Abstract
La question de la liberté politique effective des hommes dans un monde globalisé travaille la crise de l’État-nation. Cette crise ne renvoie nullement à un déclin mais à une double contradiction, celle d’être à la fois le lieu de naissance de la liberté du citoyen et celui d’une volonté collective contrainte, pour ne pas dire contrariée dans certains cas. Il ne s’agit pas de louer ou blâmer la dynamique de la mondialisation mais d’en comprendre l’ambivalence dès lors que l’on envisage l’alliance de la puissance et de la volonté comme facteur d’une liberté nationale plus effective au plan interne et dans l’ordre international. À la fois irréductible et dépassable, l’État-nation comme réalité critique surgit dans l’entre-deux-guerres dans les débats qui animent tous les milieux intellectuels, notamment catholiques comme en témoignent les positions clivées entre Joseph Delos et Gaston Fessard. Ce premier moment fonde les interrogations qui travaillent notre réflexion présente balancée entre la volonté de replacer les nations démocratiques au cœur de la marche globalisée du monde et la nécessité d’intégrations stratégiques régionales.