L’Inra a mis en place en 2002 une activité d’expertise scientifique collective dans ses domaines de compétences – agriculture, environnement, alimentation – pour répondre à des questions d’action publique, portées principalement par les ministères de l’agriculture et de l’écologie. C’est sur la base de l’expérience acquise qu’ont été formulés les principes qui encadrent l’exercice et qui figurent dans la charte de l’expertise scientifique à l’Inra, et qu’on été construites les procédures de conduite qui en (...) garantissent la qualité. Cet article s’attache à la phase initiale du processus, déterminante pour la pertinence du travail, consacrée à l’instruction de la question d’expertise et à sa traduction de la sphère de l’action à celle de la recherche. Pour les experts, il s’agit de saisir le contexte, les enjeux, la logique de la commande, et pour les décideurs, de comprendre ce qu’ils peuvent attendre de la démarche d’analyse et d’assemblage des connaissances dans les limites de temps assignées à l’exercice.In 2002, Inra included collective expert scientific studies in its areas of competence – agriculture, environment and food – in response to public policy issues mainly arising in the Ministries of Agriculture and Ecology. The governing principles of the exercise, set out in Inra’s Charter on expert scientific studies, were formulated on the basis of prior experience, as were the procedures built up to guarantee the quality of the studies. This article describes on the first phase of the process, which is decisive in terms of the relevance of the work undertaken. For the experts, the task requires an understanding of the context, the issues and the reasons for the request, while the decision-makers have to understand what they can expect from an approach that sets out to analyse and compile knowledge within the time allotted to the exercise. (shrink)

L’expertise scientifique collective « variétés tolérantes aux herbicides » a mobilisé une vingtaine d’experts de disciplines très différentes autour d’un sujet « sensible ». L’article décrit la façon dont ces experts ont été choisis, les modes d’interaction avec les commanditaires ministériels de l’expertise, le fonctionnement du collectif d’experts, ainsi que les « rendus » de l’expertise. Cet article aborde la question du traitement des avis minoritaires au sein du collectif et pose également la question centrale de (...) la valorisation pour les scientifiques participant du travail fourni en lien avec les attentes des organismes de recherche.These collective expert scientific studies on “herbicide-tolerant varieties” involved some twenty experts from very different disciplines in a “sensitive” topic. This article describes how the experts were chosen, how they interacted with their ministerial clients, how the group of experts functioned and the outcomes of its assessments. It investigates the way minority opinions were handled by the expert group, as well as the crucial question of recognition of the work of the scientists who took part, in relation to expectations among the research organisations. (shrink)

La recherche de qualité dans le système de santé est un objectif commun des professionnels, des décideurs et des usagers. L’évaluation des technologies médicales et la formalisation de l’état des connaissances scientifiques en médecine sont deux démarches ayant pour objectif l’amélioration de la prise de décision pour les autorités publiques et pour les professionnels de santé et usagers. L’innovation ne devrait pas être mise en cause par les procédures d’évaluation, ni par les divers liens d’intérêts des membres des groupes (...) de travail, y compris des experts. L’éducation des acteurs, dont les enseignants et décideurs, doit améliorer la qualité de l’expertise scientifique en médecine.The goal of quality in the health-care system is common to professionals, policy-makers and users. Assessments of medical technologies and formalised expressions of the state of the art of medical knowledge both aim to improve decision-making for the public authorities and for health care professionals and users. Innovation should not be brought into question by the assessment procedure itself or by the various interested connections of working group members, including experts : the quality of expert scientific assessments in medicine must rely on the education of all those involved, including teachers and decision-makers. (shrink)

La question des relations entre expertise scientifique, société et politique est fondamentalement communicationnelle. Souvent présenté comme univoque et incontestable, l’avis des experts ne fait pas taire les controverses. Il est élaboré dans le cadre de relations toujours incertaines, mobilisant les multiples parties prenantes de l’objet de l’expertise dans une situation sociale. Les connaissances qui en résultent constituent, quelque part, des récits qui relèvent de multiples interprétations et recadrages traduisant des logiques d’action hétérogènes, des intérêts économiques et (...) politiques contradictoires, des tensions et des conflits. Ce mouvement s’opère en lien étroit avec les médias et réseaux, au travers desquels les résultats de l’expertise sont diffusés, et de plus en plus souvent discutés.The question of relationships between scientific expertise, society and politics fundamentally revolves around communication. Though often presented as unequivocal and indisputable, expert scientific opinions do not put an end to controversy. They are developed in the context of relationships that are always uncertain, involve many different stakeholders with an interest in the object of the controversy and exist in a social situation. The resulting knowledge shapes narratives that can be interpreted and framed in many different ways, each reflecting different reasons for action, conflicting economic and political interests, tensions or disputes. This process takes place in close conjunction with the activities of the media and networks, through which expert conclusions are broadcast and increasingly debated. (shrink)

Après le scientisme triomphant du 19ème siècle, le 20ème siècle est marqué par la prise de conscience progressive de l'absence de coïncidence entre progrès scientifique et progrès humain. Depuis le début des années 90, dans la continuité du développement des préoccupations environnementales, se précise une nouvelle configuration des implications des savoirs scientifiques dans la société, en liaison avec la notion de risque : suite à une série de catastrophes technologiques -dont Tchernobyl, l'affaire du sang contaminé ou la crise de (...) la vache folle n'ont été que les plus médiatisées-, les sciences et techniques sont mises en cause en tant que sources d'innovations ; cependant, elles apparaissent plus que jamais indispensables pour faire face à ces risques. L'expertise scientifique à destination politique , consistant à solliciter, dans un processus de décision publique, les capacités de la science à diagnostiquer et à réguler les risques, apparaît donc comme un point clef de cette nouvelle configuration. Notre objectif sera d'une part, sans prétendre aucunement à l'exhaustivité, de reconstituer, depuis les années 60, quelques éléments importants de la filiation de la problématique de l'expertise, conçue au sens large comme l'intégration de savoirs scientifiques dans un processus de décision politique ; d'autre part, de préciser les principaux angles d'approche et enjeux de cet objet qui donne actuellement lieu à une multiplication de réflexions et de travaux, dans un champ pluridisciplinaire. (shrink)

Cet ouvrage réunit huit études témoignant, dans une perspective pluridisciplinaire, du renouveau scientifique dans la description et l'explication de l'action. Adoptant tour à tour le point de vue de l'analyse sociologique, de la réflexion philosophique, des sciences économiques et de la théorie des jeux, les auteurs abordent des questions fondamentales pour la compréhension de la conduite individuelle et de l'interaction sociale. Les théories de la décision ont fait progresser, au cours des dernières décennies, la modélisation abstraite (...) de l'action et des situations collectives. Le pari relevé ici consiste à s'interroger sur l'articulation entre la description ou la modélisation d'une part, et la compréhension véritable d'autre part. Les auteurs sont amenés à étudier plus particulièrement le rôle de la connaissance dans l'action individuelle, et la dimension axiologique (ou la rationalité " en valeur ") de la reconnaissance de normes ou de critères pour la conduite. Ces contributions mettent en évidence l'obligation, pour le théoricien, de prendre au sérieux les " raisons de l'action " dont l'acteur lui-même peut prendre conscience. Par là, elles fournissent des outils pour réaliser le projet qui gouverne l'évolution présente de l'individualisme méthodologique : élargir le modèle classique du choix rationnel pour lui permettre d'intégrer les aspects cognitifs et axiologiques de la rationalité pratique. L'ouvrage s'adresse aux sociologues, aux économistes, aux politologues et aux philosophes. Il intéressera, plus généralement, tous ceux qui souhaitent s'informer des développements et des problèmes méthodologiques actuels des sciences sociales théoriques. (shrink)

En répondant à des demandes émanant des institutions impliquées dans le domaine de la santé, l’Inserm prolonge sa mission de recherche par une activité de diffusion et de partage des connaissances et participe à la réflexion sur les implications collectives de cette recherche. Aujourd’hui intégrée à l’Institut de santé publique dans le cadre de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé , l’activité d’expertise collective participe au plan stratégique 2010-2015 de l’Inserm : « l’expérience (...) acquise en matière d’expertise collective sera renforcée au service d’une politique active de mise à disposition des connaissances disponibles pour l’aide à la décision des acteurs du système de santé et l’information des citoyens ».In response to demand from the institutions involved in public health, Inserm has taken its research mission further by becoming involved in knowledge sharing and dissemination and in discussions on the implications of its research for society. Now working as a member of the Public Health Institute through the National Alliance for Life and Health Sciences , INSERM’s collective expert studies are contributing to its strategic plan for 2010-2015: “the experience gained in collectively developed expert studies will be strengthened to serve an active policy for delivering available knowledge to support decision-making in the public health system and citizens’ information”. (shrink)

Par risques majeurs, on entend ceux qui s’attachent à des événements dont les conséquences défavorables, pour l’humanité ou pour l’environnement, sont d’une gravité exceptionnelle. On n’ajoutera ni que ces événements sont d’une intensité physique extrême, ni qu’ils surviennent rarement, car ce n’est pas toujours le cas. Seuls des risques majeurs de nature civile seront considérés dans cet ouvrage, et il s'agira, plus limitativement, de risques naturels, comme ceux d’inondation et de submersion marine, illustrés par la tempête Xynthia en 2010, de (...) risques technologiques industriels, comme celui d’une explosion d'usine, illustré par la catastrophe AZF en 2001, et de risques nucléaires, pour autant qu’ils mettent en jeu les dangers de la radioactivité, et qu’illustrent, hors de France, les catastrophes de Three Miles Island (1979), Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), -/- Conçu comme un rapport destiné au Conseil d'analyse économique (CAE) du Premier Ministre français, l'ouvrage comporte une introduction traitant du risque majeur pris en général (section 1). Dans sa partie principale, il aborde les trois risques majeurs qu'il a sélectionnés à travers les prismes successifs de la géographie et de la technologie (section 2), de l’histoire institutionnelle et juridique (section 3), enfin d’un bilan normatif accompagné de recommandations pour l'action publique (section 4). -/- Neuf compléments spécialisés, dus à d'autres auteurs, complètent l'ouvrage. Ils portent sur des aspects technologiques (F. Ménage; A. Quantin et D. Moucoulon; P. Saint-Raymond), juridiques (V. Sanseverino-Godfrin), économiques généraux (C. Grislain-Letrémy et B. Villeneuve; R. Lahidji; J. Percebois; A. Schmitt et S. Spaeter) et financiers (M. Pappalardo) et ils concernent principalement le risque nucléaire. -/- Dans cet ensemble de vaste format, on espère avoir su proposer, non seulement des évaluations et des préconisations destinées aux pouvoirs publics, comme il convenait au projet initial de rapport, mais aussi une synthèse qui soit utilisable par tous ceux - décideurs, scientifiques ou simples observateurs - que préoccupent les questions de risques majeurs. (shrink)

La production et la diffusion des résultats scientifiques soulèvent un certain nombre de questions juridiques. L’activité scientifique est en effet, en bonne part, une activité de création, donnant naissance à des œuvres au sens du Code de la propriété intellectuelle. Le chercheur est aussi et souvent un auteur dans l’accomplissement de sa tâche. En France, comme dans un certain nombre d’autres États, la recherche est pour l’essentiel du côté du secteur public, dont les personnels relèvent, en général, du (...) statut de la fonction publique, et la production dans ce cadre doit articuler liberté de créer du chercheur et intérêt public. La reconnaissance des droits des chercheurs sur la création scientifique se heurte à certaines difficultés, dont un bon nombre se concentrent sur les questions de paternité. Le mode collectif sur lequel se réalise la création scientifique rend encore plus ardue la détermination de la qualité d’auteur. Les nouveaux modes de production de la connaissance sur les réseaux Internet s’accommodent mal des différents schémas de création collective. Comment qualifier une œuvre initiée par une personne, volontairement versée dans l’espace public pour être discutée, poursuivie et transformée par d’autres ? La question du statut de la création rejoint ici celui de son mode de diffusion.The production and dissemination of scientific results raise a number of legal questions. Scientific activity is in fact, and largely, a creative activity that produces « works » as defined in the Intellectual Property Code. Researchers are often also authors in the performance of their tasks. In France, as in a number of other countries, research is essentially a public sector activity employing staff who are usually civil servants and whose output needs to reconcile the freedom to perform creative research with the public interest. The recognition of researchers’ rights in creative scientific work comes up against a number of difficulties, many of which have to do with paternity issues. The collective nature of creative scientific work makes authorship all the harder to determine. The new methods of knowledge production through the Internet do not fit easily into the various provisions covering collective creation. What description can be given to a work initiated by one person, deliberately handed over into the public sphere for discussion, then continued and transformed by other people? In this context, the question of creative authorship is closely tied to the issue of science dissemination. (shrink)

La prévention du vieillissement est au cœur des politiques publiques de la santé. De nombreux dispositifs sont ainsi proposés aux différentes échelles de l’action publique afin de promouvoir le vieillissement réussi ou le vieillissement actif ou encore le bien vieillir. Dans les plans et programmes, trois piliers semblent se dégager au cœur des mesures préventives pour la santé des personnes âgées : la nutrition, l’activité sociale et la pratique des activités physiques et sportives (APS).Notre intérêt se porte sur la (...) politique de prévention de la vieillesse de manière générale ainsi que sur l’usage des APS comme outil privilégié de celle-ci et du maintien en bonne santé des personnes âgées. Ces deux axes permettent de questionner les temporalités de manière plurielle et de faire ressortir leurs articulations et leurs éventuels désajustements.Poser la question de la temporalité invite à questionner le temps long des transformations économiques, sociales ou scientifiques et les temps moyens ou courts des incitations des organisations internationales et des plans et programmes nationaux. De surcroît, en tant que politique préventive, la prévention du vieillissement a un rapport singulier à la temporalité en termes d’anticipation des risques. L’action publique doit ainsi articuler urgence et anticipation, se déployer dans le court terme en intégrant une projection d’un futur plus ou moins lointain. Enfin, les temporalités jouent aussi au niveau du public cible et des effets escomptés. Les plans reposent sur des transformations des conduites qui ont une portée temporelle très différente de celle des réformes et se confrontent aux parcours de vie des acteurs concernés inscrits dans un temps plus long et dans un temps subjectif. (shrink)

Dans de nombreux domaines, la transparence s’est imposée comme un élément incontournable. Qu’en est-il de son application à la science, et plus particulièrement à l’expertise scientifique en tant que contexte paradigmatique des relations entre science et société ? En analysant le cas des controverses publiques sur le réchauffement climatique d’origine anthropique, cet article veut souligner les difficultés de mise en œuvre de la transparence pour formuler une éthique de l’expertise et proposer des pistes pour y remédier.

La sociologie de l’action publique s’est régulièrement intéressée aux temporalités. L’action publique est perçue comme pesant très fortement sur les temporalités sociales tandis que celles-ci représentent une contrainte dont doit tenir compte toute action publique. Les analyses des chercheurs ont mis en évidence que la perception d’un temps linéaire et séquentiel ne rendait que très imparfaitement compte des processus en jeu, et que l’action publique correspondait davantage à des alternances irrégulières et peu prévisibles entre un temps (...) long de la stabilité et un temps plus bref et ramassé de la rupture. L’émergence du nouveau management public a cependant transformé radicalement cette question, en imposant une autre logique de rationalisation des temporalités dont le droit lui-même porte désormais la marque. Si la littérature rend compte des processus d’accélération de l’action publique et de la multiplication des ruptures, notre article réinterroge l’alternance et l’hétérogénéité des temps ainsi que les tensions qui en résultent. Cette hétérogénéité se trouve tout d’abord confortée par la sectorisation de l’action publique. Ensuite, il reste des domaines dans lesquels le temps long résiste, contribuant ainsi à une lecture différenciée de l’action publique contemporaine. (shrink)

Table of contentsI1 Proceedings of the 4th World Conference on Research IntegrityConcurrent Sessions:1. Countries' systems and policies to foster research integrityCS01.1 Second time around: Implementing and embedding a review of responsible conduct of research policy and practice in an Australian research-intensive universitySusan Patricia O'BrienCS01.2 Measures to promote research integrity in a university: the case of an Asian universityDanny Chan, Frederick Leung2. Examples of research integrity education programmes in different countriesCS02.1 Development of a state-run “cyber education program of research ethics” in (...) KoreaEun Jung Ko, Jin Sun Kwak, TaeHwan Gwon, Ji Min Lee, Min-Ho LeeCS02.3 Responsible conduct of research teachers’ training courses in Germany: keeping on drilling through hard boards for more RCR teachersHelga Nolte, Michael Gommel, Gerlinde Sponholz3. The research environment and policies to encourage research integrityCS03.1 Challenges and best practices in research integrity: bridging the gap between policy and practiceYordanka Krastev, Yamini Sandiran, Julia Connell, Nicky SolomonCS03.2 The Slovenian initiative for better research: from national activities to global reflectionsUrsa Opara Krasovec, Renata SribarCS03.3 Organizational climate assessments to support research integrity: background of the Survey of Organizational Research Climate and the experience with its use at Michigan State UniversityBrian C. Martinson, Carol R. Thrush, C.K. Gunsalus4. Expressions of concern and retractionsCS04.1 Proposed guidelines for retraction notices and their disseminationIvan Oransky, Adam MarcusCS04.2 Watching retractions: analysis of process and practice, with data from the Wiley retraction archivesChris Graf, Verity Warne, Edward Wates, Sue JoshuaCS04.3 An exploratory content analysis of Expressions of ConcernMiguel RoigCS04.4 An ethics researcher in the retraction processMichael Mumford5. Funders' role in fostering research integrityCS05.1 The Fonds de Recherche du Québec’s institutional rules on the responsible conduct of research: introspection in the funding agency activitiesMylène Deschênes, Catherine Olivier, Raphaëlle Dupras-LeducCS05.2 U.S. Public Health Service funds in an international setting: research integrity and complianceZoë Hammatt, Raju Tamot, Robin Parker, Cynthia Ricard, Loc Nguyen-Khoa, Sandra TitusCS05.3 Analyzing decision making of funders of public research as a case of information asymmetryKarsten Klint JensenCS05.4 Research integrity management: Empirical investigation of academia versus industrySimon Godecharle, Ben Nemery, Kris Dierickx5A: Education: For whom, how, and what?CS05A.1 Research integrity or responsible conduct of research? What do we aim for?Mickey Gjerris, Maud Marion Laird Eriksen, Jeppe Berggren HoejCS05A.2 Teaching and learning about RCR at the same time: a report on Epigeum’s RCR poll questions and other assessment activitiesNicholas H. SteneckCS05A.4 Minding the gap in research ethics education: strategies to assess and improve research competencies in community health workers/promoteresCamille Nebeker, Michael Kalichman, Elizabeth Mejia Booen, Blanca Azucena Pacheco, Rebeca Espinosa Giacinto, Sheila Castaneda6. Country examples of research reward systems and integrityCS06.1 Improving systems to promote responsible research in the Chinese Academy of SciencesDing Li, Qiong Chen, Guoli Zhu, Zhonghe SunCS06.4 Exploring the perception of research integrity amongst public health researchers in IndiaParthasarathi Ganguly, Barna Ganguly7. Education and guidance on research integrity: country differencesCS07.1 From integrity to unity: how research integrity guidance differs across universities in Europe.Noémie Aubert Bonn, Kris Dierickx, Simon GodecharleCS07.2 Can education and training develop research integrity? The spirit of the UNESCO 1974 recommendation and its updatingDaniele Bourcier, Jacques Bordé, Michèle LeducCS07.3 The education and implementation mechanisms of research ethics in Taiwan's higher education: an experience in Chinese web-based curriculum development for responsible conduct of researchChien Chou, Sophia Jui-An PanCS07.4 Educating principal investigators in Swiss research institutions: present and future perspectivesLouis Xaver Tiefenauer8. Measuring and rewarding research productivityCS08.1 Altimpact: how research integrity underpins research impactDaniel Barr, Paul TaylorCS08.2 Publication incentives: just reward or misdirection of funds?Lyn Margaret HornCS08.3 Why Socrates never charged a fee: factors contributing to challenges for research integrity and publication ethicsDeborah Poff9. Plagiarism and falsification: Behaviour and detectionCS09.1 Personality traits predict attitude towards plagiarism of self and others in biomedicine: plagiarism, yes we can?Martina Mavrinac, Gordana Brumini, Mladen PetrovečkiCS09.2 Investigating the concept of and attitudes toward plagiarism for science teachers in Brazil: any challenges for research integrity and policy?Christiane Coelho Santos, Sonia VasconcelosCS09.3 What have we learnt?: The CrossCheck Service from CrossRefRachael LammeyCS09.4 High p-values as a sign of data fabrication/falsificationChris Hartgerink, Marcel van Assen, Jelte Wicherts10. Codes for research integrity and collaborationsCS10.1 Research integrity in cross-border cooperation: a Nordic exampleHanne Silje HaugeCS10.3 Research integrity, research misconduct, and the National Science Foundation's requirement for the responsible conduct of researchAaron MankaCS10.4 A code of conduct for international scientific cooperation: human rights and research integrity in scientific collaborations with international academic and industry partnersRaffael Iturrizaga11. Countries' efforts to establish mentoring and networksCS11.1 ENRIO : a network facilitating common approaches on research integrity in EuropeNicole FoegerCS11.2 Helping junior investigators develop in a resource-limited country: a mentoring program in PeruA. Roxana Lescano, Claudio Lanata, Gissella Vasquez, Leguia Mariana, Marita Silva, Mathew Kasper, Claudia Montero, Daniel Bausch, Andres G LescanoCS11.3 Netherlands Research Integrity Network: the first six monthsFenneke Blom, Lex BouterCS11.4 A South African framework for research ethics and integrity for researchers, postgraduate students, research managers and administratorsLaetus OK Lategan12. Training and education in research integrity at an early career stageCS12.1 Research integrity in curricula for medical studentsGustavo Fitas ManaiaCS12.2 Team-based learning for training in the responsible conduct of research supports ethical decision-makingWayne T. McCormack, William L. Allen, Shane Connelly, Joshua Crites, Jeffrey Engler, Victoria Freedman, Cynthia W. Garvan, Paul Haidet, Joel Hockensmith, William McElroy, Erik Sander, Rebecca Volpe, Michael F. VerderameCS12.4 Research integrity and career prospects of junior researchersSnezana Krstic13. Systems and research environments in institutionsCS13.1 Implementing systems in research institutions to improve quality and reduce riskLouise HandyCS13.2 Creating an institutional environment that supports research integrityDebra Schaller-DemersCS13.3 Ethics and Integrity Development Grants: a mechanism to foster cultures of ethics and integrityPaul Taylor, Daniel BarrCS13.4 A culture of integrity at KU LeuvenInge Lerouge, Gerard Cielen, Liliane Schoofs14. Peer review and its role in research integrityCS14.1 Peer review research across disciplines: transdomain action in the European Cooperation in Science and Technology “New Frontiers of Peer Review ”Ana Marusic, Flaminio SquazzoniCS14.2 Using blinding to reduce bias in peer reviewDavid VauxCS14.3 How to intensify the role of reviewers to promote research integrityKhalid Al-Wazzan, Ibrahim AlorainyCS14.4 Credit where credit’s due: professionalizing and rewarding the role of peer reviewerChris Graf, Verity Warne15. Research ethics and oversight for research integrity: Does it work?CS15.1 The psychology of decision-making in research ethics governance structures: a theory of bounded rationalityNolan O'Brien, Suzanne Guerin, Philip DoddCS15.2 Investigator irregularities: iniquity, ignorance or incompetence?Frank Wells, Catherine BlewettCS15.3 Academic plagiarismFredric M. Litto16. Research integrity in EuropeCS16.1 Whose responsibility is it anyway?: A comparative analysis of core concepts and practice at European research-intensive universities to identify and develop good practices in research integrityItziar De Lecuona, Erika Löfstrom, Katrien MaesCS16.2 Research integrity guidance in European research universitiesKris Dierickx, Noémie Bonn, Simon GodecharleCS16.3 Research Integrity: processes and initiatives in Science Europe member organisationsTony Peatfield, Olivier Boehme, Science Europe Working Group on Research IntegrityCS16.4 Promoting research integrity in Italy: the experience of the Research Ethics and Bioethics Advisory Committee of the Consiglio Nazionale delle Ricerche Cinzia Caporale, Daniele Fanelli17. Training programs for research integrity at different levels of experience and seniorityCS17.1 Meaningful ways to incorporate research integrity and the responsible conduct of research into undergraduate, graduate, postdoctoral and faculty training programsJohn Carfora, Eric Strauss, William LynnCS17.2 "Recognize, respond, champion": Developing a one-day interactive workshop to increase confidence in research integrity issuesDieter De Bruyn, Bracke Nele, Katrien De Gelder, Stefanie Van der BurghtCS17.4 “Train the trainer” on cultural challenges imposed by international research integrity conversations: lessons from a projectJosé Roberto Lapa e Silva, Sonia M. R. Vasconcelos18. Research and societal responsibilityCS18.1 Promoting the societal responsibility of research as an integral part of research integrityHelene IngierdCS18.2 Social responsibility as an ethical imperative for scientists: research, education and service to societyMark FrankelCS18.3 The intertwined nature of social responsibility and hope in scienceDaniel Vasgird, Stephanie BirdCS18.4 Common barriers that impede our ability to create a culture of trustworthiness in the research communityMark Yarborough19. Publication ethicsCS19.1 The authors' forum: A proposed tool to improve practices of journal editors and promote a responsible research environmentIbrahim Alorainy, Khalid Al-WazzanCS19.2 Quantifying research integrity and its impact with text analyticsHarold GarnerCS19.3 A closer look at authorship and publication ethics of multi- and interdisciplinary teamsLisa Campo-Engelstein, Zubin Master, Elise Smith, David Resnik, Bryn Williams-JonesCS19.4 Invisibility of duplicate publications in biomedicineMario Malicki, Ana Utrobicic, Ana Marusic20. The causes of bad and wasteful research: What can we do?CS20.1 From countries to individuals: unravelling the causes of bias and misconduct with multilevel meta-meta-analysisDaniele Fanelli, John PA IoannidisCS20.2 Reducing research waste by integrating systems of oversight and regulationGerben ter Riet, Tom Walley, Lex Marius BouterCS20.3 What are the determinants of selective reporting?: The example of palliative care for non-cancer conditionsJenny van der Steen, Lex BouterCS20.4 Perceptions of plagiarism, self-plagiarism and redundancy in research: preliminary results from a national survey of Brazilian PhDsSonia Vasconcelos, Martha Sorenson, Francisco Prosdocimi, Hatisaburo Masuda, Edson Watanabe, José Carlos Pinto, Marisa Palácios, José Lapa e Silva, Jacqueline Leta, Adalberto Vieyra, André Pinto, Mauricio Sant’Ana, Rosemary Shinkai21. Are there country-specific elements of misconduct?CS21.1 The battle with plagiarism in Russian science: latest developmentsBoris YudinCS21.2 Researchers between ethics and misconduct: A French survey on social representations of misconduct and ethical standards within the scientific communityEtienne Vergès, Anne-Sophie Brun-Wauthier, Géraldine VialCS21.3 Experience from different ways of dealing with research misconduct and promoting research integrity in some Nordic countriesTorkild VintherCS21.4 Are there specifics in German research misconduct and the ways to cope with it?Volker Bähr, Charité22. Research integrity teaching programmes and their challengesCS22.1 Faculty mentors and research integrityMichael Kalichman, Dena PlemmonsCS22.2 Training the next generation of scientists to use principles of research quality assurance to improve data integrity and reliabilityRebecca Lynn Davies, Katrina LaubeCS22.3 Fostering research integrity in a culturally-diverse environmentCynthia Scheopner, John GallandCS22.4 Towards a standard retraction formHervé Maisonneuve, Evelyne Decullier23. Commercial research and integrityCS23.1 The will to commercialize: matters of concern in the cultural economy of return-on-investment researchBrian NobleCS23.2 Quality in drug discovery data reporting: a mission impossible?Anja Gilis, David J. Gallacher, Tom Lavrijssen, Malwitz David, Malini Dasgupta, Hans MolsCS23.3 Instituting a research integrity policy in the context of semi-private-sector funding: an example in the field of occupational health and safetyPaul-Emile Boileau24. The interface of publication ethics and institutional policiesCS24.1 The open access ethical paradox in an open government effortTony SavardCS24.2 How journals and institutions can work together to promote responsible conductEric MahCS24.3 Improving cooperation between journals and research institutions in research integrity casesElizabeth Wager, Sabine Kleinert25. Reproducibility of research and retractionsCS25.1 Promoting transparency in publications to reduce irreproducibilityVeronique Kiermer, Andrew Hufton, Melanie ClyneCS25.2 Retraction notices issued for publications by Latin American authors: what lessons can we learn?Sonia Vasconcelos, Renan Moritz Almeida, Aldo Fontes-Pereira, Fernanda Catelani, Karina RochaCS25.3 A preliminary report of the findings from the Reproducibility Project: Cancer biologyElizabeth Iorns, William Gunn26. Research integrity and specific country initiativesCS26.1 Promoting research integrity at CNRS, FranceMichèle Leduc, Lucienne LetellierCS26.2 In pursuit of compliance: is the tail wagging the dog?Cornelia MalherbeCS26.3 Newly established research integrity policies and practices: oversight systems of Japanese research universitiesTakehito Kamata27. Responsible conduct of research and country guidelinesCS27.1 Incentives or guidelines? Promoting responsible research communication through economic incentives or ethical guidelines?Vidar EnebakkCS27.3 Responsible conduct of research: a view from CanadaLynn PenrodCS27.4 The Danish Code of Conduct for Research Integrity: a national initiative to promote research integrity in DenmarkThomas Nørgaard, Charlotte Elverdam28. Behaviour, trust and honestyCS28.1 The reasons behind non-ethical behaviour in academiaYves FassinCS28.2 The psychological profile of the dishonest scholarCynthia FekkenCS28.3 Considering the implications of Dan Ariely’s keynote speech at the 3rd World Conference on Research Integrity in MontréalJamal Adam, Melissa S. AndersonCS28.4 Two large surveys on psychologists’ views on peer review and replicationJelte WichertsBrett Buttliere29. Reporting and publication bias and how to overcome itCS29.1 Data sharing: Experience at two open-access general medical journalsTrish GrovesCS29.2 Overcoming publication bias and selective reporting: completing the published recordDaniel ShanahanCS29.3 The EQUATOR Network: promoting responsible reporting of health research studiesIveta Simera, Shona Kirtley, Eleana Villanueva, Caroline Struthers, Angela MacCarthy, Douglas Altman30. The research environment and its implications for integrityCS30.1 Ranking of scientists: the Russian experienceElena GrebenshchikovaCS30.4 From cradle to grave: research integrity, research misconduct and cultural shiftsBronwyn Greene, Ted RohrPARTNER SYMPOSIAPartner Symposium AOrganized by EQUATOR Network, Enhancing the Quality and Transparency of Health ResearchP1 Can we trust the medical research literature?: Poor reporting and its consequencesIveta SimeraP2 What can BioMed Central do to improve published research?Daniel Shanahan, Stephanie HarrimanP3 What can a "traditional" journal do to improve published research?Trish GrovesP4 Promoting good reporting practice for reliable and usable research papers: EQUATOR Network, reporting guidelines and other initiativesCaroline StruthersPartner Symposium COrganized by ENRIO, the European Network of Research Integrity OfficersP5 Transparency and independence in research integrity investigations in EuropeKrista Varantola, Helga Nolte, Ursa Opara, Torkild Vinther, Elizabeth Wager, Thomas NørgaardPartner Symposium DOrganized by IEEE, the Institute of Electrical and Electronics EngineersRe-educating our author community: IEEE's approach to bibliometric manipulation, plagiarism, and other inappropriate practicesP6 Dealing with plagiarism in the connected world: An Institute of Electrical and Electronics Engineers perspectiveJon RokneP7 Should evaluation of raises, promotion, and research proposals be tied to bibliometric indictors? What the Institute of Electrical and Electronics Engineers is doing to answer this questionGianluca SettiP8 Recommended practices to ensure conference content qualityGordon MacPhersonPartner Symposium EOrganized by the Committee on Freedom and Responsibility in the Conduct of Science of ICSU, the International Council for ScienceResearch assessment and quality in science: perspectives from international science and policy organisationsP9 Challenges for science and the problems of assessing researchEllen HazelkornP10 Research assessment and science policy developmentCarthage SmithP11 Research integrity in South Africa: the value of procedures and processes to global positioningRobert H. McLaughlinP12 Rewards, careers and integrity: perspectives of young scientists from around the worldTatiana Duque MartinsPartner Symposium FOrganized by the Online Resource Center for Ethics Education in Engineering and Science / Center for Engineering, Ethics, and Society of the National Academy of EngineeringP13 Research misconduct: conceptions and policy solutionsTetsuya Tanimoto, Nicholas Steneck, Daniele Fanelli, Ragnvald Kalleberg, Tajammul HusseinPartner Symposium HOrganized by ORI, the Office of Research Integrity; Universitas 21; and the Asia Pacific Research Integrity NetworkP14 International integrity networks: working together to ensure research integrityPing Sun, Ovid Tzeng, Krista Varantola, Susan ZimmermanPartner Symposium IOrganized by COPE, the Committee on Publication EthicsPublication without borders: Ethical challenges in a globalized worldP15 Authorship: credit and responsibility, including issues in large and interdisciplinary studiesRosemary ShinkaiPartner Symposium JOrganized by CITI, the Cooperative Institutional Training InitiativeExperiences on research integrity educational programs in Colombia, Costa Rica and PeruP16 Experiences in PeruRoxana LescanoP17 Experiences in Costa RicaElizabeth HeitmanP18 Experiences in ColumbiaMaria Andrea Rocio del Pilar Contreras NietoPoster Session B: Education, training, promotion and policyPT.01 The missing role of journal editors in promoting responsible researchIbrahim Alorainy, Khalid Al-WazzanPT.02 Honorary authorship in Taiwan: why and who should be in charge?Chien Chou, Sophia Jui-An PanPT.03 Authorship and citation manipulation in academic researchEric Fong, Al WilhitePT.04 Open peer review of research submission at medical journals: experience at BMJ Open and The BMJTrish GrovesPT.05 Exercising authorship: claiming rewards, practicing integrityDésirée Motta-RothPT.07 Medical scientists' views on publication culture: a focus group studyJoeri Tijdink, Yvo SmuldersPoster Session B: Education, training, promotion and policyPT.09 Ethical challenges in post-graduate supervisionLaetus OK LateganPT.10 The effects of viable ethics instruction on international studentsMichael Mumford, Logan Steele, Logan Watts, James Johnson, Shane Connelly, Lee WilliamsPT.11 Does language reflect the quality of research?Gerben ter Riet, Sufia Amini, Lotty Hooft, Halil KilicogluPT.12 Integrity complaints as a strategic tool in policy decision conflictsJanneke van Seters, Herman Eijsackers, Fons Voragen, Akke van der Zijpp and Frans BromPoster Session C: Ethics and integrity intersectionsPT.14 Regulations of informed consent: university-supported research processes and pitfalls in implementationBadaruddin Abbasi, Naif Nasser AlmasoudPT.15 A review of equipoise as a requirement in clinical trialsAdri LabuschagnePT.16 The Research Ethics Library: online resource for research ethics educationJohanne Severinsen, Espen EnghPT.17 Research integrity: the view from King Abdulaziz City for Science and TechnologyDaham Ismail AlaniPT. 18 Meeting global challenges in high-impact publications and research integrity: the case of the Malaysian Palm Oil BoardHJ. Kamaruzaman JusoffPT.19 University faculty perceptions of research practices and misconductAnita Gordon, Helen C. HartonPoster Session D: International perspectivesPT.21 The Commission for Scientific Integrity as a response to research fraudDieter De Bruyn, Stefanie Van der BurghtPT. 22 Are notions of the responsible conduct of research associated with compliance with requirements for research on humans in different disciplinary traditions in Brazil?Karina de Albuquerque Rocha, Sonia Maria Ramos de VasconcelosPT.23 Creating an environment that promotes research integrity: an institutional model of Malawi Liverpool Welcome TrustLimbanazo MatandikaPT.24 How do science policies in Brazil influence user-engaged ecological research?Aline Carolina de Oliveira Machado Prata, Mark William NeffPoster Session E: Perspectives on misconductPT.26 What “causes” scientific misconduct?: Testing major hypotheses by comparing corrected and retracted papersDaniele Fanelli, Rodrigo Costas, Vincent LarivièrePT.27 Perception of academic plagiarism among dentistry studentsDouglas Leonardo Gomes Filho, Diego Oliveira GuedesPT. 28 a few bad apples?: Prevalence, patterns and attitudes towards scientific misconduct among doctoral students at a German university hospitalVolker Bähr, Niklas Keller, Markus Feufel, Nikolas OffenhauserPT. 29 Analysis of retraction notices published by BioMed CentralMaria K. Kowalczuk, Elizabeth C. MoylanPT.31 "He did it" doesn't work: data security, incidents and partnersKatie SpeanburgPoster Session F: Views from the disciplinesPT.32 Robust procedures: a key to generating quality results in drug discoveryMalini Dasgupta, Mariusz Lubomirski, Tom Lavrijssen, David Malwitz, David Gallacher, Anja GillisPT.33 Health promotion: criteria for the design and the integrity of a research projectMaria Betânia de Freitas Marques, Laressa Lima Amâncio, Raphaela Dias Fernandes, Oliveira Patrocínio, and Cláudia Maria Correia Borges RechPT.34 Integrity of academic work from the perspective of students graduating in pharmacy: a brief research studyMaria Betânia de Freitas Marques, Cláudia Maria Correia Borges Rech, Adriana Nascimento SousaPT.35 Research integrity promotion in the Epidemiology and Health Services, the journal of the Brazilian Unified Health SystemLeila Posenato GarciaPT.36 When are clinical trials registered? An analysis of prospective versus retrospective registration of clinical trials published in the BioMed Central series, UKStephanie Harriman, Jigisha PatelPT.37 Maximizing welfare while promoting innovation in drug developmentFarida LadaOther posters that will be displayed but not presented orally:PT.38 Geoethics and the debate on research integrity in geosciencesGiuseppe Di Capua, Silvia PeppoloniPT.39 Introducing the Professionalism and Integrity in Research Program James M. DuBois, John Chibnall, Jillon Van der WallPT.40 Validation of the professional decision-making in research measureJames M. DuBois, John Chibnall, Jillon Van der Wall, Raymond TaitPT.41 General guidelines for research ethicsJacob HolenPT. 42 A national forum for research ethicsAdele Flakke Johannessen, Torunn EllefsenPT.43 Evaluation of integrity in coursework: an approach from the perspective of the higher education professorClaudia Rech, Adriana Sousa, Maria Betânia de Freitas MarquesPT.44 Principles of geoethics and research integrity applied to the European Multidisciplinary Seafloor and Water Column Observatory, a large-scale European environmental research infrastructureSilvia Peppoloni, Giuseppe Di Capua, Laura BeranzoliF1 Focus track on improving research systems: the role of fundersPaulo S.L. Beirão, Susan ZimmermanF2 Focus track on improving research systems: the role of countriesSabine Kleinert, Ana MarusicF3 Focus track on improving research systems: the role of institutionsMelissa S. Anderson, Lex Bouter. (shrink)

Dans tous les pays et particulierement en Europe, les citoyens, les magistrats et les juristes en general deplorent la complexite normative. Comment traiter la complexite des normes a prendre en compte dans toutes les decisions fondees sur la regle de droit? Depuis une quinzaine d'annees, l'etude des systemes complexes a fait de grands progres tant du point de vue des methodes que de la modelisation. L'approche politique et l'approche scientifique semblent a priori eloignees, mais elles convergent sur l'interet de (...) prendre en compte un objet nouveau: la complexite des systemes. Ces systemes font emerger de nouvelles proprietes, non observables au niveau des elements constitutifs, par une dynamique difficilement previsible, et rendent vaine toute analyse en sous-systemes plus simples. Pour la premiere fois, des specialistes des systemes complexes, des juristes, des philosophes, des experts de l'action publique et de l'evaluation des lois conjuguent leurs reflexions pour depasser les problematiques de la simplification et proposent des concepts et des outils totalement nouveaux pour comprendre et traiter de facon simple l'inevitable complexite du droit. (shrink)

Le différend commercial sur les OGM dans le cadre de l’OMC a mobilisé une expertise scientifique de façon quelque peu inédite. Dès le départ, le Groupe spécial a situé le différend dans le cadre de l’Accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires de l’OMC grâce à une nouvelle ontologie juridique. Ce groupe a mis en scène l’expertise scientifique en suivant des approches spécifiques définissant de quelle manière les experts seraient interrogés, les réponses qu’ils donneraient, leur (...) rôle spécifique dans le domaine juridique et la façon dont leurs déclarations viendraient compléter ses conclusions. De plus, le Groupe spécial a procédé à un tournant procédural en présentant ses conclusions sous forme d’un jugement purement juridico-administratif tout en gardant implicites ses propres jugements sur les questions de fond liées aux risques.The high-profile WTO trade dispute on GMOs brought in scientific expertise in somewhat novel ways. From the outset, the Panel placed the dispute under the WTO Sanitary and Phytosanitary Agreement by drawing on a new legal ontology. The Panel brought scientific expertise into play in specific ways that defined how experts were questioned, the answers they would give, their specific role in the legal arena, and the way their statements would complement the Panel’s findings. Furthermore, the Panel created a procedural turning point in WTO jurisprudence by representing its findings as a purely legal and administrative assessment of whether the EC’s regulatory procedures violated the SPS Agreement, with its own assessments on substantive risk issues remaining implicit. (shrink)

“Qu’est-ce que la reconnaissance de droits par l’action publique change à l’expérience sociale du handicap? (p. 5), voici la question posée par cet ouvrage. Quinze ans après l’adoption de la loi du 11 février 2005 “pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées,” la France est-elle véritablement sortie d’une logique assistantielle “en faveur” des personnes handicapées? Celles-ci jouissent-elles de leurs droits à égalité avec les autres?...

Le développement de l'individualisme et les orientations actuelles du design des technologies de l'information et de la communication se combinent pour ancrer réflexivement un modèle de l'action fondé sur le modèle de la distribution. L'acteur délègue une partie des choix de plus en plus nombreux qui lui incombent à son environnement artefactuel. Dans le champ de la communication interpersonnelle, ceci se traduit par le développement d'une gestion relationnelle basée sur la « présence connectée ». Dans le domaine des communautés (...) épistémiques de type OpenSource, les individus se mobilisent souvent sur un mode de réactivité immédiate plus que par délibération individuelle. La question se pose alors du statut moral et de la possibilité d'analyser de manière indépendante un collectif et un espace public d'individus hyper-connectés, organisés, outillés et adaptés plus pour réagir rapidement que réfléchir longuement.Development of individualism and the current guidelines for the design of information technology and communications combine to anchor a model of reflexive action based on the model of the distribution. The actor delegates some choices more numerous its obligations to its environment artifactual. In the field of interpersonal communication, this translates into the development of a relationship management based on "connected presence". In the field of epistemic communities like OpenSource, individuals often involve a more immediate response mode by individual deliberation. The question then arises the moral status and the ability to analyze independently a collective and public space of hyper-connected individuals, organized, equipped and adapted to respond more quickly than think long. (shrink)

La désignation de risques comme problèmes publics ainsi que la sélection et la hiérarchisation de ces risques s’expliquent souvent de trois grandes façons : soit comme le résultat d’arbitrages opérés par les autorités publiques ; soit comme le résultat de confrontations entre « société civile » et autorités publiques ; soit encore comme le résultat de la manière dont de multiples acteurs définissent et construisent les problèmes. Une des questions qui se posent est celle du statut de ces explications (...) mobilisées par des acteurs et des chercheurs. Correspondent-elles à des modes d’analyses ou bien sont-elles avant tout des discours intégrant les contraintes rhétoriques propres à tout problème public faisant l’objet de nombreuses appropriations, comme c’est le cas aujourd’hui avec les risques collectifs ?The designation of risks as public problems as well as the selection and the grading of these risks are often explained in three great ways : either like the result of arbitrations operated by the public authorities ; either like the result of confrontations between « civil society », and public authorities ; or still as the result of the way in which multiple actors define and build the problems. One of the questions which arise is that of the status of these explanations mobilized by actors and researchers. Do they correspond to modes of analyses or are they above all speeches integrating the rhetorical constraints which are specific to any public problem being the subject of many appropriations, as it is the case today with collective risks ? (shrink)

Dans le cadre de la collecte des corpus oraux et multimodaux en Sciences Humaines et Sociales (SHS), le respect de l’application du nouveau Règlement Général sur la Protection des Données à caractère personnel provoque un profond bouleversement dans l’organisation et les méthodes de travail des chercheurs. C’est aussi le cas de la Loi Jardé, relative aux recherches impliquant la personne humaine, qui a étendu la notion de protection des personnes au-delà du champ de la recherche biomédicale. Ces deux importants changements (...) de cadre législatif obligent aujourd’hui la communauté scientifique à s’interroger à la fois sur la protection de la personne et sur la protection des données à caractère personnel.En définitive, avant d’initier un travail de recherche, un important travail de réflexion et d’actions est à mettre en place pour collecter des données dans le respect de la réglementation de protection des données et du cadre législatif de protection de la personne humaine. Identifier les difficultés pour envisager les solutions les plus adaptées est la mission que s’est fixée le groupe de réflexion constitué autour de la question « éthique » au Laboratoire Parole et Langage (LPL 2020). Nous proposerons dans cet article les réflexions argumentées de notre groupe sur l’impact de ces nouvelles réglementations sur les recherches en linguistique. (shrink)

La conscience, largement répandue dans le monde entier, des problèmes liés au réchauffement climatique n’existerait pas sans les travaux du Giec, le Groupe international d’experts de l’ONU sur l’évolution du climat. Sa création et ses méthodes constituent une innovation décisive en matière d’expertise, puisque jamais auparavant on n’avait réuni un groupe international de savants évaluant la production scientifique mondiale et rendant publics leurs résultats. Même le débat complètement biaisé animé par les « climato-sceptiques » présuppose la reconnaissance d’une (...) instance experte inédite. Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, Anouk Barberousse, philosophe des sciences, revient sur ce qui fait du Giec une communauté d’expertise originale 1. (shrink)

Générations futures, animaux, rivières, espèces, écosystèmes, œuvres d’art, androïdes. La liste des entités non-humaines (ou non-individuelles) aspirant à la personnalité juridique s’allonge. Un nombre croissant d’État leur attribuent des droits dans le but de les protéger, avec plus ou moins de succès, en tant qu’entité à part entière. L’article 71 de la Constitution de l’Équateur figure parmi les exemples les plus marquants puisqu’il fait de la Nature ( Pacha Mama ) un sujet de droits au nom desquels on compte le (...) droit au respect de son existence et le droit à la régénération de ses cycles vitaux. La vulnérabilité de ces entités non-humaines appelle une protection dépassant les intérêts individuels. Souvent dépourvues de la personnalité juridique, ces entités ne peuvent pas agir en justice par elles-mêmes. Leurs intérêts, bien que de plus en plus protégés par les normes juridiques, demeurent partiellement défendus par l’appareil juridictionnel. Au-delà de la résistance de nos imaginaires politiques, cela s’explique par la difficulté théorique et pratique d’ouvrir l’accès au prétoire à des requérants agissant au nom d’autrui, en l’occurrence de ces entités. Ce sont les obstacles juridiques que nous tentons ici de lever. Le principe Nul ne plaide par procureur interdit à toute personne d’agir en défense d’un droit subjectif qui ne lui appartiendrait pas en propre, sans requérir un mandat de représentation du bénéficiaire du droit. L’intérêt pour agir que l’on présente comme la condition sine qua non de recevabilité de l’action se caractérise, en substance, par l’intérêt lésé du requérant. Les actions en justice dans l’intérêt d’autrui ne sont admises que par exception et sans que les concepts doctrinaux ne les embrassent pleinement. L’action en justice tout autant que la protection juridique des intérêts ont été pensées presque exclusivement par le prisme des intérêts et des besoins humains et individuels. La reconnaissance de droits aux non-humains rebat les cartes du droit processuel. Il faut repenser l’intérêt à agir comme condition de recevabilité susceptible d’être caractérisée par une motivation du requérant qui puisse être autre que la lésion de son propre droit. Il faut élargir la catégorie des bénéficiaires de droit aux entités, quelles qu’elles soient, dont les intérêts sont objectivement protégés par des normes juridiques. Il faut concevoir l’action en justice comme subordonnées non pas à un intérêt personnel du requérant mais à une norme d’habilitation dont le contenu est laissé à la décision des autorités normatives. Les voies processuelles peuvent accueillir une grande diversité de configurations. Il appartient à la sphère politique de pondérer la nécessité de garantir les droits sans encourager l’engorgement du prétoire. Toutefois, intégré au sein de ce que l’on appelle les « grandes causes », le contentieux des droits des non-humains participe à la transformation du rôle la justice dans nos systèmes. En dépassant le règlement des conflits individuels, elle doit aujourd’hui se prononcer sur des questions qui sont habituellement discutées au sein des arènes démocratiques ( cause lawyering ). JEL Codes : K380, K410. (shrink)

Cet ouvrage est le produit d’un travail collectif, associant économistes, sociologues, juristes et statisticiens au sein d’une équipe pluridisciplinaire du Centre d’études de l’emploi. Certains des textes avaient fait l’objet d’une première présentation lors d’une journée d’études organisée en avril 2012. La cohérence de l’ouvrage et la solide introduction doivent beaucoup à la réflexion et aux échanges qu’elle avait permis. La rapidité de la parution, qui garantit l’ancrage dans l’actualité ..

Revient-il à l'anthropologue de décider de la qualité «indigène» d'un individu ou d'une collectivité, ou encore des limites du territoire qui lui est attribué (ou reconnu) par l'État? En termes épistémologiques et éthiques, s'agit-il d'une tâche qui lui incombe? L'objectif de ce texte est de discuter la manière dont ces questions se posent aux anthropologues brésiliens, dans le contexte actuel. Partagé entre les discours indianiste et indigéniste, entre romantisme et médiation politique, l'anthropologue cherche à définir une posture appropriée en (...) situation d'expertise (à distinguer de la situation ethnographique), qui puisse sauvegarder la qualité scientifique de son travail, tout en répondant aux attentes et aux demandes propres à ce contexte. (shrink)

Les démarches d’anticipation, tout comme le développement durable, sont tournées vers le futur. La montée en puissance des préoccupations du développement durable a engendré une multiplication de démarches d’anticipation conduites par les collectivités territoriales. Elle se traduit pour l’action publique par un double élargissement des échelles spatiale et temporelle des enjeux auxquels elle doit répondre, passant d’enjeux locaux et de court terme à des enjeux planétaires et de long terme. Si les démarches d’anticipation sont réceptrices de ces évolutions elles (...) en sont également vectrices, contribuant par les adaptations de leur pratique à une meilleure prise en compte des enjeux du développement durable. Bien que le chantier des améliorations à apporter à ces démarches soit encore ouvert, avec de nombreuses questions encore en suspens, il semblerait que la mobilisation des acteurs soit un préalable indispensable aux dynamiques de transition, à la condition de les maintenir dans le temps de manière souple et adaptable. (shrink)

Un foisonnement d'expériences associatives et coopératives s'est manifesté dans les différents pays européens depuis les années 1970, particulièrement dans le champ des initiatives locales et des nouveaux services relationnels. Selon la grille d'analyse adoptée qui privilégie le potentiel de démocratisation, ces pratiques peuvent être mieux comprises à travers une perspective d'économie solidaire que par les références habituelles au tiers secteur, à l'économie sociale et aux organisations non gouvernementales. Néanmoins, comme l'interdépendance entre actions collectives et publiques s'avère déterminante dans l'histoire européenne (...) pour organiser une résistance à l'utopie d'une « société de marché », le devenir de l'économie solidaire est étroitement lié à la reconnaissance par les pouvoirs publics. Tant au niveau national qu'international celle-ci reste partielle et la pertinence d'un soutien ne fait pas consensus comme le montre la position de l'Union européenne.A large amount of associative and cooperative experiments has arisen everywhere in Europe since the 1970s particularly in the fields of local initiatives and new “relational” services. Our framework of analysis shows these practices are better understood by a civil and solidarity-based economy perspective, emphasizing their potential of economic democratization, rather than by the usual references to third sector, social economy or non-governmental organizations. Nevertheless, since collective and public action has interacted decisively in European history to organize resistance against the utopic vision of the “market society”, the future of this solidarity-based economy appears to be closely linked to its recognition by public policies. But at the European and national levels, this still remains partial and the relevance of such an economy is a highly controversial subject as the European Union’s position demonstrates. (shrink)

Le lecteur non averti n’aura peut-être retenu de "Où atterrir ?" que le fait que son auteur semble animé de bonnes intentions, pour ainsi dire (on fermera les yeux sur le complotisme et le populisme) : la défense de l’environnement, l’accueil des migrants, l’intégration européenne, etc. À cela je voudrais opposer quelques remarques. La première est que la conception de Latour correspond tout à fait à ce qu’Ernst Cassirer appelait la pensée mythique. La pensée mythique, d’après Cassirer, ne conçoit pas (...) le monde comme constitué de choses stables, qui peuvent se manifester sous différents points de vue et à différentes occasions, mais plutôt comme un flux mouvant d’évènements liés entre eux par des qualités émotionnelles (menaçantes ou réconfortantes) et des caractères physionomiques. Ce monde obéit à des catégories de causalité, d’espace et de temps très différentes des nôtres : chaque partie contient le tout auquel elle appartient et dispose par conséquent du pouvoir causal du tout ; les différents lieux, directions ou moments sont déterminés en fonction de leur nature sacrée ou profane, menaçante ou désirable, etc. De plus, il n’y pas de différence essentielle entre le nom d’un objet et l’objet lui-même, etc. On aura constaté, à l’issue de cette note, qu’à bien des égards la pensée animiste et théologique de Latour fonctionne de la même manière. Par conséquent il faut considérer les livres de Latour comme des œuvres mythologiques, voire artistiques, qui peuvent éventuellement avoir un intérêt émotionnel ou esthétique, mais pas comme des ouvrages de sciences humaines et sociales. Je laisse à chacun le soin de juger de la qualité de ces œuvres, et du (dé)plaisir qu’elles procurent. C’est, bien sûr, tout à fait le droit de Latour d’écrire de tels livres, tant que, ce faisant, il ne fait pas montre de prétentions proprement scientifiques. Or, le problème est précisément qu’il prétend faire de la science (sociale), expliquer des phénomènes complexes et graves, et nous dire quoi faire face à eux. De ce point de vue, il faut tempérer les bonnes intentions dont je parlais, et on peut déceler une forme d’imposture voire de malhonnêteté intellectuelle dans le « pseudo-profound bullshit » que produit Latour. Ce dernier en effet, ne se contente pas de livrer un propos globalement dénué de sens, mais l’agrémente de termes et de faits scientifiques reconnus (comme le changement climatique) pour donner (faussement) l’impression qu’il fait sens. Il y a pire : même si le message de l’ouvrage est pour l’essentiel incompréhensible, le lecteur distrait gardera l’impression d’un brouillage irrémédiable des frontières entre nature et société, entre science et politique. Or ce brouillage non seulement rend incompréhensible toute notion de crise environnementale au niveau théorique, mais nuit évidemment à toute action pour y faire face au niveau politique. Ceci vaut en particulier pour le changement climatique, et les sciences qui le prennent pour objet – dont Latour préconise la politisation accrue. Or, si les sciences du climat sont avant tout politiques, plus rien ne distingue leurs énoncés de ceux des climato-négationnistes : il ne s’agit que d’énoncés également politiques en concurrence. La réalité du changement climatique d’origine anthropique peut ainsi facilement être remise en question. Et contrairement à ce qu’affirme Latour depuis qu’il prétend défendre la science, insister sur le fait que les faits scientifiques sont culturellement déterminés, et que l’objectivité scientifique dépend de processus sociaux et de négociations politiques, ne contribue pas à renforcer l’autorité de la science, au contraire. Par exemple, le scandale du climategate a miné la crédibilité des sciences du climat dans l’opinion publique américaine. Espérons donc que les recommandations de Latour ne fassent pas trop d’émules dans le grand public ou parmi les décideurs politiques – ce qui est hélas tout à fait possible étant donnée la grande notoriété dont il jouit. (shrink)

La philosophie ne se réduit pas à la pure réflexion ni à la quête d'une sagesse intemporelle. Elle est aussi invention ou création de concepts. Elle s'expose volontiers à traverser le cours des sciences, à inscrire son histoire dans le contrepoint de leurs développements. Quand il se veut ainsi passeur de savoirs, le philosophe expérimente des concepts qui filtrent des interprétations, établissent des relations inattendues, modifient des approches trop abstraites : le temps, l'infini, la matière, le cosmos. L'enquête astrophysique ou (...) les recherches sur le cerveau offrent autant d'occasions de mises en perspective propices à la pédagogie que d'invitations à reconstituer le tissu des idées qui fondent la culture et les idéaux de nos sociétés. Même s'il analyse parfois des méthodes et des paradigmes scientifiques, ce livre ne relève pas de la philosophie des sciences telle que l'Université en définit la discipline. Il entend surtout questionner les conceptions scientifiques du monde qui justifient, transforment ou bouleversent nos croyances, nos comportements et aussi nos décisions. Il témoigne que les seuls savoirs qui vaillent sont toujours déconcertants. (shrink)

La juridicisation croissante de notre vie publique et le fonctionnement de l'Etat de droit ont rendu nécessaire de reposer la question des modes de raisonnement fondant désormais les décisions judiciaires, de plus en plus importantes, de plus en plus nombreuses, qui régissent notre activité quotidienne. L'enjeu n'en est pas négligeable. Au-delà d'une vision "technologique" du droit - le droit, une technique, un outil... -, c'est aussi, et de manière peut-être plus inquiétante, une vision plus politique qui en est souvent suggérée (...) : la mort annoncée du droit comme technique autonome, capable de résister au politique - simple habillage, habile camouflage, d'une décision dont la motivation ne serait jamais - ne pourrait jamais être - mise en échec, orientée, ou commandée par les contraintes du droit. Entre positivisme et réalisme, l'oscillation risque d'être catastrophique. Entre ces deux abîmes, cet ouvrage tente d'ouvrir les voies d'une réflexion rigoureuse et scientifique sur les moyens intellectuels les plus nécessaires à l'affirmation - et à l'affermissement - de l'Etat de droit. (shrink)

The book reconstructs the history of Western ethics. The approach chosen focuses the endless dialectic of moral codes, or different kinds of ethos, moral doctrines that are preached in order to bring about a reform of existing ethos, and ethical theories that have taken shape in the context of controversies about the ethos and moral doctrines as means of justifying or reforming moral doctrines. Such dialectic is what is meant here by the phrase ‘moral traditions’, taken as a name for (...) threads of moral discourse, made in turn of other interwoven threads, including transmission of shared codes, appeals to reform of prevailing custom, rational argument about the justification of some precept on the basis of some shared general teaching or principle, and rational argument about the ultimate basis for principles and justification of authoritative teaching. That is, the approach adopted to the reading of ethical texts depends on a firm belief in the fact that philosophers hardly created any ethical doctrine out of nothing. The main point this book tries to highlight is how different philosophical theories emerged and followed each other as a result of attempts at accounting for what was going on in the world of moral traditions. Changes were propelled by controversies between different schools, and highly abstract arguments were the unintended effects of moves made by controversialists forced to transform (and occasionally to turn upside down) their own doctrines in order to face the challenge posed by other arguments. This is the reason why the book examines not only texts that already enjoy pride of place in the history of philosophy (Aristotle, Kant, Hegel), but also other texts usually treated in the histories of religions (the Bible, the Talmud, the Quran), and others considered to be much less philosophical (Plutarchus, Pufendorf). -/- 1. Plato and a response to ethical scepticism. Two different traditions of morality in VI-V century Greece are described. The birth of philosophical questioning of traditional morality and temporal and spatial variation of custom is described within the context of the v century crisis, the demise of traditional aristocratic and tyrannical rule and the birth of democracy. Two conflicting answers to the challenge are reconstructed, namely conventionalist or immoralist theories formulated by the Sophists and the eudemonist and intellectualist Socratic theory. Plato’s own reformulation of Socrates answer to the Sophists is reconstructed. His psychological views, his classification of the four cardinal virtues and his political theory are described as parts of a unitary system, culminating in an extremely realist moral ontology identifying the idea of the good with the essence of the (moral and extra-moral) world itself. -/- 2. Aristotle and the invention of practical philosophy. Aristotle’s invention of practical philosophy as a field separated from first philosophy is shown to be an implication of his break with Plato moral ultra-realism. Aristotle’s agenda in his moral works is arguably dependent on a polemical intention, namely dismantling Socratic intellectualism. The semi-inductive or virtuously circular method of practical philosophy is illustrated, starting with the received opinions of the better and wiser individuals and trying dialectically to sift what is left of mistake and inconsistence in such opinions, finally trying to correct mistakes and make the overall practical science more consistent. The chapter illustrates then the relationship of individual ethics, or ‘monastics’, with the art and the science of the pater familias, or ‘economics’, and the science of the ruler and citizen, or politics. The nature of virtues, or better, excellences of character, is discussed, highlighting the basic role of hexis, or ‘disposition’. Prudence, or better practical wisdom, is the focus of the chapter. Its relationship with bouleusis or deliberation is examined, and its autonomous status vis-à-vis theoretical knowledge is stressed. -/- 3. Diogenes and philosophy as a way of life. The chapter provides an overview of Hellenistic ethics, which almost amounts to Hellenistic schools of philosophy, in so far as ‘philosophy’ became in these centuries primarily the name for a way of life. The typical character of the Cynical movement is highlighted, that of a school of life, not a school aimed at providing any kind of intellectual training was to be provided. -/- 4. Epicurus and ethics as self-care. The peculiar character of the Epicurean school is described, a combination of a science of well-being aiming, more than at pleasure as in the popular view, at reduction of useless suffering, of unnecessary needs, and at a balanced selection of pleasures of the best and most durable kind. -/- 5. Epictetus and ethics as therapy of the passions. The various phases of Stoicism are described, and the shifting place given to ethics in the Stoic system of idea, culminating in the paradoxical view of ethics, its impossibility in principle notwithstanding, as the only truly significant and necessary part of philosophy. Cicero is treated, showing how his own synthesis of various Hellenistic trends is as a truly philosophical enterprise, deserving serious consideration after one or two centuries when he was confined to the role of literate. Epictetus is chosen as the best example of what the Stoic tradition could yield, an art of living based on sophisticated introspection, in turn aimed at making a kind of cognitive therapy possible, dismantling obnoxious passions at their root by systematically correcting false representations. -/- 6. Philo and the reconciliation of Torah and Platonism. A reconstruction of basic ideas from a few books of the Hebrew Bible is provided, starting with the Prophetic tradition and the focus on God’s mercy as the source of motivation and standard for human behaviour. Then a comparative analysis is undertaken of a parallel tradition, namely the three codifications of the Torā (Law or, better, Instruction), highlighting how a core of moral ideas may be recognized as a basis and preamble of codification of civil law, cultural practice, and regulation of ritual purity. The importance of Leviticus is stressed as the turning point when emphasis mercy, typical of the Prophetic tradition, is combined with the legal tradition, yielding the change in sensibility of the Second Temple time. Philo of Alexandria is described as one of the three leading figures – together with Rabbi Hillel and Rabbi Yeshua – at the apex the emergence of the mentioned new sensibility, gradually including mercy as an essential part of justice and establishing the starting point of both the Rabbinic and the Christian tradition. This consists precisely in the precept of one’s neighbour’s love or of the golden rule, two eventually identical precepts whose meaning is arguably more sober and sensible than the long-lasting Christian tradition deriving from John and Augustine has made us believe and no novelty vis-à-vis so-called Ancient-Testament teachings. -/- 7. Augustine and Christianity as Neo-Platonism. The first section examines the moral doctrines of so-called 'ethical Treaties' from the Talmud, a group of treaties, among which the best known is Pirqé Avot, that were left out of the six "orders" of the canon as they did not fit in any of the six groups of issues ritual or legal on which the division was based. According to Maimonides, their peculiar theme is provided by the Deòt, 'opinions', i.e., mental dispositions, that is, the translation of the Greek term hexeis and Arab akhlak (in turn providing in this language the name for ethics as such). The three topics I reconstruct are: i) the notion of Torah: The Torah is understood as the world order itself, or as the ‘Wisdom’ that existed even before creation and was ‘the tool by which the world was built’; however, the Torah is an earthly and human entity, as it was "received" by humans, and from that very moment belongs to them; ii) the relationship between love of God and love of neighbour; the treaties require us to study and practice the Torah ‘for its own sake’, that is, require us to act out of love, not out of fear or hope of reward; iii) the idea of sanctification of daily life: having disappeared with the destruction of the Temple the possibility of any conflict between liturgical service and everyday life, the latter is assumed to be in itself divine service: to give food to the poor has the same value as sacrifices in the Temple, and as an implication, the insistence become recurrent on the goodness of created things in themselves along with a polemic against ascetic currents. The conclusions drawn are: i) the moral teachings of the Talmud and those of Yeshua are, rather than similar, virtually identical; one may safely say that the precept of love and the golden rule are central ones for all Talmudic rabbis, that mercy plays an indispensable role alongside with justice, and the latter is not a different thing from one’s neighbour’s love; ii) a peculiarity of Talmud rabbis facing Yeshua is the idea of study as worship, and knowledge as a source of justice; but this is an idea of Judaism after the Temple's destruction that cannot be attributed to the Pharisees of Yeshua’s time; iii) the relation of study and practice in the Talmud parallels that between faith and deeds in Paul's epistles, that is, respectively faith or learning are a necessary and sufficient condition to be recognized as righteous , but deeds are the inevitable effect of either faith or learning. The sayings ascribed to Yeshua are examined first, yielding the conclusion that a close equivalent may be found for every saying in Talmudic literature and yet the whole is ascribed to one rabbi, with rather consistent stress on God’s mercy and unconditional forgiving as the mark of true imitation of God. Thus, Yeshua’s teaching is pure Judaism. The third section describes briefly the galaxy of Gnostic currents and Manichaeism, trying to sketch the profile of moral teachings resulting from an encounter of Asian spiritual traditions, Hellenistic lore and sparks of teachings from apocalyptic Jewish currents. The last section summarizes the turbulent history of several encounters between Christian currents and Hellenistic philosophical schools. The first one was with late Cynicism. Recent, rather controversial, literature discovered the jargon and a few topics from the Stoic-Cynical popular philosophy in a few books from the New Testament itself. This, far from proving that Rabbi Yeshua had been influenced by cynic preachers, is a proof of the necessity felt by Christian preachers to translate the original ‘Christian’ teaching into a Greek lexicon deeply impregnated with cynic terminology. The second was with Platonism, yielding the mild and temperate moral teaching of Clemens of Alexandria, teaching the sanctity of nature and the human body, the joy of moderate fruition of ‘natural’ kinds of pleasures, and the beauty of the marital life – in short, the opposite of the standard picture of Medieval Christianity. Ambrose of Milan brings about a different kind of synthesis, namely with Middle Platonism, where Stoic themes prevail. The most shocking case is Augustine, where an early Manichean education is overcome in a former phase by a synthesis of Plotinian Neo-Platonism and Christian preaching, yielding a sustained polemic with the Manicheans and rather optimistic views on life and Creation, the body and sexuality, and Hebrew-Judaic tradition not far from Clemens of Alexandria. In a later phase, occasioned by controversy on the opposite front, with such Christian currents as the Pelagians and Donatists, Augustine comes back to heavily anti-Judaic and world-denying ascetic attitudes where is earlier Manichean upbringing seems to emerge again. The tragedy of medieval Christianity will be the later Augustine’s overwhelming influence. A final section is dedicated to the monastic tradition where a curious mixture of world-denying asceticism with an astonishingly penetrating ‘science’ of introspection emerges. -/- 8. Al Farabi and the reconciliation of Islam and Platonism. The Qurān and the qadit, that is, collections of sayings ascribed to the prophet Muhammad contain a wealth of precepts and catalogues of virtues mirroring moral contents from the Jewish and the Christian traditions, among them the basic notion of imitation of the Deity, where mercy is assumed to be its basic trait. An important tradition within Islam, namely Sufism, stressed to the utmost degree the role of mercy, turning Islam into a mystic doctrine centred on retreat from the world, abandonment to God’s will, and a peaceful and fraternal attitude to our fellow-beings. A secular literary tradition originating in the Sassanid Empire, the literature of advice to the Prince had for a time a widespread influence in the newly constituted Arabic-Islamic commonwealth. In a later phase, the legacy of Hellenic philosophy made its way into the intellectual elite of the Islamic world. The first important legacy was Platonic, and the Republic became the main text for Islamic Platonism. Al-Farabi wrote an enjoyable remake of the Platonic Republic, arguing that the citizen’s virtues were the basis on which the political building needs to rest. The secular lawgiver is enlightened by the light of reason in his everyday practice of governance, but room is made for the Prophet as the voice of revealed truth that confirms and completes the rational truth that philosophy may afford. In a second phase also Aristotelian and Stoic influence were assimilated. Miskawayh’s treatise was the masterwork at the time Arabic philosophy reached its Zenith. It is a treatment of the soul’s diseases and their remedies, combining the Aristotelian doctrine of the golden mean with the Stoic doctrine of the passions and elements of Galenic medicine. Towards the eleventh-twelve centuries a war raged among theologians and philosophers, finally won by the former with disappearance of philosophy as such. The newly established mainstream, yet, was no kind of intolerant fanaticism. It drew from the work of mystic theologian Al-Ghazālī, the best heir of Sufism, teaching a tolerant and peaceful attitude to our fellow-beings and a passive attitude to destiny as an expression of the Divine will. -/- 9. Moshe ben Maimon and the reconciliation of Torah and Aristotelian ethics. The encounter between the Talmudic tradition and Hellenic philosophy had taken place a first time in Alexandria at the time of Philo but the two traditions had parted way again. In fact, the kind of Platonic Judaism founded by Philo survived only within Christianity, in the fourth Gospel and then in writings by Clemens of Alexandria. The Talmudic literature had absorbed just less striking traits from the Hellenic Philosophy, namely an idea of ethics as care of the self and a role for the education of character as propaedeutic to theoretical knowledge. In the Arabic-Islamic world, a second round started when Jewish authors writing in Arabic undertook the task to prove the full compatibility of the tradition deriving from Torah and Platonic philosophy. The culmination of this attempt is provided by Moshe ben Maimon who tried to use Aristotelian ethics as a language into which the teaching from the Pirké Avot could be translated. -/- 10. Thomas Aquinas and the reconciliation of Christian morality and Aristotelian ethics. In the first section the fresh start is described of philosophical ethics in Latin Europe at the turn of the Millennium. In a first phase, Anselm and Peter Abelard built on a Platonic and Augustinian legacy. In this phase. remarkable innovations are introduced, including Abelard’s claim of the obliging character of erring consciousness. In a second phase, the rediscovery of Nicomachean Ethics thanks to Latin translation of Arabic versions gives birth to a new wave of ethical studies, recovering the very idea of Aristotelian practical philosophy, with the potential implication of full legitimization of natural morality, i.e. ethics without Revelation. Aquinas’s ethics is a theological ethics out of which it would be vain to try to extract a self-contained philosophical ethics. His treatment of topics in philosophical ethics, yet, does not boil down to repetition of Aristotelian arguments but is rather a creative reshaping of such arguments. For example, he introduces also in the practical philosophy a first principle parallel to the principle of non-contradiction; and he also carries out a synthesis of Aristotelianism, Stoicism, and neo-Platonism. Even though it is essentially moral theology, Aquinas’s doctrine - unlike Augustine – grants full citizenship to "natural" morality, firstly by rejecting the claim that the corruption of human nature due to the original sin is so radical as to leave "pure nature" incapable of moral goodness. The doctrine is presented in a more sophisticated formulation in a few of the Quaestiones, such as De Malo and De Veritate, in the Summa contra Gentes and in the commentaries to Aristotle than in the famous Summa Theologica, but the latter work includes the only or the largest exposition of some decisive part of the theory. Thus, the Summa Theologica should be read for what it is more than criticized for not being what it was not meant to be. It was not meant to be the brilliant synthesis of all that Reason he had been able to produce with what Revelation had added about which the Neo-Thomists used to dream, but rather a manual for the training of preachers and confessors, where theoretical claims are not too demanding and a few serious tensions are left. Besides a jump between the Prima Secundae and the Secunda Secundae, being the former an essay in virtue theory and the latter a handbook for confessors, the most serious tension is perhaps the one between the ethics of right reason presented in most of Ia-IIae and the eudemonistic ethics developed in quaestiones 1-5 of the same part; the alternative ethical theory which also may be found in Augustine, the Stoic view of a cosmic reason eventually coincident with the moral law, was believed by Anselm (followed by John Duns Scotus and William of Ockham) to be incompatible with eudemonism. It is questionable whether Thomas could reduce the tension proving that it is just an apparent tension, in so far as the right reason and bliss derived from knowledge of God tend to coincide, but this is just a conjecture. Thomas’s ethics is a virtue ethic, not a law-based one, and moral judgment focuses on the virtues, particularly charity, not on the commandments and even less on absolute prohibitions; Thomas, however, would not have considered a drastic alternative between law and the virtues such as the one which has been advanced in late twentieth-century philosophy to be justified. Nonetheless, when it discusses ‘special’ virtues, it ceases to be an ethics of virtue and becomes a disappointing and often contradictory discussion of legal and illegal acts. Such a discussion takes most of the time ‘reasonable’ middle positions on controversial issues but not the alternative approach that Aristotelianism would have made possible; even when some occasional Aristotelian claim shows up, such as money’s barrenness as a reason against usury, this seems to be made by an author who apparently ignores the Aristotelian Thomas of the Prima Secundae. It is an ethic of human autonomy which recognizes the binding character of the individual conscience and, potentially, even a duty to disobey unjust laws. It is true that what Thomas writes in his discussion of death penalty and persecution of heretics is simply disgusting, and yet we should blame Thomas the man, not Thomist ethical theory. Finally, Thomas’s ethics is not ethical ‘absolutism’, as both traditionalist Catholic theologians and secularist enemies of dogmatic morality tend to believe. It is instead an ethic of prudential judgment. Exceptions to this approach – or better results of logical fallacies – are such claims as the absolute character of negative precepts and of the existence of "intrinsically evil acts", claims that simply cease to make sense in the light of Thomas’s own distinction between human act and natural act, carrying consequences Thomas did not live long enough to draw or was not consistent enough to dare to draw. -/- 11. Francisco de Vitoria and casuistry. The first topic illustrated is the discussion about the notion of pura natura, namely the human condition after the original sin and before divine revelation. The core notion was already there in Aquinas but was later developed by Caietanus (Thomas de Vio) with a number of interesting implications: firstly a view of human nature as such much more positive than Augustine’s and his followers’ view, including both Calvinists and Jansenists; secondly, the implication that the philosopher’s morality, as opposed to the Christian’s morality, is a quite respectable kind of morality; thirdly, that theocracy and prosecution of the unfaithful lacked justification, with more far-fetching consequences than Aquinas himself had dared to draw. The second topic is casuistry, a new name for a comparatively older way of thinking, which was already there in late Stoicism and Cicero as well as in the Talmudic literature. This is an approach aimed at yielding probable enough solutions for doubtful cases even in absence of completely safe staring points. The genre developed from medieval reference books for confessors and became by the sixteenth-century a sophisticated tool-box for dealing with various fields of applied ethics. Francisco Vitoria, the main authority of Baroque Scholasticism, was a controversial figure, among the proponents of the new discipline of casuistry and a consistent proponent of more separation between the religious and the civil authority, stricter limits to the legitimacy of war, innate rights of non-Christian nations in the New World based on the notion of pura natura, providing a standard of ‘natural’ goodness, previous to revelation, on which the Indian nations were judged to live in a naturally good condition, provided with the institutions of family, justice, and religion had accordingly a right to full respect by Christian sovereigns. Bartolomé de Las Casas, arguing along similar lines, was the leader of a historical battle in defence of the rights of the Indios. -/- 12. Michel de Montaigne and the art of living. A short description of one of the Renaissance Phyrronism, one of the classical philosophies revived in the fifteenth and sixteenth century. Montaigne combines the sceptical epistemology with an understanding of ethics – indeed of philosophy as a whole – in terms of an art of living inspired by two basic ideas, sagesse, that is, practical wisdom as the only kind of rationality available after theology, science, and tradition have declared bankrupt, and an aesthetic ideal of self-transformation through the art of writing and introspection. -/- 13. Pierre Nicole and neo-Augustinianism. The chapter illustrates first the vicissitudes of Augustinianism newly born after the late medieval triumph of Thomist Aristotelianism in the alternative Protestant and Catholic versions processed by the Calvinists and the Jansenists. Then it illustrates the doctrines of Pierre Nicole, Blaise Pascal’s best disciple, on the impossibility of introspection, on the ubiquity of self-deception, on the incurably evil character of the passion of love, and on the two moralities, the one of the man of the world, the morality of honesty which is indispensable for granting peace and order but devoid of any true value for eternal salvation, since the same external behaviour may be prompted by opposite motivations, and the morality of charity, the only true one but also useless to society. The third topic is Pierre Malebranche’s view of self-deception as a ubiquitous phenomenon accounting for human action and responsibility and his reformulated theory of self-love, no less ubiquitous than for Nicole and yet not as incurably evil, given the distinction between morally indifferent and even necessary amour de soi and vicious amour proper, a distinction on which the whole of Rousseau’s moral and political theory rests. -/- 14. Samuel von Pufendorf and the new science of morality. The chapter is dedicated to the discovery of the idea of a ‘new moral science’. Hugo Grotius is discussed first highlighting the real character of his project, much closer to the Thomist idea of a natural law accessible to non-corrupted human reason when human beings are living in a state of pura natura. Then Hobbes’s combination of scepticism, voluntarism, and conventionalism is described and both the continuity with Grotius’s new science, in the search for non-revealed rational morality, and the break with him, in the adoption of voluntarism and refusal of an intellectualist view of natural law, are illustrated. Pufendorf’s work is illustrated as a synthesis of the two previous attempts and the – up to Schneewind underestimated – paradigmatic example of the new science of morality. -/- 15. Richard Cumberland and consequentialist voluntarism. The chapter gives an overview of eighteenth-century Anglican ethics, noticing how the Cambridge tradition gave special weight to natural theology as opposed to positive or revealed theology – and how two Cambridge fellows, John Gay and Thomas Brown, elaborated on Cumberland’s (and Malebranche’s, as well as Leibniz’s) strategy for finding a third way between intellectualist view and voluntarist view of the laws of nature. The result of their elaboration was a kind of a rational-choice account of the origins of natural laws, where a law-giver God chooses among a number possible sets of laws on a maximizing criterion, and God’s maximandum is happiness for his creatures. The chapter notices also how such a solution aimed at solving at once the problem of evil and that of the foundation of moral obligation by proving how God’s choice was justified as far as it was the one minimising the amount of suffering in the world. 16. Richard Price and intuitionism. The chapter describes first the doctrines of the Cambridge Platonists, an example of hyper-rationalist reaction to Calvinism. Secondly it describes the sophisticated and universally ignored – from Sidgwick to Anscombe –version of what was later labelled ‘ethical intuitionism’ – showing how it escapes familiar objections and misrepresentations of intuitionism – from Mill to Rawls – in grounding its argument on transcendental arguments while carefully avoiding recourse to introspection and psychological evidence, which has been taken as a too easy target by critics of intuitionism. Thirdly, the chapter discusses Whewell’s ‘philosophy of morality’, as opposed to ‘systematic morality’, not unlike Kant’s distinction between a pure and an empirical moral philosophy. Whewell worked out a systematization of traditional normative ethics as a first step before its rational justification; he believed that the point in the philosophy of morality is justifying a few rational truths about the structure of morality such as to rule hedonism, eudemonism, and consequentialism; yet a system of positive morality cannot be derived solely from such rational truths but requires consideration of the ongoing dialectics between idea and fact in historically given moralities. Whewell’s intuitionism turns out closer to Kantian ethics than commentators have made us believe until now, and quite different from what Sidgwick meant by intuitionism. -/- 17. Adam Smith and the morality of role-switch. The chapter describes first, Hutcheson’s attempt at basing the ‘new science’ of natural law on different bedrock than Pufendorf and the English Platonists, namely a moral sense, a faculty whose existence is assumed to be proved on an empirical basis. The second step is a reconstruction of Hume’s rejoinder in terms of a new science of man including morality on an ‘experimental’ basis, that is, a ‘Newtonian’ hypothetical-deductive approach, distinguished from Hutcheson’s allegedly uncritical descriptive approach to human nature. The third step is a reconstruction of Adam Smith theory of morality understood as emerging from a spontaneous interplay of exchanges of situations (the most basic meaning of the word ‘sympathy’ as construed by this author). -/- 18. Jeremy Bentham and utilitarianism. The bulk of the chapter is dedicated to the doctrines of Jeremy Bentham. The Enlightenment spirit that suggested the idea of a new morality, free from religion, is illustrated. The notion of utility is illustrated as well as the subsequent formulations of the principle of utility. The idea of felicific calculus is discussed, showing how its inner difficulties prompted several reformulations of the principle of utility in order to avoid undesirable implications of proposed formulations. The role of the thesis of spontaneous convergence between interest and duty is discussed, showing how it left numberless questions open, and the distinction between the virtues of prudence, justice and beneficence is described as a way out of the deadlocks of classical utilitarianism. After Bentham, Mill’s reformed utilitarianism is reconstructed, showing how it is a kind of mixed system – as closer to common sense as it gives up Bentham’s claims to consistency and simplicity – resulting as unintended consequences from the controversies in which Mill was too keen to engage. The hidden agenda of the controversy between Utilitarianism and Intuitionism, going beyond the image of the battle between Prejudice and Reason, is described, showing how both competing philosophical outlooks turn out to be more research programs than self-contained doctrinal bodies, and such programs appear to be implemented, and indeed radically transformed while in progress thanks to their enemies no less than to their supporters. -/- 19. Immanuel Kant, practical reason and judgment. The chapter argues that Kant took from Moses Mendelssohn the idea of a distinction between geometry of morals and a practical ethic. He was drastically misunderstood by his followers precisely on this point. He had learned from the sceptics and the Jansenists the lesson that men are prompted to act by deceptive ends, and he was aware that human actions are also empirical phenomena, where laws like the laws of Nature may be detected. His practical ethics made room for judgment as a holistic procedure for assessing the saliency of relevant moral qualities in one given situation; this procedure yields the same results as the geometry of morals does for abstract cases but does so immediately and without balancing conflicting duties with each other, since what makes for the salient quality of a situation is perceived from the very beginning. Kant's practical philosophy is richer than the received image, making room for an ‘empirical moral philosophy’ or moral anthropology including treatment of commerce, needs, value and price, happiness and well-being; the overall social theory and philosophy of history is less different from Adam Smith's than the received image makes believe; the paradox of happiness is central to Kant's philosophy; a distinction between happiness and well-being is clearly drawn; the distinction plays a basic role in establishing a link between the economic and the moral life. -/- 20. Georg Wilhelm Friedrich Hegel and the critique of abstract universalism. The chapter describes first the Romantic movement and the implications some of its concerns, rescuing passions, community, tradition, the individual as the bearer of a unique destiny, and the longing for organic unity between the individual, mankind and nature. Hegel’s contribution is discussed then, highlighting how, on the one hand, he shared a number of these concerns and on the other he had more rationalist leanings. The notion of morality is the pivotal point of the reconstruction, highlighting how Hegel construes this notion as a key to his own diagnosis of the malaise of modernity – the separation of individual and Gemeinschaft – and how his attack on Kant turns around this very idea. -/- 21. Friedrich Nietzsche against Christianity and the Enlightenment. The chapter illustrates first the idea of deconstruction of the back-world of values. Nietzsche claims to be legitimate heir of the French moralists, Leibniz, Kant and Hegel, in so far as he allegedly carries out to its deepest implications their discovery of what lies behind traditional naïve belief in the existence of an objective realm of values just waiting for description by the philosopher. The two exemplars form which genealogy draws inspiration are the classical philologist’s historical reconstructions of lost meanings and the chemist’s decomposition of elements. Then the genealogy of the notions of good and evil carried out in the first dissertation of Genealogy of morals is illustrated with its paradoxical conclusion that will to power is in fact the only ‘genuine’ kind of goodness. The third point illustrated is the dialectic of ascetism and self-realization with its ambiguous outcome. The suggested interpretation of such outcome is that Nietzsche’s normative ethics is a kind of virtue ethics taking an aesthetic ideal as a normative standard -/- 22. George Edward Moore and ideal utilitarianism. The chapter discusses the ideas of common sense and common-sense morality in Sidgwick. I argue that, far from aiming at overcoming common-sense morality, Sidgwick aimed purposely at grounding a consist code of morality by methods allegedly taken from the natural sciences to reach, also in ethics, the same kind of “mature” knowledge as in the natural sciences. His whole polemics with intuitionism was vitiated by the a priori assumption that the widespread ethos of the educated part of humankind, not the theories of the intuitionist philosophers, was what was worth considering as the expression of intuitionist ethics. In spite of a naïve positivist starting-point, Sidgwick was encouraged by his own approach in exploring the fruitfulness of coherentist methods for normative ethics. Thus, Sidgwick left an ambivalent legacy to twentieth-century ethics: the dogmatic idea of a “new” morality of a consequentialist kind, and the fruitful idea that we can argue rationally in normative ethics albeit without shared foundations. Then it reconstructs the background of ideas, concerns and intentions out of which Moore’s early essays, the preliminary version, and then the final version of Principia Ethica originated. I stress the role of religious concerns, as well as that of the Idealist legacy. I argue that PE is more a patchwork of rather diverging contributions than a unitary work, not to say the paradigm of a new school in Ethics. I add a comparison with Rashdall’s almost contemporary ethical work, suggesting that the latter defends the same general claims in a different way, one that manages to pave decisive objections in a more plausible way. I end by suggesting that the emergence of Analytic Ethics was a more ambiguous phenomenon than the received view would make us believe, and that the wheat (or some other gluten-free grain) of this tradition, that is, what logic can do for philosophy, should be separated from the chaff, that is, the confused and mutually incompatible legacies of Utilitarianism and Idealism. -/- 23. Edmund Husserl and the a-priori of action. The chapter illustrates first the idea of phenomenology and the Husserl’s project of a phenomenological ethic as illustrated in his 1908-1914 lectures. The key idea is dismissing psychology and trying to ground a new science of the a priori of action, within which a more restricted field of inquiry will be the science of right actions. Then the chapter illustrates the criticism of modern moral philosophy carried out in the 1920 lectures, where the main target is naturalism, understood in the Kantian meaning of primacy of common sense. The third point illustrate is Adolph Reinach’s theory of social acts as a key the grounding of norms, a view that basically sketches the very ideas ‘discovered’ later by Clarence I. Lewis, John Searle, Karl-Otto Apel and Jürgen Habermas. A final section is dedicated to Nicolai Hartman, who always refused to define himself a phenomenologist and yet developed a more articulated and detailed theory of ‘values’ – with surprising affinities with George E. Moore - than philosophers such as Max Scheler who claimed to Husserl’s legitimate heirs. -/- 24. Bertrand Russell and non-cognitivism. The chapter reconstructs first the discussion after Moore. The naturalistic-fallacy argument was widely accepted but twisted to prove instead that the intuitive character of the definition of ‘good’, its non-cognitive meaning, in a first phase identified with ‘emotive’ meaning. Alfred Julius Ayer is indicated as a typical proponent of such non-cognitivist meta-ethics. More detailed discussion is dedicated to Bertrand Russell’s ethics, a more nuanced and sophisticated doctrine, arguing that non-cognitivism does not condemn morality to arbitrariness and that the project of a rational normative ethics is still possible, heading finally to the justification of a kind of non-hedonist utilitarianism. Stevenson’s theory, another moderate version of emotivism is discussed at some length, showing how the author comes close to the discovery of the role of a pragmatic dimension of language as a basis for ethical argument. Last of all, the discussion from the Forties about Hume’s law is described, mentioning Karl Popper’s argument and Richard Hare’s early non-cognitivist but non-emotivist doctrine named prescriptivism. -/- 25. Elizabeth Anscombe and the revival of virtue ethics. The chapter discusses the three theses defended by Anscombe in 'Modern Moral Philosophy'. I argue that: a) her answer to the question "why should I be moral?" requires a solution of the problem of theodicy, and ignores any attempts to save the moral point of view without recourse to divine retribution; b) her notion of divine law is an odd one more neo-Augustinian than Biblical or Scholastic; c) her image of Kantian ethics and intuitionism is the impoverished image manufactured by consequentialist opponents for polemical purposes and that she seems strangely accept it; d) the difficulty of identifying the "relevant descriptions" of acts is not an argument in favour of an ethics of virtue and against consequentialism or Kantian ethics, and indeed the role of judgment in the latter is a response to the difficulties raised by the case of judgment concerning future action. A short look at further developments in the neo-naturalist current is given trough a reconstruction of Philippa Foot’s and Peter Geach’s critiques to the naturalist-fallacy argument and Alasdair MacIntyre’s grand reconstruction of the origins and allegedly unavoidable failure of the Enlightenment project of an autonomous ethic. -/- 26. Richard Hare and neo-Utilitarianism. The chapter addresses the issue of the complex process of self-transformation Utilitarianism underwent after Sidgwick’s and Moore’s fatal criticism and the unexpected Phoenix-like process of rebirth of a doctrine definitely refuted. A glimpse at this uproarious process is given through two examples. The first is Roy Harrod Wittgensteinian transformation of Utilitarianism in pure normative ethics depurated from hedonism as well as from whatsoever theory of the good. This results in preference utilitarianism combined with a ‘Kantian’ version of rule utilitarianism. The second is Richard Hare’s two-level preference utilitarianism where act utilitarianism plays the function of eventual rational justification of moral judgments and rule-utilitarianism that of action-guiding practical device. -/- 27. Hans-Georg Gadamer and rehabilitation of practical philosophy. The post-war rediscovery of ethics by many German thinkers and its culmination in the Sixties in the movement named ‘Rehabilitation of practical philosophy’ is described. Among the actors of such rehabilitation there were a few of Heidegger’s most brilliant disciples, and Hans-Georg Gadamer is chosen as a paradigmatic example. His reading of Aristotle’s lesson I reconstructed, starting with Heidegger’s lesson but then subtly subverting its outcome thanks to the recovery of the central role of the notion of phronesis. -/- 28. Karl-Otto Apel and the revival of Kantian ethics. Parallel to the neo-Aristotelian trend, there was in the Rehabilitation of practical philosophy a Kantian current. This started, instead than the rehabilitation of prudence, with the discovery of the pragmatic dimension of language carried out by Charles Peirce and the Oxford linguistic philosophy. On this basis, Karl-Otto Apel singled out as the decisive proponent of the linguistic and Kantian turn in German-speaking ethics, worked out the performative-contradiction argument while claiming that this was able to provide a new rational and universal basis for normative ethics. An examination of his argument is some detail is offered, followed by a more cursory reconstruction of Jürgen Habermas’s elaboration on Apel’s theory. -/- 29. John Rawls and public ethics as applied ethics. Rawls’s distinction between a “political” and a “metaphysical” approach to one central part of ethical theory, namely the theory of justice, is interpreted as a formulation of the same basic idea at the root of both the principles approach and neo-casuistry, both discussed in the following chapter, namely that it is possible to reach an agreement concerning positive moral judgments even though the discussion is still open – and in Rawls’ view never will be close – on the basic criteria for judgment. -/- 30. Beauchamp and Childress and bioethics as applied ethics. The chapter presents the revolution of applied ethics while stressing its methodological novelty, exemplified primarily by Beauchamp and Childress principles approach and then by Jonsen and Toulmin’s new casuistry. -/- . (shrink)

Revient-il à l'anthropologue de décider de la qualité «indigène» d'un individu ou d'une collectivité, ou encore des limites du territoire qui lui est attribué (ou reconnu) par l'État? En termes épistémologiques et éthiques, s'agit-il d'une tâche qui lui incombe? L'objectif de ce texte est de discuter la manière dont ces questions se posent aux anthropologues brésiliens, dans le contexte actuel. Partagé entre les discours indianiste et indigéniste, entre romantisme et médiation politique, l'anthropologue cherche à définir une posture appropriée en (...) situation d'expertise (à distinguer de la situation ethnographique), qui puisse sauvegarder la qualité scientifique de son travail, tout en répondant aux attentes et aux demandes propres à ce contexte. (shrink)

Le propos de ce texte est d’interroger quelques-unes des mises en discours de la notion de risque appliquée à l’enfant, afin de soulever les questions éthiques trop souvent laissées dans l’ombre et néanmoins inhérentes à ces discours. Les auteurs analysent principalement ceux qui proviennent de la psychologie, de la démographie et de la sociologie de la famille à propos de l’impact des désunions conjugales sur le destin des enfants. Cela afin de démontrer l’extrême polysémie de la notion de risque (...) et d’interroger les effets stigmatisants du recours abusif à cette notion du côté des interventions publiques. (shrink)

Diderot s’est passionné toute sa vie pour les questions musicales. C’est à travers elles que cet article traite du thème de la « perception des rapports » dans l’esthétique diderotienne. Le trait saillant des « Principes généraux d’acoustique » (1748) est le refus de distinguer un point de vue strictement scientifique et esthétiquement neutre, et un point de vue proprement esthétique. Dans les pas du Descartes de l’Abrégé de musique, et dans une discussion serrée avec le père André, (...) Diderot soutient une thèse que l’on pourrait qualifier d’empirico-malebranchienne. Si, sur le modèle de l’optique cartésienne, Diderot soutient que l’oreille perçoit les consonances et le beau musical selon une sorte de trigonométrie naturelle, il refuse de l’appuyer sur l’action directe d’une puissance supérieure à l’esprit, comme chez l’auteur de De la recherche de la vérité. La « perception des rapports » est au contraire fondée sur une conception empiriste du nombre : c’est dans l’expérience du dénombrement, et par le biais des sens, que nous connaissons le nombre. La conception des « corps harmoniques », développée dans la « Lettre à Mlle *** », permet d’associer la réalité des rapports des nombres, leur rationalité et le plaisir des corps – sans faire appel à une raison universelle sur le modèle malebranchien. (shrink)

La réglementation européenne prévoit une évaluation des risques par les entreprises qui souhaitent (continuer de) produire et mettre sur le marché des pesticides et des substances chimiques industrielles. Cette information est produite par les industriels eux-mêmes et soumise à une évaluation par les agences nationales et européennes qui sont responsables de la mise en œuvre de ces réglementations (en France, l'ANSES , en Europe, l'EFSA et respectivement l'ECHA ). L'accès à ces informations soumises par les industriels et analysées par les (...) agences est essentiel pour s'assurer de la meilleure qualité de l'évaluation de ces risques. Les conséquences des évaluations du risque chimique touchent potentiellement des parties importantes de la population, car de nombreuses substances chimiques sont présentes dans nos vies. Il est donc important d'être capable d'assurer, par une veille collective, que ces évaluations soient réalisées de la meilleure manière possible et sur la base de données et méthodes scientifiques vérifiables. L'accès à l'information est fondé sur des principes généraux de transparence et de responsabilité des administrations de manière à faciliter la participation du public au processus démocratique et au contrôle des activités qui les concernent directement. Limiter l'accès à l'information revient à donner le pouvoir à certains acteurs d'influencer ces évaluations et pas à d'autres. Des questions de contrôle démocratique, d'équité et de justice évidentes se posent si l'exercice de ce pouvoir est d'une part donné aux acteurs industriels qui deviennent juges et parties (leur activité doit être régulée sur la base des informations qu'ils produisent eux-mêmes) et est d'autre part rendu difficile voire refusé aux acteurs de la société civile qui peuvent subir les effets des substances chimiques. Malheureusement aujourd'hui, différents facteurs restreignent l'effectivité du droit à l'information environnementale sur les risques chimiques et facilitent dans certains cas une telle injustice : * l'éclatement et le manque de lisibilité des textes encadrant cet accès à l'information, * les limitations juridiques au principe de liberté d'information qui ont été intégrés dans ces mêmes textes afin de défendre les intérêts des industriels, * les réticences administratives et la difficulté pratique des procédures et des recours, * et enfin les limitations pratiques à la compréhension et à l'utilité des données. (shrink)

La mondialisation est un des traits dominants de la société internationale contemporaine. Mais alors que celle-ci se traduit par une interdépendance et une interpénétration à un niveau global de fonctions traditionnellement locales, la société internationale demeure encore principalement organisée autour des Etats souverains et de leurs prérogatives territorialement limitées, restreignant d'autant la portée de toutes actions et décisions collectives. Le concept de bien commun pourrait être un moyen de cristalliser les conditions de légitimité indispensable à toute action collective et (...) à toute décision globale. Mais comment transposer ce concept de bien commun dans le cadre des relations internationales? Quelle acception peut avoir un tel concept dans les différents domaines des relations internationales? Quelles initiatives institutionnelles récentes est-il possible d'observer en la matière? Autant de questions auxquelles cet ouvrage tente d'apporter un nouvel éclairage et d'offrir des pistes d'action concrète de réflexion. (shrink)

Hélène Landemore ,Aude Bandini | : Cet article présente les bases d’un argument épistémique en faveur de la démocratie définie comme procédure de décision collective. Il explore également les implications d’un tel argument épistémique par rapport à d’autres justifications établies de la démocratie, par rapport aux explications scientifiques de ses succès empiriques, et en termes de politiques publiques à mener. En ce qui concerne l’argument épistémique proprement dit, il repose sur le concept de « raison démocratique », autrement dit (...) l’intelligence collective des individus dans le domaine politique, et propose, de manière contre-intuitive, que la raison démocratique est davantage tributaire de la diversitécognitive des individus qui prennent par aux décisions que de leurs aptitudes personnelles. Généralement, l’argument de la raison démocratique complète les arguments procéduraux basés sur l’équité et l’égalité pour offrir une explication fonctionnaliste complète de la démocratie. Pour finir, cet article défend l’idée de réformes institutionnelles favorisant la participation citoyenne dans le processus de prise de décision collective. | : This paper presents the foundations of a systematic epistemic case for democracy as a collective decision-rule and explores the implications of this epistemic claim for normative justifications of democracy, scientific explanations of its empirical success, and policy reforms. As far as the epistemic case is concerned, the paper proposes an account based on the concept of “democratic reason,” or the collective intelligence of the people in politics. The paper argues that, counter-intuitively, democratic reason is more a function of the cognitive diversity of the individuals taking part in the decision than of their individual ability. As an account of democracy’s epistemic benefits, the argument from democratic reason supplements procedural accounts based on fairness and equality to provide a complete functionalist explanation of democracy. Finally, the argument supports policy reforms increasing citizens’ participation in the collective decision-process. (shrink)

Dans cet essai, je compte me concentrer sur certains aspects épistémologiques de l’expertise car le risque engendre de nouveaux et difficiles défis dans ce domaine. Ma question sera d’identifier et de circonscrire des facteurs qui diminuent la confiance qu’un agent cognitif pourrait avoir envers un expert et ce, en contexte de risque. Ceci n’exclut bien sûr pas que d’autres aspects (par exemple sociaux et politiques) soient importants et je renvoie le lecteur à la vaste littérature sur le sujet. De (...) manière concrète, je mettrai en évidence comment la question du risque accentue le problème du rôle des valeurs contextuelles en épistémologie. Pour ce faire, dans la première section, je compte brièvement expliquer comment l’expertise scientifique implique une forme aigüe du problème de la connaissance par témoignage. Dans la deuxième section, j’exposerai comment la notion de risque introduit le problème des valeurs non-épistémiques en science et ce, de deux façons : par l’évaluation et la valorisation. La troisième section sera consacrée à exposer quelques approches pour sauvegarder l’intégrité et la crédibilité de l’expertise scientifique en contexte de risque. (shrink)

" Que reste-t-il de l'Etat? ". " Pas grand-chose " serait-on tenté de dire, tant on ne cesse de répéter que l'Etat est " en crise " et qu'il est entré dans un " processus de désintégration ". Certes, il existe d'évidents mouvements d'émiettement des compétences autrefois concentrées au niveau de l'Etat central. Elles sont redistribuées au profit, d'un côté, d'organisations mondiales ou européennes, supra- et inter-étatiques, de l'autre, d'entités publiques subétatiques comme, en Belgique, les Communautés et Les Régions. Certes, (...) on assiste aussi à des mouvements tangibles de retrait de l'Etat dans la gestion collective de pans importants d'activités sociales, que ce soit au profit du " marché ", de la " science " ou de la " société civile ". Mais mesure-t-on bien l'ampleur et la nature de ces processus et est-on sûr qu'ils ne sont pas compensés par d'autres qui iraient dans le sens d'un redéploiement de l'Etat? C'est à l'analyse de ces différents mouvements de repli, de redéploiement et de continuation de l'action de l'Etat dans la société actuelle qu'est consacré le présent ouvrage. Au départ de la question : " Où en est l'Etat aujourd'hui? ", cet ouvrage collectif, issu d'un congrès de politologues qui s'est tenu à l'Université Libre de Bruxelles en 2002, traite de l'avenir du mode institutionnel par lequel les êtres humains ont entendu assurer, pendant des siècles en Occident, la production de cadres communs à leur existence individuelle et collective. (shrink)

Naguère suspecte, voire rejetée, l'histoire du temps présent a pris aujourd'hui une place sans commune mesure dans l'espace public comme à l'Université - avec l'explosion du nombre d'étudiants en cette matière. A cela, plusieurs raisons : la mémoire et le patrimoine ont envahi l'espace public et scientifique ; le témoignage a pris l'allure d'un impératif social et moral ; la justice temporelle s'est muée en tribunal de l'histoire pour juger de crimes politiques vieux de plusieurs décennies mais dont l'après-coup (...) continue de cheminer dans notre présent. Une évidence, dira-t-on. Mais mesure-t-on pour autant le revirement qui se joue ici? Car le passé n'est plus cet ensemble de traditions à respecter, d'héritages à transmettre, de connaissances à élaborer ni de morts à commémorer ; c'est un constant «travail» de deuil ou de mémoire à entreprendre, tant s'est enracinée l'idée que si le passé doit être arraché des limbes de l'oubli, seuls des dispositifs publics ou privés peuvent l'en exhumer, avec ou sans l'aide de l'historien. Tel est le «présentisme» : devenu un problème à résoudre, et désormais un champ de l'action publique, le passé - et singulièrement le passé proche, celui des dernières catastrophes en date - n'est pas oublié, il est constamment mobilisé et reformulé selon les urgences du jour. L'exigence de vérité propre à la démarche historique s'est muée en exigence sociale de reconnaissance, en politiques de réparation, en discours d'excuses à l'égard des victimes. La question de la contemporanéité n'est pas nouvelle : elle s'est posée à travers les âges, mais Henry Rousso prend la mesure de sa profonde transformation au cours des deux grands après-guerres du XXe siècle et définit ses enjeux fondamentaux : comment écrire une histoire en train de se faire? Comment mettre à distance la proximité apparente? Comment se battre sur deux fronts à la fois - celui de l'histoire et celui de la mémoire, celui d'un présent que l'on ne veut pas voir passer et celui d'un passé qui revient hanter le présent? La nouvelle histoire du contemporain, toute entière inscrite dans cette tension, est plus que jamais marquée par l'incertitude, l'instabilité et l'inachèvement. (shrink)

RESUMENEl artículo analiza el papel desempeñado por los argumentos de pendiente resbaladiza en los debates prácticos. Por un lado, estos argumentos suelen ejemplificar una forma d razonamiento imperfecto o paradójico. De hecho, la Filosofía clásica griega ya identificó las principales dificultades del sorites, el argumento del «montón». Por otro lado, la pendiente resbaladiza llama de nuevo la atención de la Filosofía contemporánea, ya que ocupa un lugar destacado en determinadas cuestiones morales, como pueden ser la eutanasia, los límites de la (...) investigación biomédica, o las posibles consecuencias de la intervención humana sobre el medio ambiente natural y sobe otras especies, no humanas. De esta forma, la Ética aplicada examina los riesgos y efecto son deseables de decisiones que, el comienzo, eran o parecían perfectamente aceptables, y lo hace así a pesar de que la metáfora de la pendiente resbaladiza no pueda aportar suficientes evidencias para frenar aquellas decisiones que comportan riesgos. Aun así, la pendiente sirve para expresar el peligro, la tragedia, los efectos negativos que amenazarían nuestra existencia, o la de las generaciones futuras. Por lo tanto, imágenes como la «caja de Pandora», la «ruptura de los diques», el «alud», no solo transmiten que algunas acciones pueden poner en riesgo la vida sino que, además, ilustran el uso práctico de los argumentos imperfectos.PALABRAS CLAVEpendiente resbaladiza, argumentación práctica, Ética aplicada.ABSTRACTThe article would analyze the role of the slippery-slope arguments in practical debates. On the one hand, they usually exemplify the imperfect, paradoxical reasoning; in fact, the ancient Greek Philosophy already identified the central flaws of the sorites, the «heap» argument. On the other hand, the metaphor of the slippery-slope draws again the attention of contemporary Philosophy, since it has a central part in some ethical issues, as happens with questions like euthanasia, the limits of biomedical research, and the possible consequences of the human action on the natural environment, and on non-humans. So, applied Ethics considers risks and undesirable effects of decisions that, at the very beginning, are, or seem acceptable, in spite of the fact that the slippery-slope could not allege enough evidences to prevent from this risky decision. However, it expresses how danger, tragedy, negative outcome would intrude in our existence, or in the existence of the next generations. Therefore, images like the «Pandora’s box», the «broken docks», the «avalanche», etc, not only suggest that some actions could definitively endanger life, but they illustrate the practical use of imperfect arguments.KEY WORDSslippery- slope, practical argumentation, applied Ethics. (shrink)

One of the most influential studies in all expertise research is de Groot’s (1946) study of chess players, which suggested that pattern recognition, rather than search, was the key determinant of expertise. Many changes have occurred in the chess world since de Groot’s study, leading some authors to argue that the cognitive mechanisms underlying expertise have also changed. We decided to replicate de Groot’s study to empirically test these claims and to examine whether the trends in the (...) data have changed over time. Six Grandmasters, five International Masters, six Experts, and five Class A players completed the think-aloud procedure for two chess positions. Findings indicate that Grandmasters and International Masters search more quickly than Experts and Class A players, and that both groups today search substantially faster than players in previous studies. The findings, however, support de Groot’s overall conclusions and are consistent with predictions made by pattern recognition models. (shrink)

Le désir raisonnant ou, si l’on préfère, l’intellect désirant constitue un point d’ancrage crucial pour toute discussion se rapportant à la vie pratique. D’un point de vue à la fois historique et philosophique, l’apport d’Aristote représente non seulement une systématisation élaborée de cette question relative au principe de l’action morale, mais la position théorique qu’il défend demeure une référence pertinente et pose encore de nos jours un défi d’interprétation. Dans la longue série d’études consacrées à ce thème depuis les (...) tout premiers commentateurs aristotéliciens, il faut désormais compter celles qui furent présentées «lors d’une série de réunions de travail de professeurs de philosophie de l’Académie de Versailles», et que réunit Jean-Yves Chateau dans ce recueil. L’importance du livre VI pour la compréhension globale de l’éthique et de la philosophie d’Aristote est décisive, comme le souligne Chateau dans la présentation initiale de l’ouvrage: «Si nous ne le possédions pas [le livre VI], l’intelligibilité de sa pensée [d’Aristote] serait compromise ou très largement indéterminée [...]». Constituant l’un des trois livres communs à l’Éthique à Nicomaque et à l’Éthique à Eudème, le livre VI propose avant tout des éléments essentiels aux questions relatives à la coexistence de l’intellect et de l’agir moral. Le caractère bien délimité du thème du recueil rend possible une discussion à la fois élaborée et exhaustive. (shrink)

Les décisions politiques sur les risques environnementaux complexes font fréquemment intervenir des éléments scientifiques contestés. Il n’y a généralement pas de « faits » qui conduisent à une politique correcte unique. Les éléments de preuve qui sont intégrés dans les avis scientifiques destinés à une décision politique nécessitent une évaluation de leur qualité. En 2003, l’Agence néerlandaise d’évaluation environnementale a adopté une méthode standardisée, désignée sous le nom de « guide », dans le cadre de laquelle les principaux aspects (...) de la production et de l’utilisation des connaissances sont présentés grâce à une liste de contrôle visant à l’évaluation et à la communication des incertitudes. Dans cet article, nous présentons des résultats de l’application de ce guide à la controverse sur les risques des particules en suspension. La délibération active sur l’incertitude dans un contexte d’expertise entraîne un processus d’apprentissage commun entre les experts et les décideurs politiques, ce qui conduit à une meilleure prise de conscience du phénomène d’incertitude et de ses implications politiques.Policy decisions on complex environmental risks often involve disputed science. Typically, there are no “ facts” to support a single unequivocally correct policy. The evidence provided in scientific studies for policy-making decisions requires high-quality assessment. In 2003, the Netherlands Environmental Assessment Agency adopted a standardized method, referred to as “guidelines”, whereby key quality aspects of knowledge production and use are presented in the form of a checklist for uncertainty assessments and communication. In this article, we present the outcomes of applying the guidelines in controversies on the risks of ambient particulate matter. In the policy–advisory context, active deliberation on uncertainty produces a common learning process for advisors and policy makers, which leads to a deeper understanding and increased awareness of the phenomenon of uncertainty and its policy implications. (shrink)

L’érosion actuelle de la confiance du public envers les campagnes de vaccination et les décisions de politiques publiques qui y sont associées, aggravée par des scandales comme ceux relatifs à la pandémie H1N1 et l’utilisation du Tamiflu™, risque de diminuer de façon significative l’efficacité de ces interventions importantes pour la santé publique. Un manque de confiance de la population envers les acteurs de santé publique peut conduire à une méfiance accrue face aux interventions, pouvant ainsi compromettre l’atteinte des objectifs recherchés (...) par une intervention spécifique et, conséquemment, avoir un impact important sur les bénéfices attendus pour la population visée par cette intervention. Dans la production des avis d’experts, les membres des comités consultatifs d’experts en immunisation (CCEI) peuvent avoir une influence importante sur la prise de décision publique, notamment, sur la sélection par les décideurs de santé publique de vaccins en particulier et la façon dont les campagnes de vaccination seront déployées. En contrepartie de cette influence sur les décisions publiques, une indépendance et une transparence sont attendues de leur part puisque des mécanismes de divulgation et de gestion de conflits d’intérêts (CI) imparfaits peuvent affecter négativement la confiance du public à l’égard de telles décisions. Il apparaît donc important de s’assurer que des mécanismes de gestion des CI, transparents et robustes, existent pour ces comités. Dans cette étude, les avis ou rapports d’évaluation de la pertinence de la vaccination préparés par un CCEI au Québec ont été examinés pour quatre types de maladies évitables par la vaccination (infections invasives à méningocoques et à pneumocoques, coqueluche et virus du papillome humain). Le but était de : 1) identifier les CI divulgués par les membres du CCEI dans leurs rapports comparativement à ceux déclarés dans leurs publications scientifiques pour ces mêmes infections ; 2) analyser la nature des CI (réel, potentiel, apparent, personnel, financier, institutionnel, etc.) et l’impact potentiel (risque) sur la prise de décision impartiale et sur la confiance du public ; et 3) évaluer les mécanismes de gestion de CI actuellement utilisés par ce CCEI. Les résultats de cette étude montrent que très peu de rapports du CCEI contiennent une section sur les CI par rapport à la pléthore divulguée dans les publications scientifiques publiées par les membres du CCEI. De plus, les CI divulgués dans les rapports fréquemment ne correspondent pas à ceux décrits dans les publications scientifiques. Il serait donc important d’introduire des mesures visant à accroître la transparence des experts en immunisation et d’améliorer les mécanismes de divulgation et de gestion des CI afin de veiller à ce que la confiance du public envers les décideurs en santé publique soit maintenue et améliorée. (shrink)

Comme tous les autres projets humains, les politiques de santé publique sont souvent affectées par des imperfections et des erreurs. Cependant, elles sont mieux ancrées dans les résultats de la recherche scientifique que d’autres actions humaines en général, et politiques gouvernementales en particulier. D’une manière générale, les données sur lesquelles reposent les politiques de santé publique remplissent les conditions suivantes : méthodes de recherche rigoureuses, tests indépendants et précis, reproductibilité des résultats, mesure du taux d’erreur, capacité à écarter des (...) hypothèses rivales et un degré d’acceptation satisfaisant au sein de la communauté scientifique. Les politiques de santé publique comprennent des campagnes de vaccination de la population, en particulier des enfants. Ces actions de vaccination sont considérées comme sûres et efficaces par les institutions publiques, les organisations de santé, les médecins et les chercheurs en santé. Malgré cela, un nombre croissant de parents choisit de ne pas vacciner leurs enfants. Les fausse nouvelles sur les vaccins publiées dans les médias, en particulier dans les nouveaux médias, par les influenceurs, ont contribué certainement à cette tendance. Ces influenceurs sont insuffisamment qualifiés ou totalement non qualifiés pour commenter l’innocuité et l’efficacité des vaccins dans les médias. Par conséquent, ils ne peuvent pas produire des données fiables et des opinions qualifiées, c’est-à-dire des informations indépendantes, précises, pertinentes, fiables et complètes. Cependant, ces influenceurs parviennent à influencer, dans une large mesure, le comportement des parents en matière de vaccination. La stratégie de lutte contre les fausses nouvelles en publiant des preuves contraires est évidemment nécessaire, mais pas suffisante parce que beaucoup de fausses infos sur les vaccins fonctionnent comme des mythes. Etant fixées d’une manière partiellement irrationnelle, les mythes anti-vaccination ne peuvent être démystifiés seulement avec les dernières preuves scientifiques. C’est pourquoi il est nécessaire d’envisager des stratégies de relations publiques capables d’influencer des opinions collectives irrationnelles. (shrink)

Action research is increasingly used as a means for teachers to improve their instruction, yet for many the idea of doing "research" can be somewhat intimidating. _Using Action Research to Improve Instruction_ offers a comprehensive, easy-to-understand approach to action research in classroom settings. This engaging and accessible guide is grounded in sources of data readily available to teachers, such as classroom observations, student writing, surveys, interviews, and tests. Organized to mirror the action research process, the (...) highly interactive format prompts readers to discover a focus, create research questions, address design and methodology, collect information, conduct data analysis, communicate the results, and to generate evidence-based teaching strategies. Engaging in these decision-making processes builds the skills essential to action research and promotes a deeper understanding of teaching practice. Special Features Include: -An Interactive Text -Reflection Questions and Activity Prompts -A Sample Action Research Report -Numerous Examples and Practice Examples -Numbered Sections for Cross Referencing This original text is a must-read for teachers interested in how they can use their current knowledge of instruction and assessment to meaningfully engage in action research. (shrink)

L’enjeu de cet article est de s’intéresser à la question de la transformation de soi que l’expérience de deuil engage, et ce, à partir de l’initiative littéraire. À partir de l’étonnement que produisent certains récits de deuil – Une mort très douce de Simone de Beauvoirou Le malheur indifférent de Peter Handke notamment –, nous interrogerons le besoin d’écrire comme initiative tendant à approcher l’expérience du deuil, à la comprendre. Sous cet angle, l’écriture de deuil, singulière, tout à fait spécifique, (...) s’envisage sous le registre de l’action, possédant ses modalités, ses dynamiques propres et entraînant ses effets biographiques : quelles sont les ressources propres à la littérature permettant de rendre compte de la dynamique à l’œuvre dans l’entreprise de « reconstruction » du sujet? Mais sous l’angle de l’action, nous montrerons également que l’écriture du deuil répond à une forme d’engagement public et d’interpellation dont les enjeux normatifs sont larges. Loin de considérer la démarche d’écriture de deuil comme réservée à la sphère intime, nous tenterons de montrer en quoi l’expérience du deuil, par la médiation de l’écriture, est d’emblée collective, publique, voire politique. (shrink)

Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, les pratiques décisionnelles liées à la répartition des ressources médicales et au traitement des personnes âgées nous renseignent sur les éthiques présentes en milieu de soin et au niveau sociétal. La comparaison entre la prise de décision dans le contexte quotidien et les particularités d’une éthique de pandémie met en lumière les tenants du passage entre une éthique hors pandémie et une « pandéthique ». L’approche éthique de santé publique, notamment utilitariste, (...) a été mise de l’avant d’une manière prépondérante dans les débats et dilemmes éthiques entourant l’allocation des ressources et la priorisation. En soulevant les oppositions et enjeux associés aux discours et aux choix du rationnement en fonction de l’âge émerge la question du traitement des personnes âgées en contexte de COVID-19, et de l’âgisme vécu dans ce contexte. En parallèle, les décisions et choix éthiques difficiles s’entremêlent au duty to care du soignant, et par conséquent à la possibilité de blessure morale. Un conflit émerge entre les pratiques éthiques décisionnelles et les valeurs personnelles ou professionnelles du soignant, alors que l’équilibre entre ses divers devoirs est bouleversé. Des approches et éthiques alternatives sont ainsi mises de l’avant à la lumière des situations vécues, notamment en contexte de soin de longue durée. La thèse développée vise à soutenir la valeur ajoutée de l’anthropologie aux processus décisionnels et son intégration plus formelle aux approches bien connues en bioéthique. À partir du regard anthropologique, nous ouvrons en conclusion sur des pistes de réflexion associées aux éthiques de la discussion, de la vulnérabilité, féministes, ou encore du care comme d’autres manières d’aborder la prise de décision en contexte de pandémie, à un moment où la réflexion éthique et sociale s’impose comme capitale. (shrink)

In this interview with Andrée Bergeron, Isabelle Stengers casts fresh light on the question of expertise, with which the movement of the intermittents - like other movements both yesterday and today - is now confronted. She recalls that the figure of the expert is not a contemporary « invention » and that it includes multiple realities which are rarely free of political consequences. On the contrary, the choice of the expert, the definition of acceptable questions and the degree (...) of « deafness » to « democratic events », are all eminently political problems. By acquiring the tools to ask the questions that matter to them the collective of intermittents and precarious workers has already created a « democratic event ». Now it is a matter of rising to a double challenge: for the movement, that of fabricating a collective intelligence that can transform the knowledge produced into interventions capable of making people think and feel; and for the researchers in the social science, that of succeeding in considering this event as the experimental science consider the laboratory, namely, as that which makes innovation and learning possible. Constructing the choice of a counter-expertise therefore means learning to double the struggle around what Deleuze and Guattari call axioms with a practical invention of a quite different sort, involving a minority becoming - a collective intelligence that does not contradict but creates. (shrink)

Over the past decades, mood enhancement effects of various drugs and neuromodulation technologies have been proclaimed. If one day highly effective methods for significantly altering and elevating one’s mood are available, it is conceivable that the demand for them will be considerable. One urgent concern will then be what role physicians should play in providing such services. The concern can be extended from literature on controversial demands for aesthetic surgery. According to Margaret Little, physicians should be aware that certain aesthetic (...) enhancement requests reflect immoral social norms and ideals. By granting such requests, she argues, doctors render themselves complicit to a collective ‘evil’. In this paper, we wish to question the extent to which physicians, psychiatrists and/or neurosurgeons should play a role as ‘moral gatekeepers’ in dealing with suspect demands and norms underlying potential desires to alter one’s mood or character. We investigate and discuss the nature and limits of physician responsibilities in reference to various hypothetical and intuitively problematic mood enhancement requests. (shrink)