Si Rousseau peut en être dit le prophète et l'Emile, sa bible, Pestalozzi est bien le père de notre pédagogie moderne. Il n'est pas de principe qui l'anime, ni de chemin, plus tard balisé dans les entreprises de l'Education nouvelle, ni même de problème avec lequel elle se débat et continue de se débattre, qui ne trouve une première réalité dans l'œuvre et la pensée du pédagogue suisse. Mais Pestalozzi, c'est aussi et d'abord un chemin par lequel un homme, luttant (...) avec les problèmes du temps qui ont pour nom industrialisation, liberté, démocratie, engageant la discussion avec Rousseau, Kant, Fichte et l'idéalisme allemand, trace un chemin qui le fait littéralement advenir à l'éducation. Homme de cœur s'il en fut, mais chrétien brûlant d'action, et creusant aussi sans cesse par la réflexion les fondements de cette action, il n'a pas peu contribué à ce que l'éducation se comprenne elle-même dans un monde qui ne va plus de soi. (shrink)

La publication de l'Emile a produit une rupture épistémologique qui n'a pas échappé à Kant. Mais, rejetant toute assomption philosophique, l'ouvrage de 1762 met en récit une méthode qui prétend accomplir l'homme en ce qu'il est, tout en même temps qu'en ce qu'il doit être. Consacrant le pouvoir d'autoformation du sujet, Rousseau ouvre pourtant, à son corps défendant, une nouvelle brèche philosophique dans le rapport que ce sujet triomphant entretient avec ce que le Genevois s'obstine à présenter comme " la (...) bonté absolue du projet ". C'est à penser cette brèche, et le chemin pour la franchir, que se consacreront un certain nombre de penseurs et acteurs pédagogiques, qui peuvent ainsi s'inscrire dans la postérité éducative de l'Emile, et que présentent des spécialistes de chacun d'entre eux : Condorcet (A. Trouvé), Kant (B. Vandewalle), Pestalozzi (M. Soëtard), Fichte (J: M. Lamarre), Herbart (J: F. Goubet), Dilthey (D. Moreau), Dewey (M. Fabre), Freinet (R. Hétier). Ont-ils réussi? Il se pourrait que l'Emile, avec le noeud de questions qu'il tisse, soit encore devant nous. (shrink)

The recent revival of Gabriel Tarde’s distinctive approach to the study of human interaction raises the issue of the possible reasons for his fall into oblivion, particularly given his prominence during his lifetime as an intellectual competitor of equal standing with the pioneering sociologist Émile Durkheim in the first years of the 20th century. This problem calls for an exploration of those central ideas and qualities of Tarde’s work that may once have compromised his legacy and that now (...) provide some explanation of his revival. Consistent with Tarde’s ideas about human interaction, or ‘inter-subjectivity’, the reception of his legacy has been shaped by the forces of imitation and opinion, acting on a changeable, persuadable public. (shrink)

Ce deuxième tome des Hommes de la fraternité s'achève avec le règne de Constantin et le concile de Nicée (325). Les quelques deux cent cinquante évêques qui participent à ce concile dit " œcuménique " représentent bien mal, par leur provenance, ce qu'on appelait alors l'oïkouméné (l'ensemble des terres habitées). Mais le concile est présidé par l'empereur, et une ère nouvelle commence pour les chrétiens au sein de l'Empire. Ils sont si bien traités par le prince, ces évêques conciliaires, qu'ils (...) " se demandent s'ils ne sont pas déjà dans le Royaume de Dieu ". Il semble loin le temps de l'épître à Diognète (vers 195) qui parlait des chrétiens en ces termes : " toute terre étrangère leur est une patrie, toute patrie une terre étrangère. " avec Constantin s'inaugure ce qu'on appellera plus tard l'alliance du trône et de l'autel. Ce deuxième tome est celui d'un tournant décisif pour la suite de l'histoire. Mais l'historien qu'est Michel Clévenot se garde bien d'illustrer une thèse, fût-elle éclairante. Il donne au contraire à voir et à entendre la diversité des situations aux quatre coins de l'Empire et au sein des classes sociales si peu homogènes : le lecteur fait connaissance avec le " directeur de conscience " de la bourgeoisie d'Alexandrie, mais il visite aussi les petits agriculteurs d'Italie, d'Afrique du Nord ou des bords du Nil. Les querelles commerciales, les tensions économiques, les controverses théologiques, les affrontements politiques et guerriers, rien de tout cela n'est négligeable pour celui qui entend " l'appel de Jésus à ne pas déserter l'Histoire ". (shrink)

Ce recueil a pour but de montrer que Heidegger n'est pas seulement, et peut-etre pas d'abord, ce penseur solitaire de Foret-Noire pretant l'oreille a la voix de l'Etre, comme on s'est souvent plu a le presenter, et comme il a sans doute lui-meme contribue a le faire accroire: c'est un penseur extraordinairement attentif aux developpements philosophiques de son temps, dont la pensee s'est elaboree en grande partie en dialogue non seulement avec les Grecs, la pensee chretienne, l'existentialisme de Kierkegaard ou (...) encore la phenomenologie husserlienne, mais egalement avec ses predecesseurs immediats (Dilthey, Brentano, Bergson, Braig, York von Wartenburg), les ecoles neokantiennes de Bade (Rickert, Lask) et de Marbourg (Cohen, Natorp, Cassirer), ainsi qu'avec certains contemporains, tels Jaspers ou Scheler. Des ses debuts, sa pensee s'avere ouverte aussi bien aux avancees de la logique mathematique (Frege et Russell) que, plus tard, aux developpements de l'anthropologie et de la biologie de son epoque (von Uexkull). Cette mise en perspective, qui nous parait plus que jamais necessaire, permet ainsi de mettre en lumiere des aspects negliges de l'oeuvre, de mieux comprendre les sources et, peut-etre, certaines limites de celui qui demeure, malgre l'ombre qui pese sa pensee, l'un des plus grands philosophes du XXe siecle. (shrink)

Henri Bergson note dans sa préface aux Pages choisies de Tarde combien ce dernier a tiré un merveilleux parti du raisonnement par analogie, dont il aurait fait « le procédé essentiel de sa méthode ». Dans ses « Études psychologiques sur moi-même » (journal inédit de Tarde), on trouve très tôt des réflexions du jeune Tarde sur sa méthode, laquelle consiste à voir d’une part le rapport des choses dissemblables (synthèse imaginative chaude), et à voir la différence (...) des choses semblables (analyse froide). Pas d’analogie sans différence, pas de différence sans analogie ; dans cet article nous nous proposons de revenir sur la justification spéculative et la pratique tardienne de l’analogie, fondement d’un individualisme supérieur qui contient selon nous tout le génie de Tarde. (shrink)

This paper aims at the construction of a structural coupling between object-oriented philosophy and Whitehead’s philosophy of organism by making a case for the primacy of the ontological principle through the proposal of a social object hypothesis. The social object here differs from traditional renderings of sociology, which are centered on humans’ activity and personalities, by way of recuperating Tarde’s social theory of associations. This theory provides us with a non-anthropocentric reading of sociality. This hypothesis will be furthered by (...) the introduction of the systemic category of internal/external, or system/environment, as a self-enclosure feature of social objects. Equipped with these two notions, we will discuss Graham Harman’s paper “Whitehead and Schools X, Y, and Z,” while rerouting his assessments to our own social object hypothesis. The final idea is to propose an alliance through the conception of a macro-ontological approach to philosophy of organism. We intend to show that this is not only coherently feasible regarding Whitehead’s own categoreal scheme, but also meets the requirements of being a real object in object-oriented ontology’s directives. (shrink)

Les historiens de la philosophie divisent l'œuvre de Schelling en plusieurs périodes successives et très différentes les unes des autres. Le dessein de cet ouvrage est d'exposer, grâce à l'idée du Fondement, que c'est plutôt la continuité et l'unité de la philosophie schellingienne qui sont à retenir. La notion fait son apparition comme non-moi, se métamorphose en nature et temps, pour finir par se généraliser comme raison-possibilité. Et dans chacune de ces manifestations le Fondement est prêt à virer du négatif (...) en mal. Opposé au Fondement est l'Existant qui est d'abord le moi, devient plus tard liberté et générosité, pour s'assumer et s'accomplir par la suite comme le bien lui-même. Ce couple de concepts primordiaux et universels est à la base du dernier grand système métaphysique qu'a connu le XIXe siècle. (shrink)

Las corrientes filosóficas de inspiración cartesiana tarde o temprano tienen que afrontar el solipsismo como un resultado al menos plausible de su desarrollo. La Fenomenología no podía evitar la misma suerte. Después de un rápido panorama en lo tocante a la fenomenología husserliana y el solipsismo, pasamos a exponer críticamente el texto de las Meditaciones cartesianas de Husserl, específicamente la quinta. Intentaremos señalar la insuficiencia de la exposición husserliana a la hora de superar, desde sus propias bases, la amenaza (...) del solipsismo. (shrink)

Commenting La logique sociale of Gabriel Tarde, René Schérer demonstrates the striking lines of a thought completely devoted to the idea of invention : in ersubju7ive vision of the social, distinction between creation and reproduction and between invention and a rehearsal which characterizes as much work as capital, power and enjoyment of an invention made by peculiar associations, opening in, and on others and multiplicities, aversion of any binding system. He drows-up a parallel between this not-academic thinker aril Charles (...) Fourier’s system, to open on the social conceived as a planetary brain. (shrink)

Why Tarde is interested by Leibnitz’s monads ? That they come to make in the analysis of the social field ? The concept of monad, be necessary as a refutation of the slowness of the Cartesian mechanism. By vitalism immanent in the nature, the monadology distinguishes itself from any atomism. By considering that « The material is spirit, anything more » Tarde understands that any thing is already a society, showing a social link between the differences which it (...) associates. All is political in the composition of the least particle ; a molecular politics which spatters on the society, to undo the macroscopic forms of power. Where from the idea of one biopower. There are no cuts between technical production and natural generation. The machine which is not reduced in mechanics carries in him ecological affinities. (shrink)

The early 20th-century French sociologist and philosopher Gabriel Tarde was an important critic of Durkheim's ontology of the social. Tarde developed a microsociological and ontological critique of the philosophical problems of resemblance and of variation underlying Durkheim's comparative sociology. Recently, thinkers such as Gilles Deleuze, Bruno Latour and Éric Alliez have begun to revisit Tarde and to develop a theme of the significance of Tarde's thought as a harbinger of postmodern theory. This article examines Tarde's (...) theories in the light of this new reception. It is shown that Tarde draws heavily from Leibniz's theory of the quantitative continuity of qualitative singulars in order to critique Durkheim's statistics-based social realism. While some key limitations of Tarde's critique are exposed, it is argued that Tarde finds a way to remain faithful to statistical sociology as a project even while calling radically into question the qualitative unity of the social. (shrink)

Heidegger é mais lembrado hoje como o pensador da técnica e da longa noite indigente do niilismo, com boas razões. Uma visão sobre a religião pode ser derivada daí. Mais difícil de coadunar com a pergunta sobre a técnica, e com a perspectiva ser-historial sobre a religião que daí deriva, é a importância crucial da obra de Hölderlin para Heidegger. Nem Hölderlin é apenas um poeta que interdita a presença dos deuses entre nós, nem Heidegger é só o pensador da (...) indigência técnica quando o interpreta.Nowadays, Heidegger is most often remembered as the thinker of technique and of the long precarious night of nihilism, and with good reason. One might derive a view on religion from this standpoint, although hard to reconcile with the crucial role played by Hölderlin in Heidegger’s thinking. Hölderlin is not just a poet who denies the presence of gods among us, and Heidegger is not only the thinker of technical poverty when he reads him. (shrink)

Gabriel Tarde propose une représentation originale de la statistique, soulignant son aptitude à révéler et mesurer la dynamique des phénomènes sociaux, plus qu’à en décrire les états. Ce n’est pas la technique mathématique qui intéresse Tarde, mais il développe, de 1880 à 1900, une réflexion épistémologique et méthodologique sur la portée et les limites de l’analyse statistique qui s’articule à sa théorie sociologique. Le présent article se propose d’étudier cette représentation, en analysant la place et la fonction de (...) la statistique dans l’œuvre de Tarde et sa relation essentielle à sa théorie sociologique de l’imitation. (shrink)

Chez Tarde (Psychologie économique), l’économie ne saurait s’abstraire du mouvement de différenciation des choses et des êtres, des rapports de désir et de croyance, du rapport subjectif-monde, bref de tout un psychomorphisme. Le monde économique n’obéit pas à des lois mathématiques mais aux principes d’une cosmologie inventive.

Les 18 cahiers inédits des « Études psychologiques sur moi-même » écrits entre 1862 et 1876 sont caractéristiques de ces écritures de l’intime qui connaissent un déploiement certain dans la sphère privée et un succès éditorial dans la sphère publique au XIXe siècle. Premières écritures tardiennes, si ces cahiers représentent pour Tarde un support matériel pour une écriture et une lecture de soi, ils nous plongent aussi dans le laboratoire intérieur de Tarde où la pratique d’une introspection à (...) visée scientifique se construit et s’affirme comme la genèse d’une véritable méthode de travail de la pensée tardienne en devenir. (shrink)

If we begin to sense that Deleuze will have been the first to recognize Gabriel Tarde as a kind of «precursor » which he explored in his most untimely actuality, the constitutive character of Tarde’s inspiration for Deleuze has not been closely studied. It seems, however, as if Deleuze’s critique and overcoming of structuralist thought depends upon this reactualisation of Tarde’s work. This will allow us to better understand the extended »forgetting » of’ Tarde, buried for (...) so long under the Durkheimian structural model which has dominated the social and human sciences. (shrink)

Les écrits publiés de Gabriel Tarde (1843-1902) ont laissé peu de place à la découverte d’inédits. Élu en 1901 au Collège de France à la chaire de philosophie moderne, Gabriel Tarde a réalisé sa dernière année complète de cours durant l’année 1902-1903. Les notes relatives au cours de philosophie pénale n’ont jamais été publiées. L’ensemble présente un intérêt pour la connaissance de l’œuvre et de la pensée de Tarde. Il s’agit en effet du dernier cours que (...) class='Hi'>Tarde donna sur le thème de la science du crime, et l’on peut donc considérer ces notes comme le dernier état de sa pensée sur cette question. Ce contexte rend d’autant plus intéressant le contenu de cette première leçon de « criminalistique ». Quel sens Tarde donne-t-il à ce mot? Quel est le positionnement de cette science? Sa méthode? Comment l’inclut-il dans son œuvre et quel est son programme? Afin de juger sur pièce, on propose dans cet article une transcription complète des notes ayant servi de support à cette leçon introductive. (shrink)

Le présent essai ressaisit de manière originale une autre métaphysique, à rebours de celle qui s'est imposée en France et en Europe au XXe siècle, dans le sillage des pensées de Husserl et Heidegger. Cette philosophie de la nature, marquée par les pensées de Ravaisson, Tarde, Nietzsche et Bergson, renoue, pour la dernière fois peut-être, avec l'idée de cosmos telle que les Grecs l'avaient élaborée. Ces quatre philosophes ont en effet tenté de saisir le mouvement qui permet de penser (...) ensemble la conscience, la vie et la matière. Manière décisive de remettre radicalement en cause le dualisme cartésien. C'est à partir de nous-mêmes, de l'expérience que nous avons de notre propre corps, qu'ils invitent à penser le monde, et non à partir des concepts rationalistes de la science et de la métaphysique. En cela, la philosophie qu'ils dégagent n'a plus rien de grec. Par leur refus du primat de l'intelligence, et leur sentiment d'une puissance irrationnelle à l'œuvre dans la nature, ils proposent une tout autre idée de la création au sein du cosmos : puissance immanente de jaillissement, qu'aucune explication, matérialiste ou spiritualiste, n'avait jusqu'alors pu saisir. (shrink)

Piaget's social psychology is not widely discussed among psychologists, partly because much of it is still contained in untranslated French works. In this article I summarize the main lines of Piaget's social psychology and briefly indicate its relation to current theories in social psychology. Rejecting both Durkheim's sociological holism and Tarde's individualism, Piaget advances a sociological relativism in which all social facts are reducible to social relations and these, in turn, are reducible to rules, values and signs. Piaget's theory (...) of social values takes the form of a social exchange theory characterized in an abstract logical way. Piaget claims social exchange requires normative principles of reciprocity and that individual social development results in such an equilibrium because rationality itself is social and based upon social cooperation. These views, in turn, derive from Piaget's orthogenetic views concerning the course of evolution: development can be characterized as an increase in equilibrium manifested both in individual action and in social interaction. (shrink)

Présentée comme une alternative aux options holiste et atomiste, la sociologie des réseaux sociaux développe au moyen de différents indices de mesure et techniques de représentation une méthodologie d'analyse structurale des relations sociales. Dans ce cadre, le travail de reconstruction de la généalogie ancienne de ce paradigme a privilégié les références théoriques estimées les plus à même de servir la mobilisation opératoire du réseau comme instrument de mesure, négligeant par là des aspects et développements auxquels cette notion était associée chez (...) certains auteurs retenus, et rejetant d'autres sociologues la plaçant pourtant au coeur de leur pensée. Le présent article s'emploie, à partir des contributions respectives de Tarde, Simmel et Elias à l'émergence du réseau, à examiner le socle psychosociologique qui la fonde, et la conception nouvelle de l'individualisation qu'elle véhicule dans le cadre d'une théorie de l'évolution historique des sociétés.Presented as an alternative to holistic and atomistic options, social network analysis develops a methodology for the structural analysis of social relationships using different measuring indexes and representational techniques. In this framework, the task of reconstructing the old genealogy of this paradigm has privileged theoretical references considered as the most suited for the operating mobilization of the network as a measuring instrument thus neglecting aspects and developments with which this notion was associated by some selected authors, and rejecting other sociologists who nonetheless place it at the core of their reflection. The present article examines the psycho-sociological foundation of network analysis using the respective contributions of Tarde, Simmel and Elias, and on the new conception of individualisation which it conveys in the theoretical framework of historical evolution of societies. (shrink)

Dans son ouvrage La libération animale, Peter Singer développe trois grandes idées : le principe d'égale considération des intérêts, le rejet du spécisme et la nécessité de mettre un terme à certains types d'exploitation des animaux, notamment ceux qui ont trait à la recherche et à l'élevage industriel. Cette oeuvre phare a connu un retentissement immense, à tel point que sa publication, en 1975, a été présentée comme le moment clef dans l'émergence du mouvement éponyme. Cependant, le mouvement de libération (...) animale ne saurait se réduire à la seule pensée singerienne. Ce mouvement extrêmement protéiforme a fait l'objet de débats intenses à l'interne, entre les défenseurs des animaux eux-mêmes qui privilégient des approches diverses, comme à l'externe, entre ceux qui défendent le statu quo ou contestent les arguments animalistes. L'objet de ce recueil est de revenir sur le lien entre le mouvement de libération animale et les théories de Peter Singer qui, à tort ou à raison, en est perçu comme le père fondateur. Comment l'éthique animale de l'auteur a-t-elle été accueillie depuis la publication de La libération animale, et comment a-t-elle évolué? Quelle place la doctrine utilitariste occupe-t-elle dans le travail de Singer et dans les débats qu'il a engendrés? C'est en effet dans cette doctrine parente que résident les écueils auxquels s'est heurté le travail de l'auteur. C'est aussi là que son système a trouvé sa force et sa simplicité caractéristiques. C'est aussi, semble-t-il, ce qui fait la fécondité de ses idées. (shrink)

This essay dedicates itself to poetically think about childhood, philosophy and solitude. By using some literary images, it provokes us to think of childhood beyond chronology, linear time, life phases, investing in the potentiality of the minimum, of the tiniest, of the minutiae as a force that can move us from the common places of thought, to expose or disturb our ways of seeing, of understanding, of thinking. Childhood, literature, philosophy and solitude keep alive the flame of unfinishing, of incompleteness, (...) making the wheel of life spin: poetry is made of everything that easily breaks, of the unusable, which lasts just a little less than an instant wich is, in it’s turn, minimal, is what undoes the civilization of gold, the merchandise of blasphemy, including what can not be remembered, the least, the odd, the insufficient. Thus, this essay is an invitation so that we can look attentively, calmly, at the unseemly things, at the almost silent words, at the minimal gestures and then to be able to listen and to see, perhaps, another poetic of the childhood and the philosophy, a distinct relationship with the childhood, the literature, the philosophy and the solitude in such a way that we can say: yes, childhood has a voice; yes, childhood without a voice is a disgrace. (shrink)

Système global économique et social chiffré, comportant de nombreuses innovations, basé sur une réforme fiscale portant sur les revenus (abandon des tranches, utilisation de solutions continues) et sur le patrimoine net et une redistribution par revenu d’existence variable (REV) soutenable et chiffré ; il s’agit d’une variante entièrement nouvelle, intermédiaire entre l’impôt négatif et le revenu d’existence orthodoxe ; ce serait, pour 2022, la solution proposée pour un programme économique et social répondant à l’urgence sociale. Outre les avantages bien connus (...) du revenu de base, le système permet de donner à chaque salarié la liberté de choisir son temps de travail et donc de loisir. L’ensemble dégage aussi un bonus pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliards d’euros pour « réparer » la France. (shrink)

This article presents the Gabriel Tarde’s monadology and imitation philosophy to show its complementarity in the constitution of a “universal sociological point of view”, the sociological interpretation of all phenomena, material, biological and human. On the one hand Tarde establishes a neo-monadology by opening Leibniz's closed monads. The open monads constitutes, through their mutual possessions, the agreements and harmonies that Leibniz explained by the system of pre-established harmony. These agreements are monadic societies of many types who explain the (...) constitution of any phenomenon. On the other hand Tarde tries, through its imitation philosophy, to provide a scientific substrate to an emerging sociology, taking the imitation as the anthropological aspect of an associative activity that is present in the entire cosmos. Thus, trying to purify to depurate the social science’s own subject, Tarde find a kind of causality that, for the clarity by which she offers itself to the observer on the human societies, is extended to the entire nature, illuminating the obscure and inaccessible background in which the monadic associations take place. (shrink)

In his struggle to constitute sociology as a natural science, Durkheim fought against finalism, Gabriel Tarde’s general project, efforts at theoretical synthesis unconnected to specific empirical problems, and ideological analysis. The article dwells on these four "epistemological battles," especially on Durkheim’s (unfortunately failed) effort toward purging the social sciences from ideological analysis.

Le Code civil français, premier code libéral et bourgeois d’Europe, passe, en raison de sa clarté systématique et de sa langue, pour un modèle de législation moderne. En outre, il eut une influence durable parce qu’il est resté en vigueur dans de nombreux pays d’Europe après la fin des conquêtes napoléoniennes. Pourtant, en comparaison avec d’autres codifications européennes et avec le droit coutumier de son temps, le Code français se caractérise, dans le droit conjugal et familial, par des règles particulièrement (...) rigides consolidant la domination masculine. L’article propose une analyse comparée de certains aspects du droit civil qui ont eu et ont encore un impact considérable sur la vie des femmes et sur l’histoire des mouvements féministes. Il se demande pourquoi les Françaises, qui se sont fait entendre plus tôt que d’autres dans leur lutte pour les droits des femmes qu’elles revendiquaient comme des droits humains, ont paradoxalement obtenu la reconnaissance de leur égale citoyenneté relativement tard (en 1944 seulement) par rapport aux autres pays européens. (shrink)

On n'a pas assez reconnu l'importance du livre de John Dewey qui parut en 1888, Leibniz's New Essays Concerning the Human Understanding: A Critical Exposition. Dewey voit Leibniz comme représentant du Rationalisme a priori, en contraste avec l'Empirisme de Locke. Du point de vue néo-hégélien, Dewey trouve Leibniz coupable de certaines erreurs philosophiques, mais partage ses critiques de Patomisme psychologique de Locke et sa conception organique de la nature et de l'homme. Leibniz renforce chez Dewey des concepts fondamentaux d'organisme, de (...) continuité, et de l'unité rationelle du monde, idées qui jouent un rôle important plus tard dans la formation de la philosophie deweyenne. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Philosophy, Psychiatry, & Psychology 8.4 (2001) 337-338 [Access article in PDF] On Kimura's Écrits de psychopathologie phénomenologique John Cutting This book is a French translation of six articles that the Japanese psychiatrist, Kimura Bin, wrote in the 1970s and 1980s. There is the usual long introduction in such books by the translator. There is also the mandatory explanation of the whole matter as a postface by philosopher Henry Maldiney (...) as if the meaning of anything these days has to be in the form of a sandwich.The first article by Kimura Bin deals with the meaning of certain Japanese words pertaining to self and inter-subjectivity. The critical Japanese word is aida, which means something like interpersonal bonding and is that primordial state of the human being that founds both everyday sociality and the individual self, the latter both in its external and internal composition and orientation: "From time immemorial, the Japanese understood interpersonal social existence, the being between, life in the aida of itself and of others, as the essential trait of an individual human. The interpersonal aida is in some sense the quintessence of known individuality." Schizophrenia, for Kimura, stems from a disturbance in this aida at the most fundamental level, and all its manifestations follow from this.The second article is entitled "Time and Anxiety (Angoisse)." This sets out his major psychopathological thesis—judging from these six articles—which is that schizophrenia and depressive illness differ fundamentally in their temporality. In schizophrenia the subject is geared toward the future: "Subjects with a schizophrenic tendency give sufficient proof in their daily life of a marked inclination to imagine future possibilities or ideas whose feasibility is impossible or implausible." In depressive illness there is a preoccupation with the past: "The lived time of the melancholic type of person has a preponderance towards the past, or, more precisely, towards lived being up to the present."The third article, entitled "Schizophrenic Temporality," amplifies this thesis and introduces his terminology for these, respectively, as the Latin terms, ante festum and post festum. The French translation gives the meaning of the latter as "apres la fête" and "trop tard"—after the holiday, too late. (I shall deal with the potpourri of languages involved below.) This article is the most elaborate, and in it Kimura attempts to derive the core characteristics of the two nosological entities from these two underlying anomalous temporalities.The fourth article is about borderline states, a nosological entity that I have no sympathy for, and I shall not discuss it.The fifth article is entitled "Reflection and Self in Schizophrenia." Again, it concerns a fundamental difference between the mode of reflection in schizophrenia and that in depressive illness, but I cannot say, despite numerous readings, [End Page 337] that I understand it. The reason for this may be my poor French, an inadequate translation, or a confused formulation in the first place, or all three. The gist of it seems to be that in schizophrenia the "other" is a "stranger" projected by the thinking self, whereas in depressive illness the "other" is a "familiar" inhabitant of the sociality adherent to this condition.The sixth article, "Pathology of Immediateness," is an attempt to seek philosophical, theoretical, psychopathological, and even nosological and biological backing for what Kimura has set out earlier, particularly in the third article. Hegel, Lacan, Bergson, Heidegger, Derrida, and Husserl are brought in as philosophical support. Blankenburg and Binswanger provide psychopathological backing. A third prong is the nosological tradition, prevalent in Germany and Japan in the twentieth century, of promoting the concept of an atypical or third type of psychosis with a biological resemblance to epileptic psychosis. All this is then brought together and complicated by a discussion of language and 'mediation' to support the notion that there is a third psychopathological principle—in addition to the ante festum pertaining to schizophrenia and the post festum pertaining to depressive illness—which is that of an intra festum: a preoccupation with the now, characteristic of atypical psychoses with an epileptic basis.These articles tax one's linguistic and conceptual repertoire to the... (shrink)

Les contributions de Carnap au Congrès de 1935 marquent un triple changement dans sa philosophie: son tournant sémantique; ce qui sera appelé plus tard « la libéralisation de l’empirisme»; et son adoption du « langage des choses» comme base du langage de la science. C’est ce troisième changement qui est examiné ici. On s’interroge en particulier sur les motifs qui ont poussé Carnap à adopter le langage des choses comme langage protocolaire de la science unifiée et sur les vertus de (...) ce langage, comparé aux autres types de langage protocolaire. (shrink)

Resumo: A Kehre (viragem) no pensamento de Heidegger foi amplamente discutida e debatida. A introdução da noção de metontologia (Metontologie), em 1927, informou proveitosamente esse debate, uma vez que implica uma preocupação com o domínio ôntico, por parte de Heidegger, que não está presente em trabalhos anteriores. O fato de essa noção desaparecer logo após ser introduzida, porém, desafia sua contribuição para esse debate. Neste artigo, mostra-se que o desaparecimento da metontologia não significa o desaparecimento da preocupação de Heidegger com (...) o ôntico, mas o contrário. Começa-se apresentando a visão de Freeman de uma tensão entre o ôntico e o ontológico, no pensamento de Heidegger, em meados da década de 1920, que resulta na introdução da metontologia, em 1927. Mais tarde, evidencia-se que a explicação de McNeill para o desaparecimento da metontologia, como consequência da visão de Heidegger, de meados dos anos 30, de que a projeção a priori do ser é uma retirada do ser (Entzug des Seins), permite dizer que esse desaparecimento não acarreta uma repentina falta de preocupação de Heidegger com o ôntico. Ao considerar a análise de Heidegger de “o matemático”, em Die Frage nach dem Ding, finalmente, argumenta-se que a metontologia desaparece do pensamento de Heidegger, porque sua dependência da ontologia a impede de explicar sua crescente preocupação com o ôntico, de maneira adequada. (shrink)

This article deals with the concepts of translation and interpretation in Ibn Taymiyya's Theory of Definition. Translation is replacement of one name by another or of one named object by another, while, Interpretation is replacement of one name by a named object or of a named object by a name. The relationship between the definition and the definiendum is decided by the law of al-Tard wa al-'Aks (coextensiveness-cumcoexclusiveness) that looks at objects from all sides and decides the traits of the (...) definiendum. It also aims at deciding the signification of the name and this is also the aim of the definition. Since the ?name?; is a linguistic matter, the definition is related to the signification of the name and its language. (shrink)

Cet essai met en cause la comparaison historique courante qui relie le traitement husserlien de la conscience du temps à la tradition philosophique occidentale par le biais du livre IX des Confessions d’Augustin. Je soutiens notamment que cette comparaison n’est valable qu’à l’égard des leçons sur le temps de 1905 (qui expliquent l’appréhension du temps par le recours à l’étirement de la conscience opéré par la mémoire) et non pour la théorie husserlienne ultérieure, que l’on peut dater autour de 1908 (...) (qui critique ouvertement les premières leçons à cause la position défectueuse et contre-intuitive qu’y était défendue selon laquelle la mémoire étend la perception). Après avoir pointé les défauts de la théorie du temps partagée par Augustin et par le Husserl de 1905, j’approfondis la distinction, élaborée plus tard par Husserl à partir de 1911, entre mémoire et rétention, et j’examine l’hypothèse selon laquelle la théorie aristotélicienne du temps telle qu’elle est présentée dans le IVème livre de la Physique pourrait représenter une meilleur terme de comparaison historique pour la théorie husserlienne de la maturité, notamment dans la mesure où elle s’appuie sur l’idée que c’est « l’esprit qui dit les “maintenant” comme deux ». (shrink)

Este artigo investiga a presença da semiótica de C. S. Peirce na filosofia de Gilles Deleuze. O interesse pelas ideias de Peirce se deu a partir da parceria que Deleuze estabeleceu com Félix Guattari, e que se manifesta no uso dos conceitos de semiótica e diagrama em sua obra conjunta “Mil platôs”. Mais tarde, Deleuze faria um uso mais aprofundado da semiótica de Peirce em seus livros e cursos sobre cinema.

L'idée de « progrès » en philosophie, ancrée dans la devise des Recherches Philosophiques, est à la fois grammaticale et autobiographique. Où se trouvait le progrès de Wittgenstein dans les années qui avaient suivi le Tractatus? Quelles leçons tirer de son parcours? Pour répondre à la question, il faut repenser la manière dont la grammaire du « progrès » doit être pesée et mesurée en philosophie. Nous nous appuyons sur l'essai de Jacques Bouveresse « Les ténèbres de notre temps (1991)» (...) et l'idée de Stanley Cavell selon laquelle la pratique philosophique de Wittgenstein dans le Tractatus et les Recherches Philosophiques s'appuient partout sur le fait de voir à travers les réalités les possibilités, traiter la « forme » comme une possibilité de la structure. Cela permet de retracer le destin de tournants de pensée apparaissant déjà dans le Tractatus : variations sur des lignes de pensée que Wittgenstein reprendra plus tard et qu’il réorchestrera d'une nouvelle manière. (shrink)

Gabriel Tarde, along with Durkheim and others, set the foundations for what is today a common-sense statement in social science: crime is a social phenomenon. However, the questions about what social is and what kind of social phenomenon crime is remain alive. Tarde’s writings have answers for both of these capital and interdependent problems and serve to renew our view of them. The aim of this article is to reconstruct Tarde’s definition of crime in terms of genus (...) and specific difference, exploring his criminology as a case of his general sociology. This procedure shows that Tarde succeeded in creating a comprehensive theory of crime and criminals founded not only on his most well-known concept, imitation, but also on his equally important concepts of invention, opposition, social logic and social teleology. For Tarde, crime is a complex phenomenon related to criminal inventions, criminal propagations, the production of penal laws, the execution of controls and punishments, and the collective reactions to all these. (shrink)

La puerta de entrada a la fenomenología es, según su fundador, Edmund Husserl, la "epojé", la suspensión de todas las proposiciones con las que se afirma ser a un evento en el mundo. Esta actitud es la que se presupone para abstenerse de prejuicios como lo procuran la filosofía y la ciencia desde sus inicios. Cuando se introdujo la actitud de la epojé en la época del helenismo por los escépticos y estoicos, ésta se basaba a su vez en un (...) prejuicio no controlado: en asumir que entre el ser de los sucesos y su aparecer al hombre hay un abismo que debe ser superado gracias a decisiones de la voluntad. De este voluntarismo se desarrolló más tarde el subjetivismo moderno, cuyas consecuencias ecológicas y políticas preocupan hoy en día a toda la humanidad. El pensamiento griego antes del helenismo se basaba en la equiparación de ser y aparecer sin que interviniera para nada la voluntad. Pero también esto era un prejuicio sin controlar. La nueva forma de epojé de la "fenomenología" ("doctrina del aparecer'') es la suspensión de ambos prejuicios acerca de la relación de ser y aparecer. Aparecer significa fenomenológicamente: manifestarse en el contexto de sentido de horizontes, de "mundos". Todos los mundos sean los horizontes de hombres singulares o de culturas globales pertenecen a un singular específico, el mundo en cuanto tal, lo que llamamos "el mundo-uno". El mundo-uno como horizonte universal es la dimensión del aparecer. Pero como se hizo claro en la continuación de la fenomenología por Martín Heidegger, la esencia del mundo no consiste en su carácter de horizonte. La fenomenología como apertura del camino de una filosofía después del subjetivismo tiene la tarea histórica de clarificar en qué sentido el mundo-uno es "más" que horizonte y qué significa esto para los muchos mundos. Sólo con esto se aclara la relación de ser y aparecer y el significado futuro de la voluntad para la posición del hombre en el mundo. (shrink)

Existe una línea temática moderna que vincula el trabajo sobre las fuentes clásicas del 3er conde de Shaftesbury con el mosaico filosófico que más tarde desarrollará Johann Georg Hamann: se trata del “proyecto socrático”, que aparece en el primero bajo la idea de unas Chartae socraticae y será motivación para que Hamann recoja el testigo en sus Memorabilia socratica. Se rastrea las raíces shaftesburianas del Sócrates de Hamann –surgidas de su lectura y traducción de juventud: Sensus communis y Carta (...) sobre el entusiasmo– para delimitar. (shrink)

Skorulski fut un des plus eminents professeurs de philosophie a l'Academie de Vihia au XVIIIe siecle et auteur de deux ouvrages philosophiques. Plus tard, il fut recteur de trois colleges des jesuites, provincial des jesuites en Lituanie et ensuite recteur de l'Academie de Viina. Cette dissertation constitue une breve monographie de Skorulski en tant que philosophe. Elle contient sa biographie, la description de ses ouvrages et la caracteristique de sa philosophie. La brochure contient en particuher: Conceptions philosophiques: Logique. Metaphysique. Physique (...) generale. Physique particulifere. Psychologie. Rapport au cartesianisme. Rapport a l'heliocentrisme. Conclusion. Supplements: 1. Lettre d'Antoine Skorulski au roi Stanislas Auguste Poniatowski, 1773. 2. Reponse du roi Stanislas Auguste Poniatowski. 3. Fragments du livre Commentariolum philosophiae, traduits en polonais. (shrink)

This paper starts with the observation that at least for the last century there has been an orthodoxy in the social sciences characterized by sui generis structures of various kinds but also (paradoxically) by the unique role of individuals in their ability to intervene in the flow of events. This paper argues that there is a commonality to a number of challenges to orthodoxy that dates back to the beginnings of the social sciences themselves with Vico. Although many connections have (...) been made between elements of these critiques (Latour’s connection to Whitehead, Deleuze’s connection to Tarde), this paper proposes to make such connections more explicit by focusing on a central commitment to or tendency towards a monism characterized by a univocal ontology. The implication is that these various alternatives perhaps have more in common than normally thought and can continue to learn from each other. Most importantly, they present a coherent and viable alternative to social science orthodoxy. (shrink)

Drawing from the writings of Deleuze and Foucault, various forms of political vitalism have emerged as one of the most dominant approaches to radical politics today. However, there has been considerable disagreement over the terms on which a debate over vitalism’s perceived utility should be carried out. This has allowed for a great confusion over what is at stake in the vitalist controversy. This article argues that an analysis of the most recent works of Maurizio Lazzarato, one of the most (...) prominent contemporary political vitalists, assists in clarifying the terms of the debate and provides a rebuttal of several of the most common criticisms of political vitalist thought. Through his engagement with the work of French sociologist Gabriel Tarde, Lazzarato has developed a distinct variety of neo-monadology that analyses the world in terms of micro-psychic forces. On the basis of this ontology, Lazzarato constructs a politics of multiplicity consisting of open strategies of experimentation and creation, which he argues offers the best form of resistance to neo-liberal capitalism. It is argued that Lazzarato is able to provide an answer to the three common charges that vitalism is a mysticism, suffers from a lack of normative foundations, and has an incoherent political programme. The article concludes with a reflection on the extent to which political vitalism is still haunted by a failure to give an account of and come to terms with the role of negativity in politics. (shrink)

Plato’s work offers insights into the corrosive impact of eros, insights central for contemporary politics. The article combines an in-depth reading of Plato with a case study, arguing for the relevance of communism. This is because love also establishes a relationship of subordination to the object of desire, which can subjugate and entrap the lover in his or her feelings. Such instrumentalization of eros in communism was promoted by adherents being supposed to love the sufferers. The obligation that to understand (...) and help the sufferers one must become a sufferer turned suffering into an autopoietic system. The acceptance of such instrumentalization of love was rendered possible first by a sense of guilt due to the system of passionate interests (Tarde and Latour), connected to the rise of capitalism as a solution for the period of civil wars, and then by the liminal conditions that emerged, especially in eastern Europe, after two world wars; conditions that were purposefully perpetuated through staging a sacrificial system, paralysing social life. The character of such liminal leaders can be analysed through the figure of the trickster, developed by anthropologists, complementing Weber’s notion of charisma. While communism disappeared as a force, contemporary political life is increasingly reduced to a politics of victimhood and suffering, where the search for the good life is replaced by the double negation of eliminating all suffering from the world – an effort that only produces the opposite result, while public reality becomes torn apart by sex scandals, confirming Foucault’s insight about the investment of desire and enslavement to sexuality. (shrink)

Ricoeur’s thought bears a number of marks from his reading of the work of Merleau-Ponty. In this article, I argue that this also accounts for the nature of his political thought. I bring Ricoeur’s reviews of Humanisme et terreur (1947) to light in order to show how his confrontation with Merleau-Ponty marked an important turning point in his political thought. Firstly, I show that Merleau-Ponty’s defense of Marxism provoked Ricoeur to reflect upon its intrinsic pathology, and how this marked a (...) significant change in Ricoeur’s political position, namely, from Marxism to personalist socialism.Secondly, I explain how Ricoeur’s reading of Humanisme et terreur gave rise to a preliminary expression of ideas that would later become lasting and essential concepts of his political philosophy. More specifically, the pathology of Marxism would later become embedded in his theory of the political paradox and the concept of the prophet lived on in his reflections on civic responsibility.La pensée de Ricoeur porte un certain nombre de traces de sa lecture de Merleau-Ponty. Dans cet article, je soutiens qu’il en est de même pour sa pensée politique. Je mets en lumière ses recensions d’Humanisme et terreur (1947) pour montrer que sa confrontation avec Merleau-Ponty a marqué un tournant important dans sa pensée politique. En premier lieu, je montre que la défense merleau-pontienne du marxisme a conduit Ricoeur à réfléchir sur sa pathologie intrinsèque et que cela a entraîné un changement significatif dans la position politique même de Ricoeur, quittant le marxisme pour le socialisme personnaliste. En second lieu, j’explique comment la lecture par Ricoeur d’Humanisme et terreur a donné lieu à l’expression préliminaire d’idées qui allaient devenir par la suite durablement les concepts essentiels de sa philosophie politique. Plus précisément, la pathologie du marxisme est devenue plus tard sa théorie du paradoxe politique et le concept du prophète a eu une longue vie dans ses réflexions sur la responsabilité civique.Il pensiero di Ricoeur trae una serie di spunti dalla lettura del lavoro di Merleau-Ponty. In quest’articolo, sostengo che questo valga anche per il suo pensiero politico. Infatti, prendo in analisi la recensione di Ricoeur di Umanesimo e terrore (1947) al fine di mostrare come il suo confronto con Merleau-Ponty segnò un importante punto di svolta nel suo pensiero politico. Innanzitutto, mostro che la difesa del marxismo da parte di Merleau-Ponty portò Ricoeur a riflettere sull’intrinseca patologia dello stesso, e come questo segnò, quindi, un significativo cambiamento del posizionamento politico di Ricoeur stesso, che passò dal marxismo al socialismo personalista. In secondo luogo, spiego come la lettura di Umanesimo e terrore da parte di Ricoeur generò la preliminare formulazione di una serie di idee che più avanti sarebbero diventate concetti essenziali e durevoli della sua filosofia politica. Più nel dettaglio, la patologia del marxismo sarebbe poi diventata parte della sua teoria del paradosso politico e il concetto del profeta avrebbe preso vita dalle sue riflessioni sulla responsabilità civica. (shrink)

« S’il faut avoir un enfant tous les neuf mois pour se confesser, je ne consentirai jamais » ; c’est la réponse que redoute d’entendre un prêtre qui écrit en septembre 1898 à la revue l’Ami du Clergé, revue dont l’influence fut grande parmi les ecclésiastiques français. Soixante-dix ans plus tard, une lectrice s’exprime ainsi dans le magazine Elle du 2 septembre 1968 : « Je suis catholique, bien élevée au couvent. J’ai quatre enfants régulièrement conçus dans le mariage mais (...) que j’ai eu l’exo... (shrink)

Both the genetic endowment we have been equipped with, and the environment we had to be born and raised in, were not – and never are – for us to choose; both are pure luck, a random ticket in this enormously inventive cosmic lottery of existence. If it is luck that has makes us the persons we are, and since our decisions and choices depend largely on the kind of persons we are, it seems that everything we do or fail (...) to do may only be attributed to luck. This paper focuses on criminal behavior, with special emphasis on Tarde’s and Lombroso’s views, to discuss free will and agency, and their interplay with moral luck, that is, the fixed boundaries set by our nature and the circumstances that surround us. (shrink)

Plato’s work offers insights into the corrosive impact of eros, insights central for contemporary politics. The article combines an in-depth reading of Plato with a case study, arguing for the relevance of communism. This is because love also establishes a relationship of subordination to the object of desire, which can subjugate and entrap the lover in his or her feelings. Such instrumentalization of eros in communism was promoted by adherents being supposed to love the sufferers. The obligation that to understand (...) and help the sufferers one must become a sufferer turned suffering into an autopoietic system. The acceptance of such instrumentalization of love was rendered possible first by a sense of guilt due to the system of passionate interests (Tarde and Latour), connected to the rise of capitalism as a solution for the period of civil wars, and then by the liminal conditions that emerged, especially in eastern Europe, after two world wars; conditions that were purposefully perpetuated through staging a sacrificial system, paralysing social life. The character of such liminal leaders can be analysed through the figure of the trickster, developed by anthropologists, complementing Weber’s notion of charisma. While communism disappeared as a force, contemporary political life is increasingly reduced to a politics of victimhood and suffering, where the search for the good life is replaced by the double negation of eliminating all suffering from the world – an effort that only produces the opposite result, while public reality becomes torn apart by sex scandals, confirming Foucault’s insight about the investment of desire and enslavement to sexuality. (shrink)

S'expliquant sur la publication de Soi-même comme un autre (1990), Paul Ricœur disait ceci : " C'est une réflexion qui vient très tard, à la fin sans doute de mon parcours philosophique. Parce que j'ai voulu régler mes comptes non pas avec les autres mais avec moi-même, c'est-à-dire avec tous ceux que j'ai croisés pendant trente ou quarante années de travail. " Dans ce propos, on reconnaîtra sans peine la façon de faire de l'homme et du philosophe...