Abstract
Luc Faucher Dans cet article, je soulèverai un problème qui a été négligé jusqu’ici dans les écrits portant sur la philosophie de la psychiatrie au sujet du Research Domain Criteria : le fait que l’initiative découle des priorités de recherche du National Institute of Mental Health et que l’orientation de celles-ci ne permet pas de traiter certains aspects des conditions des patients qui sont jugés essentiels par ceux-ci. Après avoir démontré l’existence de ce problème, je vais tenter de voir par quel moyen on pourrait l’éviter. Pour ce faire, je considérerai un programme, européen cette fois, le Roadmap for Mental Health Research in Europe et sa méthode pour intégrer une diversité de voix, dont celles des patients, dans le processus d’établissement des priorités de recherche. Je me livrerai ainsi à un exercice d’épistémologie sociale comparée en montrant comment certaines caractéristiques organisationnelles d’un des programmes possèdent des vertus épistémiques qui font défaut à l’autre et comment une plus grande justice épistémique pourrait être obtenue par l’implantation de certains mécanismes qui permettent à la voix des patients d’être entendue.