Abstract
Le nom de Brunschvicg est indissolublement lié à celui de Pascal. Sa grande entreprise éditoriale est restée inégalée, comme ses très nombreuses études dédiées directement ou non à l’auteur des Pensées. Pascal a été pour Brunschvicg l’interlocuteur d’une vie entière : cela s’entend du philosophe et du mathématicien qui affrontent l’infini, mais aussi du polémiste chrétien avec qui Brunschvicg a dit n’avoir « pas une idée en commun », mais dont il a saisi les secrets plus qu’aucun autre. Cet article étudie la contribution de Brunschvicg comme éditeur, puis s’attache à cerner la figure brunschvicgienne d’un Pascal dont les Pensées, « nées du miracle » et « pleines de son âme », expriment, bien davantage que l’oeuvre de Descartes et plus directement que celle de Spinoza, les tensions constitutives de la conscience moderne.