Abstract
Nous proposons, à travers l’étude du traitement de la déclinaison du nom dans la première grammaire européenne du turc, Institutionum linguae turcicae de Jérôme Megiser, d’exposer le double problème posé par le cadre de la tradition grammaticale gréco-latine. S’il permet de décrire les cas communs au latin et au turc, le modèle de la déclinaison latine empêche, d’une part, la présence du locatif dans le paradigme de la déclinaison et impose l’introduction d’une forme vocative. D’autre part, ce modèle apparaît inadéquat pour rendre compte de l’harmonie vocalique du turc qui motive l’existence de variations pour les désinences. Or, nous verrons que Megiser se distingue pour la description de ce phénomène en utilisant des critères phonétiques, construisant ainsi la préhistoire de la notion d’harmonie vocalique.