Abstract
Le réalisme scientifique occupe une place centrale dans le système philosophique de Mario Bunge. Au cœur de cette thèse, on trouve l’affirmation selon laquelle nous pouvons connaître le monde partiellement. Il s’ensuit que les théories scientifiques ne sont pas totalement vraies ou totalement fausses, mais plutôt partiellement vraies et partiellement fausses. Ces énoncés sur la connaissance scientifique, à première vue plausible pour quiconque est familier avec la pratique scientifique, demandent néanmoins à être clarifiés, précisés et, ultimement, à être inclus dans un cadre théorique plus large et rigoureux. Depuis ses toutes premières publications sur ces questions et jusqu’à récemment, Mario Bunge n’a cessé d’interpeller les philosophes afin qu’ils développent une théorie, au sens propre du terme, de la vérité partielle afin de clarifier les enjeux épistémologiques liés au réalisme scientifique. Bunge a lui-même proposé plusieurs parties de cette théorie au fil des années, mais aucune de ces propositions ne l’a satisfait pleinement et la construction de cette théorie demeure un problème entier. Dans ce texte, nous passerons rapidement en revue certaines des approches proposées par Bunge dans ses publications et nous esquisserons certaines pistes qui devraient servir à tout le moins de desiderata pour la construction d’une théorie de la vérité partielle.