Abstract
Notre conception dualiste de la nature n’est ni universelle ni universalisable. Cependant, posant l’extériorité de ce qui est humain et de ce qui est naturel, ce dualisme s’est décliné en un certain nombre d’oppositions : nature/culture ; naturel/artificiel. On pourrait a priori considérer qu’il en est de même de l’opposition entre le sauvage et le domestique. Or, entre le sauvage et le domestique, il y a un entre-deux de milieux (ce que les Romains dénommaient le saltus ), qu’il s’agisse des espaces pastoraux ou des peuplements forestiers qui ne sont plus exploités, ou encore, des friches industrielles et urbaines. C’est ce que l’on qualifie en France de « nature férale », résultat d’ensauvagements multiples. L’auteur plaide pour la libre évolution de ces milieux comme stratégie alternative de protection de la nature.