Abstract
Les médias ont longtemps exercé un contrôle sur le discours public pouvant les concerner. Cela n’est plus le cas. Elle est révolue l’époque où la critique des médias pouvait très difficilement se faire entendre sur la place publique, dont les journalistes étaient les gardiens incontournables. Jusqu’à récemment, les médias dominaient le jeu et sélectionnaient les sources qui les critiquaient publiquement. Ils pouvaient exercer une sorte de monopole de l’autocritique en se dotant de dispositifs d’autorégulation , dont l’efficacité, l’indépendance et la crédibilité sont mises en cause dans plusieurs pays. Avec Internet et l’interactivité propre aux médias sociaux, plus rien ne peut endiguer le flot de critiques. Les médias ne peuvent plus prétendre que l’autorégulation suffit à assurer la qualité et l’intégrité de l’information, puisque leur production souffre de carences rapidement décelées par les citoyens, que l’on doit désormais considérer comme des agents de la corégulation