Abstract
Il s’agit de mettre en évidence la manière dont Lucien Lévy-Bruhl a permis, et permet encore, de penser la fécondité d’une connexion entre philosophie et ethnologie. À la croisée d’une exigence positiviste dans l’appréhension des faits et du spiritualisme français du xix e siècle, sa réflexion sur la mentalité primitive rend possible la constitution d’une « métaphysique sauvage ». Celle-ci se défie d’une pensée limitée par les cadres de l’expérience, lesquels interdisent traditionnellement de dépasser les conditions de possibilité de la connaissance objective. La mentalité primitive possède en effet ceci de commun avec la métaphysique spiritualiste qu’elle permet de penser une appréhension directe de l’être. L’actualité de la recherche entre alors en résonance avec la démarche de Lévy-Bruhl, au sens où philosophie et ethnologie, de par leur connexion, peuvent réciproquement intensifier leurs possibilités.