Habitude, effort et résistance : Une lecture du concept henryen de passivité
Abstract
S?il va de soi que le projet de dégager différentes figures du concept de passivité dans la tradition phénoménologique se doit de rencontrer, à un moment ou à un autre, la pensée de M. Henry, il est beaucoup moins certain que la genèse de ce concept dans la philosophie henryenne puisse être retracée au fil directeur de son rapport explicite à une telle tradition. Notre conviction ? et ainsi notre hypothèse de lecture ? est en effet que c?est bien plutôt en se confrontant à un tout autre courant de pensée, avec laquelle la phénoménologie n?entretient apparemment que peu de rapports ? bien plus, si l?on s?en tient à la phénoménologie française et à sa réception « agressive » de Bergson, avec laquelle elle a explicitement tenu à n?entretenir que peu de rapports ? et qui n?est autre que celui du « spiritualisme français ». Comme l?on sait, si l?on excepte son mémoire de fin d?étude sur Spinoza, c?est en effet avec un livre sur Maine de Biran que M. Henry inaugure sa carrière philosophique. On sait également que ce livre ? Philosophie et phénoménologie du corps. Essai sur l?ontologie biranienne ? qui servit à Henry de thèse complémentaire, fut, bien que publié après , rédigé avant L?essence de la manifestation ? et bien avant , puisque sa rédaction s?achève en 1949, plus de dix ans par conséquent avant sa soutenance. Sans doute le parcours ultérieur de M. Henry semble-t-il