Abstract
En 1995, sur le site de Dikili Tash, on a découvert un « bucrane » dans un amas de décombres appartenant à la phase Dikili Tash I (début du Néolithique Récent). L'objet lui-même, constitué d'un crâne de bœuf domestique découpé et surmodelé en terre crue, n'a que peu de parallèles réels. On trouve ces derniers à Vinca, Kormadin et Parta, c'est-à-dire dans l'aire des « cultures » de Vinca (Serbie), de la Tisza (Hongrie) et du Banat (Roumanie). Il importe de distinguer ces « bucranes » surmodelés des crânes ou cornes véritables, ainsi que des « bucranes » entièrement en terre crue qui se rencontrent sur un assez grand nombre de sites néolithiques. Le « bucrane » de Dikili Tash paraît avoir occupé, à l'origine, une position verticale, la face postérieure plane étant appliquée à une paroi perpendiculaire au sol. Tous les « bucranes » et tous les objets ressemblant à des « bucranes » ont été considérés comme cultuels, sans qu'aucune preuve de cette interprétation ne soit apportée. De fait, l'on ignore totalement la fonction de ces objets. Les images de bœuf, fréquentes dans plusieurs groupes humains, ne renvoient pas nécessairement à une symbolique commune.