Abstract
Valéry Laurand En prenant acte de l’analogie proposée par Chrysippe entre médecine et philosophie, je voudrais m’appuyer sur l’étude du chapitre 15 du livre 2 des Entretiens d’Épictète pour montrer comment celui-ci propose ce qui peut s’apparenter à un « cas clinique ». Cela revient à parier sur la polysémie floue d’un terme qu’on ne trouve que rarement dans les écrits antiques et dont pourtant les significations actuelles peuvent ouvrir de nouvelles pistes de lectures de textes qui ne sauraient se limiter à une fonction parénétique, visant à la « transformation » morale des disciples. En somme, je voudrais mettre en question l’usage prévalent d’un « modèle scolaire » de lecture, en proposant, pour comprendre certains textes stoïciens, un modèle attentif à une praxis qui renvoie au moins autant au soin qu’à la formation philosophique.