La doctrine de droit international privé a tendance à organiser le rapport entre le droit de l’Union européenne et les réglementations nationales de droit international privé par le biais des principes de hiérarchie normative et d’attribution de compétence, de sorte que l’on s’interroge principalement sur le contenu et les limites de la nécessaire adaptation du droit national à la construction européenne. Le droit international privé est ainsi soumis à l’épreuve du droit européen. À l’inverse, à partir d’une conception alternative du (...) rapport entre les deux, comme un conflit entre visions du droit différentes, nous proposons de soumettre le droit de l’Union européenne, en particulier l’application des libertés de circulation par la Cour de justice de l’Union européenne, aux outils analytiques de droit international privé. En particulier, les notions de droit applicable, lois de police et exception d’ordre public vont nous permettre de mieux comprendre l’originalité et particularité de la « cosmologie juridique » qui anime cette jurisprudence. (shrink)

Le présent ouvrage fait suite aux deux précédents volumes de l’auteur : (2015) Droit des affaires en Afrique subsaharienne et économie planétaire, et (2016) : Démocratie électorale en Afrique subsaharienne Entre droit, pouvoir et argent, publiés par les Éditions Globethics. Bien que Pascal Mukonde convoque le thème du contrat du point de vue strictement juridique et dans le contexte du droit africain en RD. Congo, sur une ligne de recherche systématique (p.75), nous souhaitons mentionner comme préliminaire, la place de l’éthique (...) vis-à-vis des concepts juridiques, dans ce livre centré sur la notion de contrat. Le contrat est en effet un concept central dans l’histoire de la philosophie, partagé entre les normes du droit et un type de collaboration politique. Il est intéressant de comparer la valeur éthique du concept de partenariat, dans l’expression « contrat de partenariat », que nous mettons par hypothèse en rapport avec une finalité de développement, car parmi les risques d’un contrat de partenariat, en particulier entre le public et le privé, il n’est pas seulement question de risques économiques : il y a aussi celui éthique de réputation, par exemple lorsqu’il y a corruption des agents (cf. ci-dessous p. 130), c’est-à-dire des obstacles au développement liés au caractère non transparent des pratiques. (shrink)

This article explores the theme of the 2021 ALTER conference “norms questioned by disability,” by proposing a parallel with the process of questioning norms carried out by gender studies. After a contextualization of the role of norms in sociology and the link between the interrogation of norms and collective mobilizations, two examples of this approach are identified and illustrated by comparing gender studies and disability studies: naming the unthought (e.g. evidence of hierarchy, evidence of bicategorization), and specifying a presumed neutral (...) (by demonstrating the situated character of norms, concepts or characteristics associated with a dominant group and previously perceived as neutral or universal). Using examples from the fields of work, organizations and politics, similarities are pointed out between the modes of reasoning of the two fields of study. If disability studies have been able to benefit from a certain number of analytical achievements of gender studies, they can reciprocally offer new approaches for the latter, notably around the issue of constructivism. (shrink)

Alors que concernant notre vie privée, nous croyons que nous avons des responsabilités particulières envers les personnes avec qui nous avons des relations spéciales, nous sommes attachés, au plan politique, à une égale sollicitude à l'égard de tous, c'est-à-dire à un traitement de tous les citoyens comme des égaux. Ainsi un conflit de principe, entre « l'égoïsme » et « l'utilitarisme », semble être au fondement de la détermination du comportement individuel. Or une analyse de la théorie du comportement rationnel, (...) telle qu'A. Sen la formule, permet de comprendre comment la perspective d'autrui peut être intégrée à nos fins et à des conceptions particulières du bien, en tant que chacun prend en compte, dans ses choix comme dans son agir, des valeurs auxquelles il accorde de l'importance. (shrink)

Les théoriciens du droit se heurtent sans cesse à la question élémentaire de leur matière, celle de la définition du droit, plus précisément de sa délimitation par rapport à ce qui contraint sans en être et par rapport à ce qui y ressemble fort mais ne contraint pas de la même manière . En s’attachant dans sa thèse à la norme sociale de conduite saisie par le droit, Samuel Benisty prend en considération ce deuxième versant de la question et cherche (...) à démontrer que certains concepts du droit privé doivent être reconsidérés grâce à la prise en compte des normes sociales de conduite, qui constitueraient un système de normes à part entière.S. Benisty entend d’abord, dans la première partie de la thèse, établir un concept de norme qui lui permette de mener à bien son projet. Il considère en effet que le concept de norme le plus largement accepté parmi .. (shrink)

Quelle place les ordres juridiques romanistes et de common law réservent-ils au sentiment d'équité du juge? Confronté à la rigueur du droit strict, le juge belge, français ou québécois jouit-il de la même latitude que ses confrères anglais ou canadiens pour imposer malgré tout la décision qu'il estime la plus juste? Afin de prendre la mesure de ces diverses "équités judiciaires", l'originalité de la démarche comparative adoptée par l'auteur consiste à prendre appui sur un microphénomène appelant une analyse juridique multidimensionnelle: (...) l'empiétement immobilier, entendu très largement comme l'atteinte au droit réel d'autrui par une construction quelconque. Autour de ce noyau factuel gravite une double démonstration de portée très générale. La première se concentre sur la comparaison approfondie des manifestations du sentiment d'équité des juges romanistes et de common law dans les arcanes du droit positif, au moyen d'instruments aussi divers que l'injonction, l'estoppel, l'abus de droit... Telle était bien l'interrogation de départ. Mais cette première démonstration en appelle une autre, à l'effet que la logique caractérisant le droit des biens décline au profit de logiques propres à des domaines juridiques concurrents. Parmi ceux-ci figurent au premier chef le droit des obligations et plus particulièrement, le droit de la responsabilité civile quasi-délictuelle. Ainsi, sous l'éclairage de la comparaison, l'examen des manifestations de l'équité judiciaire face à la problématique de l'emprise immobilière permet d'aborder sous un angle neuf des thèmes plus vastes comme la théorie des sources du droit, le rapport du juge à la norme ou encore l'antagonisme entre souci de prévisibilité et pouvoir judiciaire discrétionnaire. (shrink)

Le contrat social libéral distributif définit une norme d’action communicative pour l’allocation des ressources rares et la redistribution de la richesse privée. Il se compose d’activités qui mettent en œuvre une allocation des ressources Pareto-efficace unanimement préférée à un statu quo hypothétique. Ce statu quo correspond à l’allocation des ressources que l’on obtiendrait en l’absence des activités du contrat social, dans des conditions idéales de communication parfaite. Nous mettons en évidence un ensemble de conditions suffisantes générales sous lesquelles toute allocation (...) du contrat social maximise, au sein de l’ensemble des allocations réalisables, une fonction de bien-être social de Nash bien choisie. Nous montrons également que la correspondance entre les allocations du contrat social libéral et les fonctions de bien-être social de Nash qui les soutiennent est bijective si, et en général seulement si, les préférences distributives des individus sont cardinales. Dans ce dernier cas, la solution coopérative de Nash étendue à un nombre quelconque d’individus définit une norme d’action communicative unique pour l’allocation des ressources et la distribution de la richesse privée. (shrink)

Les choix normatifs actuels du Web esquissent-ils une mutation des contours de la personne et, dans l'affirmative, quelle mutation? Quelles régulations les normes actuelles autorisent-elles au regard de l'objectif permanent de sauvegarde d'une identité personnelle et d'une vie privée, et quels obstacles se dressent-ils dans ce sens? En soutenant que des réponses évolutives sont en cours de construction, cet article suggère des buts et voies d'investigation, et conclut en proposant une typologie d'objectifs de régulation communs aux choix normatifs de (...) production et d'échange de données personnelles.Are current standardization options for the Web pointing to a redefinition of the boundaries of what is personal? If so, how are they being redefined? What forms of regulation do current standards allow as regards the ever-relevant objective of safeguarding personal identity and privacy, and what obstacles are emerging to counter this aim? This paper argues that responses are developing to address the changing situation, and suggests aims and avenues for investigation. It concludes with a proposal for a typology of regulatory objectives that are common to standardization options as well as exchanges of personal data. (shrink)

C'est sur le chemin étonnant et sinueux du célèbre Phénomène Humain que nous entraîne cet ouvrage, nous invitant à la table de l'Histoire : contexte ecclésial, oppositions intellectuelles notoires sur la marche de l'Univers, dédale des allers-retours entre Pierre Teilhard de Chardin et ses supérieurs à la recherche d'un nihil obstat" jamais décroché, et enfin, une publication post-mortem, au succès et au retentissement foudroyants. Se basant sur les archives privées de la Compagnie de Jésus et des documents inédits ou peu (...) connus, les auteurs reconstituent patiemment le fil et, au-delà des aspects historiques, offrent une analyse philosophique et théologique qui permet de prendre conscience de la richesse, mais aussi des limites de la pensée du célèbre jésuite, et, in fine, de sa fécondité pour la pensée actuelle"-- Back cover. (shrink)

Lorsque la philosophie a voulu penser la propriété et son origine, elle a fait de la nature le cadre approprié pour l’appréhender, y compris à des époques où la propriété, aussi bien privée que commune, était déjà régulée par un système de juridictions préexistant. La propriété et la question de sa légitimité ont alors été interrogées aux confins de l’articulation entre l’ordre du fait (s’incarnant notamment dans l’appropriation) et celui du droit. Néanmoins la mise au premier plan d’une nécessité naturelle (...) ainsi que l’inscription de l’appropriation dans un registre naturaliste ont pour vocation de soustraire la propriété à la problématique de la justice distributive. L’approche naturaliste de l’appropriation privative implique en outre un usage pragmatique de la norme juridique, renversant par là la « loi de Hume », alors même que cette norme pourrait être tout aussi légitimement mobilisée pour instaurer un devoir-être plutôt que pour instituer juridiquement un état de fait. Classification JEL : B12, P14. (shrink)

La réelle généralisation du téléphone en France, outil technique de médiation de la communication interpersonnelle ordinaire, date, après une longue gestation, d’une génération. Revisiter les enquêtes et analyses sur les usages sociaux du téléphone pendant le quart de siècle écoulé facilite, en prenant du recul, le suivi de l’évolution d’une appropriation, par les Français, qui ne fut pas seulement technique mais culturelle. Ce travail de remémorisation et de synthèse d’une révolution invisible préalable à la visibilité soudaine du téléphone portable dans (...) les médias et les espaces publics s’appuie sur les jalons suivants : processus de diffusion dans la société ; alternative au courrier et au face-à-face ; représentations sociales ; mécanismes de compétence interlocutoire ; normes et tactiques d’usage ; différenciation du genre masculin vs féminin ; usages privés sur le lieu de travail ; visite à distance ; réseaux de sociabilité ; répondeur ; téléphone mobile.In France, the telephone, a technical interpersonal communication tool, underwent a long gestation period and became widely used one generation ago. A study of the surveys and analyses of the social uses of the telephone in the last 25 years makes it easier to follow the evolution of its appropriation by the French, which was not merely technical but also cultural. The present history and analysis of the invisible revolution that took place prior to the sudden emergence of the mobile phone in the media and in public places focuses on the following themes : spreading process in society ; alternative to mail or to face-to-face communication ; social representations ; speaking skill mechanisms ; rules and tactics of usage ; differences between sexes ; private uses in the workplace ; remote visits ; social networks ; answering-machines ; mobile phones. (shrink)

Comment et pourquoi la philosophie juridique et politique contemporaine est-elle revenue à Kant? Il faut pour le comprendre s'intéresser d'abord à l'ancrage de la pensée du droit dans la théorie kantienne de la raison pratique et aux problèmes que pose le statut kantien d'une raison normative dans les deux champs coordonnés de l'éthique et du droit. L'articulation entre droit privé et droit public, entre droit et politique dans la Métaphysique des moeurs doit être considérée en relation avec l'exigence d'une fondation (...) unitaire du système des normes pratiques. La philosophie politique de Kant peut dès lors être envisagée dans le prolongement de sa théorie du droit international, avec l'ouverture d'une perspective cosmopolitique qu'il importe de définir avec précision. (shrink)

Tout est parti d'une demande d'Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght, chargeant Bernard-Henri Levy de penser la grande exposition de l'été 2013, à la Fondation. Un thème : les rapports de la peinture et de la philosophie. Un principe : traiter à égalité, et faire dialoguer autour de cette thématique, les maîtres de l'art ancien, moderne et contemporain. Un fil directeur : une sorte de "grand récit", découpé en six stations, où l'on voit la philosophie censurer, ou réhabiliter, ou (...) effacer à nouveau, ou au contraire relayer et même remplacer, le travail des peintres. Une aventure : Bernard-Henri Levy a, pour raconter cette histoire, couru les collections privées, les musées de France et d'ailleurs, débusquant ainsi des chefs-d'oeuvre, souvent peu connus et peu vus, qui seront, du 29 juin prochain au 12 novembre, exposés sur les murs de la Fondation Maeght. Le livre enfin, né de cette aventure, est découpé en trois parties. Une longue "Lettre à Olivier Kaeppelin" (80 pages) posant les bases de l'exposition, ses principes théoriques et ceux de l'Esthetique de BHL. Un Journal, tenu de l'été 2011 au printemps 2013, et racontant, jour après jour, le "making of" de cette exposition hors-norme : problèmes esthétiques et techniques, portraits d'artistes ou de collectionneurs, moments d'éblouissement et de déception - tout y est. Et puis, enfin, les images des 120 oeuvres choisies et accompagnées, chaque fois, d'une "notice" à la fois littéraire et scientifique - c'est la troisième partie du livre. Ce livre n'est pas un "catalogue" (même s'il répertorie savamment les oeuvres retenues). Ce n'est pas un "beau livre" (même s'il est richement illustré). C'est un vrai livre, foisonnant, vivant, littéraire de bout en bout, bourré d'anecdotes et de croquis - où l'on retrouve l'encre du BHL philosophe mais aussi romancier et parfois même cinéaste! Bernard-Henri Lévy a, depuis 30 ans, publié plusieurs monographies sur l'art ancien (Piero della Francesca), moderne (Mondrian) ou contemporain (Frank Stella). Ce nouveau livre vient prolonger et, en quelque sorte, couronner cette part moins connue et, jusqu'ici, délibérément discrète de son oeuvre. (shrink)

Entre 2006 et 2012, les opérations militaires de lutte contre le narcotrafic ont provoqué plus de dix mille meurtres à Ciudad Juárez, ville mexicaine frontalière des États-Unis. Dans 90 % des cas les victimes sont des hommes, majoritairement défavorisés. Des politiques publiques d’aides aux victimes, comme un fonds d’aide adressé notamment aux enfants, sont menées par des autorités qui proposent de donner des droits sociaux à des sujets qui en avaient été privés et de les aider à devenir de « (...) bons » citoyens. Plus précisément, ces programmes cherchent moins à réparer les effets négatifs de l’action (anti)criminelle de l’État qu’à atténuer les effets criminogènes des conditions d’existence des jeunes hommes des classes populaires : des thérapies psychologiques sont mises en place et censées « corriger » une masculinité perçue comme déviante et potentiellement violente. L’acquisition de la citoyenneté passe ainsi par l’incorporation de normes de conduites genrées. (shrink)

Les questions morales pénètrent nos représentations, nos pratiques, nos politiques. Qu'il s'agisse, dans le monde privé, d'interpréter les conduites des autres et de discipliner les siennes propres, ou bien, dans l'espace public, de sanctionner des déviances et de réguler des populations, nos sociétés mobilisent des normes, des valeurs et des affects, qu'illustrent notamment les tensions entre la raison humanitaire et l'ordre sécuritaire. Redonnant toute sa force critique au concept d'économies morales, les auteurs réunis ici par Didier Fassin et Jean-Sébastien (...) Eideliman en explorent les multiples facettes à travers une série d'enquêtes conduites sur quatre continents. Des lieux d'enfermement des étrangers en France aux prisons de haute sécurité aux Etats-Unis, de la stigmatisation des familles roms en Italie à la marginalisation des enfants de migrants en Chine, de la condamnation du tourisme sexuel en Thaïlande à l'évaluation des transactions amoureuses au Mali, des pratiques de charité en Inde aux politiques contre la pauvreté au Chili, les auteurs s'attachent à comprendre comment on gouverne et on juge, comment on assiste et on exclut. Mais ils montrent aussi que les professionnels et leurs publics n'adoptent pas de manière passive et uniforme ces modèles moraux : ils déploient des subjectivités éthiques pour résister ou " faire avec ", autour du handicap et de la toxicomanie, de l'asile et de la naturalisation, de la violence et de la finance. Cet ouvrage nous propose ainsi de penser la vie sociale et politique de la morale. (shrink)

vant ce qui serait un unique modèle de gouvernement de l’intime, sont susceptibles de se moduler suivant les configurations familiales auxquelles elles s’adressent et de se construire dans des interactions multiples avec les exigences de ceux qu’elles visent. Même si l’histoire de la famille contemporaine est d’abord celle d’une autonomisation de la sphère privée et des individus qui la composent, par conséquent celle d’une autonomisation dans la détermination des liens familiaux, l’économie socio-politique de ces derniers, caractérisée par des types différents (...) d’interactions familiales, n’est jamais indépendante de positions et de dispositions sociales et des normes produites par les régulations publiques de la sphère privée. Ces dernières, loin d’être autogénérées, sui-. (shrink)

L'ouvrage publié réunit les actes d'une journée d'étude consacrée à L'imprévu et le droit, souhaitée par les doctorants et organisée par l'Ecole doctorale de droit comparé de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Le sujet est immédiatement apparu très riche. Si le terme d'imprévu n'est pas essentiellement juridique, il fait écho à des critères du droit tels que la prévisibilité d'une situation ou d'un texte, ou l'imprévisibilité d'un événement comme cause exonératoire de responsabilité. Il renvoie plus généralement à l'exigence de sécurité juridique (...) qui s'opposerait à l'imprévu juridique. En outre le contexte était des plus propices, quelle que soit la discipline concernée, droit public, droit privé et/ou droit pénal. L'imprévu est entendu comme tout ce qui n'a pas été prévu, tout ce qui arrive lorsqu'on ne s'y attend pas. Prévoir, c'est admettre comme probable. La question de l'imprévu confronté au droit est intéressante car les deux concepts semblent antinomiques. Le droit apparaît en effet comme quelque chose de figé, permettant de régler par anticipation les comportements humains. Il doit permettre à chacun de régler sa conduite puisque nul n'est censé ignorer la loi. Le droit doit donc être à la fois connu et prévisible dans ses effets même s'il n'en est pas toujours ainsi. La notion d'imprévu semble rencontrer le droit de deux manières. D'une part, il existe la norme imprévue : la norme nouvelle, la coutume en formation ou l'interprétation surprenante. Se posent alors les questions de la prévisibilité du droit, et corrélativement celle de la sécurité juridique. D'autre part, il y a le fait imprévu. La norme doit se saisir de comportements humains ou de situations de fait qui n'avaient pas été anticipés. L'appréhension du risque et de la survenance d'événements inattendus par des règles de droit préexistantes devient alors un enjeu essentiel. (shrink)

The theme of this issue of Ethical Perspectives is the French tradition in liberal thought, and the unique contribution that this tradition can make to debates in contemporary liberalism. It is inspired by a colloquium held at the Katholieke Universiteit Leuven in December of 2008 entitled “In Search of a Lost Liberalism: Constant, Tocqueville, and the singularity of French Liberalism.” This colloquium was held in conjunction with the retirement of Leuven professor and former Dean of the Institute of Philosophy, André (...) Van de Putte, who found much inspiration in this tradition. A revised version of his valedictory lecture from the conference serves as the final contribution to this issue. Much contemporary liberal political philosophy is currently done in conversation with a line of liberal thinkers starting with John Locke, running through Immanuel Kant and John Stuart Mill, and culminating in the work of John Rawls and his followers. The reasons for the enormous appeal of this philosophical tradition are, among other things, the combination of the central role of the intuitively appealing value of individual liberty with a strong rationalistic, universalistic, and normative character. The thread running through most of these liberal theories is a commitment to what the French liberal Benjamin Constant referred to as “the liberty of the moderns,” that is, liberty in a negative sense, as a lack of interference in one’s activity from others and from government. This focus has expanded over time to include a richer body of civil, political, social, economic and cultural rights, for instance, in the work of liberal thinkers who have tried to integrate the insights of communitarian thought and discourse ethics in their work. However, the emphasis on individual liberty in the negative sense continues to be the normative and theoretical touchstone and default position for many contemporary liberal theories. The limitation of the canon of liberal thought to the aforementioned authors and themes deprives the contemporary debate of a rich source of ideas: the French liberal tradition. Montesquieu, considered to be the father of this tradition, provides a good example of how it can enrich current debates in liberal theory. Montesquieu’s work evinces a keen eye for the dynamics of power relations and the limitations of the power of the better rational argument. His insight that power can sometimes only be checked by an equal and opposing power, so that a system of separation and balance of powers is necessary in order to preserve liberty, is reflected in the foundations of most modern democracies. Montesquieu also argues that contingent environmental, historical, social and economic conditions play a dramatic role in determining what kind of government is appropriate for a particular society. On his view, ignoring these facts when framing a government can inadvertently end in despotism. Montesquieu’s observations challenge us to reexamine some of contemporary liberalism’s universalist and rationalist claims. Benjamin Constant is most famous for his distinction between two kinds of liberty: the liberty of the ancients and the liberty of the moderns. The ancient form of liberty manifested itself in the active political participation of citizens in the ancient republic. While this form of government and decision-making was suitable for small, homogeneous city-states, Constant argues that it is impracticable for large modern nation-states. Hence, the concept of modern liberty shifts to an emphasis on the rule of law and the non-interference of the state in private matters. This form of liberty is familiar to us from contemporary liberalism – and Constant cherishes this form of freedom as much as any liberal does today. However, his position is complex: he also argues that the liberty of the ancients should not be neglected. Active political participation is needed to ensure that the government is executing its duty of preserving the modern form of liberty by publicly pointing out violations. The contemporary relevance of Constant’s work is clear when we consider the alleged “democratic deficit” that plagues the EU and international institutions such as the UN, the IMF, and the World Bank. Not only does this democratic deficit threaten the modern form of liberty by placing decision-making processes out of sight of the people, it also threatens citizens’ sense of self-respect derived from self-governance. Constant’s argument for the necessity of combining the liberty of the ancients with that of the moderns provides a fruitful resource for confronting these contemporary issues. Tocqueville’s work on liberalism benefits from his opportunity to observe a society founded on liberal democratic principles – the United States of America – in action. In his Democracy in America, he examines the social consequences, both intended and unintended, of building a society on ‘the equality of conditions’, as he defines ‘democracy’. Tocqueville sees a tension between the democratic value of equality and the aristocratic value of the rule of the best. He observes that democratic societies do not necessarily choose the best leaders and instead promote mediocrity instead of virtue, talent, and excellence. Democracy also confronts citizens with the threat of ‘soft despotism’, where a government that preserves the outer signs of the liberty of the moderns nevertheless controls the behavior of its citizens in minute detail through a system of detailed rules ostensibly aimed at their welfare. This paternalism is an even more insidious threat to liberal values than the hard variety of despotism, since it is so difficult to detect and done in the name of liberal values themselves. Taking Tocqueville’s observations seriously would add complexity to attempts to theorize about the modern social-democratic welfare state. The contributions to this issue supplement and critique mainstream liberal thought and its relation to contemporary issues through a serious engagement with the French liberal tradition. Annelien De Dijn’s contribution discusses Bertrand de Jouvenel, a lesser-known 20th Century representative of the French political tradition she terms ‘aristocratic liberalism’. This tradition has its roots in the work of Montesquieu, and emphasizes the importance of intermediary bodies, most importantly the aristocracy, in providing a check to the top-down power of despotic state authorities and the bottom-up power of revolutionary leveling tendencies, both of which threaten liberty. De Dijn situates Jouvenel in this tradition, but then indicates an important difference between his thought and that of his predecessors: his most significant work, On Power, is not only on French history, but on European history. Pointing to the enthusiastic reception of this work in the Anglophone world, she suggests that the rise of totalitarianism in Europe gave the anti-totalitarian features of aristocratic liberalism a broader appeal. Valentino Lumowa’s paper concerns Constant’s classic text, The Liberty of the Ancients Compared with that of the Moderns. Lumowa argues that in order to understand Constant’s piece, we must be aware that its two parts were written under different historical circumstances and decipher the argumentative thrust inherent in the text. Following Stephen Holmes, he argues that to understand the shift Constant made in the second part of the text, we should read it within the context of the increasing influence of the ultra-Royalists in the legislature during the Bourbon Restoration. However, in contrast to Holmes, he contends that the spirit of both civic and individual freedom, which enlivens representative system, is the backbone of the text in its unity. Demin Duan’s essay investigates an apparent ambivalence between liberal and imperialist tendencies in the work of Alexis de Tocqueville, which has already drawn some attention from Tocquevillian scholars. These interpretations of Tocqueville and his writings on empire generally agree that Tocqueville stands in a recognized tradition of liberalism, which is characterized by respect for human rights, individual freedom and a sense of universal humanism. On this standard view, Tocqueville’s support of imperialism represents nothing but an unfortunate breach of his own otherwise consistent liberal thinking. Duan’s article questions this standard position. By questioning the assumption of Tocqueville’s liberalism in the first place, he tries to gauge the influence of both the old republican tradition and the new liberal perspective on his thinking. In conclusion, he argues that Tocqueville’s overall thought, especially his notion of freedom, is very much informed by an old republican tradition. His support of French imperialism could be better understood from this perspective rather than be rendered simply as a deviation from liberal norms. Pawel Marczewski’s contribution is an attempt to show that Tocqueville’s conception of liberty transcends the divisions between negative and positive aspects of freedom. He begins by juxtaposing this conception with the opposition drawn by Constant between liberty of the ancients and liberty of the moderns. While Tocqueville and Constant shared a concern for the preservation of individual rights, Tocqueville was much more reluctant to accept the modern loss of the communal dimension of liberty. He did not accept the view that jouissances privées, private pleasures, are the main compensation that the modern world has to offer for the lost ancient treasure of political participation. The essay then looks into the relevance of Tocqueville’s standpoint for current debates between liberal defenders of negative freedom and republican advocates of freedom as non-domination. Participants on both sides of the debate seem to be so devoted to showing that their particular approach provides the best guarantees against actual and possible threats to liberty that they overlook the fact that their definitions of freedom remain significantly similar. By arguing that ‘to be free is to be guided by one’s own will’, contemporary republicans, as well as their liberal counterparts, move along the lines drawn by Constant towards private pleasures. By questioning the inevitability of this turn, Tocqueville provides us with a valuable contribution to these discussions in contemporary political philosophy. Finally, André Van de Putte’s contribution, an adaptation of his emeritus speech that closed the conference on French Liberalism, appeals to Tocqueville in order to draw attention to the importance of intermediary, dialogical bodies in mitigating the implicit despotic tendencies of the democratic drive to equality. In Tocqueville’s view, the transition from the feudal corporate inequality to democratic individual equality was not a clean break. Rather, this transition is a continual process of democratization that is driven by a desire for equality, or egalité des conditions. This dissolution of distinctions of estate, class and status has the unintended consequence of concentrating the diffuse power of these entities into a centralized state, which is responsible for ensuring the equality of all under the law. This process leaves increasingly isolated and atomized individuals to face the power of a monolithic state in defense of their freedom, and moves toward a soft, paternalistic despotism. Constant’s freedom of the moderns is not sufficient to protect individuals from this centralized power. Democracy also requires the political freedom of the ancients. Van de Putte argues for a system in which atomized individuals organize themselves into intermediary bodies that, in a Montesquieuian balance of powers, can enter into dialogue with each other and the state on more equitable terms. Van de Putte’s contribution closes with a plea for a conception of democracy as a regime of dialogue. (shrink)

Existe-t-il une rationalité de la décision judiciaire qui ne soit pas tributaire de sa justification juridique? C’est ce que présuppose toute théorie qui prétendrait rendre compte de manière causale et empirique de l’action du juge. Une telle ambition se heurte toutefois aux difficultés ontologiques et heuristiques posées par l’intentionnalité : caractériser le sens d’une action ou d’une décision n’est pas le fruit d’une simple observation mais de sa rationalisation au regard d’une norme de comportement stipulée. Une explication causale de la (...) décision judiciaire risque dès lors d’être circulaire ou privée d’intérêt du point de vue d’une théorie du droit. Le « problème de l’intentionnalité », c’est-à-dire le fait qu’une décision judiciaire puisse méconnaître la norme pour l’application de laquelle elle a été rendue et produire néanmoins des effets de droit, peut en revanche être surmonté dans le cadre d’une approche normativiste de la décision et d’une conception dynamique du système juridique dans le prolongement des travaux d’Hans Kelsen et de l’école de Vienne en théorie du droit. (shrink)

Aux Etats-Unis les gouvernements des Etats tout autant que le gouvernement fédéral jouent un rôle important dans le traitement des effets des sinistres naturels. Le gouvernement fédéral subventionne l’assurance-inondations pour les individus, les entreprises privées et les gouvernements d’Etats et locaux, et il affecte des fonds sur une base ad hoc pour reconstruire après de très importants sinistres naturels tels que de fortes inondations ou des tremblements de terre. Les gouvernements des Etats réglementent l’assurance-seïsme et l’assurance-ouragan en imposant à (...) l’ensemble des assurances et à certains de leurs utilisateurs de subventionner d’autres assurés. Cet article analyse les diverses formes d’implications gouvernementales dans l’assistance des sinistres et évalue de manière critique les arguments normatifs pour ces formes de participations et de réglementations. Il propose que le gouvernement fédéral se retire du marché de l’assurance-inondation et que les gouvernements des états arrêtent de réglementer les marchés d’assurance privés qui obligent des gens à subventionner l’assurance pour d’autres.Government at both the state and federal level in the United States has an extensive role in dealing with the effects of natural disasters. The federal government provides subsidized flood insurance to private individuals, businesses, and state and local government, and it appropriates f unds on an ad hoc basis for rebuilding after highly visible natural disasters such as large floods and earthquakes. State governments regulate earthquake insurance and hurricane insurance in ways that force the insurance industry and some of its customers to subsidize other policyholders. This essay details the various forms of government involvement in disaster assistance and critically evaluates the normative arguments for these forms of government involvement and regulation. It proposes that the federal government should withdraw from the flood insurance market and that state governments should stop regulating private insurance markets in such a way that some people are forced to subsidize insurance for others. (shrink)

L’affaire Weinstein et le mouvement #MeToo ont mis la question des violences sexuelles au premier plan. Depuis, le consentement renvoie naturellement au consentement sexuel et amoureux, envisagé comme un sésame de l’égalité entre femmes et hommes. Pourtant, il est bien difficile à définir, et soulève trois problèmes. Le problème juridique, bien connu de celles et ceux qui suivent l’actualité, peut être résumé ainsi: que faire pour que les cas de viol, d’agression et de harcèlement sexuels soient efficacement punis ? Le (...) deuxième problème est moral : comment penser des relations amoureuses et sexuelles qui ne soient pas fondées sur des normes sociales sexistes et inégalitaires ? Enfin, le problème politique : comment ne pas reconduire les injustices de genre qui se manifestent dans les rapports amoureux et sexuels ? La magistrale analyse du consentement que propose Manon Garcia revisite notre héritage philosophique, plongeant au cœur de la tradition libérale, mettant à nu ses impensés et ses limites. De John Locke aux théoriciennes féministes françaises et américaines, en passant par Michel Foucault et les débats sur la pratique du BDSM, c’est une nouvelle cartographie politique de nos vies privées que dessine cet essai novateur. Au terme de ce livre, il s’agira en somme, pour reprendre la formule de Gloria Steinem, d’« érotiser l’égalité » plutôt que la domination : en ce sens, le consentement sexuel, conçu comme conversation érotique, est sans doute l’avenir de l’amour et du sexe. (shrink)

Les recueils des « lois sacrées » effectué par Sokolowski et Lupu sont incontestablement un instrument de travail de premier rang pour l’étude de la religion grecque. Pourtant, les documents dans ces recueils ne sont pas classés sur des critères juridiques. La présente étude vise à proposer une classification de documents en question conformément aux autorités qui les ont émis : conseils fédéraux en charge de sanctuaires panhelléniques, cités, subdivisions du corps civique (dèmes, tribus), associations privées (phratries, génè, orgéônes) (...) et donations à des autorités publiques ou à des associations privées. Il s’intéresse également aux différents moyens de faire respecter les normes concernant les pratiques religieuses, et analyse la signification de l’expression ta patria et sa relation avec les différents niveaux d’autorité religieuse. (shrink)

Au cours de la période moderne, les fonds provençaux du « for privé » (livres de raison, journaux, mémoires), sont marqués par une faiblesse quantitative des écrits féminins. Pour l’essentiel, ceux-ci relaient l’écriture d’un mari, parfois d’un père ou d’un frère absents ou disparus, dans la tenue des comptes et dans l’enregistrement de la mémoire familiale. Néanmoins, chez la trentaine de femmes retrouvées ici au fil des archives, l’écriture quotidienne, quand bien même elle répond à l’application d’une norme et à (...) l’assignation d’un rôle social, n’en fournit pas moins la possibilité d’une construction de soi, depuis la conquête de sa matérialité graphique la plus élémentaire jusqu’à l’émergence d’une réflexivité individuelle née de la familiarité croissante du commerce avec soi et de l’essor d’une expression personnelle. On devra néanmoins se demander si cette posture suffit, au creux de registres familiaux dont la vocation est d’abord collective, à construire un individu féminin. (shrink)

Cet article explore comment les femmes de la bourgeoisie occupaient l’espace urbain au début de l’époque moderne entre négociations et circulations à partir de sources normatives et de documents du for privé. Aux xvie et xviie siècles, le contrôle social exercé sur les femmes se durcit. Leur circulation dans l’espace urbain est ainsi l’objet d’une codification précise attribuant aux femmes l’espace domestique, rêvé comme un lieu de vertu, de travail et de protection, en réalité un lieu de circulation et d’échanges, (...) tandis que l’espace public est de plus en plus considéré comme masculin. Bien que les femmes soient sous l’observation stricte des théologiens, des pasteurs et des autorités publiques, certaines ont su s’adapter de ces limitations, et ont pu faire de longs voyages par nécessité, ce qui démontre l’écart entre les normes, et les pratiques au quotidien. (shrink)

Née en Algérie coloniale en 1924 et décédée à Paris en 2011, Simone Ben Amara semble avoir vécu plusieurs existences, au cours desquelles furent bousculées ses assignations et ses appartenances de classe, de genre et de « race ». Fille de colons, elle devint anticolonialiste et marxiste. Juive d’Algérie et citoyenne française, elle fit le choix de se considérer comme une Algérienne et lutta pour l’indépendance nationale. Élevée dans une féminité normative, elle devint une avocate féministe, spécialisée dans le droit (...) musulman en Algérie indépendante. À travers ses archives privées, on verra que sa trajectoire questionne la possibilité d’identités dissonantes en Algérie coloniale et ouvre des perspectives originales sur l’histoire des femmes en Algérie indépendante. (shrink)

The challenge: the most difficult battle ever fought -- The universal crime -- Slave owners for abolition -- We are all nazis and if i quit eating meat, i'll have to admit -- That to myself -- The crown of creation and the acme of evolution -- Follow the money -- Optimism of the will -- The environment: a dark age was about to begin -- It ain't what you do, it's the time that you do it -- The empire (...) strikes back -- The madness of more -- Creating a universal rights movement -- We're not in kansas anymore -- The response: the prize and the plow -- Agitators and politicians -- In the beginning -- The movement turns to politics -- Abolitionism: the agitation-only approach to animal rights -- How welfare reforms promote liberation -- The proof of the pudding -- Suffering matters -- Public policy and private morality -- Why violence can't change the game for animals. (shrink)

While attention has long been a concern in western philosophy and eastern spirituality, technologies (e.g., social media, gaming) and pathologies (e.g., attention deficit disorders) have recently foregrounded the issue specifically in education. Issues of student absorption and diversion have been widely discussed; comparatively less has been said about teachers and the kind of attention that the individuality of each of their students claims. This paper begins by reconstructing the kind of awareness and attention that are implied in Kant’s account of (...) logical tact and Herbart’s lecture on specifically pedagogical tact. Potentially tactful forms of awareness are then explored and delineated in phenomenological, Gestaltist terms – as well as through reference to Freud’s notion of ‘free-floating attention.’ The paper concludes by outlining characteristics of awareness that appear requisite to the demands of tactful decision and action, an attention at once receptive to the world outside yet also modulated by the one attending. (shrink)

Power is now measured by economic strength. The world is becoming more integrated. Europe and the Pacific are challenging US dominance. The debt crisis is a crisis in capital and job creation. In the future, key economic issues will be job creation, increased production, grassroots development and safeguarding the poor from the debt crisis. The most viable form of employment will be in small scale enterprises. These meet the real needs of the poorest, are locally owned and controlled, produce products (...) for a local market and use locally available resources. They contribute to economic stability, are not subject to international currency fluctuations and use an environmentally sustainable technology. (shrink)

Although there are many points of continuity, there are also a number of changes in the pedagogical form of the anatomy lecture over the longue durée, over centuries of epistemic change, rather than over years or decades. The article begins with an analysis of the physical and technical arrangements of the early modern anatomy lecture, showing how these present a general underlying similarity compared to those in place today. It then goes on to consider examples of elements of speech and (...) presentation, description and illustration that are used in the biology lecture from the early modern (sixteenth to seventeenth centuries) and late modern (or contemporary) eras. The anatomy lecture thus demonstrates a basic physical and technical continuity in the classroom or theater, whereas the larger epistemic functions in which it is embedded have changed: from a descriptive, discursive function, focusing on individual organs and their physicality, to one that is more integrative, systemic and also performative in both form and content. (shrink)

Using Maya Angelou’s I Know Why the Caged Bird Sings as an example, this paper introduces Wilhlem Dilthey’s hermeneutics and pedagogical theory. Dilthey saw biographies as nothing less than “the highest and most instructive form of the understanding of life.” This, then, serves as the starting point for his hermeneutics or theory of understanding, which distinguishes humanistic understanding from scientific explanation, and sees any one moment or word as having meaning only in relation to a whole—the whole of a sentence (...) or text, or the whole of one’s life. It is also the starting point of his pedagogy, whose ultimate “duty” is “to develop the child as a person who carries their own purpose within themselves.” In introducing Dilthey’s hermeneutic pedagogy, this paper draws principally from his The Formation of the Historical World in the Human Sciences, a text that has been long neglected in hermeneutic and phenomenological studies of education. (shrink)

Why are the fundamentals of education apparently so little changed in our era of digital technology? Is their obstinate persistence evidence of resilience or obsolescence? Such questions can best be answered not by imagining an uncertain high-tech future, but by examining a well-documented past--a history of instruction and media that extends from Gilgamesh to Google. Norm Friesen looks to the combination and reconfiguration of oral, textual, and more recent media forms to understand the longevity of so many educational arrangements and (...) practices. Friesen examines the interrelationship of reading, writing, and pedagogy in the case of the lecture and the textbook--from their premodern to their postmodern incarnations. Over hundreds of years, these two forms have integrated textual, oral, and (more recently) digital media and connected them with changing pedagogical and cultural priorities. The Textbook and the Lecture opens new possibilities for understanding not only mediated pedagogical practices and their reform but also gradual changes in our conceptions of the knowing subject and of knowledge itself. Drawing on wide-ranging scholarship in fields as diverse as media ecology and German-language media studies, Foucauldian historiography, and even archaeological research, The Textbook and the Lecture is a fascinating investigation of educational media. (shrink)

This collection demonstrates the strong influence that humanism and freethought had in developing the history and ideals of black intellectualism. Most people are quick to note the profound influence that religion has played in African-American history: consoling the downtrodden slave or inspiring the abolitionists, the underground railroad, and the civil rights movement. But few are aware of the role humanism played in shaping the black experience: developing the thought and motivating the actions of powerful African-American intellectuals. Section One of this (...) book offers biographical sketches of such prominent black humanists as Frederick Douglass, Cheikh Anta Diop, W.E.B. DuBois, Hubert H. Harrison, and Richard Wright. Section Two features essays by black humanists: Douglass, DuBois, Charles W. Faulkner, Langston Hughes, Zora Neale Hurston, Ishmael Jaffree, Claude McKay, Melvin B. Tolson, and Bruce Wright. Section Three offers the views of contemporary black African humanists: Freda Amakye Ansah, Emmanuel Kofi Mensah, Nkeonye Otakpor, Franz Vanderpuye, and Kwasi Wiredu. Section Four contains interviews conducted by Allen on the subjects of black humanist activism, the Afroasiatic roots of classical civilization, and the Harlem Renaissance with: Martin G. Bernal, Charles Faulkner, Leonard Harris, Norman Hill, and Alaine Locke. (shrink)