Abstract
Cet article fait valoir que la recherche sur le développement international devrait être soumise à la surveillance des comités d’éthique de la recherche dans les pays où les données seront collectées. Cela inclut les personnes ayant un statut qui leur permet de se soustraire des lignes directrices ou des politiques d’éthique, telles que les personnes engagées par des organisations non gouvernementales. L’argument repose sur une compréhension de la justice sociale qui reconnaît que ne pas rechercher l’approbation éthique au niveau local peut être un affront au mouvement de décolonisation et peut entraîner des dommages directs importants pour les participants. La supervision éthique au niveau local favorise une meilleure prise en compte des législations locales, des règlements, des priorités et du contexte. Par exemple, un comité d’éthique de la recherche local est souvent mieux placé qu’un comité étranger pour évaluer si un projet proposé comporte des risques spécifiques au contexte donné. En outre, le fait de soumettre un projet à un comité d’éthique de la recherche local permet de reconnaître la légitimité des autorités locales, prenant ainsi position contre l’histoire de la perte de pouvoir en lien avec la colonisation. La supervision locale permet d’accroître la responsabilité des chercheurs travaillant à l’étranger : si l’autorité locale et l’adaptation au contexte spécifique doivent être respectées, il doit y avoir des mécanismes pour s’assurer que la recherche qui ne satisfait pas à ces exigences ne peut avoir lieu. Les objections fondées sur la capacité limitée de supervision dans certains pays et sur les préoccupations liées à la politisation du processus d’évaluation sont abordées. Enfin, les rôles et les responsabilités des différentes parties prenantes dans la mise en œuvre d’une plus grande supervision éthique au niveau local sont définis.