Abstract
À travers la réalisation et le commentaire de deux entretiens approfondis avec Corinne Pelluchon et Daniel Tanguay, l’article décrit un autre mode de réappropriation de Leo Strauss, distinct des premières réceptions françaises assurées par Raymond Aron et Alexandre Kojève. Il fait apparaître un cadrage du philosophe différent de celui de ses contemporains. Si les deux enquêtés manifestent des dispositions théoricopratiques qui les conduisent à replacer au premier plan le problème théologicopolitique de Strauss, ce cadrage répond chez eux davantage à un intérêt d’ordre historique, orienté vers l’établissement et la traduction d’un corpus, qu’à la poursuite d’objectifs idéologiques ou politiques.