Abstract
L’importance des sources néoplatoniciennes de la philosophie première de Jankélévitch s’inscrit dans la lignée de l’enseignement de Bréhier qui le met sur la voie d’une « négation libératrice ». La fidélité à Bergson et la lecture de Schelling ne pouvaient néanmoins que reconduire la tentative de dépassement de la logique qui en résulte à une forme d’expérience pure qui recherche la plénitude dans une adéquation à la vie. Ainsi, « l’évanouissante entrevision » à laquelle Jankélévitch nous condamne à tendre sans jamais l’atteindre, rivés que nous sommes à notre finitude, marque-t‑elle tout autant une forme de distance vis-à-vis de la philosophie de Plotin. La compréhension de cet héritage critique pourra ainsi nous permettre de mieux cerner ce qui sépare le vitalisme de Jankélévitch de l’idéalisme néoplatonicien, c’est-à-dire ce qui demeure incompatible entre la logique de la vie et la dialectique de la pensée.