Abstract
La crise écologique fait sentir la nécessité d'élaborer une éthique de la nature. Elle provoque l'affrontement, en particulier en Allemagne, d'une tendance philosophique, qui fonde le devoir de l'homme envers la nature sur le propre bien de l'homme, et d'une tendance théologique, qui fonde ce devoir sur l'immanence de Dieu dans la nature. Il semble qu'on puisse trouver chez Simone Weil une autre voie, esthétique, qui éviterait les insuffisances ou les dangers de ces deux tendances: la perception de la beauté du monde, appréhendée comme trace de la présence du Dieu absent.