Abstract
Marie van Loon | : In this paper, I argue that Alfred Mele’s conception of self-deception is such that it always fulfils the reasons-responsiveness condition for doxastic responsibility. This is because self-deceptive mechanisms of belief formation are such that the kind of beliefs they bring about are the kind of beliefs that fulfil the criteria for doxastic responsibility from epistemic reasons responsiveness. I explain why in this paper. Mele describes the relation of the subject to the evidence as a biased relation. The subject does not simply believe on the basis of evidence, but on the basis of manipulated evidence. Mele puts forward four ways in which the subject does this. The subject could misinterpret positively or negatively, selectively focus, or gather evidence. Through these ways of manipulation, the evidence is framed such that the final product constitutes evidence on the basis of which the subject may believe a proposition that fits that subject’s desire that P. Whichever form of manipulation the subject uses, the evidence against P must be neutralized in one way or another. Successful neutralization of the evidence requires the ability to recognize what the evidence supports and the ability to react to it. These abilities consist precisely in the two parts of the reasons-responsiveness condition, reasons receptivity and reasons reactivity. In that sense, self-deceptive beliefs always fulfil the reasons-responsiveness condition for doxastic responsibility. However, given that reasons responsiveness is only a necessary condition for doxastic responsibility, this does not mean that self-deceived subjects are always responsible for their belief. | : Dans cet article, je soutiens que la conception d’auto-illusion chez Alfred Mele remplit toujours l’une des conditions de la responsabilité doxastique, à savoir la « sensibilité aux raisons ». Il en est ainsi car les mécanismes d’auto-illusion dans la formation de croyances produisent des types de croyances qui remplissent les critères pour la responsabilité doxastique quant à la sensibilité aux raisons épistémiques. J’explique pourquoi dans cet article. Mele décrit la relation du sujet à la preuve comme biaisée. Le sujet ne croit pas seulement sur la base de preuves, mais de preuves manipulées. Mele avance quatre façons qu’a le sujet de faire ceci. Le sujet peut mal interpréter positivement ou négativement, focaliser de façon sélective, ou accumuler des preuves. Par ces formes de manipulations, la preuve est formulée de sorte qu’elle produise un fondement pour la croyance en une proposition qui s’accorde avec le désir du sujet que P. Peu importe la forme de manipulation qu’emploie le sujet, la preuve contre P doit être neutralisée d’une façon ou d’une autre. Une neutralisation réussie de la preuve requiert la capacité de reconnaître ce que soutient la preuve et la capacité d’y réagir. Ces capacités consistent précisément en ces deux parties de la condition de la sensibilité aux raisons, soit la réceptivité et la réactivité aux raisons. En ce sens, les croyances d’auto-illusion remplissent toujours la condition de la sensibilité aux raisons pour la responsabilité doxastique. Toutefois, étant donné que la sensibilité aux raisons n’est une condition nécessaire que pour la responsabilité doxastique, cela ne veut pas dire que les sujets souffrant d’auto-illusion sont toujours responsables de leurs croyances.