Abstract
Ce travail a pour but de fournir des repères permettant d’évaluer dans quelles circonstances une séparation judiciaire parents-enfant doit être décidée. L’auteur, chef de service en psychiatrie de l’enfant au CHU de Saint-Étienne (hôpital Bellevue), décrit quatre profils à haut risque, qui montrent bien comment, quand une séparation est mise en place trop tardivement, ou alors quand elle est mal gérée, avec notamment des contacts parents-enfant insuffisamment protégés, on aboutit à des résultats dont le coût humain, financier, et social est catastrophique : déficience intellectuelle (77 % des enfants adressés au service), échec scolaire, troubles graves du comportement avec violence, etc. Pour aider à y voir plus clair, il propose avec son équipe trois sortes de jalons : les premiers concernent la structuration psychique des parents, les deuxièmes la manière dont la pathologie parentale se manifeste dans l’interaction parents-enfant, et les troisièmes la manière dont l’enfant réagit face à la pathologie parentale. Enfin, il décrit les facteurs qui empêchent l’utilisation de ces jalons, principalement l’ancienneté de la loi de 1970 sur « l’assistance éducative », l’idéologie du lien familial, l’absence d’évaluation des actions menées, et la peur face à certains parents très violents.