Le processus de différenciation est singulièrement ravivé à l’adolescence au service de la conquête de l’altérité, du déploiement des capacités créatives et du devenir sujet. La gémellité à l’adolescence dédouble la difficulté de l’individuation à l’égard des figures œdipiennes par un conflit aigu lié aux enjeux de séparation entre les jumeaux. Cet article porte sur une exploration du fonctionnement psychique de deux sœurs jumelles homozygotes en fin d’adolescence. L’analyse repose sur un entretien semi-structuré et des épreuves projectives dont l’analyse clinique (...) traduit la lutte constante entre l’indifférenciation et la différenciation. Les récurrences archaïques et dépressives repérées permettent de supposer l’existence d’un « complexe d’unicité », propre à la gémellité homozygote, particulièrement mis sous tension à l’épreuve du processus de subjectivation. (shrink)

Dans cet article, l’auteur émet une réflexion sur la question du deuil et la difficulté du travail de séparation-individuation chez les adolescents. Dans cette période de la vie très riche mais aussi douloureuse, l’adolescent règle ses comptes avec son passé, interroge ses propres idéaux, comme disait Piera Aulagnier, et cette position nécessaire est pour les parents difficile à supporter. L’auteur développe ce problème particulièrement vif en Turquie où des exigences paradoxales peuvent se jouer en termes de séparation-individuation.

Pronouns often convey information about a person’s social identity (e.g., gender). Consequently, pronouns have become a focal point in academic and public debates about whether pronouns should be changed to be more inclusive, such as for people whose identities do not fit current pronoun conventions (e.g., gender non-binary individuals). Here, we make an empirical contribution to these debates by investigating which social identities lay speakers think that pronouns should encode and why. Across four studies, participants were asked to evaluate different (...) types of real and hypothetical pronouns, including binary gender pronouns, race pronouns, and identity-neutral pronouns. We sampled participants from two languages with different pronoun systems: English (N = 1,120) and Turkish (N = 260). English pronouns commonly denote binary gender (e.g., he for men), whereas Turkish pronouns are identity-neutral (e.g., o for anyone). Participants’ reasoning about pronouns reflected both a familiarity preference (i.e., participants preferred the pronoun type used in their language) and—critically—participants’ social ideologies. In both language contexts, participants’ ideological beliefs that social groups are inherently distinct (essentialism) and should be hierarchal (social dominance orientation) predicted relatively greater endorsement of binary gender pronouns and race pronouns. A preregistered experimental study with an English-speaking sample showed that the relationship between ideology and pronoun endorsement is causal: Ideologies shape attitudes toward pronouns. Together, the present research contributes to linguistic and psychological theories concerning how people reason about language and informs policy-relevant questions about whether and how to implement language changes for social purposes. (shrink)