detection software and perceptions of plagiarism. The latter finding goes against a prevailing sentiment in the academic literature that the ability to recognize plagiarism is inherently linked to academic literacy. Overall, our findings indicate that more pedagogical emphasis may need to be placed on complex forms of plagiarism. (shrink)

This commentary uses the dynamic of identity-protective cognition to pose a friendly challenge to Jussim (2012). Like other forms of information processing, this one is too readily characterized as a bias. It is no mistake, however, to view identity-protective cognition as generating inaccurate perceptions. The “bounded rationality” paradigm incorrectly equates rationality with forming accurate beliefs. But so does Jussim's critique.

This paper addresses two questions: first, when making decisions about what to do, does the mere fact that we will feel regretful or guilty or proud afterward give us reason to act? I argue that these emotions of self-assessment give us little or no reason to act. The second question concerns emotional valence--how desirable or undesirable our emotions are. What is it that determines the valence of an emotion like regret? I argue that the valence of emotions, and indeed of (...) feelings like pain more broadly, is a function of the sensations they involve. As I suggest, understanding the point about emotional valence helps us answer the first question about anticipated emotions. The paper concludes with a discussion of death-bed regrets, and of whether teenagers should listen to their annoying parents. (shrink)

The Later Moists grounded our linguistic abilities in our ability to distinguish between kinds on the basis of manifest similarities and differences among things. Proper names, however, require a different treatment. According to the Moists, when we use a proper name, we borrow a word for one kind of thing and use it to refer to something else, as when we name dogs “crane.” This view probably responds in part to arguments that the possibility of using any word to refer (...) to any thing threatens the stability of language. Proper names may borrow from terms with existing uses, but arguably they do not thereby undermine those uses. (shrink)

Résumé Les philosophes ont longtemps peiné à expliquer le décalage entre les émotions et leurs objets à travers le temps, comme lorsque nous cessons de pleurer ou de ressentir de la colère malgré la persistance de la cause sous-jacente. Je défends une approche sceptique qui soutient que ces changements émotionnels manquent souvent d’adéquation rationnelle. L’observation clé est que nos émotions doivent périodiquement se réinitialiser pour des raisons purement fonctionnelles qui n’ont rien à voir avec cette adéquation. Je compare ce point (...) de vue à l’approche sceptique de Hume en matière de croyance, et je conclus que la résistance à cette approche repose sur une confusion similaire à celle qu’il identifie. (shrink)

This paper examines the notion of tolerance in education. In general, tolerance is perceived as a means to resist hostility, raise awareness of cultural differences, mitigate violence, and maintain liberal and democratic values. In education, there are various initiatives, such as the International Day for Tolerance (UNESCO in Declaration of principles on tolerance, 1995), that aim to build resilience against different forms of hate and cultivate openness and acceptance of the other. Yet the idea of tolerance includes different understandings and (...) interpretations. This paper argues that cultivating an embodied sense of tolerance among students, in particular in divisive communities, requires us to move beyond deliberative interpretations of tolerance and to advance a pragmatic understanding of tolerance through an agonistic lens. This paper starts with a review of several dominant interpretations of tolerance. The heart of the paper focuses on interpreting Dewey’s pragmatism as a theoretical basis for advancing tolerance. The final part of the paper explores how pragmatism through an agonistic lens can support a more flexible and humane approach to dealing with political conflicts. (shrink)

In this chapter, we focus on the debate over publicly maintained racist monuments as it manifests in the mid-2010s Anglosphere, primarily in the United States and South Africa. After pointing to some representative examples of racist monuments, we discuss ways a monument can be thought racist and neutrally categorize removalist and preservationist arguments heard in the monument debate. We suggest that both extremist and moderate removalist goals are likely to be self-defeating and that when concerns of civic sustainability are put (...) on moral par with those of fairness and justice, something like a Mandela-era preservationist policy is best: one which removes the most offensive of the minor racist monuments, but which focuses on closing the monumentary gap between peoples and reframing existing racist monuments. (shrink)

There has emerged in recent years the recognition that the characteristically Buddhist doctrine of svasa vitti 2 (‘apperception’, as I will render it for reasons to become clear presently) was vari...

Encyclopedia entry on the life and work of Karl Leonhard Reinhold.

:Debates about libertarianism and redistribution often revolve around self-ownership. There are two main reasons for this: first, self-ownership is often featured in Lockean accounts of property that endow us with a claim to the resources that are up for redistribution. Second, self-ownership has sometimes been mustered as a way of resisting the additional labor that is said to be required by redistributive schemes. In this essay, I argue that these appeals to self-ownership are misguided. However, unlike most critics of these (...) appeals, I don’t wish to claim that redistribution is therefore vindicated. On the contrary, my main goal is to show that there are alternatives to invoking self-ownership that are more effective and that better capture the core intuition behind libertarian objections to redistribution. (shrink)