Abstract
Dans cet article, nous partons de la manière dont Strawson et Stroud ont interprété les rapports entre philosophie transcendantale et scepticisme. Contre leur lecture de Kant, nous soutenons que ce dernier ne vise pas de façon centrale à produire des preuves pour réfuter un scepticisme généralisé vis-à-vis de la connaissance et du monde extérieur. Nous défendons l’idée selon laquelle la structure des raisonnements transcendantaux kantiens court-circuite un tel scepticisme d’entrée de jeu plus qu’il n’en démontre la fausseté. En effet, pour Kant, l’effectivité de l’expérience objective et des connaissances scientifiques est une prémisse de la réflexion transcendantale, non une conclusion de celle-ci, et tout doute au sujet d’une telle prémisse serait à ses yeux oiseux plutôt que simplement erroné.