Didier Méhu | : Le sermon 163 d’Augustin d’Hippone aurait été prononcé à l’occasion de la dédicace de la basilica Honoriana de Carthage, le 23 septembre 417. Ancré dans le commentaire du verset 5,16 de l’épître aux Galates, Spiritu ambulate et concupiscentias carnis ne perfeceritis, il propose une comparaison entre le processus du salut humain et l’édification de l’église. Les deux aboutissent à la « dédicace », celle du temple de pierres que l’on célèbre alors et celle des élus (...) réunis auprès de Dieu. Nous cherchons à discerner les implications historiques de la dialectique aedificatio-dedicatio qui traverse le sermon, en regard de l’évolution du discours sur le lieu de culte chrétien et de la mise en place d’une structure sociale polarisée par les églises au tournant des ive et ve siècles. | : Augustine of Hippo’s Homily 163 is supposed to have been delivered on the occasion of the dedication of the basilica Honoriana in Carthage, September 23, 417. Rooted in the commentary of Galatians 5:16, Spiritu ambulate et concupiscentias carnis ne perfeceritis, it proposes a comparison between the process of human salvation and the building of a church. Both achieve in the “dedication”, that of the temple of stones, that is then celebrated, and that of the elected gathered with God. We seek to discern the historical implications of the dialectic aedificatio-dedicatio that appears throughout the sermon, in relation to the evolution of the discourse on the Christian place of worship and the establishment of a social structure polarized by the churches, at the turn of the 4th and the 5th centuries. (shrink)

« Météorite tombé de l’autre côté du Rhin, Dietrich ne semble d’aucun temps philosophique assignable, rebelle à tous les « ismes », splendide, mais isolé – d’un mot : “Teutonique” ». C’est la connaissance de ce grand penseur, Theodoricus Teutonicus von Vriberg, Thierry ou Dietrich de Freiberg en français, que vient enrichir la thèse de doctorat d’Andrea Colli, publiée en 2010 aux éditions Marietti. Cette recherche prolonge la redécouverte de cet « épineux outsider » dont le coup de lancement...

À partir d’une lecture intégrale de l’oeuvre d’Augustin d’Hippone (354-430), Vincent Giraud met au jour les aspects de ce qu’il appelle, dès l’introduction, une « condition herméneutique ». Il s’agit de démontrer que le « il y a », le « es gibt » propre à toute « donation » phénoménale, se situe, pour Augustin, entièrement sous condition du signe : la compréhension de l’existence humaine peut alors faire l’objet d’une reprise radicale à partir du concept de signe. (...) Être au monde, à soi, à autrui, à Dieu, c’est donc d’abord faire face à des signes. Car c’est le signe (signum) qui prévaut dès lors que la chose même (res ipsa) fait défaut. Cette tension fondamentale entre signification et manifestation peut alors être considérée comme la trame profonde qui régit toute la pensée augustinienne de l’humain. L’étude s’ordonne en deux grandes parties, qui permettent de déployer l’ensemble du spectre couvert par l’existence herméneutique telle que l’a conçue Augustin. (shrink)

Une lettre de l'Espagnol Consentius, chrétien, adressée à Augustin d'Hippone , exprime l'embarras du lecteur des « Confessions » d'Augustin devant un genre tout à fait nouveau de style. Cela permet à l'A. de montrer comment réagissaient les contemporains devant une rhétorique qui n'étonne plus le lecteur moderne; et d'établir qu'Augustin a délibérément créé un langage et un style « chrétien » destiné à contrebalancer le style classique lié aux souvenirs païens.

Cet essai met en cause la comparaison historique courante qui relie le traitement husserlien de la conscience du temps à la tradition philosophique occidentale par le biais du livre IX des Confessions d’Augustin. Je soutiens notamment que cette comparaison n’est valable qu’à l’égard des leçons sur le temps de 1905 (qui expliquent l’appréhension du temps par le recours à l’étirement de la conscience opéré par la mémoire) et non pour la théorie husserlienne ultérieure, que l’on peut dater autour de (...) 1908 (qui critique ouvertement les premières leçons à cause la position défectueuse et contre-intuitive qu’y était défendue selon laquelle la mémoire étend la perception). Après avoir pointé les défauts de la théorie du temps partagée par Augustin et par le Husserl de 1905, j’approfondis la distinction, élaborée plus tard par Husserl à partir de 1911, entre mémoire et rétention, et j’examine l’hypothèse selon laquelle la théorie aristotélicienne du temps telle qu’elle est présentée dans le IVème livre de la Physique pourrait représenter une meilleur terme de comparaison historique pour la théorie husserlienne de la maturité, notamment dans la mesure où elle s’appuie sur l’idée que c’est « l’esprit qui dit les “maintenant” comme deux ». (shrink)

La présente contribution analyse un texte célèbre de Grégoire de Rimini, extrait de son commentaire des Sentences publié à Paris en 1346, livre II, distinction 34-37, question 1, qui demande « si Dieu est la cause efficiente immédiate du péché actuel ». Ce texte porte sur les fondements de l’éthique. Grégoire de Rimini y affirme en substance que si Dieu n’existait pas, agir contre la droite raison équivaudrait tout de même à commettre un mal. Ce texte est considéré comme la (...) première formulation de l’autonomie de la morale par un théologien philosophe. On en propose ici une relecture, attentive à sa logique argumentative et au jeu des autorités tirées du De libero arbitrio d’Augustin qu’il met en œuvre. L’Ordre des Ermites de Saint Augustin est associé de multiples manières au renouveau de l’augustinisme dès la période du premier humanisme de Pétrarque (1304-1374). La façon dont Grégoire de Rimini traite la question des racines de l’agir moral illustre à quel point il figure au premier plan du renouveau scolastique et humaniste de l’érudition augustinienne au xiv e siècle. (shrink)

L’apologétique a pris un nouveau visage aujourd’hui. Jadis, au temps des Pères, elle vivait en tension entre le désir d’être communicable et en même temps pointe acérée de la nouveauté chrétienne. Cette tension se met ensuite au service de l’approfondissement et de la réassurance, ce qu’il convient de nommer conversion, c’est-à-dire une religion plus fervente. Une deuxième tension de l’apologétique la situe entre la fermeté de la révélation et l’humilité de son témoin. La troisième tension s’exerce entre continuité et rupture (...) de la foi avec la mondanité. Plus tard, la dénonciation pascalienne de l’indifférence des hommes à rechercher la vérité affronte l’incroyance et elle a connu une riche postérité. Issue d’une conception dramatique de l’existence, elle l’ouvre à l’espérance chrétienne. La parole du salut a toujours à dégager l’espace dans lequel elle pourra retentir. (shrink)

L'A. s'intéresse au rapport que saint Augustin établit entre les Sept Maccabées qui subissent le martyre et les Trois Jeunes Hébreux qui traversent sans peine l'épreuve de la fournaise. L'évêque d'Hippone exploite cette thématique dans treize sermons et une lettre. Il montre que les âmes des deux groupes furent sauvés par Dieu mais le deuxième groupe, lui, fut sauvé ouvertement. L'A. montre tous les développements que le Père de l'Eglise a donnés à cette comparaison. Il s'appuie notamment sur (...) le sermon Mayence 50 récemment découvert. (shrink)

O objetivo deste breve texto é o de mostrar como de Aristóteles a Agostinho houve uma revalorização do termo tapeinos, um conceito de menor importância no âmbito da ética aristotélica indicando aquele que se rebaixa ou se diminui ante outra pessoa. Faremos um breve excurso pelo uso desse termo por um autor pagão, Epicteto, e por dois autores cristãos, Atanásio de Alexandria e Basílio de Cesaréia, antes de chegarmos até o seu uso em Agostinho de Hipona, pensador no qual o (...) conceito já adquiriu o valor positivo de humildade, uma virtude (areté) concebida como essencial, pois assinala uma característica do próprio Cristo e, por conseguinte, fundamental para o Cristianismo. Palavras-chave: Tapeinos; Aristóteles; Basílio; Agostinho. Some remarks on the Christian resignification of tapeinos Abstract: This text aims to show how from Aristotle to Augustine of Hippo, there was a revalorization of the term tapeinos, a concept of minor importance inside the Aristotelian Ethics, which could be translated as signalizing the person who stoops to someone else. We will do a brief excursus considering the use of this term in one Pagan author, Epictetus, and in two Christian ones, Athanasius of Alexandria and Basil of Caesarea, before we arrive at Augustine of Hippo, a thinker in which the concept has already acquired the positive value of humility, a virtue (arete) thought as essential, because typical of Christ himself and consequently of Christianity. Key-words: Tapeinos; Aristotle; Basil; Augustine. Quelques notes sur la resignification chrétienne de tapeinos Resumé: Le but de ce bref texte est de montrer comment d’Aristote jusqu’Augustin, il y a eu une réévaluation du terme tapeinos, qui était un concept d’une importance mineure dans le domaine de l’éthique aristotélicienne qu’on peut traduire comme indiquant quelqu’un qui s’abaisse ou se diminue devant une autre personne. Nous allons faire un bref excurs à travers l’utilisation de ce terme par un auteur païen, Épictète, et par deux auteurs chrétiens, Athanase d’Alexandrie et Basile de Césarée, avant d’arriver à son utilisation chez Augustin d’Hippone, un philosophe chez qui le concept de tapeinos a déjà acquis la valeur positive de l’humilité, une vertu (arete) conçue comme essentielle, car elle souligne une caractéristique du Christ lui-même et, par conséquent, du christianisme. Mots-clés: Tapeinos; Aristote; Basile; Augustin. Data de registro: 02/08/2023 Data de aceite: 22/11/2023. (shrink)

La justice est-elle une illusion? Si tel etait le cas, que penser de l'Etat de droit contemporain, lui qui resulte d'une longue et continuelle recherche de la justice par les penseurs occidentaux? Avec Platon, la philosophie occidentale a en effet debute sa longue quete d'un modele pour batir la cite. Le modele de Platon, la justice transcendante ou naturelle (to; fuvsei divkaion), fut accueilli a Rome par Ciceron. Cette phase inaugurale de l'histoire de la philosophie politique occidentale est etudiee dans (...) le premier volume de cette etude: Platonisme politique et theorie du droit naturel. Contributions a une archeologie de la culture politique europeenne. Le platonisme dans l'antiquite, Louvain-Paris, Ed. Peeters, 1995. Le present volume etudie la reception chretienne de la doctrine de Platon, du Veme au XVIIeme siecle. Le lecteur rencontrera d'abord Augustin d'Hippone: l'eveque accueille, puis rejette la theorie platonicienne. Durant le Moyen Age latin, les juristes et le theologien Thomas d'Aquin assoient solidement cette doctrine dans la pensee chretienne en s'opposant a l'augustinisme religieux. De la Renaissance au XVIIeme siecle, Marsile Ficin, Jean Bodin, Jean de Serres, Francisco Suarez, Hugo Grotius, Samuel Pufendorf et John Locke retravaillent encore la notion platonico-chretienne de justice: contre le volontarisme, la pensee theocratique, puis la doctrine de Thomas Hobbes au XVIIeme siecle, cette tradition philosophique met la justice naturelle au fondement de la republique. Au bout de cette histoire se profilent les premieres declarations des Droits de l'homme, que cet etude envisage dans le sillage du platonisme politique et de l'un de ses heritiers majeurs, John Locke. Cette etude retrace pour la premiere fois la reception de Platon considere comme un penseur politique. Elle ouvre de fait une nouvelle perspective dans l'histoire de la philosophie politique. Elle corrige enfin les histoires anterieures du jusnaturalisme chretien, dans la mesure ou celles-ci ignoraient l'impact de la pensee platonicienne. L'etude est accompagnee de traductions francaises inedites: un ensemble de textes qui temoignent de la presence du platonisme politique dans la pensee occidentale. (shrink)

Le présent article se donne pour fin d’explorer la question des rapports entre foi, croyance et connaissance à la lumière de leur théorisation médiévale. En posant la question de la compossibilité de la connaissance et de la foi, il interroge le rôle que jouent croyance et foi dans notre acceptation quotidienne de vérités plus ou moins évidentes. Il s’agit donc ici en définitive de voir comment certains outils conceptuels empruntés à Thomas d’Aquin et Augustin d’Hippone peuvent nous aider à (...) penser la confusion et l’effritement contemporains de l’idée de vérité en comprenant comment notre rapport affectif aux institutions contribue à ce phénomène. (shrink)

Selon M. E. Alflatt, ibid., 20, 1974, p. 113-134, Augustin d'Hippone dit que l'acte involontaire peut être un péché au sens propre du terme. L'A. montre que cette conclusion repose sur une interprétation erronée d'une traduction anglaise de « De lib. arb. » III, 19, 54, traduction faite par J. H. S. Burleigh et parue dans la « Library of Christian Classics », London, SCM Press, 1953.

Cette étude envisage les notions de sujet, d’individu et de personne dans une perspective d’anthropologie historique. La période considérée va de la disparition de l’Empire romain d’Occident à la mutation féodale, et son analyse est centrée sur la convergence de la culture savante – c’est-à-dire chrétienne – avec ce que nous pouvons savoir de la culture populaire à propos des trois notions précitées. Inaugurée par saint Augustin dans ses Confessions, l’émergence de la notion de personne coïncide avec l’oblitération du (...) sujet dans le De Trinitate de l’évêque d’Hippone. Cette conception rejoint celle du corps grotesque qui traverse la culture populaire de cette époque. Quant à l’individu, il n’apparaît durant toute la période considérée que sous la forme de l’individu particulier dans le cadre d’une individualité de types, et non sous celle de l’individu singulier propre à notre modernité. (shrink)

Quel sens la philosophie a-t-elle donné à la définition biblique de l’homme comme image de Dieu ? Au cours du XVIIe siècle, que l’on qualifie d’augustinien, la reprise de ce thème scripturaire se fait-elle en fidélité à l’évêque d’Hippone ? Le point de départ de notre analyse sera Descartes et le texte injustement négligé de la Troisième Méditation, tout entier consacré à cette notion de l’homme comme image de Dieu. Nous passerons ensuite à l’étude de Pascal, pour constater que, paradoxalement, (...) c’est l’auteur que l’on qualifie le plus indiscutablement d’augustinien qui donne le moins d’ampleur à cette notion. A travers ces exemples, et en y ajoutant le contre point que représente, par rapport à Pascal, la philosophie de Fénelon, c’est ce que signifie être augustinien à l’Âge classique que nous souhaiterions pouvoir éclaircir.What specific meaning can Philosophy gives to the biblical assertion of human being as an image of God ? During the XVIIth century, which is recognized as an Augustinian one, is the interpretation of this topic made in reference to Augustine ? We will begin our analysis with Descartes and the text of the Third Meditation, unjustly disregarded by scholars, but all dedicated to this notion of human being as imago Dei. We will follow our study with Pascal, and we will have to notice that, paradoxically, he is the author who is considered indisputably as Augustinian but in the same time the one who gives the less extent to this notion of imago Dei. Through these examples, and with the additional consideration of Fénelon’s philosophy, we intend to precise what being an Augustinian means during the early modern Ages. (shrink)

Au lieu de soi marque un Haut Lieu du soi. Dans cette perspective, la hauteur du sujet s’acquiert par la verticalité (transcendance), et non pas uniquement par l’horizontalité (immanence). Interrogeant l’ambition d’une approche de saint Augustin du point de vue de saint Augustin lui-même, on montrera d’abord le mérite d’un tel renouvellement dans le cadre de la philosophie comme telle : la question de l’homme, le poids du soi, et le statut de l’éros. Une noble « disputatio théologique (...) et phénoménologique » cependant naîtra dans la confrontation avec d’autres ouvrages (en particulier Dieu, la chair et l’autre. D’Irénée à Duns Scot [PUF, « Épiméthée », 2008]) : doit-on nécessairement « dépasser » la métaphysique dans un tiers ordre, ou ne convient-il pas plutôt de la « transformer de l’intérieur » dans le geste que semble avoir accompli le Docteur d’Hippone lui-même? Il en va ici du statut de la philosophie dans son rapport à la métaphysique et à la théologie, mais aussi de la possibilité d’une « nouvelle pratique phénoménologique de la philosophie médiévale », pour aujourd’hui comme pour demain. (shrink)

There is a crisis in America revolving around social and political life that the contributors to this volume believe has provoked a renewed attention to the issue of community in political thought. That attention is found most prominently in the "communitarian" movement, but it also finds expression in the views of the prominent political thinkers of our time.

The Science of Modern Virtue examines the influence that the philosopher Rene Descartes, the political theorist John Locke, and the biologist Charles Darwin have had on our modern understanding of human beings and human virtue. Written by leading thinkers from a variety of fields, the volume is a study of the complex relation between modern science and modern virtue, between a kind of modern thought and a kind of modern action. Offering more than a series of substantive introductions to Descartes', (...) Locke's, and Darwin's accounts of who we are and the kind of virtue to which we can aspire, the book invites readers to think about the ways in which the writings of these seminal thinkers shaped the democratic and technological world in which modern human beings live. Thirteen scholars in this volume learnedly explore questions drawn from the diverse disciplines of political science, philosophy, theology, biology, and metaphysics. Let the reader be warned: The authors of these essays are anything but consensual in their analysis. Considered together, the chapters in this volume carry on a lively internal debate that mirrors theoretical modernity's ongoing discussion about the true nature of human beings and the science of virtue. Some authors powerfully argue that Locke's and Darwin's thought is amenable to the claims made about human beings and human virtue by classical philosophers such as Aristotle and classical Christian theologians such as Thomas Aquinas. Others make the opposite case, drawing attention to the ways in which Descartes, Locke, and Darwin knowingly and dialectically depart from central teachings of both classical philosophy and classical Christian theology. (shrink)

Augustine is a particularly interesting author for anyone who wishes to question the topic of dualism, because of the diverse and complex way this topic is adressed in his writings. After having been listening to the Manichean as an “auditor” for almost ten years, he raised many critics against the manichean thesis ; but in spite of this critical position, several of his later opponents, from the Donatist and mostly from the Pelagian heresy, often reproached him to have remained a (...) crypto‑Manichean. This paper focuses on working out the original image Augustine had about the manicheism, as providing a coherent answer to some ethical and metaphysical problems, then as being nothing more than a false response he had to break with. This task will then lead us to question his potential residual manicheism, considering his controversy with Julian of Eclanum, in order to identify the arguments by which Julian supports the accusation of augustinian Manicheism, and to assess the extent to which this accusation is or is not admissible. (shrink)

À partir d’une discussion critique des traductions françaises usuelles du premier Fichte, cet article voudrait déployer à nouveaux frais chacune des étapes qui constituent la genèse transcendantale de l’affectivité chez cet auteur, essentiellement à partir de la Grundlage der gesamten Wissenschaftslehre et de la Wissenschaftslehre Nova Methodo . Les concepts de Tendenz, Trieb et Gefühl sont disséqués, analysés en profondeur, et inscrits dans la dynamique générale de l’imagination transcendantale.From a critical discussion of the usual french traductions of the first Fichte, (...) this paper aims at questioning radically and stage by stage the transcendental genesis of affectivity in Fichte, particularly through the Grundlage der gesamten Wissenschaftslehre and the Wissenschaftslehre Nova Methodo . The concepts of Tendenz, Trieb, and Gefühl are dissected, in depth analysed, and attached to the general structure of the transcendental imagination. (shrink)

This rich and varied collection of essays addresses some of the most fundamental human questions through the lenses of philosophy, literature, religion, politics, and theology. Peter Augustine Lawler and Dale McConkey have fashioned an interdisciplinary consideration of such perennial and enduring issues as the relationship between nature and history, nature and grace, reason and revelation, classical philosophy and Christianity, modernity and postmodernity, repentance and self-limitation, and philosophy and politics.

Augustine tells us in the Confessions that his reading of Cicero's Hortensius at the age of nineteen aroused in him a burning ‘passion for the wisdom of eternal truth’. He was inspired ‘to love wisdom itself, whatever it might be, and to search for it, pursue it, hold it, and embrace it firmly’. And thus he embarked on his arduous journey to the truth, which was at the same time a conversion to Catholic Christianity, and which culminated twelve years later (...) in his experience in the garden in Milan. (shrink)

Cet ouvrage a pour objectif d'interroger en profondeur la manière avec laquelle, historiquement, les philosophes ont « pratiqué l'image dans le concept ». Les auteurs s'interrogent sur le recours à la visualité et à la métaphore dans l'élaboration des schèmes philosophiques à travers l'histoire de la philosophie et les rapports que cette dernière entend tisser avec l'histoire du monde. On tâche de cerner les raisons que les philosophes ont pu avoir de mobiliser ou au contraire de rejeter cet opérateur conceptuel, (...) d'assumer sa performativité ou bien de déplorer son caractère résiduel et résistant à toute systématisation de la rationalité. L'ouvrage cherche ainsi à dégager quelques figures centrales du nouage que les philosophes ne cessent d'opérer au sein du chiasme reliant la construction philosophique de l'image et la constitution de la pensée par l'image. Platon, saint Augustin, Descartes, Spinoza, Kant, Fichte, Schelling, Nietzsche, Bergson, Bachelard, Wittgenstein, Fink, Sartre, Merleau-Ponty, Castoriadis, Simondon et Deleuze sont les auteurs privilégiés dans cet ensemble. (shrink)

Renaturer la culture, reculturer la nature, par l'histoire : tel est le propos de ce livre. Il commence, en première partie, par la question du sujet, en montrant que l'exaltation du sujet individuel moderne a entraîné une décosmisation qui à terme est mortelle, car aucun être ne peut vivre sans un monde commun (kosmos). Nous devons donc recosmiser notre existence. La seconde partie montre que l'arrêt sur objet propre à la modernité aboutit à dépouiller les choses de leur sens, faisant (...) notamment du langage une aporie. Nous avons à remettre les mots et les choses dans le fil de leur histoire commune (leur croître-ensemble : concrescence), c'est-à-dire à les reconcrétiser. La troisième partie montre enfin que réembrayer la nature et la culture passe nécessairement par la question du rapport entre histoire et subjectivité, ce à tous les degrés de l'être, allant, par l'évolution, de la vie la plus primitive jusqu'à la conscience la plus humaine. Recosmiser, reconcrétiser, réembrayer : devant ces trois urgences, la pensée occidentale est aujourd'hui plombée par ce qui hier a fait sa force : la structure mère sujet-verbe-complément, qui à partir de la langue a orienté notre logique (avec le modèle sujet-prédicat), notre métaphysique (avec l'identité de l'être) et de là notre science (avec l'en-soi de l'objet), toutes fondées sur le double principe d'identité et de tiers exclu, c'est-à-dire sur la forclusion du symbolique. Des exemples tels que la langue japonaise, dont la structure mère était d'un autre genre, ou que le tétralemme développé par les penseurs indiens, qui inclut systématiquement le tiers, nous montrent la voie : dépasser les apories de la modernité ne se fera pas sans l'appoint, logique et ontologique à la fois, des grandes civilisations de l'Asie. On ambitionne ainsi de faire mentir le fameux adage de Kipling, Oh, East is East, and West is West, and never the twain shall meet. (shrink)

Augustin Dumont | : L’objectif de cet article est d’analyser la mobilisation fichtéenne du concept de Sollen en montrant de quelle manière ce dernier permet à Fichte de lier la dimension catégorique du savoir transcendantal à sa dimension problématique. L’article propose un parallèle entre la mobilisation du Sollen au plan de la fondation du savoir et sa mobilisation au plan de la théorie de l’intersubjectivité. Pour ce faire, l’article superpose trois points de vue : le point de vue fondamental (...) de l’intersubjectivité pure, le point de vue appliqué de l’intersubjectivité juridique et le point de vue appliqué de l’intersubjectivité éthique. | : This paper aims at analysing the Fichtean use of the concept of Sollen, by showing how the latter makes possible the way Fichte links the categorical dimension of transcendental knowledge to its problematic dimension. The article draws a parallel between the use of the concept of Sollen regarding the foundation of knowledge and regarding the theory of intersubjectivity. In order to do that, the article juxtaposes three points of view : the fundamental point of view of pure intersubjectivity, the applied point of view of the legal relationship and the applied one of ethical relationship. (shrink)

Plusieurs générations chrétiennes ont été convaincues que le christianisme était la seule vraie religion du salut parce qu’il a eu l’audace de dire que Dieu est venu dans l’histoire et y a posé des actes de salut. Et cela a influencé un langage de l’exclusivité. Cependant, la proximité physique des grandes religions du monde et la connaissance que nous en avons aujourd’hui, ne nous obligent-elles pas d’abandonner ce discours exclusiviste? Et la théologie chrétienne des religions ne devrait-elle pas, à partir (...) des “relativités immanentes” au christianisme, faire place à un langage de relativité? Dans ce cas, comment alors conserver la singularité du christianisme comme religion de salut? Voilà les questions auxquelles l’auteur tente de répondre dans cet article. (shrink)

In this article, I challenge Shanzer’s treatment of the relationship between Varro’s Disciplinarum libri and Augustine’s early disciplinary project, in which she argued that «squeamishness» with the personifications that supposedly characterized Varro’s disc. caused Augustine to abandon the disciplines. I consequently outline a more plausible view of the development of Augustine’s thought. He did not abandon the disciplines or become «hostile» to them in his later career, as Shanzer and others have concluded. Instead, he reoriented them towards the study of (...) Scripture, while maintaining the importance of a truly liberal education in pursuit of the knowledge of God. (shrink)

This book is a collection of secondary essays on America's most important philosophic thinkers—statesmen, judges, writers, educators, and activists—from the colonial period to the present. Each essay is a comprehensive introduction to the thought of a noted American on the fundamental meaning of the American regime.

As John Henry Newman reflected on 'The Idea of a University' more than a century and a half ago, Bradley C. S. Watson brings together some of the nation's most eminent thinkers on higher education to reflect on the nature and purposes of the American university today. Their mordant reflections paint a picture of the American university in crisis. This book is essential reading for thoughtful citizens, scholars, and educational policymakers.

Augustine’s interpretation of the parable of the rich man and Lazarus from Lk 16 shows how much the parables of Jesus are open to a variety of interpretations and applications depending upon which part of the parable is emphasised. In Augustine’s writings the second part of the parable only is commented upon (the exception being ep. 157) to illustrate points about the afterlife and the fate of the soul. However, in his homilies we find him engaging with both sections of (...) the parable (this life and the afterlife). We can note the dexterity with which Augustine handled diverse themes in the parable by selectively emphasising either the fate of the rich man in this life or the next or the fate of Lazarus in this life or the next. From these different perspectives Augustine could deal with questions of wealth and poverty either materially or spiritually. This research supports the notion that whatever Augustine had to say about almsgiving is to be understood within a soteriological context to urge his congregation to be rich in humility and poor in pride. (shrink)

This paper explores the apologetic nature of Augustine’s Confessions. It first takes a brief look at Augustine’s intricate view of the relationship between faith and reason, in order to provide a background to his employment of apologetic elements throughout Confessions. Both positive and negative apologetic elements are examined throughout the paper. Some positive apologetic elements include Augustine’s presentation of the implied ontological argument, the cosmological argument, the teleological argument, the argument from the experience of beauty, and the demonstration of the (...) coherence of the Christian conception of God (including his explorations with time and creation). His negative apologetic elements include dealing with detractors from the Christian faith such as the Manichees and their objections. Although studies in recent years have focused on the autobiographical and religious experiential dimensions of Confessions, this paper seeks to demonstrate that the apologetic dimension is also foundational to Augustine’s text. It is important to realize that the apologetic nature of Confessions does not detract from its other natures (autobiographical and religious-experiential) since objects, ideas and persons can have more than one nature – as is true with the case of Christ and a number line. It is my hope to revive a forgotten aspect of Confessions that is quite pertinent to the Church today. (shrink)

Cet article a pour objectif de revenir sur le problème du langage dans la première philosophie de Fichte. Si le « je suis », c’est-à-dire la proposition inaugurale de la Grundlage der gesamten Wissenschaftslehre (1794), est aujourd’hui généralement compris comme un acte performatif, il convient d’évaluer cette compréhension à l’aune du premier système dans son ensemble. En effet, certains problèmes apparaissent, d’une part, lorsque l’on tente de rabattre l’activité en tant que telle sur le langage, d’autre part, lorsque l’on confronte (...) le « je suis » spéculatif aux analyses de l’essai de 1795 sur l’origine du langage. Ce dernier texte semble de prime abord dépouiller le langage du pouvoir créateur et immédiat que la science spéculative lui accorde. Le présent article discute cette question et y répond par la mise en évidence une forme de tension entre l’exigence spéculative et la perspective historique sur le langage. (shrink)

Non pas Pourquoi la fiction?, ni A quoi pense la fiction?, ni même Que fait la fiction?, mais : Comment fait la fiction? Comment la fiction fait-elle pour défendre ou illustrer une morale, alors qu'elle se définit par son indépendance à l'égard du monde dit réel? Peut-être, d'ailleurs, n'est-ce qu'en tant qu'elle est défictionnalisée que la fiction peut promouvoir ou publier une morale. Mais il est, pourtant, des morales qui contiennent une part constitutive de fiction, et qui, en quelque sorte, (...) appellent la fiction : ainsi de la morale intuitive de Victor Hugo, ou de la morale de la liberté de Sartre. La Fontaine, La Rochefoucauld, Vauvenargues, Hugo, Tolstoï, Sartre : à première vue, les auteurs convoqués ne sont pas tous faits pour s'entendre. C'est bien pour cela qu'ils sont ici réunis. Car la fiction et la morale ne sont pas plus immuables l'une que l'autre, et c'est dans leurs intermittences, dans leurs fluctuations, dans leurs variations qu'il convient d'étudier leurs noces improbables. (shrink)

L’objectif de cet article est d’interroger la transition Kant-Fichte sur le double plan de la systématicité et du primat de la raison pratique. S’il est admis que Kant voyait dans l’exercice critique l’occasion de renouveler, plutôt que de supprimer, la possibilité d’une métaphysique positive, il est aujourd’hui convenu de rapporter son ébauche de «système» au seul héritage de laSchulmetaphysik. A contrario, on cherche ici à prendre à la lettre l’exigence kantienne d’un système qui attend du «pratique» une nouvelle et absolue (...) «fondation», plutôt qu’il ne devrait être complété en l’état. La perspective fichtéenne impose alors son fil rouge.In this article, I examine two aspects of the transition from Kant to Fichte: systematicity and the primacy of practical reason. It is commonly agreed that Kant saw the critical exercise as an occasion to renew, rather than supress, the possibility of a positive metaphysics; however, most scholars now consider the “system” he sketched to be the sole heritage ofSchulmetaphysik. However, I take literally Kant’s demand for a system that expects from the “practical” a new and absolute “foundation,” rather than a system that must be completed. Here, Fichte’s perspective gives us the common thread. (shrink)

Under the careful editorship of R. A. Markus, this book appears to be one of the very finest anthologies of critical essays dedicated to the elucidation of the thought of St. Augustine. Those familiar with Markus’ contribution to The Cambridge History of Later Greek and Early Medieval Philosophy will readily attest to the depth as well as to the breadth of understanding which Markus brings to Augustine scholarship. Three of the essays appear for the first time: "Action and Contemplation," by (...) Robert J. O’Connell; "Si Fallor, Sum," by Gareth B. Matthews; "On Augustine’s Concept of a Person," by A. C. Boyd. The remaining articles have appeared either as separate pieces or as journal articles: "St. Augustine and Christian Platonism," by A. H. Armstrong; "St. Augustine on Signs," by R. A. Markus; "The Theory of Signs of St. Augustine’s De Doctrina Christiana," by B. Darrell Jackson; "Augustine on Speaking from Memory" and "The Inner Man," by Gareth B. Matthews; "Augustine on Foreknowledge and Free Will," by William L. Rowe; "Augustine on Free Will and Predestination," by John M. Rist; "Time and Contingency in St. Augustine," by Robert Jordan; "Empiricism and Augustine’s Problems about Time," by Hugh M. Lacey; "Political Society," by P. R. L. Brown; "The Development of Augustine’s Ideas on Society before the Donatist Controversy" and "De Civitate Dei, XV, 2, and Augustine’s Idea of the Christian Society," The essays display scholarly depth as well as concern for contemporary philosophical problems. It is an excellent addition to Augustine scholarship and to contemporary philosophizing. This book is part of the Doubleday Anchor Modern Studies in Philosophy Series, under the general editorship of Amelie O. Rorty.—D. A. C. (shrink)