Abstract
Ce texte s’intéresse aux conditions de réussite des mécanismes de type commission de vérité et de réconciliation. Il présente deux grilles à partir desquelles il analyse et compare trois cas : la Truth and Reconciliation Commission d’Afrique du Sud, les tribunaux gacaca au Rwanda et la Commission de vérité et réconciliation du Canada sur les pensionnats indiens. La première grille évalue la capacité d’une CVR à promouvoir la justice et la responsabilité. La seconde, leur capacité à favoriser la réconciliation nationale. La thèse défendue est que les CVR relèvent davantage de l’éthique que du droit et du politique. La première grille applique des critères qui relèvent de ces deux derniers registres. Ce faisant, elle ne prend pas en compte la finalité de réconciliation des CVR et faillit à les évaluer correctement. La seconde grille, qui emprunte aux modalités de la justice réparatrice et à l’éthique, corrige ces lacunes.