Abstract
Les foules protestataires sont-elles capables de faire leur deuil ou de surmonter leurs traumatismes politiques? Quel est le travail psychique impliqué dans le deuil public et comment pouvons-nous donner un sens aux nouveaux symboles politiques qui émergent dans les vastes scènes de protestation? En m’appuyant sur le soulèvement brésilien de 2013 et ses conséquences, j’écris sur un deuil semi-spontané, un deuil qui n’est pas l’effet d’une politique d’État, qui se produit lorsque des foules plus ou moins grandes se forment, et lorsqu’elles symbolisent ensemble, lorsqu’elles produisent des rythmes et des formes de synchronicité. J’écris sur une foule qui symbolise, capable de constructions compliquées, de références superposées à différentes époques historiques, et même d’interprétations.