Cet article analyse les débuts de la Revue du Mois, revue de culture générale à caractère scientifique créée en 1905 par le mathématicien Émile Borel. À une période où des périodiques de format similaire se multiplient, l’originalité de l’entreprise réside dans l’association d’articles présentant à un large public les enjeux des recherches récentes (en sciences exactes, expérimentales, mais aussi humaines), et de thèmes plus légers, comme des chroniques théâtrales et littéraires. En examinant la préparation des premiers numéros, l’article dévoile les (...) intentions et la mise en acte de ce projet. Il étudie notamment comment a été définie la ligne éditoriale, comment ambition scientifique et vocation généraliste ont pu coïncider, et comment la revue est parvenue à conquérir son public. (shrink)

ArgumentThis paper studies the evolution of mathematics teaching in France and Germany from 1900 to about 1980. These two countries were leading in the processes of international modernization. We investigate the similarities and differences during the various periods, which showed to constitute significant time units and this in a remarkably parallel manner for the two countries. We argue that the processes of reform concerning the teaching of this major school subject are not understandable from within mathematics education or even within (...) the school system. Rather, the evolution of the processes of reform prove to be intimately tied to changing conceptions of modernity according to respective social and cultural values and to changing epistemological conceptions of mathematics. It is particularly novel that we show the key impact of the changing social status of primary schooling for these modernization processes. (shrink)

Henri Poincaré est intervenu publiquement deux fois sur les orientations de l’enseignement secondaire français. En 1904, il prononce une conférence intitulée « Les définitions générales en mathématiques », première d’un cycle destiné à promouvoir l’esprit d’une réforme de l’enseignement secondaire qui, selon ses promoteurs, défend une conception moderne et renouvelée des humanités adaptée aux défis économiques et industriels que doivent relever le pays et ses élites. En 1911, sous les auspices d’une ligue « Pour la culture française » qui milite (...) contre les intentions de cette réforme, Poincaré publie Les Sciences et les Humanités, un texte dans lequel il affirme la primauté des humanités classiques. Nous revenons ici sur la contradiction apparente entre ces deux prises de position à partir de travaux en histoire de l’enseignement parus depuis le début des années 2000. Ceux-ci ont en effet fait surgir un certain nombre d’acteurs mathématiciens engagés dans la réforme, dont les écrits et les discours permettent de mieux saisir la complexité des enjeux de modernité tout à la fois épistémologiques, pédagogiques mais aussi sociaux et économiques de l’enseignement des mathématiques et éclairent de ce fait les positions de Poincaré dans ces deux textes. (shrink)