Enkele aspekten Van het wijsgerig denken
Abstract
Cet article n'a pas pour but de développer la nature de la philosophie sous tous ses aspects. L'auteur ne vise qu'à mettre en relief quelques traits caractéristiques, qui ne sont pas mentionnés dans la définition courante de la philosophie. Celle-ci est habituellement conçue, comme la science qui étudie toutes choses à la lumière naturelle de l'esprit, pour en découvrir les fondements ultimes ou l'explication fondamentale. Le premier point examiné est celui-ci : peut-on appeler la philosophie une science, exactement de la même façon qu'on parle de sciences historiques ou naturelles ? Cette question reçoit une réponse négative. Chaque science, pourrait-on dire, a son caractère scientifique propre et ses modes propres d'explication. Mais en comparant la philosophie avec toutes les autres sciences, on pourrait dire en outre, que les sciences non-philosophiques s'efforcent d'adopter un point de vue impersonnel et neutre, tandis que la philosophie n'est possible qu'à partir d'un engagement personnel, d'une attitude authentiquement humaine. La nécessité de cette attitude fut fortement mise en relief par les grecs et encore davantage par les philosophes actuels. De ceci pourrait surgir une objection. Si elle n'est possible qu'à partir d'une attitude personnelle, la philosophie n'y perd-elle pas sa valeur universelle, pour tomber au niveau des opinions subjectives ? On y répondra que, quoiqu'il fasse, l'homme ne saurait philosopher qu'à partir de sa propre situation et de son existence individuelle. Cela ne l'empêchera pourtant pas, de découvrir en lui, ce qui est universellement humain, à condition précisément d'adopter cette attitude d'engagement, qui est celle d'une confrontation sincère avec soi-même et d'une réceptivité active envers „ce qui est“. Après avoir traité du caractère scientifique de la philosophie, l'auteur se demande, ce que veulent dire, dans la définition citée plus haut, les termes „explication fondamentale” ou „fondements ultimes”. A son avis, la recherche de l'explication ultime est toujours la quête de l'essentiel. En se posant, par exemple, le problème de l'explication dernière des choses naturelles, le philosophe entend chercher, ce qui fait qu'une chose naturelle est précisément une chose naturelle. Mais pourquoi parle-t-on ici de fondement dernier, d'explication ultime ? Le bien fondé de cette question ressort surtout, quand on songe, que l'essentiel est toujours ce qui est connu en premier lieu. En effet, ne devons-nous pas connaître d'une certaine façon l'être comme tel, pour être en état de rencontrer un étant comme étant ? Le philosophe cherche donc toujours ce qu'il connaît déjà. Cet essentiel, qui, dans la vie journalière, reste implicite et inaperçu, il tâche de le scruter, de l'expliciter et de l'exprimer en paroles. Mais pourquoi alors, répétons notre question, appeler fondement dernier, ce qui est connu en premier lieu ? Parce que, suite à un aveuglement inné, l'homme est toujours enclin à passer à côté de l'essentiel sans même l'apercevoir. Ce qui lui est le plus proche, lui est en même temps le plus lointain. C'est pour ce motif, que la philosophie, depuis Thalès jusqu'à nos jours, eut toujours à lutter contre l'incompréhension du sens commun, qui appelle „inessentiel” ce que le philosophe prend pour l'essentiel. Ces considérations appellent quelques remarques concernant le rapport entre la philosophie et le sens commun. Le caractère propre de ces deux attitudes explique leur hostilité innée et insurmontable. L'auteur en conclut, qu'il paraît absurde de parler d'une philosophie du sens commun, comme le faisait le traditionalisme français. Cette soi-disante philosophie ne saurait être que la négation de toute philosophie véritable