Abstract
Résumé Réduire l’art à une métaphysique du beau semble impliquer, ce que développe Winckelmann, un principe de continuité du corps, avec comme conséquence un principe d’invisibilité de ses saillies et de ses orifices, qui bannit toute représentation sexuelle autre que frivole. Le traitement du corps en saillies et en orifice, dont Goya fournirait l’exemple, implique l’intégration du laid à sa définition, dont Rosenkranz essaie de rendre compte. Mais une esthétique du trouble aussi bien que l’éclatement total des normes dans les pratiques esthétiques contemporaines abolissent les limites que cet héritier de Hegel voulait fixer à la production artistique. Il y a peut-être pourtant une limite interne aux pratiques esthétiques : quand elles s’en prennent directement à l’intégrité physique des individus, comme c’est le cas parfois aujourd’hui, elles abolissent toute symbolisation, toute distance du symbole et du symbolisé, et l’on assiste ainsi à la véritable mort de l’art.