Abstract
Dans Cartésianisme et augustinisme au XVIIe siècle, Gouhier ne range pas Fénelon aux côtés des cartésiens « inconditionnels » et ne le considère pas comme l'auteur d'un système philosophique mais lui accorde un simple éclectisme de concepts et de notions. Ce sont ces deux assertions que nous souhaiterions examiner en montrant que Fénelon est non seulement un interprète pertinent et orthodoxe de la métaphysique des Méditations mais que, dans son entreprise herméneutique, il offre l'exemple d'une philosophie originale et achevée, accomplissant ce que Descartes a laissé inachevé, à savoir un traité des attributs divins. Continuateur du projet cartésien de développer une « science parfaite » des perfections divines (AT IX, 56), Fénelon propose une apologétique cartésienne correspondant à cette « philosophie chrétienne » que Descartes lui-même entendait élaborer et à laquelle il conférait utilité et certitude (Épître aux Méditations, AT IX, 6) In Cartésianisme et augustinisme au XVIIe siècle, Gouhier does not rate Fénelon among « unconditional Cartesians » neither does he judge him as the author of a philosophical sys-tem but he does grant him mère conceptual eclecticism. We would like to challenge those two assertions in showing that Fénelon is not only a relevant and orthodox interpréter ofthe meta-physics of the Méditations but also that, in his undertaking hermeneutics, he offers example of an original and accomplished philosophy, achieving what Descartes had left uncompleted, i.e. a treatise of divine attributes. Successor of Descartes' project of a « perfect science » of divine perfections (AT IX, 56), Fénelon suggests a Cartesian apologia, which squares with this « Christian philosophy », that Descartes himself wanted to found as useful and certain (Épître, AT IX, 6)