Abstract
Alors que l’épistémologie détermine les conditions de vérité du savoir, le travail « archéologique » de Foucault consiste à mettre au jour les systèmes implicites qui en dessinent la possibilité. Toutefois, ce n’est pas parce que l’individu est pris dans une épistémè contraignante qu’il est privé de liberté. Prônant l’interdépendance du théorique et du pratique, Foucault postule qu’il existe des processus de subjectivation qui, tout en faisant de l’individu un « sujet éthique », lui permettent en outre de dépasser l’assujettissement qui pourtant le conditionne. Échappant à l’empire de la structure et récusant l’illusion du sujet, le concept d’ épistémè est compatible avec l’exigence d’une liberté lucide.