Abstract
Cet article essaie de définir la phénoménologie comme une recherche du „phénomène vrai” (Aristote), dans lequel s'identifient expérience et vérité. I. Par une réflexion sur le perspectivisme inhérent à toute perception, on conclue à l'impossibilité d'une description pure et neutre. Le „monde de la perception” précédant toute interprétation n'est qu'un moment abstrait de l'expérience totale, dont nulle méthode ne peut l'isoler comme s'il était quelque chose de concret. Une phénoménologie, qui, par sa description, veut séparer ce moment abstrait du tout de l'expérience réelle, souffre d'un dualisme anthropologique. II. A cause de l'interaction qu'il y a entre le monde vécu de l'expérience totale d'une part, et chaque perception partielle de l'autre, la compréhension des perceptions particulières suppose que l'on comprenne la diversité des mondes vécus comme différentes „figures de la conscience”. Cette compréhension se développe selon deux niveaux: 1. celui d'une typologie phénoménologique des différentes „figures” ou „ visions” du monde, et 2. celui d'une répétition philosophique de ces „mondes”. Avec et contre Hegel on essaie de montrer par quel „savoir” la conscience est guidée pendant son voyage de découverte: une certitude qui connaît la vérité comme le terme mystérieux du désir fondamental de l'homme. Ce terme, dont personne n'a une connaissance concrète avant de s'être risqué jusqu'au bout dans l'aventure de l'expérience vivante, n'est pas l'Ithaca d'une réflexion sans âge, mais le pays lointain dont on n'a jamais fini de découvrir un peu plus la nouveauté. L'exode de cette quête du mystère lontain et surprenant, reste fidèle à la terre en scrutant son secret. L'individualité humaine, perspective radicale englobant toute l'expérience, empêche que la vérité se donne autrement qu'à travers le dialogue