Cet article présente des notes préparatoires inédites de Michel Henry sur le phénomène érotique. Ces notes sont essentiellement relatives à la préparation des ouvrages « Philosophie et phénoménologie du corps » et « L’essence de la manifestation », mais également et plus tardivement de son livre « Incarnation ». Maine de Biran est au cœur de ce projet, mais Michel Henry lit et commente également ses contemporains, dont Sartre qui est sans doute celui qui reçoit le plus d’attention de (...) sa part. (shrink)

English summary: This book offers a historical and critical study of one of the most important questions in contemporary philosophy: what does signify mean? The author applies Husserls phenomenology, reflecting on the existence of intentional objects, to demonstrate the ontological status of signification that has eluded psychological and referential theories. French description: Le present ouvrage propose une etude historique et critique d'une des questions les plus importantes de la philosophie contemporaine et des sciences humaines : qu'est-ce que signifier veut dire? (...) L'auteur envisage la theorie de la signification dans l'ensemble du corpus husserlien et prend en compte ces differents aspects (discours scientifique et theorique, langage ordinaire). En inscrivant la theorie husserlienne dans son contexte historique (psychologie de Brentano, logique de Bolzano), ce travail s'attache ainsi a eclairer d'un jour nouveau un moment cle de l'histoire de la philosophie. Pour Husserl, la signification n'est ni un acte immanent de la conscience, ni l'objet - reel, fictif ou ideal - auquel il se rapporte, mais une objectite categoriale. En tant que telle, elle est une espece d'objet intentionnel : le correlat de l'activite categoriale, autrement dit l'objet tel qu'il est pense, a distinguer soigneusement de l'objet qui est pense et des vecus psychiques et linguistiques au moyen desquels il est pense et exprime. C'est a partir d'une reflexion sur le mode d'etre de l'objet intentionnel que la phenomenologie de Husserl a pu devoiler le statut ontologique de la signification qui avait echappe aux theories psychologiques et referentielles. (shrink)

Résumé L’espèce humaine se définit par rapport à la recherche du sens de la vie, mais ce sont les recherches mêmes de l’homme qui construisent ce sens. Contre la définition de l’individu comme produit de la société (déterminisme du xx e siècle) on cherche, dans l’intuition de la spiritualité russe, un être intégral. L’éthique est le fondement de toute chose : la pensée réunit en elle les principes moraux, artistiques et ontologiques qui permettent de comprendre la vie au niveau d’une (...) participation personnelle. Entre l’illuminisme prosaïque (qui est la source logique du consumérisme moderne) et la poésie romantique (qui essaie de comprendre le caractère ineffable de la vie), on peut soutenir que développement personnel et faits historiques sont complémentaires. La vie est tragique. Spinoza, Kant et Nietzsche, essayant de comprendre la tragédie de la vie humaine (son non-sens), ont appliqué trois formes de « distanciation », passant a côté de la souffrance. Le sens de la vie réside, donc, dans les combats accomplis au nom des grandes espérances dans un monde de souffrances. (shrink)

Three of the most recent developments of the “theological turn” in French phenomenology deal explicitly with the question of the form of phenomena. Dealing with the works of Emmanuel Gabellieri, Emmanuel Falque and Jean-Luc Marion, this essay engages into a dialogue with and through French phenomenologists while discussing their philosophical stances – while also incorporating some ideas from authors of the Italian tradition (Sofia Vanni Rovighi, Virgilio Melchiorre and Enzo Melandri). The first part discusses the question of “barriers” and “limits” (...) of phenomenology, followed by a closer examination of how this change in the conception of phenomena (“phenomenomorphosis”) is enacted by the three authors. Considering how the three of them exhibit the signs of what Gabellieri calls a “Christological turn,” the final part before the conclusions addresses the theoretical problem of a theological legitimation of phenomenology. (shrink)

Les innombrables interprétations de l’allégorie de la caverne, aussi réduc­trices ou spéculatives, aussi fidèles à la lettre ou à l'esprit du texte soient-elles, paraissent s'effacer les unes les autres, comme balayées par la souplesse d'un texte qui autorise les lectures les plus élémentaires comme les plus raffinées. Cet "étrange tableau" qu'expose Socrate s'insère immé­dia­tement entre deux pôles d'intelligibilité censés en assurer la compréhension : l'image de la ligne au...

L'évolution de la clinique psychiatrique a mis au centre de ses recherches l'écoute et la parole du patient. Cependant le plus souvent la parole échoit dans les discours et l'écoute se décentre vers la vérification des a priori théo­riques. L'empathie ou les règlements qui incitent le clinicien à mettre le patient au centre de ses préoccupations apportent confort et sécurité mais ratent la rencontre clinique qui échoit dans le relationnel. Une relation n'est pas une rencontre. Le contexte de...

English summary: This essay demonstrates that phenomenon is a philosophical concept in itself. Following on Kants use of the term, and its complexity under German idealism and phenomenology, the authors argues that the concept of phenomenon is an excellent window onto German philosophy. French description: Repondre a la question de savoir ce qu'est le phenomene peut paraitre un peu etrange de prime abord: n'aurait-on pas tendance, spontanement, a se demander ce qu'est un phenomene? Cet essai se propose de montrer que (...) le phenomene est un concept philosophique a part entiere. Introduit par Kant pour etablir ce qu'il est possible de connaitre, cette notion change de sens et se complexifie dans les traditions philosophiques post-kantiennes (notamment dans l'idealisme allemand et dans la phenomenologie). L'auteur se propose d'ouvrir differentes pistes, relatives a cette notion, qui se degagent dans le debat avec l'auteur de la Critique de la raison pure et qui interrogent la portee et les limites du transcendantalisme kantien. Il apparait par la que le phenomene constitue une excellente introduction a la problematique de la philosophie allemande. (shrink)

Une force que je lance hors de moi se transforme en mouvement. Fernand Schirren, Le rythme primordial et souverain Le monde du soin, dans les secteurs complexes des addictions, nécessite un renversement philosophique et politique des notions qui participent à normer la conception du corps et de la perception. La conception culturelle, sociale et conséquemment médicale du corps séparé de l'esprit, héritée du platonisme et du christianisme, défie l'application des techniques somatiques en milieu (...) - Psychanalyse et psychothérapie – Nouvel (...) article. (shrink)

Ce texte a déjà paru dans les Cahiers d'ethnomusicologie, n° 10, 1997, p. 3-16. Il est disponible en ligne également ici. Nous remercions Pierre Sauvanet et les Cahiers d'ethnomusicologie de nous avoir autorisé à le reproduire sur RHUTHMOS. Résumé : « L'ethnomusicologue et le philosophe » n'est pas le titre d'une nouvelle fable de La Fontaine, dont la morale serait « Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami / Mieux vaudrait un sage ennemi « (L'Ours et l'Amateur des Jardins) ; (...) mais, plus sérieusement, le (...) - Philosophie – Nouvel article. (shrink)

Enth. zudem: Frege et les démonstratifs / par John Perry ; Comprendre les démonstratifs / par Gareth Evans.

La notion phénoménologique d'intentionnalité suscite certaines énigmes philosophiques assez déroutantes concernant par exemple l'existence d'entités relationnelles ou le statut des objets intentionnels. Il est ici suggéré que ces énigmes, apparemment ontologiques, auraient plus de chances d'être élucidées si elles étaient considérées comme des problèmes sémantiques concernant cette catégorie spéciale d'énoncés que l'on appelle énoncés intensionnels ». Elles pourraient alors être discutées à l'aide de méthodes plus précises comme celles de Carnap, Church ou Quine.The phenomenological notion of intentionality raises a number (...) of rather perplexing philosophical riddles, for instance about the existence of relational entities or about the status of intentional objects. The paper suggests that these seemingly ontological riddles would gain more chances to be elucidated if they were regarded as semantic problems about a special kind of statements called "intensional statements". Thus they could be discussed with the help of some more precise methods such as those of Carnap, Church or Quine. (shrink)

This review-article aims to present the inner structure of J.-L. Marion’s book of 2003, Le phénomène érotique. Although closely related to the former development of the phenomenology of donation, his analysis of the concept of love discloses significantly new philosophical elements as it shows the pre-eminence, own rationality and univocity of this concept. My paper basically takes into account the question of the individuation of the other and of the self within the saturated phenomenon of love. I discuss the (...) coherence and conceptual consistency of its “figures” and description. I also try to suggest the possibility to question further in the direction of God as “the third” who grants or attests the individuation of the lovers in a unique common erotic phenomenon. Eventually, I claim that his overwhelming importance might affect the “two-entrance” phenomenon of love and the definition of the lover whose figure he is supposed to assume in his manifestation. (shrink)

In Quebec, dropout of university studies is a scarcely studied phenomenon, particularly in the 120-credit Bachelor’s degree programs in Vocational Education. More than 10 years after the implementation of these programs, the secondary analysis of existing data from two sources reveals that almost one in two students abandoned their studies. A look at the specific context these students are in, along with a discussion on theoretical and methodological issues related to these dropout statistics, are used to examine the complex and (...) troubling dropout phenomenon in this particular university program. (shrink)

In “Compassionate Phenomenal Conservatism” (2007), “Phenomenal Conservatism and the Internalist Intuition” (2006), and Skepticism and the Veil of Perception (2001), Michael Huemer endorses the principle of phenomenal conservatism, according to which appearances or seemings constitute a fundamental source of (defeasible) justification for belief. He claims that those who deny phenomenal conservatism, including classical foundationalists, are in a self-defeating position, for their views cannot be both true and justified; that classical foundationalists have difficulty accommodating false introspective beliefs; and that phenomenal conservatism (...) is most faithful to the central internalist intuition. I argue that Huemer’s self-defeat argument fails, that classical foundationalism is able to accommodate fallible introspective beliefs, and that classical foundationalism captures a relatively clear internalist intuition. I also show that the motivation for phenomenal conservatism is less than clear. (shrink)

Definitions of phenomenal types (Nelson Goodman’s definition of qualia, Sydney Shoemaker’s phenomenal types, Austen Clark’s physicalist theory of qualia) imply that numerically distinct experiences can be type-identical in some sense. However, Goodman also argues that objects cannot be replicated in respect of continuous and densely ordered types. In that case, how can phenomenal types be defined for sizes, shapes and colours, which appear to be continuously ordered types? Concentrating on size, I will argue for the following points. (§2) We cannot (...) deny the possibility of replication in respect of dense types, because this would imply that particulars have determinable sizes, shapes and colours. (§3) Phenomenal sizes and shapes are determinable types; objective, or super-determinate, sizes and shapes are unknowable. (§4) We can define and know, prior to verification, groupings of objective sizes for which indiscriminability is transitive. (§5) Phenomenal identity has to be defined on the basis of these transitive groupings, because finer-grained criteria (such as Goodman’s) lead to definition of objective identity. The quality space of phenomenal types consists of overlapping but not dense types, and this prevents a collapse of phenomenal types. (shrink)

Phenomenal intentionality is supposed to be a kind of directedness of the mind onto the world that is grounded in the conscious feel of mental life. This book of new essays explores a number of issues raised by the notion of phenomenal intentionality.

Ground Representationism is the position that for each phenomenal feature there is a representational feature that accounts for it. Against this thesis, Ned Block (The Puzzle of Phenomenal Precision, 2015) has provided an intricate argument that rests on the notion of “phenomenal precision”: the phenomenal precision of a percept may change at a different rate from its representational counterpart. If so, there is then no representational feature that accounts for a specific change of this phenomenal feature. Therefore, Ground Representationism cannot (...) be generally true. -/- Although the notion of phenomenal precision is intuitive, it is admittedly in need of clarification. Here I reconstruct Block’s argument by suggesting a way of estimating phenomenal precision that is based on the assumption that parts of perceptual wholes can share phenomenal features independently of their place in the whole. Understood like this, the overall argument shows what it is supposed to show. -/- A more thorough look at the notion of phenomenal precision suggests tension with Block’s other work: in order to be non-trivial, we have to accept that some of our phenomenality is not concrete, but only generic. Such “solely generic phenomenology”, however, is a position mainly held by opponents to Block’s Access- vs. Phenomenal Consciousness-distinction. Interpreting phenomenal imprecision as constituted by introspective imprecision does not suffice as a way out. It seems that phenomenal precision is either trivial, self-contradictory, or incompatible with Block’s position elsewhere. So some additional elucidation on this crucial notion is needed. (shrink)

Some mental states seem to be "of" or "about" things, or to "say" something. For example, a thought might represent that grass is green, and a visual experience might represent a blue cup. This is intentionality. The aim of this book is to explain this phenomenon. -/- Once we understand intentionality as a phenomenon to be explained, rather than a posit in a theory explaining something else, we can see that there are glaring empirical and in principle difficulties with currently (...) popular tracking and functional role theories of intentionality, which aim to account for intentionality in terms of tracking relations and functional roles. -/- This book develops an alternative theory, the phenomenal intentionality theory (PIT), on which the source of intentionality is none other than phenomenal consciousness, the subjective, felt, or qualitative aspect of mental life. While PIT avoids the problems that plague tracking and functional role theories, it faces its own challenges in accounting for the rich and complex contents of thoughts and the contents of nonconscious states. In responding to these challenges, this book proposes a novel version of PIT, on which all intentionality is phenomenal intentionality, though we in some sense represent many non-phenomenal contents by ascribing them to ourselves. This book further argues that phenomenal consciousness is an intrinsic feature of mental life, resulting in a view that is radically internalistic in spirit: Our phenomenally represented contents are literally in our heads, and any non-phenomenal contents we in some sense represent are expressly targeted by us. (shrink)

Qualitative-consciousness arises at the sensory level of olfactory processing and pervades our experience of smells to the extent that qualitative character is maintained whenever we are aware of undergoing an olfactory experience. Building upon the distinction between Access and Phenomenal Consciousness the paper offers a nuanced distinction between Awareness and Qualitative-consciousness that is applicable to olfaction in a manner that is conceptual precise and empirically viable. Mounting empirical research is offered substantiating the applicability of the distinction to olfaction and showing (...) that olfactory qualitative-consciousness can occur without awareness, but any olfactory state that we are aware of being in is always qualitative. Evidence that olfactory sensory states have a qualitatively character in the absence of awareness derives from research on mate selection, the selection of social preference for social interaction and acquaintances, as well as the role of olfactory deficits in causing affective disorders. Furthermore, the conservation of secondary processing measures of olfactory valence during olfactory imagery experiments provides verification that olfactory awareness is always qualitatively conscious—all olfactory consciousness smells phenomenal. (shrink)

Dans sa Psychologie du point de vue empirique Brentano fonde le caractère scientifique de la psychologie sur le geste qui délimite le domaine particulier de cette science aux seuls phénomènes psychiques, en excluant les phénomènes physiques. La distinction entre ces deux types de phénomènes devient ainsi essentielle pour le projet brentanien d’une psychologie scientifique. L’objectif de ce travail est de montrer d’une part que la critique que Husserl fait à la fin de ses Recherches logiques de la distinction brentanienne entre (...) phénomènes psychiques et phénomènes physiques ne tient pas compte entièrement de la finesse de la théorie brentanienne des phénomènes physiques. Il s’agira cependant, par la suite de montrer les difficultés qui découlent précisément de cette conception brentanienne complexe des phénomènes physiques, en particulier ceux qui se présentent sous la forme des sensations. Nous montrerons que la théorie brentanienne des sensations à l’époque de sa Psychologie donne à ces phénomènes un caractère double, à la fois physique et psychique, et met ainsi en danger le projet même de délimiter définitivement le domaine de la psychologie aux seuls phénomènes psychiques. (shrink)