Abstract
À Dikili Tash, les vestiges architecturaux néolithiques en terre à bâtir, le plus souvent préservés sous la forme de fragments brûlés, ont fait l’objet d’une étude morpho-technologique systématique dans le cadre du deuxième programme de recherches (1986-2000). La démarche s’inscrit dans une problématique plus générale, dont l’objectif est de reconstituer la maison néolithique en tant que système technique. Une de ses originalités est de recourir systématiquement aux expérimentations pour valider les hypothèses d’interprétation et mettre au point plusieurs référentiels. Les résultats obtenus apportent une multitude d’informations sur la nature des composants de la terre à bâtir et sa préparation, en particulier sur le choix privilégié de la balle comme dégraissant végétal. Ils mettent en évidence des techniques de construction peu attestées pour cette période, comme la construction des murs en torchis sur poteaux jointifs, des voûtes de four par empilement de colombins et des silos sous forme de corbeilles enduites scellées par une chape de terre à bâtir.