Abstract
Cet article dégage quatre phases, des années 1980 à aujourd’hui, d’une réception sud-coréenne d’Althusser traversée par une aporie : accueilli comme une arme de la révolution plutôt que comme un philosophe représentatif du « marxisme occidental », dans le cadre de la « controverse sur la nature de la formation sociale coréenne » et la tentative de restauration du marxisme des années 1980, le travail d’Althusser ne put être approprié qu’à la condition d’être interprété dans une voie marxiste-léniniste dogmatique. L’auteur en suit les conséquences à partir des années 1990 tandis que, sur fond d’effondrement du bloc socialiste, s’accuse une tendance générale à la dépolitisation de l’espace public coréen, qui donne son contexte à l’importation des « post-discours » qui marginaliseront jusqu’au début des années 2010 la contribution althussérienne.