L’article examine trois types de temporalités patrimoniales. Le premier définit l’unité d’une salle muséale comme espace d’exposition cohérent et interroge la coexistence des objets dans son enceinte, en prenant comme exemple la salle 501 du Louvre. En se focalisant sur les objets-palimpsestes et l’art composite, il laisse ainsi entrevoir le mélange entre art latin et art byzantin, les remplois et les circulations de styles, que cette salle met en avant. Le second type évoque les interactions entre exposition permanente et exposition (...) temporaire et, plus particulièrement, la manière dont deux mosaïques byzantines rares, qui sont exposées dans la salle 501 de manière inadéquate, retrouvent une certaine visibilité grâce à un événement inattendu : la guerre en Ukraine et une opération d’urgence. Le troisième type concerne les manières évolutives d’exposer l’art byzantin au sein du musée du Louvre. Le but est de mieux situer le projet de la création d’un nouveau département patrimonial a... (shrink)

Ces dernières années, des musées d’art contemporain sont apparus partout dans le monde occidental et au-delà. Le nombre de ce genre de musées augmente en permanence. Le touriste d’aujourd’hui, qui se rend dans une grande ville, s’attend à y trouver un musée d’art contemporain, de la même manière qu’il s’attend à y trouver un restaurant italien ou un cinéma. Dans la plupart des cas, ces attentes sont confirmées. Dans le pire des cas, le touriste va apprendre que le musée d’art (...) contemporain est encore en construction et qu’il sera ouvert l’année suivante. Quoi qu’il en soit, cette acceptation si facile de la notion de « musée d’art contemporain » par la culture d’aujourd’hui n’est pas sans importance. Traditionnellement, le musée d’art constituait un endroit dans lequel l’art du passé était collecté, conservé et montré au beau milieu de la vie contemporaine. Mais que signifie construire un musée d’art contemporain ? Que signifie « muséographier » la contemporanéité elle-même?Museums of contemporary art have appeared everywhere in the Western world and beyond in recent years, and they are constantly increasing in number. Any tourist visiting a major city today expects to find a museum of contemporary art, just as they expect to find an Italian restaurant or a cinema. In most cases, this is indeed what they find. At the very least, tourists will find that the city’s museum of contemporary art is still under construction and will open the following year. Whatever the case, the ready acceptance of the “museum of contemporary art” in today’s culture is significant. Traditionally, an art museum was a place where the art of the past could be collected, curated and displayed right in the heart of the contemporary world. But what does creating a museum of contemporary art really mean? In other words, what does it mean “to make a museum exhibit” of contemporaneity itself? (shrink)

Les musées contemporains sont en pleine mutation, ils passent du statut de « temples de l’art et de la culture » à celui de pourvoyeurs d’activités culturelles et ludiques. Censés instruire, ils s’engagent dans la voie controversée de plaire en vue d’exister, le but ultime étant de drainer le plus de « clients » possible pour assurer la continuation. Et dans la mouvance, ils n’hésitent pas à s’exporter au même titre que les enseignes commerciales vers des cités-nations à la recherche (...) d’une « présence » sur la mappemonde globalisée. Le Louvre-Abou Dabi est un exemple saillant de cette tendance mondialisée, tout comme Guggenheim, il devient un jalon mobile de l’art et de la culture. Dans cette phénoménologie de « l’existence par l’architecture », les œuvres architecturales deviennent des objets-outils de notoriété et de communication, plus inhérents au marketing qu’à la culture. Mais quelle part d’intérêt va pour les collections dans ce nouveau statut du musée ou le bâtiment est à lui seul un gage d’existence et de contemporanéité ? Et dans quelle mesure, la part de responsabilité publique qui incombe aux musées dans le développement culturel de la collectivité, risque-t-elle d’être compromise par les lois du marché?Contemporary museums are rapidly evolving from “temples of art and culture” to providers of cultural and recreational activities. Although supposed to be instructive, they are embarking on a controversial policy of pleasing the public in order to exist, the ultimate aim being to draw as many “customers” as possible to secure their future. And in pursuing these aims, they have been exporting themselves, just like any commercial brand, to nation-cities seeking a “place” on the globalised map. The Abu Dhabi Louvre is a striking example of this global trend, as is the Guggenheim, which has now become a movable landmark in the arts and culture landscape. This phenomenon of “existence through architecture” is turning architectural works into objects as well as tools to enhance communication and notoriety, a development that has more to do with marketing than with culture. But given this new status, where the building itself guarantees the museum’s existence and contemporaneity, how much interest is there in its collections? And to what extent is every museum’s share of public responsibility for collective cultural development likely to compromised by “market forces”? (shrink)

The analysis focuses on the manner in which public authorities in Romania have carried out their role of supporting artistic creation, as well as on the institutional and financial instruments put into practice for this purpose. First, it is about exposing the contradictory logics that grounds the public action in supporting arts and artists and understanding the character of the State intervention in the cultural field, pointing up its oscillations between mediator and cultural agent roles, neutral and valorizing instance, artistic (...) and social rationales. Secondly, a comparative analysis points out to what extent the State intervention, especially using as instrument the direct subsidy, responds to the assumed role of supporting artistic creation and if it has contributed and is able to contribute to the development of the artistic sector and, implicitly, to the improvement of the artists’ social and professional status, in the actual context of an internationalized art and a free and global art market. (shrink)

Cet article explore l’utilisation que font certains musées des avancées technologiques et communicationnelles les plus actuelles. En prenant appui sur des théories et des exemples tirés principalement du contexte nord-américain, il s’agit d’examiner la présentation d’une œuvre d’art contemporain, No Woman, No Cry, de Chris Ofili, sélectionnée par la Tate Britain dans le Google Art Project. L’étude de ce cas récent montre comment l’institution muséale reconduit, sur le Web, les principes de pratiques qu’elle applique, depuis longtemps, dans les salles d’exposition (...) et dans les messages adressés au public.This article explores the use made in certain museums of the very latest advances in communication and technology. Drawing on primarily North-American theories and examples, we examine the presentation of a particular work of contemporary art, Chris Ofili’s No Woman, No Cry, selected by Tate Britain from the Google Art Project. Our study of this recent case shows how museums apply the same principles of practice on the web as those they have applied for years in their exhibitions and their messages to the public. (shrink)

Sur quels critères Malraux a-t-il bâti ses associations d'oeuvre de cultures différentes dans son "Musée imaginaire"? Une question d'actualité à l'heure où les musées mêlent oeuvres occidentales et arts primitifs ou arts contemporains et arts anciens dans une même présentation. Georges Didi-Huberman, philosophe et historien de l'art, enseigne actuellement à l'École des hautes études en sciences sociales de Paris. 0Avec plus d'une trentaine de livres publiés depuis 1982, il est aujourd'hui l'un des théoriciens les plus actifs dans le paysage contemporain (...) des recherches sur l'image. Les conférences de la Chaire du Louvre et le livre qui les accompagne concernent le Musée imaginaire d'André Malraux. Il s'agira d'interroger le travail d'André Malraux sur les illustrations de son Musée imaginaire, travail explicitement inspiré par le Benjamin de la "reproductibilité technique" et de "l'auteur comme producteur. (shrink)

Tout a commencé comme une enquête classique, avec l'espoir de déterminer ce que le nom " contemporain " dit de notre rapport au temps, à l'histoire, à l'espace. Mais très vite des myriades de données, parfois contradictoires, se sont imposées. Un véritable brouhaha. On aurait pu les ignorer, faire comme si elles n'existaient pas, et tenter de construire une fiction unitaire qui aurait prétendu dire la totalité de notre identité historique. C'eut été se méprendre sur la dynamique profonde que traduit (...) le nom contemporain. Elle se déploie ainsi : la représentation moderne du monde est débordée de toutes parts par une multiplicité qu'elle ne peut plus contenir, et qui la fait apparaître pour ce qu'elle est : un imaginaire, une illusion ; imaginaire de la distinction, de la séparation, alors que le contemporain propose, lui, un imaginaire marqué par l'indistinction, la déhiérarchisation, la globalisation. Toutes les histoires documentées dans cet essai retrouvent ce mouvement. Ainsi des espaces publics de l'art qui voient la fin du dispositifinstitution musée d'art moderne au profit des centres d'art contemporain et évoquent par là une manière différente d'habiter le monde. Ainsi du très grand nombre qui ne se laisse plus discipliner dans les concepts politiques hérités de la modernité. D'autres émergent (multitude, publics), prenant mieux en compte la double poussée de la massification et de la différenciation. Ainsi de la production du savoir qui se décentre et s'horizontalise. Ainsi du temps vécu comme une concordance de temporalités à l'ère hypermédiatique. Ainsi de l'imaginaire littéraire, emblématique de la modernité et lié au support-livre, qui intègre un plus vaste régime de publication. Ainsi de la pensée du monde qui est désormais une pensée des mondes. En six stations qui sont autant de mots-clés du contemporain (exposition, médias, controverses, publication, institutionnalisation, archéologie), cet essai s'attache à décrire les transformations actuelles des formes culturelles et des visions de l'histoire. (shrink)

En se replongeant dans les archives d’un mouvement artistique oublié, qui se réunissait au Louvre pour méditer sur les révolutions à apporter à l’art (celui des Méditateurs et des Dormeuses) nous faisons retour sur plusieurs cas de performances mises en scène dans ce musée. Les artistes questionnent le conservatisme des institutions, proposent de les perturber et de faire de ces perturbations des œuvres d’art.

L’histoire du Kronprinzenpalais, dans sa lente émergence vers la reconnaissance de son existence, ainsi que du rôle majeur qu’il joua sur la scène muséale allemande, en tant que premier musée d’art moderne, demeure étroitement lié au sort de son unique conservateur, Ludwig Justi. Cet article s’attache à restituer les innovations didactiques et muséographiques menées par Justi, les très nombreuses expositions temporaires aussi bien que l’enrichissement des collections, de même que la fondation de la revue Museum der Gegenwart, lesquels eurent un (...) rayonnement sur l’ensemble des musées d’art allemands. (shrink)

L'exposition Berthe Morisot organisée conjointement par le Palais des Beaux-Arts de Lille et la fondation Pierre Gianadda, à Martigny, ainsi que son catalogue peuvent être regardés comme un véritable événement. D'abord, saluons la fondation suisse qui fait un travail de fond remarquable depuis de nombreuses années en exposant (avec catalogue) des artistes françaises comme Camille Claudel, Suzanne Valadon, Marie Laurencin, en collaboration avec des musées de province. Notons ensuite que...

Comment rencontrer l'art, aujourd'hui, dans notre monde en mutation et dont le sens échappe à la raison? La pensée logique traditionnelle devient insuffisante. Le goût, le style, l'invention, la créativité... restent des notions vaines, inadéquates. Une autre pensée se cherche à travers l'expérience de l'artiste créateur. Il s'agit d'une migration dans un ailleurs irrationnel qui remet en cause la notion "d'Art contemporain", ce dont témoigne abondamment l'exposition Van Gogh/Artaud, au musée d'Orsay, en 2014.

This is a book about aesthetics that is both a memoir and design critique. Among questions it addresses are: What inspires an aesthetic adventure? What is the best way to respond to ugliness? Is beauty always "good"? What is the crux of an artist's job? Why is "making nothing" beautiful? And what is a "beautiful human being"? The illustrator is Marco Koren, a young Californian artist with a passion for drawing.

Le lecteur moderne demeure dérouté par les ekphraseis de bâtiments des textes byzantins. Il est en effet difficile de les considérer comme des sources pour l'archéologie ou l'Histoire de l'art, et la recherche tend à leur égard à adopter deux approches : l'une, plutôt liée à l'Histoire et à l'Histoire de l'art, s'emploie à retrouver des éléments réels de bâtiments ou d'œuvres d'art dans ces textes ; l'autre, plutôt philologique, cherche à considérer ces textes en eux-mêmes pour leur valeur littéraire. (...) Serait-il cependant possible de chercher une voie médiane? Une voie qui accepterait qu'une part de l'étrangeté de ces textes, nécessairement due à la langue et à l'époque, le soit également parce que l'expérience de lecture entre Moyen Âge et époque moderne a radicalement changé. Il manquerait au lecteur moderne, non l'imagination, mais les mécanismes et les résultats de l'imagination médiévale. Les échos lexicaux et thématiques qui balisent le texte et qui en dessinent l'architecture en seraient la clef aboutiraient à un texte en 3D, c'est-à-dire une projection mentale de l'objet décrit non pas comme simple image donnée par l'information contenue dans le texte, mais comme image construite par la composition du discours. Ainsi, au fur et à mesure qu'un auteur décrit un bâtiment, le texte le construit en mots et in fine en a épousé la forme. (shrink)

In his book Byzantine Art in the Making; Main Lines of Stylistic Development in Mediterranean Art 3 rd–7 th Century, Ernst Kitzinger describes three types of subjects represented in a group of ivory plaques most likely executed in the same Roman workshop c. 400. He begins with the famous pair of ivory panels inscribed with the names Nicomachi (Paris, Musée Cluny) and Symmachi (London, Victoria and Albert Museum), two of the old Roman senatorial families known for their efforts and actions (...) to preserve and protect pagan rites during the final decades of the fourth century in Rome [fig. 1]. Each of the two panels shows a priestess performing a rite before an altar. Kitzinger's main interest was in the classicistic style of the settings and figures, recruited to emphasize the patrons' purposes. He compares the priestess diptych with the official ivory diptych of Rufius Probianus. There in each part Probianus, vicarius of the city of Rome, is seen seated on a throne flanked by two notaries [fig. 2]. Below, two patricians stand in acclamation pose. The devotional pair of ivories and the official one, says Kitzinger, are closely related. The borders of the first diptych, made of “delicately wrought palmette ornament” are identical with the frames of the second one, including the borders dividing the Probianus panels into upper and lower zones. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Reviewed by:Byzantine Matters by Averil CameronPanagiotis RoilosAveril Cameron. Byzantine Matters. Princeton, N.J.: Princeton University Press, 2014. xviii + 164 pp. 3 black-and-white maps. Cloth, $22.95.From C. P. Cavafy to W. B. Yeats, Ezra Pound, and more recently, Julia Kristeva, literary authors and intellectuals have eloquently (and as a rule more effectually than academics) shown that Byzantine matters are of noteworthy relevance to broader, i.e., not only scholarly, domains of (...) (post)modern culture too. Despite (or, at times, even because of) certain rather ineluctable limitations mainly deriving from its marked genre (general survey of the state of the field), Byzantine Matters belongs to that rare group of scholarly books that contribute considerably to the promotion of the Byzantine “cause” beyond the confines of the specific research and academic area. Written by one of the most eminent and influential scholars of late antiquity and early Byzantium, this book fulfills its valuable self-imposed aims: in a commendable, as a whole, interdisciplinary manner, it outlines the research trajectories that Byzantinists should pursue today, if they wish to expand their field’s methodological self-awareness and achieve a competitive level of theoretical sophistication.An important constituent of Averil Cameron’s critique of widespread preconceptions about Byzantium even in contemporary scholarly discourses (either in [End Page 719] the specialized research field or, more explicitly, in relevant ones) is her exposure of the detrimental ideological parameters of the exoticism and exceptionalism that often inform approaches to that past culture. The author’s task is not easy; on the contrary, it is bound to cause some distress or uneasiness in conservative scholarly circles (or “schools”).Cameron begins her discussion of the present state of Byzantine studies and of the related research desiderata by diagnosing the “absence” of Byzantium from hegemonic historiographic discourses in the so-called Western world. Origins and causes of this “absence” are astutely (albeit partially) traced back to influential Anglo-centric interpretive paradigms, these being of entirely derogatory (see Edward Gibbon’s notorious “history” and more recently the dogmatic conservatism of Arnold Toynbee and Samuel Huntington) or exoticizing, Orientalizing orientation (as exemplified in the activities of, e.g., Robert Byron and David Talbot Rice). Byzantium is shown to have been reduced to the state of the historical and historiographical “subaltern” of the West (9). Although I would have preferred to describe this idiosyncratic position of Byzantium in the dominant historiographic practice and the imaginary of the West in terms of what elsewhere I have defined as “para-marginality,” I must stress that Cameron’s sensitive outline of the Byzantine “absence” from established scholarly paradigms attests to her openness to sophisticated methodological schemata that might contribute to a creative and, whenever necessary, critical dialogue of Byzantine studies with related disciplines and broader theoretical debates.In her reappraisal of current scholarly views concerning the status of Byzantium as an empire, the author rightly emphasizes the adaptability and flexibility of Byzantine sociopolitical and economic structures and mechanisms, thus exposing the widespread view of an “unchanging Byzantium” as a mere “popular myth” (35). Equally noteworthy is her focusing on the contribution of ritual occasions and performances of ideologically and politically manipulated rhetoric to the reaffirmation, communication, and effectiveness of imperial power in Byzantium.Cameron’s learned approach to Byzantine art, which is introduced with a general discussion of the attraction it held for British authors (where, however, Ruskin’s work is conspicuously missing), and to the current state of its research places a judicious emphasis on the tension between iconoclasm and iconolatry as well as on issues of periodization. Of special significance is Cameron’s reference to the performative functions of icons in Byzantium and her call for new, interdisciplinary approaches to Byzantine art. However, the opposition between the written word and the image that the author, endorsing Michael Squire’s approach (74), puts forward is an unconvincing rhetorical construct rather than an always valid hermeneutic tool. Theology and religious practice in Byzantium never really reduced the written word to a state inferior to that of the image, as is evinced not only by the frequent coexistence of text and pictorial representation in Byzantine art but also by the extremely... (shrink)

Le lecteur moderne demeure dérouté par les ekphraseis de bâtiments des textes byzantins. Il est en effet difficile de les considérer comme des sources pour l'archéologie ou l'Histoire de l'art, et la recherche tend à leur égard à adopter deux approches : l'une, plutôt liée à l'Histoire et à l'Histoire de l'art, s'emploie à retrouver des éléments réels de bâtiments ou d'œuvres d'art dans ces textes ; l'autre, plutôt philologique, cherche à considérer ces textes en eux-mêmes pour leur valeur littéraire. (...) Serait-il cependant possible de chercher une voie médiane? Une voie qui accepterait qu'une part de l'étrangeté de ces textes, nécessairement due à la langue et à l'époque, le soit également parce que l'expérience de lecture entre Moyen Âge et époque moderne a radicalement changé. Il manquerait au lecteur moderne, non l'imagination, mais les mécanismes et les résultats de l'imagination médiévale. Les échos lexicaux et thématiques qui balisent le texte et qui en dessinent l'architecture en seraient la clef aboutiraient à un texte en 3D (trois dimensions), c'est-à-dire une projection mentale de l'objet décrit non pas comme simple image donnée par l'information contenue dans le texte, mais comme image construite par la composition du discours. Ainsi, au fur et à mesure qu'un auteur décrit un bâtiment, le texte le (re)construit en mots et in fine en a épousé la forme. (shrink)

Adaptation de plusieurs conférences de l’auteure, ce petit livre (par son format et son nombre de pages) a l’ambition de nous présenter, à partir du Portrait de femme noire (1800), visible au musée du Louvre depuis deux siècles, « une histoire impériale des formes » (p. 19) en replaçant l’expérience de la diaspora africaine dans le champ des beaux-arts occidentaux. L’œuvre d’art n’est plus seulement considérée comme le fruit d’une volonté individuelle de l’artiste mais doit être replacée dans...

Ce catalogue de l’exposition qui s’est tenue au musée des Beaux-Arts de Bilbao de février à mai 2011 propose, sous la direction de Corinne Charles, une compilation d’articles et une étude en espagnol plus détaillée des objets exposés. Outre la qualité esthétique des reproductions, ce bel ouvrage est le premier du genre sur les représentations des femmes dans l’art à l’époque gothique. Son titre Hay más en ti, « Plus est en vous », reprend la devise de Louis de Bruges (...) (vers 1427-1492) incluant... (shrink)

Luigi Pareyson’s concept of formativity is one of his most relevant and original concepts. In this paper I will give a short exposition of this concept in Pareyson’s Estetica and try to show how it can account, better as other object-, subject-, target- oriented theories, even of some features of contemporary art. The very relevant innovation that we can find in this concept is the shift from a concept of art as poiesis—as it is in Aristotle, namely, as a production (...) of an object—to the concept of art as praxis, that is, as an activity which involves the entire doing of the artist. As a doing that invents the form of doing, formativity appears as a kind of schematism that operates, not only without concept, as it is in Kant’s Critique of Judgement, but even without object. The thesis here suggested is that formativity can be understood as a transcendentalism of invention. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:HIV, Art, and a Journey toward Healing:One Man's StoryJulia Kellman (bio)Some of the territory is wilder and reports do not tally. The guides are good for only so much. In these wild places I become part of the map, part of the story, adding my versions there. This Talmudic layering of story on story, map on map, multiplies possibilities, but also warns me of the weight of accumulation. I (...) live in one world—material, seemingly solid—and the weight of that is quite enough.1I have just reread anthropologist Ruth Behar's2 essay, "Anthropology That Breaks Your Heart." It started me thinking about several things—the outer limits of psychic pain, for example, or the relationship of the researcher and the researched, of bearing witness and giving testimony, and of the "ethnographic experience of talking, listening, transcribing, translating, and interpreting" that forms the core of enquiry about people and their lives.3 What can I say, I wonder, to touch readers in such a way that they see the indispensable truth in the individual stories that develop from such enquiries? How can my role as interpreter and witness lead to the understanding that the buffeting winds of lived experience (those of the researcher and of those who are researched) are not inconveniences but an essential quality of humanistic research? How can I use the accretion of stories that make up my research and my life (as if there were a difference), I muse, as I sit at my computer screen reading a text as "it in its turn reads me," as the writer Jeanette Winterson4 describes this experience. For over the years, I, too, not only have come to feel this pulse of the systole and diastole of telling and being told, but I have also used this alternating relationship to develop insight into the nature of the connection of researcher and researched, teacher and taught.There are two main narratives that form the core of this particular undertaking—one personal and the other the result of informal conversations, [End Page 33] formal interviews, casual interactions, social events, and interchanges during the art class for people with HIV/AIDS that I teach weekly at a local hospital. The stories both probe the mystery of disease, expression, and the search for coherence, and, in my case, the role of "the wild places on the map"5 where the researcher/writer adds her witness and testimony to the narrative to become part of the story.Individual ExperienceBefore we begin this discussion of individual experience, art, and illness, it is important to point out that there are only two general types of humanities enquiry: One enumerates, compares and contrasts, creates and tests hypotheses, reads literature, and/or examines the minutiae of materials or systems of one sort or another. The other is engaged in exploring the individual, the idiosyncratic, and the unique. Its subject is that which is particular. My research consists of the second type, qualitative to its core, and deeply sunk in the narrative, personal world of lived experience.The privacy of individual situations, our utter singularity, is one of the factors that most marks our lives as creatures. We can share our stories, describe our impressions, explain our sensations, but unless we participate in an actual experience in which our boundaries momentarily disappear, the most we can hope for is the simultaneous partaking of similar feelings with a sensitive, empathetic companion in what philosopher-sociologist Alfred Schutz6 describes as a We-relationship, an intersubjective experience that leads to sharing time, mutuality, and growing old together. Thus the ticklish nature of achieving actual interpersonal congruence makes enquiries into the specifics of actual lived experience difficult. If one is to learn anything useful from such considerations, one must focus on the individual and the story of his/her particular life journey in an intimate, extended, multifaceted manner and content one's self with the fact that all one will ever be able to report about in such an undertaking are discrete events and single people, never grand numerical accumulations or demographically significant quantities.Researcher's DisclaimerFor a reader to orient herself in... (shrink)

Pendant l’été 2012, les artistes Ellen Rothenberg et Délia Popa participèrent à un projet d’échange culturel avec une famille rom vivant dans une petite communauté agraire du comté de Sibiu, vieille région de Transylvanie. Le deuxième volet de ce projet comprenait une exposition des œuvres inspirées par cette expérience, dans les Galeries d’Art Contemporain du Musée National de Brukenthal, à l’automne 2013. Intitulée « Chelen Amenca (Danse avec nous) », cette exposition fut organisée par la c...

Paris, Palais de Tokyo, dimanche 7 juillet 2002. Lieu d’exposition, récemment inauguré, entre musée et squat, où l’on peut voir les œuvres d’artistes contemporains. Qu’y voit-on? Quelques exemples. Un grand rideau de velours noir. Derrière ce rideau, une grande pièce sombre. Il est indiqué, à l’entrée : « Merci de bien vouloir vous déchausser avant d’entrer »,..

Pour accompagner l’exposition Mélancolie, génie et folie en Occident, la Réunion des musées nationaux fait paraître une histoire de la mélancolie rédigée par l’historienne de l’art Hélène Prigent, sorte de catalogue condensé des œuvres présentées au public entre la fin de l’année 2005 et le début de 2006, qui reprend d’ailleurs le découpage thématique et chronologique retenu par Jean Clair. Le projet est ambitieux puisqu’il s’agit de rendre compte de la persistance de ce thème depuis l’Antiqu..

L'ouvrage regroupe plusieurs chapitres et les notices et photographies de 170 statues et objets présentés lors de trois expositions dans des musées américains, à Yale en 1996, San Antonio et Raleigh en 1997. Après un premier chapitre sur le « genre » (Gender theory in roman art, N.B. Kampen), concept moderne, fruit de plusieurs décades de travail sur la théorie féministe, qui est un chapitre de réflexions sur l'organisation sociale hiérarchisée, fondée sur les différences sexuelles, ..

Le musée des Beaux-arts et d’Archéologie de Besançon (MBAB) restructuré est une stratification d’architectures de différentes époques. L’enveloppe initiale de l’architecte Pierre Marnotte datant du XIXème siècle abritait à l’origine une halle à grains. Ce bâtiment fût transformé progressivement en musée. En 1967, l’architecte Louis Miquel construit dans la cour de cet édifice une extension afin de recevoir une énième donation d’œuvres qui caractérisent les collections de cette institution. No...

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:The Petrification of Cleopatra in Nineteenth Century Art MARGARET MALAMUD MARTHA MALAMUD What did Cleopatra look like? Was she a Roman, a Ptolemaic Greek, an Egyptian, an African? Was she a precocious child, a devastatingly beautiful seductress, an astute practitioner of imperial politics, a murderess, a longnosed blue-stocking? [Figure 1] Cleopatra is dead, but “Cleopatra ” exists in the eye of the beholder. What other human being has been (...) portrayed in such “infinite variety”? In her life, and even more in her afterlife, the protean queen of the Nile has, like a shaft of sunlight focused through a magnifying glass, clarified and set ablaze underlying ideologies and overt assertions of race and gender, manifested differently in disparate times and places. Here we consider two case studies of nineteenth century representations of Cleopatra in stone: William Wetmore Story’s Cleopatra (1860) and Edmonia Lewis’s The Death of Cleopatra (1876). [Figarion 28.1 spring/summer 2020 Figure 1: Bust of Cleopatra VII, 40–30 bce, Altes Museum, Berlin. 32 the petrification of cleopatra ure 2] Story, a wealthy and well-connected white expatriate living in Rome, gave the famous queen features that deviated from classicizing portrayals of the queen and struck critics as startling and original. American artist Edmonia Lewis, of Black West Indies / Ojibwa Native American descent, lived and worked in Rome, but as a poor, racially-mixed female artist she moved in quite different social circles than Story. Her decision to sculpt the Egyptian queen as a white woman Figure 2: William Wetmore Story, Cleopatra, 1858; this carving 1869, Metropolitan Museum of Art, New York. Margaret Malamud, Martha Malamud 33 dying in agony during the last moments of her suicide shocked and fascinated critics. Both works display a very different understanding of women, the Orient, the Classical past, and the exotic Black other. We understand and contextualize these strikingly different representations of Cleopatra by looking at the comments of contemporary writers and critics. Lewis and her Death of Cleopatra inspired the twenty-first century Black poet Tyehimba Jess, with whose poetic evocation of Lewis and her work we conclude. In the middle of the nineteenth century, when most portrayals were of Cleopatra as a classical Greek beauty, William Wetmore Story boldly gave the famous queen African features. Story, an American emigré artist and “cultural influencer,” was living in Rome on the eve of the American Civil War. While there, he sculpted Cleopatra, which he began in 1858, completed in 1860, and exhibited to great acclaim at the 1862 World Exposition in London. Story was from Boston, where abolitionist sentiments were prominent, and was well aware of racial politics in the United States. Concerned by British support for the American South, he wrote a series of letters from Rome to the British Daily News in December of 1861 in which he denounced the institution of slavery, explained why he was devoted to the Union, and urged British neutrality in the Civil War. His Cleopatra was a provocative abolitionist statement. From the late eighteenth century on, free African Americans faced two pressing tasks: to refute charges that they were racially inferior to white people and to insert themselves into the historical record. ManyAfrican Americans and their supporters argued that there was a clear connection between ancient Africa (Ethiopia and Egypt) and the classical world based on their reading of classical texts and late eighteenth and early nineteenth century world histories. Educated African Americans documented the debt of Greece and Rome to Egyptian civilization, and repeatedly pointed out that Egypt was a major source of the cultural achievements of Greco-Roman an- 34 the petrification of cleopatra tiquity.It was conventional wisdom that Egyptian civilization influenced Greece. What was new and controversial was the assertion of a racial connection between ancient Egyptians and modern African Americans. Abolitionists used this constructed racial history to argue that the magnificent civilization of ancient Egypt and its influences on Greek and Roman culture were proof that African Americans were not racially inferior and therefore fully worthy to be citizens with equal rights in the American Republic.1 By the 1860s it had become a commonplace in American abolitionist circles that antiquity ’s most famous queen was... (shrink)

Au Centre Pompidou-Metz, faisant écho à l'exposition inaugurale, un colloque international a étudié de manière pluridisciplinaire et transversale la question du chef-d'œuvre. Loin de se focaliser sur le débat esthétique, les diverses approches ont assigné le droit, l'histoire, la sociologie, l'économie et les sciences exactes, pour mieux soumettre cet "objet" à un véritable examen clinique. Cette question ne serait-elle plus d'actualité? Loin s'en faut! Entre cœur et raison, la sacralisation des œuvres d'art produit toujours autant de savoirs, de savoir-faire et (...) de savoirs sur le faire. Mettant en avant le patrimoine, restaurant les objets de l'art, les reconstituant, favorisant le tourisme culturel, exhumant le vrai, condamnant le faux : à sa mesure, le "chef-œuvre" dynamise encore et toujours les divers moments de l'art. (shrink)

Entretien réalisé à Lyon, le 10 mai 2012, avec Martine Villelongue, directrice de l’université de la Mode. Historienne de l’Art, Martine Villelongue a soutenu une thèse sur l’œuvre de Lucien Bégule (1848-1935), maître-verrier lyonnais, à l’université de Lyon 2 en 1983, publiée en 2005. Elle a ensuite travaillé pendant une quinzaine d’années au musée des Tissus et des Arts Décoratifs de Lyon : montage d’expositions et création du service des publics de ce musée. Après avoir enseigné comme maît...

This mischievously artful essay plays out on several levels; think of them as storeys of an imaginary castle much like the real, solid, central Italian one it explores and expounds. On its own ground floor, the essay recounts a gruesome murder, a noble husband’s midnight revenge upon his wife and upon her bastard lover, his own half-brother, in her castle chamber, in bed. In sex. Of course. The murder itself is pure Renaissance, quintessential Boccaccio or Bandello, but the aftermath, in (...) fort and village, is more singular, more ethnographically delightful, as castle and village trace a ceremonious passage from frozen limbo to fluid grief and storytelling, finally set in motion by the arrival of the dead wife’s brother. Meanwhile, one flight up, the essay retells my own investigation of the real castle’s geometry, as I clambered through rooms, peered out windows, prowled the roof, and scanned blueprints seeking the places of the plotters’ plots. In an expository attic, I lodge reflections on my teaching stratagems, as I led a first-year seminar into detection’s crafts and exposition’s ploys. All the while, on its rooftop, this essay dances among fantastical chimneys and turrets of high theory and literary practice, musing on the patent irony of artful artifice, which evokes both the irony and the pathos of scholars’ cool histories about hot deeds and feelings. Art suggests we authors had best hide ourselves, unlike normal essayists, so as not to spoil the show. But, I posit, our self-effacement is so conspicuous that it proclaims our presence, as in fact it should, and, by so doing, trumpets the necessary tensions of our artifice and craft. Thus artfulness itself nicely both proclaims and celebrates the bittersweet frustrations of historians’ and readers’ quest for knowledge and, especially, for experience of a lost past. (shrink)

A journey through sound, memory, and landscapes, questioning the origins, perception, and cultural implications of music. A lifelong relation to sound and music underlies Latifa Echakhch’s work. On the occasion of her representation of the Swiss Pavilion for the 59th Venice Biennale, she has edited a volume on sound, memory, and perception. In the book, images of her installation in the Swiss Pavilion, The Concert, accompany her own writings along with this by Alexandre Babel and Francesco Stocchi, the co-curators of (...) the pavilion. The volume also includes interviews with and collected texts by François J. Bonnet, Emanuele Quinz, Maxime Guitton, Alvin Curran, Salomé Voegelin, Antoine Chessex, Jonathan Sterne, Juliette Volcler, and Raphaël Brunner. Confronting knowledge, reflection, and intuition, their combined concert of thoughts confirms how sound and music—and their absence—play a crucial role in our physical and cultural perception of the world, and how they allow us to expand our bodily and cognitive experience. This book is one of the three parts of the Swiss Pavilion; the other two are the installation and a vinyl edition of the piece composed by Alexandre Babel. (shrink)

Sorti à l’occasion de l’exposition Splendeurs et misères. Images de la prostitution 1850-1910, qui s’est tenue au musée d’Orsay de septembre 2015 à juin 2016, cet ouvrage entend explorer la question de la prostitution en multipliant les approches, les regards et les sensibilités. S’il se situe résolument dans le champ de l’histoire de l’art, ce livre fait plus que prolonger le propos de l’exposition et de son catalogue en invitant à s’interroger sur « les notions de scandale, de saleté ou (...) de... (shrink)

[Realism, Materialism, and Art] Recent years have seen the ascendance of a new trend in continental philosophy called “the speculative turn”, “speculative realism”, “continental materialism”, or “object-oriented ontology” (OOO). I focus on the work of one of the proponents of this new trend, Graham Harman, in particular his recent attempt to extend his “object-oriented” approach to art and aesthetics. In part 1, I start with a brief characterization of the new trend in terms of the shared opposition of all its (...) proponents to what Quentin Meillassoux calls “correlationism”, which is, roughly, anti-realism. However, there is a split among the new realists as to whether they accept materialism. As I explain in an exposition of OOO in part 2, Harman does not accept it, but he has an inadequate view of materialism. This affects his defense of the Greenbergian formalism as an alternative to materialism, which I outline in part 3. I believe Harman’s favorite formalism is quite unfit for understanding the art of the period that interests him, that is, post-1960s art. I close with a few notes on an alternative, namely a certain branch of materialism which, however, has as its source psychoanalysis rather than the metaphysical doctrine which usually goes by this name. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Freud between Oedipus and the Sphinx MIRIAM LEONARD Areproduction of Jean-Auguste-Dominique Ingres’s neo-classical painting Oedipus and the Sphinx famously hung over Freud’s couch in his consulting room at Berggasse 19 [figure 1]. Nobody doubts the significance of the figure of Oedipus to the development of Freud’s thought, arion 28.3 winter 2021 Jean-Auguste-Dominique Ingres, (1780–1867). Oedipus and the Sphinx, 1808. Oil on canvas. Photo Credit : Scala/ Art Resource, NY. (...) 132 freud between oedipus and the sphinx but the presence of the Sphinx in this picture raises a series of questions about Freud’s interests which have not been as extensively explored. Indeed, this is far from being the only depiction of the Sphinx which graced Freud’s study. A large etching of the Sphinx at Giza was displayed amongst his bookshelves and a terracotta figurine was amongst his most prized objects.1 These representations of the Sphinx testify to Freud’s broader fascination with Egyptian culture—a fascination which, as we have seen, manifests itself both in his writings and his collection of antiquities. Judith Butler and George Steiner have wondered: “what would happen if psychoanalysis were to have taken Antigone rather than Oedipus as its point of departure?”2 I want to reformulate their question to ask, what would happen if Freud had taken the Sphinx rather than Oedipus as his point of departure? With this counterfactual, I hope to deepen the exploration already undertaken in the previous two articles about Egypt as an origin myth for psychoanalysis—an origin both for the development of the self and for the history of humanity. One possibility, suggested by Edward Said in his last work, Freud and the Non European, is that Freud’s turn to Egypt opened psychoanalysis to a less Eurocentric perspective. For Said, Freud’s foregrounding of Egypt and his interest in the crossover of “non-European” and “European ” cultures testified to his openness and his frustration with the nationalist and racist theories which were so prevalent at the end of his life.3 Said’s claims are compelling but as he would have been the first to note, Freud’s Egyptomania could equally be captive to orientalizing fantasies.4 In what follows I trace the evidence for Freud’s fascination with Egypt and, reading it hieroglyphically (as he would invite us to do), I speculate about its possible impacts on psychoanalysis as art and / or science. Ingres’s first version of Oedipus and the Sphinx—the painting whose reproduction Freud displayed—was completed in 1808. Ingres originally painted the picture in Rome where Miriam Leonard 133 he was studying at the French Academy. In common with other students at the academy, Ingres was required to produce figure studies and the original version of this painting was focused on Oedipus and the representation of his bodily form. Ingres had asked his model to use the same pose as the classical statue of Hermes with the Sandal which is displayed in the Louvre. As François de Vergnette writes: “The clarity of the contours, the muted use of chiaroscuro and the slight surface relief given to the figure of Oedipus add an archaic flavor to the picture. This archaism had its roots in Ingres’s taste for Greek vases.”5 But it is the impact of a different Mediterranean culture which can be felt in Ingres’s depiction of Oedipus’ counterpart. While Oedipus embodies the Winckelmannian Hellenic ideal, the Sphinx is represented in all her oriental glory. Ingres painted this image just ten years after Napoleon had lead his troops and “savants” into Egypt. Napoleon’s Egyptian Campaign gave rise to a widespread fascination with ancient Egyptian culture and its impact on the arts was immense. In choosing to represent Oedipus in his encounter with the Sphinx, Ingres was able to draw on this new aesthetic of orientalism.6 Even before Napoleon ’s expedition, the Sphinx had become a potent visual representation of the mystery of ancient Egypt and of ancient Egypt as mystery. Ingres reworked this image during the course of his career and gave the Sphinx an ever greater prominence. In Ingres ’s depiction, the Sphinx’s orientalism... (shrink)

Tout est parti d'une demande d'Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght, chargeant Bernard-Henri Levy de penser la grande exposition de l'été 2013, à la Fondation. Un thème : les rapports de la peinture et de la philosophie. Un principe : traiter à égalité, et faire dialoguer autour de cette thématique, les maîtres de l'art ancien, moderne et contemporain. Un fil directeur : une sorte de "grand récit", découpé en six stations, où l'on voit la philosophie censurer, ou réhabiliter, ou (...) effacer à nouveau, ou au contraire relayer et même remplacer, le travail des peintres. Une aventure : Bernard-Henri Levy a, pour raconter cette histoire, couru les collections privées, les musées de France et d'ailleurs, débusquant ainsi des chefs-d'oeuvre, souvent peu connus et peu vus, qui seront, du 29 juin prochain au 12 novembre, exposés sur les murs de la Fondation Maeght. Le livre enfin, né de cette aventure, est découpé en trois parties. Une longue "Lettre à Olivier Kaeppelin" (80 pages) posant les bases de l'exposition, ses principes théoriques et ceux de l'Esthetique de BHL. Un Journal, tenu de l'été 2011 au printemps 2013, et racontant, jour après jour, le "making of" de cette exposition hors-norme : problèmes esthétiques et techniques, portraits d'artistes ou de collectionneurs, moments d'éblouissement et de déception - tout y est. Et puis, enfin, les images des 120 oeuvres choisies et accompagnées, chaque fois, d'une "notice" à la fois littéraire et scientifique - c'est la troisième partie du livre. Ce livre n'est pas un "catalogue" (même s'il répertorie savamment les oeuvres retenues). Ce n'est pas un "beau livre" (même s'il est richement illustré). C'est un vrai livre, foisonnant, vivant, littéraire de bout en bout, bourré d'anecdotes et de croquis - où l'on retrouve l'encre du BHL philosophe mais aussi romancier et parfois même cinéaste! Bernard-Henri Lévy a, depuis 30 ans, publié plusieurs monographies sur l'art ancien (Piero della Francesca), moderne (Mondrian) ou contemporain (Frank Stella). Ce nouveau livre vient prolonger et, en quelque sorte, couronner cette part moins connue et, jusqu'ici, délibérément discrète de son oeuvre. (shrink)