Condillac a tenu à souligner l’originalité radicale de la thèse défendue dans l’ Essai au sujet du statut des signes dans leur rapport originaire à la pensée. Il la maintiendra jusque dans l’ Art de penser inchangée malgré de profonds remaniements intervenus avec le Traité des sensations quant au contenu de cette interaction, que sa Grammaire et sa Logique lui semblent avoir pourtant « achevé de démontrer ». Ce statut des signes se trouve soumis à la critique dès les Lettres (...) à Gabriel Cramer. Condillac y répond à une question concernant la prérogative des signes arbitraires sur les signes naturels par rapport à la maîtrise de nos opérations de pensée. Et il y voit une objection formelle au caractère « embrouillé » de cette origine, une difficulté de fond qu’il n’avait pas prévenue, et enfin « le point le plus délicat de mon système sur la nécessité absolue des signes ». On peut supposer 1) que cette difficulté est liée à, mais distincte de la question formelle, comme des difficultés de contenu qu’y voit alors Condillac travaillant à son Traité des sensations, 2) que ce « point le plus délicat » ne s’éclaire et ne se spécifie qu’au regard de l’arrière-plan leibnizo-wolffien commun à Condillac, Cramer et Mlle Ferrand, et 3) n’est surmonté que par l’évocation de quelques références absentes de l’ Essai, à la Grammaire de Du Marsais dans l’ Encyclopédie et à la méthode de l’Abbé de l’Épée, comme exemples de la méthode analytique mise au service d’une genèse naturelle des signes artificiels sur le modèle de l’art d’une Nature qui commence tout en nous à notre insu. Ainsi s’achève bien le système « démontré » d’une présupposition mutuelle de la Nature et de l’Art, dont le premier ouvrage avait offert l’essai inaugural. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Hazel E. Barnes FLAUBERT AND SARTRE ON MADNESS IN KING LEAR T'oward the end of the second volume of The Family Idiot (L'Idiot de la famille), in a section called "Exercises and Reading," Sartre discusses Flaubert's reading of Shakespeare.1 In the context Sartre describes how Flaubert spent his time during one of the rare periods when he was not even attempting to write anything; more than two years elapsed (...) between the completion of the first Sentimental Education in January 1845 and die beginning of his collaboration widi Maxime Du Camp on La Bretagne. Along with doing desultory background reading for "an oriental tale," and analyzing the plays ofVoltaire, Flaubert claimed to be studying the Greek and Roman authors and a selected few of the later "great immortals." Sartre shows that Flaubert's way of reading them was entirely different from the critical analysis which he directed on the work of his contemporaries. Essentially it was a series of"rereadings," and its purpose was not to gain knowledge or even a fuller understanding of the text. In a letter to Mlle de Chantepie, Flaubert counsels her to take one of the great writers and "study him in depth," reading from beginning to end and then starting over again: "But do not read, as children read, to amuse yourself, nor as the ambitious read, to instruct yourself. No, read so as to live. Create in your soul an intellectual atmosphere which will be compounded from the emanation of all the great minds."2 How can Flaubert both counsel his correspondent to study in depdi and not to seek instruction? The kind ofstudy he has in mind, Sartre claims, is comparable to the way in which an amateur pianist might "study" Chopin, where die aim is not to understand analytically but to perfect a particular interpretation and to evoke a certain aesdietic reaction. Flaubert resists instruction because new knowledge risks forcing change. What he wants is 211 2 1 2 Philosophy and Literature to rediscover the same eternal truths and emotions.3 It is also to find inspiration for his own dreams, an oneiric reading. In this connection Sartre makes two important points. First, in striving to cultivate for the soul "an intellectual atmosphere... compounded from the emanation of all the great minds," the artist is adding so many strings to his lyre — the laugh of Rabelais, the cosmic passions of Shakespeare, the skepticism of Montaigne. This is whyJules at the end of die first Sentimental Education plans to study die great writers, beginning with Homer — not to learn dieir technique but to enlarge the artist's sensibility. Sartre's second point is made apropos of Flaubert's rereading of Shakespeare. Flaubert fluctuates between two responses. Sometimes he is depressed at the thought of his own lack of genius in comparison with Shakespeare. "That good man will drive me mad.... All odiers seem to me children beside him."* At odier times he experiences what Sartre calls a "glorifying identification." It is as though in imagination he becomes Shakespeare. In part this is because, as he writes in this same letter, we artists "breathe in our existence by means of die sentence." Sartre notes that for Flaubert the existence in question is a literary reality, not that of die everyday world; we may breathe it in either dirough writing or through reading. At this particular moment in his life, Sartre argues, Flaubert's program of study was in bad faith. He allowed die imaginary identification to suffice. Sartre goes so far as to say, "He reads in order not to write; in diis masturbatory substitute for the act, he makes himself an aumor all at once, under anodier name, in order not to work at becoming the writer of genius he wants to be." This comment makes sense if we recall Flaubert's situation in 1845-47. After the nervous crisis at Pont-L'Evêque he knew that either he would be a writer or he would remain a feeble invalid, an object of pity, the "family idiot." "There he is, dien, paralyzed by two opposing forces: hope and die fear of being disappointed " (p. 2021). No wonder he... (shrink)

Peu de textes de Pascal semblent relever de l'expérience ou du discours mystique. Outre le Mémorial, qui garde mémoire d'une expérience de Dieu sur une feuille de papier, outre la Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies, certaines lettres à Mlle de Roannez contiennent des conseils pour se rapprocher de Dieu, et d'autres lettres spirituelles, comme celle écrite après la mort de son père, traitent de l'attitude du chrétien face à la mort. L'Ecrit sur la conversion du (...) pécheur nous livre les difficultés de l'homme à la recherche de Dieu. Cependant, malgré la pauvreté quantitative des textes traitant assez clairement de la mystique, il nous est apparu qu'elle constitue la clé de voûte de l'édifice pascalien, sans laquelle l'oeuvre de Pascal ne fait pas sens. A partir de ce point ultime et transcendant, expliqué en partie par le contexte familial et social de Pascal, on peut relire et comprendre sa démarche scientifique, et la relation entretenue avec la Bible. Ainsi nous proposons une relecture de l'intégralité de l'oeuvre pascalienne, en la replaçant dans l'histoire de la mystique judéo-chrétienne, et en mettant notamment en relief la façon dont Pascal s'est approprié l'esprit et la mystique bibliques, dans une tradition où l'influence du dualisme platonicien n'est pas étrangère. La mystique pascalienne se définit ainsi comme le désir d'une union à Dieu, médiatisée par la figure du Christ, et il en résulte une relation de chaque instant, où l'homme se sent transformé, déifié, dans un sentiment de joie. (shrink)

Diderot s’est passionné toute sa vie pour les questions musicales. C’est à travers elles que cet article traite du thème de la « perception des rapports » dans l’esthétique diderotienne. Le trait saillant des « Principes généraux d’acoustique » (1748) est le refus de distinguer un point de vue strictement scientifique et esthétiquement neutre, et un point de vue proprement esthétique. Dans les pas du Descartes de l’Abrégé de musique, et dans une discussion serrée avec le père André, Diderot soutient (...) une thèse que l’on pourrait qualifier d’empirico-malebranchienne. Si, sur le modèle de l’optique cartésienne, Diderot soutient que l’oreille perçoit les consonances et le beau musical selon une sorte de trigonométrie naturelle, il refuse de l’appuyer sur l’action directe d’une puissance supérieure à l’esprit, comme chez l’auteur de De la recherche de la vérité. La « perception des rapports » est au contraire fondée sur une conception empiriste du nombre : c’est dans l’expérience du dénombrement, et par le biais des sens, que nous connaissons le nombre. La conception des « corps harmoniques », développée dans la « Lettre à Mlle *** », permet d’associer la réalité des rapports des nombres, leur rationalité et le plaisir des corps – sans faire appel à une raison universelle sur le modèle malebranchien. (shrink)

La figure et l’œuvre de Françoise d’Aubigné, veuve Scarron et marquise de Maintenon, se sont trouvées longtemps prisonnières des mythes qu’ont inspirés dès le xviie siècle la vie romanesque et le destin exceptionnel de l’épouse morganatique du Roi-Soleil. La Palatine, Saint-Simon, Michelet ont bâti la légende noire, les Dames de Saint-Louis, Mme de Caylus et Mlle d’Aumale, puis La Beaumelle en ont édifié l’hagiographie, Voltaire et Sainte-Beuve tracé des portraits plus nuancés, mais insuffisa...

The article is divided into three sections and reconstructs Proust’s impact on Bataille’s philosophy. The first one shows how Bataille derives from Proust an atheism very much different from Nietzsche’s, but not less influential for his thought. The second part presents Bataille’s critique on Proust’s conception of Œuvre, in relation to his notion of teleology. The final part compares the episode of Mlle Vinteuil with the alleged personal experience of Proust at the brothel, providing and discussing Bataille’s reading. All sections (...) are held together by Bataille’s urge to desecrate the object he embraces. (shrink)

The book covers scientific and philosophical topics by bringing them closer to literature. Some topics are scientific explanation, the concept of cause, rational argumentation, pseudoscience, language, ethics, philosophy of mind, posthumanism, and democracy. Summary Prefazione di Severino Saccardi. Introduzione. Capitolo 1: Le scrivanie di Eddington. 1.1. Il vecchio Qfwfq (I. Calvino. Le cosmicomiche). 1.2. L’assassino invisibile (L.F. Celine, Il dottor Semmelweis). 1.3. Gli gnommeri di Ingravallo (C.E. Gadda, Quer pasticciaccio brutto de via Merulana). 1.4. I sergenti di Napoleone (L. Tolstoj, (...) Guerra e pace). 1.5. Tex e il Coyote nero (G. Bonelli, Il Coyote nero). 1.6. “Elementare Watson!” (A.C. Doyle, Il segno dei quattro). Capitolo 2. Non saranno mai delusi. 2.1. L’albero di Natale. (V. Perrin, Cambiare l’acqua ai fiori). 2.2. Il dagherrotipo di Buendia. (G.G. Marquez, Cent’anni di solitudine). 2.3. Don Ferrante e la peste. (A. Manzoni, I promessi sposi). Capitolo 3. Capitolo puffo. 3.1. L’Accademia di Lagado. (J. Swift, I viaggi di Gulliver). 3.2. Bruto è uomo d’onore. (W. Shakespeare, Giulio Cesare). 3.3. Le oche mute. (G. Orwell, 1984). Capitolo 4. “Quarantadue!” 4.1. Lo zio N’Ba N’Ga. (I. Calvino, Le cosmicomiche). 4.2. La mosca cocchiera. (J. de La Fontaine, Favole). 4.3. Il fiore del dr. Dek. (E. Salgari, Le meraviglie del Duemila). Capitolo 5. L’ultimo uomo. 5.1. La pernice accusatrice. (Cyrano de Bergerac, Gli stati e gli imperi del Sole). 5.2. Pallino in via Mjasnickaja. (M.A. Bulgakov, Cuore di cane). Capitolo 6. Scenari perturbanti. 6.1. Dissipatio. (G. Morselli, Dissipatio H.G.). 6.2. Un mammifero meccanizzato. (S. Butler, Erewhon). 6.3. Mlle Olimpia. (E.T.A. Hoffmann, Racconti notturni). Capitolo 7. La gente perbene. 7.1. La balena bianca. (H. Melville, Moby Dick). 7.2. Betsabea Everdeene. (T. Hardy, Via dalla pazza folla). 7.3. Un’idea francese. (C. McCarthy, Cavalli selvaggi). 7.4. Le montagne del Montana. (D. Delillo, Rumore bianco). (shrink)

Cursul va contine patru parti pe urmatoarele filme si lucrarile: I. Andrei Tarkovski: “Solaris”, “Calauza”, “Nostalghia”, “Sacrificiul” - Friedrich Nietzsche si “eterna reintoarcere” - Mircea Eliade si “eterna reintoarcere” II. Wong Kar-wai: “In the mood for love”, “2046” III. Cristi Puiu: “Sieranevada” IV. Constantin Brancusi: Ansamblul de la Targu Jiu + sculpturile principale (Pasarea in zbor, Mlle Pogany, etc.).