Noesis 21:43-71 (
2013)
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Abstract
Dans ses textes consacrés à la logique, Gérard Granel a toujours combattu la théorie husserlienne de la signification fondée sur l’idée que les unités idéales de signification constituent l’armature logique universelle du langage. Car au fur et à mesure que l’analyse saussurienne des « valeurs » linguistiques et la linguistique comparée mettaient en évidence la singularité et la relativité des structures logiques à l’intérieur des langues naturelles, l’idée de « matérialité logique » n’a cessé de s’imposer et le caractère « idéal » de la logicité est devenu de plus en plus problématique. Nous tenterons de démontrer que la thèse husserlienne de l’idéalité logique, contrairement aux apparences, n’est nullement affectée par les objections de Granel, et qu’elle est même capable de rendre compte des phénomènes linguistiques qui lui sont de prime abord totalement étrangers, i. e. les expressions idiomatiques et équivoques.