Abstract
A plusieurs reprises, mais de manière assez allusive, Sartre, dans L'être et le néant, met en cause une perspective éthique inavouée à l'oeuvre dans Etre et temps. Ne peut-on, à partir de cette critique fragmentée de Heidegger, saisir les jeux de miroir qui existent entre ces deux oeuvres ? Ne doit-on pas interpréter ce mouvement de distanciation comme une tentative désespérée de différer le problème moral ? Une lecture conjointe de L'être et le néant et de Etre et temps centrée sur la distinction entre réflexion complice et réflexion pure ne permet-elle pas d'entrevoir les difficultés que pose à l'ontologie phénoménologique la question de l'éthique ?