Abstract
Au terme d’un parcours éprouvant ponctué par des humiliations et un viol, Mouchette se suicide. Sa vie se clôture en parfaite tonalité avec l’univers dans laquelle elle a vécu. Étant donné cet acte rédhibitoire qui catalyse son existence – une vie marquée par la misère, le mensonge, l’alcoolisme, l’absence de tendresse – nous pourrions douter du salut de l’héroïne. En effet tous ces signes laissent penser que Mouchette est damnée tant nous la voyons se débattre dans cet univers clos, d’une étonnante noirceur, et dans lequel les vertus théologales et de l’esprit des Béatitudes n’arrivent pas à s’imposer. Satan serait le prince de ce monde. Malgré cela, nous démontrerons que la grâce surgit au terme de cette vie, et que Mouchette, enfant humiliée, avant de se suicider a vécu dans son dernier geste, d’une tonalité baptismale, l’expérience de l’agonie qui la configure au Christ.