Abstract
Les milliers de milliards de dollars injectés pour renflouer les institutions financières pèseront sur les économies intérieures pour les années à venir. Mais les interventions massives des États ont-elles signé la fin du modèle néolibéral ? Au plan idéologique, les créations de richesse mirifiques de la haute finance ont été son principal instrument de légitimation. On a senti, et pas seulement à gauche, que le paradigme néolibéral ne sortirait pas indemne de la crise, qui pouvait même porter un coup fatal à l’hégémonie américaine. L’humiliation des géants de Wall Street semblait indiquer que le monde se trouvait au seuil d’une nouvelle ère. Entre-temps, le système financier a été stabilisé sans qu’aucun de ses problèmes de fond n’ait été résolu. Malgré le déferlement d’analyses consacrées à la crise, sa portée historique reste obscure. À quoi la crise de septembre 2008 a-t-elle mis fin ? À quoi n’a-t-elle pas mis fin ?