Abstract
Karl Popper a toujours exprimé une grande admiration à l'égard de l'Allgemeine Erkenntnislehre de Moritz Schlick. En revanche, les positions adoptées par Schlick au cours de son séjour à Vienne ont surtout suscité la critique de l'auteur de la Logique de la découverte scientifique. Le désaccord porte sur la réduction schlickienne de la valeur des théories à des instruments de prédiction, sur la portée du Tractatus de Wittgenstein, sur la théorie du sens et sur la vérité. Popper, dès 1931, refuse absolument le positivisme anti-métaphysique, le « tournant » linguistique et le « principe de vérification ». Le débat sur la base empirique au sein du Wiener Kreis à partir de 1931 est complexe, et l'intervention de Popper comme celle de Schlick sont cruciales. On tente ici d?en faire très rapidement un historique précis.