Abstract
La tolérance, telle que l'entend l'édit de Nantes, est un pis-aller. Les partis catholiques et réformés s'accordent sur l'idée que la tolérance est provisoire, car la restauration de l'unité religieuse doit demeurer la visée. Mais les réformés, minoritaires, sont en position défensive. Beaucoup parmi eux pensent que la tolérance ne tiendra que s'ils continuent de se faire craindre des catholiques. D'où la promotion, par Agrippa d'Aubigné, de l'esprit de résistance. Mais les forces armées protestantes sont réduites en 1629. En fonction de ce nouveau contexte, Moyse Amyraut, tout en professant un parfait loyalisme à l'égard du monarque catholique, sera amené à formuler les linéaments d'une nouvelle théorie de la tolérance, selon laquelle la tolérance n'est plus une grâce temporaire, mais un droit.