Abstract
Promettant à la fois la capture de l’instant et son dépassement vers l’intemporel, le medium photographique voit son destin intimement lié à la catégorie du temps. L’article suggère cependant que cette inclusion du temps dans l’image s’est acquise, au cours de l’histoire de la photographie, au prix d’une essentialisation du momentané. À rebours d’une telle approche, il s’agit de repenser l’instantané photographique comme découlant de l’accident, si bien que la photo figure non plus l’instant fécond, mais bien le temps de l’accident, qui correspond, dans tous les sens du terme, à un arrêt de mort.