Abstract
Le problème épistémologique de la confirmation scientifique consiste à déterminer ou comparer le degré de confirmation des hypothèses scientifiques (c’est-à-dire le niveau d’avantage épistémique que nous devons leur accorder) au regard des données empiriques. Ce problème est la plupart du temps traité dans le cadre d’une interprétation probabiliste du raisonnement inductif, notamment au moyen du calcul bayésien, de telle sorte que l’on parle de théorie bayésienne de la confirmation. Nous proposerons ici de considérer la théorie poppérienne de la corroboration comme une théorie alternative de la confirmation scientifique, qui se caractériserait justement par son rejet radical des probabilités et de l’induction. Plus précisément, nous soutiendrons ici, contre certaines lectures de Popper, que le concept poppérien de corroboration peut être assimilé à une forme de confirmation, et nous essaierons d’établir quels seraient les principes d’une théorie poppérienne de la confirmation. Nous souhaitons pouvoir ainsi comparer les approches bayésiennes et poppériennes du problème de la confirmation scientifique, et notamment souligner les différentes incitations méthodologiques qu’elles entraînent dans la recherche scientifique.