Paris: L'Harmattan (
2012)
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Abstract
En écho à la crainte de voir la "politique disparaître complètement du monde", selon l'inquiétude formulée par Hannah Arendt, notamment dans sa Crise de la culture, les trois essais qui composent ce recueil tentent d'apporter quelques éléments de réponse à des questions contemporaines de philosophie politique. Aussi cette menace d'une disparition éventuelle de la politique semble-t-elle suivre de nos jours trois tendances interdépendantes : sa dissolution privative dans les mécanismes du marché ; l'évincement de ses catégories usuelles (nation, souveraineté...) au profit des notions religieuses (croisade, axe du mal...) ; enfin, l'occultation tendancieuse du débat démocratique au nom d'une expertise garante d'une objectivité "non partisane". Si crise de la politique et crise de la culture paraissent ainsi s'interpeller, sans doute est-ce parce qu'elles révèlent un même enjeu : la reconquête, à rebours de cette privatisation processuelle de l'espace public, d'un monde commun – ce que souligne d'ailleurs avec force la question écologique. A l'inverse d'une philosophie politique abstraite sise sur des principes immuables, l'idée est plutôt la suivante : comment articuler concrètement et stratégiquement, dans le sillage de Daniel Bensaïd, philosophie et politique?