Abstract
Dans cet article, je discute quatre contributions récentes sur Leo Strauss écrites par des chercheurs italiens : celles de M. Farnesi Camellone (1), de M. Menon (2), d’A. Ghibellini et la mienne (3). Il s’agit ici de clarifier les raisons pour lesquelles, dans plusieurs études italiennes des deux dernières décennies, Strauss a été étudié davantage comme philosophe que comme penseur politique au sens strict. La principale réside à mon avis dans la relation que Strauss lui-même a établie entre le « problème de la possibilité de la philosophie », relatif à la séparation de l’épistémé d’avec la doxa, et la nécessité de « l’écriture réticente ». L’écriture réticente est un outil méthodologique permettant de contrôler le conflit généré par la question philosophique de la justice, un conflit aux conséquences potentiellement exorbitantes pour la philosophie en tant que mode de vie.