Abstract
En rendant compte de la récession économique, les médias se sont surtout penchés sur les effets de la crise sur les pays riches, sans beaucoup se soucier des nombreuses populations qui vivent dans ce qu’on avait coutume d’appeler le tiers-monde. Selon les analyses actuellement en vogue, le fléchissement de ces « économies émergentes » pourrait s’avérer moins grave que prévu. Pourtant, cette perspective, qui se contente d’analyser les répercussions de la crise sur les pays dans leur ensemble, masque l’hétérogénéité de son impact en fonction des classes sociales. En tenant compte de la distribution des revenus, on s’aperçoit que le ralentissement mondial touche de façon disproportionnée les secteurs les plus vulnérables : les immenses cohortes de travailleurs sous-payés, sous-éduqués et privés de ressources qui constituent les strates inférieures surpeuplées de l’économie mondiale.fr