Highlighting the social tensions that confront the liberal tradition, Pierre Manent draws a portrait of what we, citizens of modern liberal democracies, have become. For Manent, a discussion of liberalism encompasses the foundations of modern society, its secularism, its individualism, and its conception of rights. The frequent incapacity of the morally neutral, democratic state to further social causes, he argues, derives from the liberal stance that political life does not serve a higher purpose. Through quick-moving, highly synthetic essays, he (...) explores the development of liberal thinking in terms of a single theme: the decline of theological politics. The author traces the liberal stance to Machiavelli, who, in seeking to divorce everyday life from the pervasive influence of the Catholic church, separated politics from all notions of a cosmological order. What followed, as Manent demonstrates in his analyses of Locke, Hobbes, Rousseau, Guizot, and Constant, was the evolving concept of an individual with no goals outside the confines of the self and a state with no purpose but to prevent individuals from dominating one another. Weighing both the positive and negative effects of such a political arrangement, Manent raises important questions about the fundamental political issues of the day, among them the possibility of individual rights being reconciled with the necessary demands of political organization, and the desirability of a government system neutral about religion but not about public morals. (shrink)

Ce livre révisionniste (sans connotation péjorative) s’inscrit dans la littérature historienne nous parlant des guerres qui ont ensanglanté le Viêt-nam pendant trente ans (1945-1975). L’intention première de son auteur est de rompre avec une historiographie dominante, héroïsante et partisane qui donne le beau rôle au Nord Viêt-nam qui faisait une « guerre juste » contre l’impérialisme étranger « et ses valets sud vietnamiens », pour accomplir un noble dessein, celui de la libération puis celu...

La notion d’intérêt général est, aujourd’hui, autant un concept du droit qu’un topos rhétorique. Elle est censée désigner l’ordre public, l’intérêt du peuple ou bien la priorité des décisions administratives sur les intérêts privés, sectoriels, les droits individuels et les contrats entre particuliers (à travers des mécanismes juridiques comme la préemption, l’expropriation pour des motifs d’intérêt général ou d’utilité publique ou le travail d’intérêt général…). Pourtant cette notion a une d...

Les émotions ont un rôle important dans nos interactions sociales. Sans émotions, nous avons du mal à faire des choix. Quand notre environnement déçoit nos attentes de manière répétée, nos émotions nous signalent qu'il serait rationnel de changer nos attentes, c'est-à-dire de procéder à des révisions. Le partage des émotions, qui est la clé de notre sentiment d'appartenance à une communauté, nous amène à révéler nos valeurs, parce qu'il permet de résister face à un monde décevant. Si même une fois (...) révisées nos croyances, nos émotions se maintiennent, elles manifestent alors des attentes bien enracinées, qui sont nos valeurs réelles. Pour étudier les valeurs collectives, il faut donc étudier les émotions, la manière dont elles incitent à des révisions, et comment leur partage collectif renforce nos résistances. La rationalité morale s'appuie sur les émotions. Celles-ci sont sensibles aux détails des situations, et cette rationalité dépend des contextes, si bien qu'elle propose des arguments qui restent révisables quand le contexte change. Ne résistent à toute révision que nos sentiments d'injustice. L'originalité de ce livre est donc d'étudier les émotions et les valeurs, individuelles et collectives, dans la dynamique de leurs changements, de leurs révisions et de leurs résistances, et d'utiliser ce lien entre émotions et révisions pour mieux définir la spécificité d'une rationalité morale. (shrink)

En dessinant et réalisant les aventures de Gaston, Franquin n'a pas fait qu'oeuvre artistique et humoristique. Dans ce nouveau livre, Pierre Ansay s'emploie à montrer l'incroyable richesse philosophique de cette BD à mettre dans les mains de ceux qui veulent penser leur vie. Comment résister aux impositions mortifères qui parsèment notre vie quotidienne? Comment concilier créativité et poésie personnelle avec les exigences normatives de la vie moderne? Comment vivre à la fois en nomade et en sédentaire? La mise en (...) regard des apports de la philosophie, notamment Spinoza, Deleuze et Guattari avec l'oeuvre de Franquin jette un triple éclairage, sur l'oeuvre de Franquin, sur les philosophes convoqués pour cette rencontre et surtout sur ce qui défait mais fait aussi le tissu de notre vie quotidienne. (shrink)

Avec ses manières de plombier, Pierre Ansay organise la connexion entre ces deux grands maîtres de la spiritualité occidentale. Qu’est ce que se détacher? Comment trouver la paix de l’âme en se détachant? Comment cheminer de l’attachement aux choses au mieux-être détaché avec les autres? 0Le cheminement spirituel vers le détachement et le laisser-être, autant de manières de se déniaiser face aux encollages publicitaires et aux désirs de dominer ou d’être dominé par les autres. 0Pour Spinoza et Maître Eckhart, (...) il s’agit de se détacher de ces attachements pour vivre dans la paix sans avoir peur de la mort. En outre, la spiritualité ainsi conquise n’est jamais loin d’une visée politique opposée aux séductions de la marchandise et aux enrégimentements pratiqués par les libérateurs tyranniques. 0En suivant les leçons de Maître Eckhart et de Spinoza, il s’agit de se détacher et de sortir du monde marchand gros de poussées totalitaires pour ultérieurement mieux s’opposer à lui. (shrink)

Dans ce livre savant et moqueur, Pierre-André Taguieff passe au scalpel l'idéal moderne par excellence, celui d'émancipation, qui exalte, mobilise et aveugle depuis longtemps les Modernes. Le temps est venu de soumettre à un examen critique sans complaisance cette notion qui fait partie du prêt-à-penser dont se sont emparés les utopistes et les démagogues de toutes obédiences. Comment expliquer que cette notion banale ait pu devenir un thème philosophique et politique majeur depuis la fin du XVIIIe siècle, sous la (...) forme du projet universaliste de l'émancipation du genre humain comme sous celle de l'autonomie croissante de l'individu? Taguieff analyse la formation philosophique de l'idée d'émancipation, explore ses usages politiques et dissèque ce qu'il appelle "l'émancipationnisme ", produit de la corruption idéologique de cette idée-force. Car l'émancipation comme projet global appelle une critique fondamentale : ce qui est rejeté subrepticement, voire diabolisé, ce sont les attachements, les fidélités, les enracinements, les mémoires particulières, donc la transmission. Il s'agit d'un programme de refonte anthropologique, visant à créer l'" homme nouveau ", chimère d'une société mondiale d'individus également émancipés. La généalogie d'une idée floue, pour penser librement le monde de demain. (shrink)

Cet article fournit, dans sa première section, une analyse méthodologique de l’utilisation de corpora, au cours de laquelle je détaille, de manière argumentée ce qu’on peut en attendre et pour quels objectifs, précise ce qu’on ne peut pas en attendre et montre pourquoi. La première partie conclut sur l’inutilité des corpora d’occurrences en sémantique des langues, même s’ils sont indispensables dans d’autres disciplines (comme, par exemple, les études littéraires) ; j’insiste sur le caractère nuisible de leur utilisation en sémantique, sauf (...) dans un cas que je spécifie, utilisation qui réintroduit l’introspection sémantique en la maquillant derrière un appareil technique inspiré des statistiques. Dans la deuxième section, je montre qu’il existe un moyen de sortir du carcan pseudo-méthodologique que la mode présentant les corpora comme unique accès à l’observation empirique tente d’imposer ; ce moyen, qui part de l’idée d’enrichir les corpora par des indications sur l’interprétabilité des échantillons, comporte deux aspects principaux : (i) réhabiliter l’expérimentation empirique et (ii) rechercher des hypothèses théoriques permettant d’engendrer des hypothèses descriptives à tester au moyen des expériences empiriques. On y insiste sur le fait que, conformément à ce que requiert une démarche scientifique rigoureuse, les tests empiriques ne peuvent pas vérifier une hypothèse, mais seulement la réfuter : c’est l’échec de la réfutation qui constitue un indice de validité (provisoire) de l’hypothèse. La troisième section présente, en détail et avec des illustrations, deux tests empiriques permettant des expérimentations destinées à tester les descriptions sémantiques que l’on peut être amené à proposer. On y insiste sur le fait que les corpora nécessaires à ces expérimentations peuvent être petits, mais nécessitent une interaction minimale entre l’observateur et les destinataires des échantillons : ils sont enrichis par une indication non verbale, fournie par les destinataires des échantillons, à propos de l’éventuelle difficulté qu’ils ont eues à les interpréter. Les tests sémantiques utilisant des unités de langue déjà décrites, le chapitre conclut sur l’avantage d’une incrémentation de la descriptibilité des unités de langue s’appuyant sur la récursivité des moyens de tester les descriptions : toute description non réfutée par les tests existants permet de construire de nouveaux tests. (shrink)

Qu’est-ce que les auteures entendent en proposant de tester la validité d’une « histoire atlantique » de la profession d’infirmière en France? Elles veulent montrer que ce qui se passe en matière de nursing en Angleterre ou aux États-Unis a affecté la trajectoire historique des différentes protagonistes des soins infirmiers en France, que l’on considère ceux-ci comme une profession (organisation d’un groupe défini par son activité) ou comme une discipline (enseignée dans des institutions déd...

This article deals with the difficulties of the yet intuitive causal interpretation of the mind–body connection emphasized by metaphysical, theoretical and experimental considerations. It shows that a decisive contribution to determining the nature of this connection can be provided experimentally. This experimental test is designed within the framework of a general systems theory capable of representing the concepts of complementarity and entanglement that are involved in the description of the mind–body connection.

The involvement of developing countries in international clinical trials is necessary for the development of appropriate medicines for local populations. However, the absence of appropriate structures for ethical review represents a barrier for certain countries. Currently there is very little information available on existing structures dedicated to ethics in western and central Africa. This article briefly describes historical milestones in the development of networks dedicated to capacity building in ethical review in these regions and outlines the major conclusions of two (...) workshops on this issue, which were held in September and October 2002 in Libreville, Gabon, and Paris, France. The workshops were the culmination of collaboration between the African Malaria Network Trust (AMANET) and the Pan African Bioethics Initiative (PABIN). They produced an update on ethics organizations with regard to mission, function, activities, members, and contact people, in eight countries within the regions discussed. As a result of the commitment of mandated delegates, a further prominent outcome followed these workshops: the creation of national structures, where none existed before, dedicated to the ethical review of clinical trials. (shrink)

Gaining momentum during the last third of the twentieth century, the philosophy of biology is now a distinct field with its own debates, journals, audiences, and professional societies. This professionalization came along with the forging of an intellectual identity based on the existence of disciplinary frontiers that demarcated philosophy of biology from neighboring disciplines such as philosophy of medicine, history of biology, or general philosophy of science. Here, I argue that the identity of this emerging philosophy of biology also excluded (...) Continental traditions often called “biological philosophy” or “historical epistemology of the life sciences”. Going back to the 60s and 70s, I explore the emergence of the philosophy of biology at a time when its identity was still in flux and its analytic orientation debated. To do so, I focus primarily on the works of David Hull and Marjorie Grene, and I draw on their unpublished correspondence. Although Grene’s intellectual contribution to the philosophy of biology has been widely acknowledged, her coming from a different philosophical universe created tensions with the identity Hull and others sought to establish. Overall, this chapter raises a question about the historical conditions that make fields such as the philosophy of biology possible, and calls attention to the exclusions that permeated the philosophy of biology from its inception and what this involves in terms of the proper relation between philosophy and science, especially biology. (shrink)

The author explores with the leading scholars of today the way and extent to which many forms of oppression, such as racism, classism, capitalism, sexism, and linguicis, have affected the women, poor working-class people, queer people, students of color, female faculty and faculty of color. The leading scholars are: Richard Delgado, David Gillborn , Zeus Leonardo, Antonia Darder, Howard Winant, Christine Sleeter, Sonia Nieto, Carl Grant, Peter McLaren, Noam Chomsky, Eduardo Bonilla-Silva, Pedro Noguera, and Dave Stovall. Sometimes immensely personal, the (...) interviews unveil the how far America has come, and just how far we have to go, in the quest for equality for all its citizens. (shrink)

Opacity, in Metzinger’s sense, is access to processed information _as_ processed, while transparency is only access to the _content _of our phenomenal states. I suspect that transparency conflates different notions. First I show that every conscious experience has a “transparent” core (involving intentionality, directedness and assumption of existence, insensitivity to some unconscious process). Anyway, to be sensitive to earlier processing steps does not imply to take the representation “as modeled by our simulator”. There are other ways of being sensitive to (...) this processing experience: experience of gaps in perceptive synthesis, experience of incompleteness, queerness of experience, phenomenal incoherence, searching consciousness. Many of them implies only to put in abeyance incoherence or incompleteness (to be laterally aware of a conflict without dealing with it), or even to put this abeyance into abeyance (not to take into account the absence of solution). But if the conflict becomes serious, we revise our assumption, and this requires the assumption that the conflict is about existing things. The self has a peculiar property here. Even when I revise one aspect of my self, I have to presuppose a self, in the sense that I put in abeyance other revisions of this presupposed self. Self is not a simulation, even if we have only this peculiar access to it. <b> </b>. (shrink)

By using the name of one of his first papers (See Clark 1987) for his latest book, Andy Clark proves how consistent his view of the mind has been over his career. Indeed Being There becomes the latest in a ten year effort, laid out over a series of books, to flesh out one of the few comprehensive proposals in philosophy of mind since Fodor’s Representational Theory of Mind (RTM). Each book in the series accentuates one aspect of Clark’s view. (...) The first, Microcognition (Clark 1989), explores the importance of implementation. Except for a few pockets of resistance, the issue of implementation is by now wholly resolved in Clark’s favor but was, at the time, generally hostile to the idea of implementation (or "mere implementation" as it was commonly referred to back then) in studies of the mind. The second, Associative Engines (Clark 1993), stresses the importance of developmental issues, an idea that is still making waves in the cognitive science and neuroscience community (think of the flurry of models and experiments on developing theories of the mind (Carey 1985, Gopnik 1988, Gopnik and Meltzoff 1996). This latest effort argues for the importance of ecological issues, both for our general view of the mind and our explanation models in cognitive science. It explores the importance of being situated in a body and an environment, the importance of being there. Although each theme accentuated by Clark's books (implementation, development, and ecology) is generally biological in nature, Clark, unlike other biological views of the mind who tend to stress one biological aspect over the others, constantly manages to balance the different aspects in what amounts to perhaps the only integrated, or at least the most complete to date, biological view of the mind. (shrink)

En 1534, le grand chancelier d'Angleterre, sir Thomas More, refuse de prêter serment à l'Acte de Suprématie par lequel Henri VIII d'Angleterre, s'opposant à l'Eglise de Rome, se proclame chef de l'Eglise anglicane. Condamné par le tribunal royal à la décapitation publique, Thomas More demeure pourtant fidèle : fidèle au roi, fidèle à la foi, et fidèle à sa conscience au prix de sa vie. En effet, s'il ne reconnaît pas le roi comme chef de l'Eglise nationale, il n'a jamais (...) remis en cause son autorité temporelle. Sir Thomas More, humaniste, juriste, théologien, diplomate, homme d'Etat et finalement martyr, est devenu un modèle pour ceux qui se dévouent au bien commun. L'Europe troublée du XVIe siècle n'est pas sans rappeler notre époque soumise à la difficile gestion des affaires publiques, aux scandales financiers et à l'avidité de quelques puissants. Ce livre, qui présente la vie de Thomas More et les valeurs fondatrices de son action, peut nous aider à trouver de nouveaux repères pour devenir ferment dans la pâte du monde. Le lecteur saisira alors toute la vérité des paroles adressées par l'humaniste anglais Roger Ascham à la petite- fille de More : "Par cet homme seul, c'est toute l'Angleterre qui s'est trouvée anoblie.". (shrink)

En dépit de la littérature relativement abondante à son sujet, quelle que soit la langue dans laquelle on pratique la théorie du droit , le réalisme scandinave reste assez mal connu. On n’en retient bien souvent que quelques bribes : lutte contre la métaphysique, empirisme, démystification, idéologie des juges, faits, fictions, prédictions… On ne manque pas non plus de rappeler quelques critiques, plus ou moins sévè..